Femmes Valdôtaines

Le mouvement en ligne

1991

Ce 8 Mars

Cette année le 8 mars sera probablement fêté sur un ton mineur et je suis certaine que vous en comprendrez la cause. Une fois de plus, le monde a perdu la raison.
Et soudain, c’est le hurlement des sirènes, les bombardements et les masques anti-gaz, c’est la peur, la souffrance et la mort, c’est la haine et la rage, la misère et la destruction, c’est le désastre écologique.

Les organisations féminines avaient l’habitude de célébrer le jour du mimosa en rappelant la condition de la femme dans le monde, ou en cherchant à sensibiliser l’opinion publique sur un problème particulier, convaincues que la fête doit être également un moment de réflexion. Ainsi nous avons condamné la violence et les abus et toujours manifesté notre solidarité aux personnes qui souffrent, à l’est comme à l’ouest, au nord comme au sud, car nous tenons à le réaffirmer, nous ne reconnaissons qu’une race, la race humaine.

Mais cette année, la tragédie s’est faite plus grave, plus menaçante, plus absurde et, sans hypocrisie mais en toute sincérité, nous n’avons pas l’esprit à nous divertir comme les autres années, quelque chose nous en empêche.

Ce 8 mars nous voulons rappeler au monde que la vie est unique et irremplaçable : il suffit d’un geste pour la détruire, tandis que les gestes pour la défendre ne se comptent pas, au point que Gabriel Garcia Marquez a affirmé que si les femmes avaient le sens de l’Histoire, elles n’assureraient pas la pérennité de l’espèce.

Ce 8 mars nous demandons aux femmes de s’engager pour diffuser une culture de la Paix. Cette culture repose d’abord sur le refus de la violence et de l’intolérance.
Apprenons donc aux jeunes générations le respect des idées, des biens et de la vie d’autrui.

Aidons l’homme à se reconnaître dans le visage du faible, du pauvre, du non-violent, à s’identifier dans les valeurs qui l’ennoblissent pour qu’il soit digne de l’image du Dieu qui l’a conçu.

Arlette Réal

Tiré du peuple n. 8 du 28/02/1991