Femmes Valdôtaines

Le mouvement en ligne

1995

50ème anniversaire

Dans le cadre des manifestations pour le cinquantième anniversaire de l’Union Valdôtaine et à l’occasion du 8 mars, nous tenons à rappeler, parmi les nombreuses femmes qui ont cru en l’idée autonomiste, deux figures de valdôtaines dont les noms sont gravés dans l’histoire récente de notre communauté : Maria Ida VIGLINO et Armandine JERUSEL.

Ces deux femmes avaient en commun l’amour du Pays et de la liberté, la détermination, la simplicité et la modestie.
Il nous semble juste de leur rendre hommage en pensant à elles au début des célébrations du 50ème de notre Mouvement, car elles ont partagé dès la première heure les idéaux valdôtains.

Nous leur dédions, cette année, la journée de la femme, dans l’espoir que ce seront les femmes, ce 8 mars, à raviver la flamme de l’idéal valdôtain.

Rendez-vous donc à Charvensod pour une rencontre amicale selon le programme suivant :
18h30 : en souvenir de Maria Ida Viglino et d’Armandine Jerusel
19h30 : repas
21h30 : soirée dansante


Les Femmes Unionistes

L’Entraide des Femmes Valdôtaines


Tiré du Peuple n. 8 du 16/02/1995

« 50e anniversaire de l’extension du droit de vote aux femmes et journée de la fête de la femme »

Le Conseil régional, à 11h45 du 8 mars, a interrompu ses travaux et tous les membres du Conseil se sont préparés psychologiquement pour accueillir de la façon la plus adéquate possible les anciennes Conseillères régionales et les Présidentes des Associations féminines.

Tous étaient là pour célébrer le 50e anniversaire de l’extension du droit de vote aux femmes, dans une occasion tout à fait particulière, la fête de la femme.
Après l’allocution introductive de M. François Stévenin, Président du Conseil régional, et l’intervention de Mme Dina Squarzino, Conseillère régionale, il y a eu la remise d’un parchemin et d’un bouquet de fleurs de la part des membres du Conseil régional aux anciennes conseillères : cérémonie touchante, sans doute – même l’unique Conseillère en charge était émue lorsque le Président de la Junte lui a remis le parchemin et le bouquet de fleurs ! (Ne pas cacher ses propres émotions, c’est synonyme de grande force – a dit quelqu’un).

Un bouquet de fleurs a réjoui ensuite les représentantes officielles des associations féminines et les quelques journalistes femmes présentes.
Evidemment je ne peux que partager les deux allocutions commémoratives-célébratives des deux orateurs, tout en sachant que les célébrations ont toujours une note de fond qui est forcément rhétorique et passéiste.

Il est vrai, d’ailleurs qu’un petit excursus historique, surtout s’il est précis comme ceux que j’ai eu le plaisir d’écouter, ne peut qu’être instructif, mais… Mais moi… en tant que femme qui depuis quelque temps est sur la scène de la vie, et qui, pour l’énième fois écoutait ces discours (l’important c’est toujours de rédiger un discours qui ne soit pas trop long, pas trop rébarbatif, pas polémique où tout le monde vous regardera en pensant à ses problèmes personnels tels que les courses, l’enfant qu’on doit aller prendre à la réfection, etc.), j’aurais aimé écouter quelque chose d’un peu plus propositif qu’un « quota » réservé aux femmes pour les prochaines élections.

Encore une fois, pour l’énième fois (c’est étrange, mais j’ai l’habitude de ne pas changer d’idée), je répète que les femmes ne sont pas des animaux tels que les « pandas » à protéger.
Ce n’est pas certainement avec un pourcentage forcé (et problématique pour certains endroits comme quelques communes du Val d’Aoste) qu’on pourra résoudre le problème ,comme d’ailleurs ce n’est pas en incitant les femmes à voter femmes qu’on réussira à faire mûrir l’humanité.

Le problème doit être analysé de loin, on doit, tout simplement, changer la « culture » (entendue comme mode de vie et de comportement d’un peuple) de l’humanité entière, en commençant par une « revisitation » de la société primaire – la famille – (le rôle du couple, l’importance qu’on donne à la procréation responsable, l’approche des parents envers leurs propres fils, leur propre fille), son insertion dans la société secondaire – l’école qui devrait fournir une croissance équilibrée de la personnalité de l’individu, considéré comme un être unique et irremplaçable.

C’est toujours au nœud du problème qu’on doit viser, sans quoi tout le reste est un palliatif, un brin d’herbe dans un grenier, parfois même quelque chose de très négatif.
L’individu doit arriver à comprendre qu’on est là, au monde, chacun avec ses propres capacités, ses propres attitudes, ses propres défauts et son propre égoïsme (et c’est là qu’on commence à avoir des problèmes qui ne sont pas seulement de parité des chances) pour croître ensemble et s’améliorer réciproquement.

Anna Bioley

Tiré du Peuple n. 11 du 16/03/1995

Les femmes et le 50e anniversaire de l’Union Valdôtaine

Les femmes du Mouvement et de l’Entraide ont ouvert la série de manifestations pour le 50e anniversaire de l’Union Valdôtaine en rappelant, le 8 mars dernier, deux personnages féminins très populaires dans le monde culturel valdôtain : Maria Ida Viglino et Armandine Jérusel.

Ce n’est que le début d’un hommage témoignant de la participation féminine à la vie politique valdôtaine : nous envisageons en effet un recueil des biographies et des photos des femmes qui ont joué un rôle dans l’histoire de notre communauté, notamment en la période qui a précédé et abouti à la Résistance. Nous invitons donc les sections de l’UV et les personnes qui ont des souvenirs, des textes et des photos à bien vouloir prendre contact avec le siège central de l’UV au plus tôt.

Le matériel qui nous parviendra sera trié pour des publications et des expositions.

Tiré du Peuple n. 12 du 23/03/1995

Une femme, un vote

En vue des prochaines élections communales, les femmes de l’Union Valdôtaine et de l’Entraide se réjouissent de la présence féminine dans les listes électorales, ce qui prouve l’intérêt des femmes à la vie de notre Mouvement et du Pays.

Une participation féminine active à l’administration de nos communes ne pourra qu’apporter une vision plus complète des différents problèmes et représentera un pas en avant considérable vers cet équilibre des forces qui est désormais une réalité dans les Pays du Nord de l’Europe, mais encore un but lointain pour le reste du continent.

Ce qui est à remarquer, c’est que ce sont à présent les hommes qui poussent les femmes à entreprendre une carrière politique, du moins dans certains Pays ; ce n’est peut-être pas encore le cas du Val d’Aoste mais on est en train d’y arriver.

Aux femmes donc, outre leur travail au bureau, ou à l’usine ou à la campagne, au foyer, outre leurs obligations familiales, et souvent leur engagement dans le social on demande d’accomplir une nouvelle tâche : est-ce parce qu’on reconnaît leur capacité de travail, leur abnégation et endurance ?

Les femmes qui choisissent de s’engager activement dans le domaine de la politique savent qu’elles devront se sacrifier plus que leurs camarades : elles devront pouvoir compter sur un compagnon moderne partageant les tâches familiales ; pour réussir une carrière politique elles devront être plus préparées et plus douées que leurs coéquipiers et leurs adversaires car rien ne leur sera pardonné : alors bonne chance, mesdames les candidates, de tout cœur.

Cela dit, nous invitons les adhérentes au Mouvement à soutenir les listes unionistes et notamment les candidates par leur présence nombreuse durant la campagne électorale et par leur vote, qui sera déterminant pour le succès des listes du terroir.

a.r.

tiré du Peuple n. 20 du 18/05/1995

Nouvelles de l’Entraide

Lors de la réunion de notre Association, qui a eu lieu le 14 septembre dernier à 13h30, auprès du Siège Central, on a discuté de trois points essentiellement :
1 – propositions pour le Congrès ;
2 – suggestions pour le programme de l’Entraide 1996 ;
3 – conférence de Pékin.

1) J’ai relaté, avant tout, des idées ressorties à l’occasion de la dernière réunion du Comité organisateur pour le 50ème de l’Union Valdôtaine, en soulignant le fait que le Comité a, en outre, approuvé la proposition de l’Entraide de présenter à l’occasion du Congrès un recueil de photos qui rappellent les étapes significatives de notre Association et une brochure sur les activités menées par l’Entraide dès sa fondation. On a par la suite nommé le groupe de travail qui s’intéressera à recueillir les articles et les photos et qui rédigera les textes.

2) Pour ce qui est du deuxième point à l’ordre du jour, après un long débat, on a décidé de :
– reprendre la vieille habitude d’informer, dans Le Peuple, les femmes de toutes décisions prises lors des réunions ;
– organiser des rencontres-débats thématiques avec les femmes (On a déjà, à ce propos, envisagé plusieurs sujets tels que : « arts. 39 et 40 au niveau de l’école secondaire du IIe degré, la Parité des chances, Présentation de la loi 125, le jour après Pékin, présentation d’un ouvrage écrit par une femme contemporaine, activités au sein de la CRF, publicisation de toutes les actions conduites, à tous les niveaux, par les adhérentes à l’Entraide, participation à quelques émissions de la radio ou de la télévision…).
Si quelqu’une, ou quelqu’un, d’entre vous aimerait lancer un thème qu’il pense être intéressant, on peut l’écrire sur un morceau de papier et l’envoyer au « Siège Central de l’UV – Pour l’Entraide », ou mieux encore, participer à la prochaine réunion qui se tiendra vendredi 27 octobre, toujours au Siège Central de l’Union Valdôtaine.
A propos des jours fixés pour les réunions, après avoir discuté, on a décidé d’expérimenter pour cette année, de fixer à tour de rôle, un jour de la semaine, afin de donner la possibilité à toutes les femmes qui veulent participer de pouvoir le faire, tôt au tard, vu que les jours de la semaine à notre disposition pour l’ouverture du bureau sont cinq.

3) Vu que la CRF organise plusieurs rencontres pour relater aux femmes du Val d’Aoste, sur les décisions prises à Pékin, on invite tous à participer nombreux car les thèmes abordés ne sont pas réservés aux femmes, mais ils doivent intéresser forcément tous.
En souhaitant un bon mois de septembre à tout le monde, en particulier à tous les opérateurs de l’école et aux élèves, je souhaite une année scolaire parsemée de résultats positifs et je vous rappelle encore la prochaine réunion le 27 octobre.

Bon travail à tous.

Pour l’Entraide Anna Bioley


Tiré du Peuple n. 34 du 21/09/1995

Aux femmes unionistes et de l’Entraide

Lors d’une réunion de femmes unionistes et de l’Entraide, qui s’est tenue le 20 septembre dernier au Siège Central de l’UV, des initiatives communes ont été envisagées pour l’automne et l’hiver 1995 et pour le printemps prochain.
L’une de ces initiatives, qui a été mise au point au cours d’une deuxième réunion, le 13 octobre au siège de rue des Maquisards, sera présentée en vue de la Conférence Nationale de la mi-novembre.

Pendant la rencontre du 13 octobre, les femmes présentes ont également discuté de la participation féminine à ladite Conférence.
Au sujet de ce que nous mijotons nous n’en disons pas plus : si vous voulez satisfaire votre curiosité et nous donner un coup de main, femmes unionistes et de l’Entraide, vous n’avez qu’à vous joindre à nous : vous serez les bienvenues !

Rendez-vous donc le 10 novembre à 17h30 au Siège de l’UV.
Ce que nous pouvons vous dire, c’est que notre but est de garder la flamme de l’idéal valdôtain dans nos cœurs, pour la transmettre aux générations futures.
Il est des moments où il est difficile d’être Valdôtain/e et encore plus d’être unioniste : nous avons vécu ces moments, nous les vivrons probablement encore.

Parfois je pense à la fin tragique de ces valdôtains d’hier et d’antan trahis, incarcérés, exécutés pour leur révolte : ils avaient de quoi perdre l’espoir, certains d’eux ont même perdu leur vie ! Pourtant cet esprit rebelle et quelque peu anarchiste qui caractérise encore notre peuple s’est transmis de génération en génération.
Les Valdôtains, au fil des siècles, ont été souvent maltraités : en dépit de cela ils ont su garder leur esprit, leur idéal de liberté.

Nous sommes à présent une nation marquée par le malaise des peuples en voie de disparition : suicides, abus d’alcool et d’autres drogues, et – ce n’est pas une nouveauté – attaquée sournoisement sur tous les fronts.
Cependant nous gardons la flamme de notre idéal, car c’est à nous de la garder. Soyons, malgré tout et en dépit de tout, les marathonètes de notre temps. Combien de fois avons-nous couru pour la Vallée d’Aoste ? Combien de fois faudra-t-il encore le faire ? D’innombrables fois, car personne ne le fera à noter place. C’est aux Valdôtains/es de courir pour les Valdôtains/es.

C’est aux Valdôtains/es de défendre leurs intérêts : en ce moment il est essentiel que chacun/e de nous se demande ce que nous nous attendons de l’Union Valdôtaine et ce que nous voudrions que la Vallée d’Aoste devienne. 


a.r. 


Tiré du Peuple n. 39 du 26/10/1995

50e Anniversaire de l’Union Valdôtaine

La Conférence Nationale d’Aoste


Message de Mme Wanda Jacquemod, représentante de l’Entraide des Femmes Valdôtaines


Depuis 1946, les femmes ont le droit de voter ; quant à exercer le droit d’être élues, cela a été beaucoup moins automatique, même si les jeunes femmes de nos jours considèrent comme acquis certains droits pour lesquels leurs mères ont dû se battre âprement.

C’est pourquoi nous estimons utile de commencer par un survol, encore que très succinct, de l’engagement politique et social des femmes valdôtaines, avant de placer l’accent sur l’activité des femmes au sein du Mouvement de l’Union Valdôtaine et sur leur position actuelle.

Nous voulons ici rappeler les femmes qui œuvrèrent contre le Fascisme pour la défense du particularisme valdôtain dans le cadre de la Jeune Vallée d’Aoste, et surtout celles qui prirent part activement à la Résistance, telles que Maria Ida Viglino et Marie Nouchy. Mais déjà avant, les femmes côtoyèrent les hommes à maintes reprises, quand il s’agissait de défendre les privilèges accordés au peuple valdôtain (et toujours systématiquement rétractés) tout comme les droits les plus élémentaires face auxquels le pouvoir central des Ducs de Savoie et plus tard des Rois de Sardaigne apprit vite à faire la sourde oreille. Peut-on oublier la présence des femmes lors des insurrections des Socques, véritable cri de désespoir d’un peuple affamé, abandonné par une dynastie toujours plus éloignée de nos montagnes ?

Après la deuxième guerre mondiale, et plus précisément en 1946, avec l’obtention du droit de vote, la présence des femmes dans les rangs politiques se fait plus concrète : dans la droite ligne des idéaux de la Résistance, les femmes participent aux manifestations pour la reconnaissance du droit de souveraineté du peuple valdôtain. Dès la constitution du premier conseil régional, certaines d’entre elles sont là : Maria Ida Viglino, Céleste Perruchon et Anaïs Ronc Désaymonet.

Au fil des années, la participation féminine augmente, encore que timidement sur l’ensemble du territoire, en s’élargissant aussi aux conseils communaux : c’est ainsi qu’aux dernières élections communales, sur 387 candidates, 158 femmes ont été élues. Actuellement, les conseillères communales en Vallée d’Aoste sont 169, dont une centaine dans les listes de l’Union Valdôtaine.

Vers la fin des années 70, influencées par les ébranlements survenus un peu partout en Occident, les femmes valdôtaines ont ressenti aussi la nécessité de se réunir, afin de se reconnaître et de se situer dans le foisonnement des groupes féminins, en affrontant les problèmes de l’émancipation féminine et des relations de la femme à la famille et à la société sous un angle valdôtain, c’est-à-dire sans oublier nos valeurs traditionnelles, et plus en général notre culture. C’est la naissance de l’Entraide des Femmes Valdôtaines, en 1978.

L’Entraide a joué un rôle important : elle a participé à la rédaction des thèses des Congrès de l’Union Valdôtaine, elle a signé de nombreux articles et communiqués de presse retenant l’attention de l’opinion publique, elle a organisé des débats et des fêtes, voilà la preuve de sa présence constante dans la vie sociale et culturelle. De plus, en tant qu’association collatérale de l’Union Valdôtaine, elle a contribué à diffuser nos idéaux dans la société.

Les associations féminines des années 80 étaient encore marquées par un enthousiasme soixante-huitard, ce qui a permis aux jeunes femmes de nos jours de se frayer un chemin dans le panorama politique actuel.
A présent, les femmes semblent chercher d’autres formes d’engagement.
Un groupe d’adhérentes de l’Union Valdôtaine a ressenti la nécessité de ranimer la flamme de l’idéal valdôtain en rappelant l’identité de notre peuple par de simples initiatives, telles que la fête du 8 mars dernier, organisée en collaboration avec l’Entraide et dédiée à Maria Ida Viglino et à Armandine Jérusel.

Ce groupe, qui a participé aux travaux de la Commission pour le Cinquantième Anniversaire de l’Union Valdôtaine a actuellement envisagé d’autres initiatives : parmi celles-ci, nous citons la campagne pour une prononciation et une écriture correcte des patronymes et des toponymes valdôtains.

Le but de ce groupe est de solliciter le Mouvement à se pencher davantage sur la nécessité de sauvegarder la culture valdôtaine, sans laquelle notre peuple cesserait tout simplement d’exister. L’Union Valdôtaine, première force politique en Vallée d’Aoste, doit utiliser davantage son pouvoir pour défendre le patrimoine historique, culturel et la richesse ethnolinguistique de la Vallée d’Aoste.

Or, étant donné qu’un mouvement politique tel que l’Union Valdôtaine est censé représenter quelque chose de plus qu’un simple parti, nous demandons d’envisager des actions finalisées au maintien de la conscience ethnique valdôtaine. Nous voulons que les jeunes générations aient la conscience de leur identité valdôtaine, à savoir la fierté d’appartenir à un peuple et à un mouvement qui ont su se défendre.

Nous exigeons que dans l’Europe de demain la Vallée d’Aoste ait une identité bien précise, car nous sommes une nation, la nation valdôtaine.
Notre Pays est pour nous le plus beau pays du monde et nous sommes les seuls au monde à parler, et donc à pouvoir défendre, notre patois, noter langue maternelle, ce langage « secret » (incompréhensible au-delà de Pont-Saint-Martin comme au Japon) qui est le chant du terroir. Nous nous devons de défendre tout ce patrimoine ! C’est pour cette raison que nous sommes ici aujourd’hui, à vos côtés, Messieurs, pour vous dire ceci : en dépit de toute difficulté, de tout problème, allons de l’avant. Tant que nous serons unis, nous serons forts : union est synonyme de force. Alors, serrons nos rangs !

Tiré du Peuple n. 43 du 23/11/1995