1996
Un 14 février
Le 14 février 1996 le Parlement italien a approuvé le projet de loi contre la violence sexuelle. Il a fallu attendre dix-neuf ans pour cet heureux événement, qui s’est produit un 14 février, date symbolique, car le jour de la Saint-Valentin c’est la fête des amoureux : comme si l’amour et le respect témoignent de leur victoire sur la violence et le mépris.
L’Entraide des Femmes Valdôtaines, qui en 1988 avait recueilli plus de deux mille signatures pour solliciter l’approbation de cette loi, s’en réjouit : « Finalement, finalement, finalement ! ».
Au cours de ces années les faits divers concernant la violence sur les femmes et les enfants se sont multipliés : la société semble devenir de plus en plus violente, la jeunesse de plus en plus fragile et désemparée face à la vie et à ses difficultés et proie facile de desseins démagogiques et de faux mythes.
Au seuil de l’an 2000 la barbarie nous hante.
Le moment est donc venu de reproposer avec fermeté des valeurs essentielles pour une croissance saine des jeunes et une amélioration de la société. L’une de ces valeurs est sans aucun doute le respect de l’être humain.
Or l’abus sexuel, presque toujours perpétré par la violence, est la négation de ce respect ; l’individu qui le subit en est profondément humilié, outragé dans le corps et dans l’esprit.
Sur un mineur, l’abus est un acte gravissime qui souvent le marque pour toute sa vie, surtout si l’enfant est victime d’un proche, qui le harcèle et le viole parfois durant des années.
Il s’avère nécessaire d’inculquer dans les jeunes générations le principe et le sentiment que la violence sexuelle est un crime contre la personne, un acte lâche et dégoûtant qui ne prouve que la faiblesse de ceux qui l’accomplissent.
A ce sujet, l’entrée en vigueur et l’application de cette loi contribueront à changer une certaine mentalité.
Le jour de la femme, nous vous invitons à fêter avec nous l’approbation de ladite loi ; nous vous attendons nombreuses, en compagnie de nos amies et nos amis le 8 mars à Charvensod.
A.R.
Tiré du Peuple n. 10 du 7/03/1996