Femmes Valdôtaines

Le mouvement en ligne

1999

L’expérience valdôtaine sur la condition féminine discutée à Turin

Le siècle qui approche sera « féminin »

« Le XXIème siècle sera féminin ». C’est le message plus fort lancé par le président du Conseil de la Vallée d’Aoste, Robert Louvin, lors d’une rencontre, qui s’est déroulée à Turin, entre les élues dans les Conférences pour la condition féminine. La délégation valdôtaine a saisi l’occasion pour rappeler quelques considérations déjà effectuées au moment de l’installation de la Conférence de notre région. Des considérations qui offrent plus d’un point de réflexion.

« Je suis convaincu – a affirmé Louvin – qu’on est arrivé à un dépassement – au moins dans notre niveau d’évolution, de civilisation, dans la grande bataille pour l’égalité – à un moment de détour par rapport à la conquête des égales opportunités. Quelques signaux forts s’annoncent quant à l’aboutissement à cette parité, si non, dans quelques cas, même d’un dépassement. J’ai été assez surpris, il y a quelque temps, en apprenant que désormais, en ce qui concerne la scolarisation, on est en phase de dépassement et nous percevons, de façon toujours plus claire et intense, une forte affirmation de la femme dans les administrations locales, surtout dans les fonctions bureaucratiques et de direction ».

Une donnée qui est une réalité concrète dans l’administration valdôtaine. « J’ai déjà eu la possibilité de souligner – a ajouté Robert Louvin – que plus de trois quarts de la dirigeance du Conseil de la Vallée est aujourd’hui féminin. C’est une donnée remarquable qui, en partie, comble un vide de féminité de notre Assemblée. Ce dernier a cependant connu quelque progrès à l’occasion des dernières élections régionales ». Les femmes marchent donc toujours plus rapidement vers l’émancipation. « Il me semble – a affirmé le président du Conseil – que cette présence est en train de s’affirmer de façon substantielle, qu’elle ne nécessite plus de soutien, mais plutôt d’un nouveau cadre dans laquelle se développer. La donnée nouvelle me paraît à rechercher dans le fait que le XXIème siècle sera féminin. Il portera dans le nord de la terre, dans le nord de la planète, une forte affirmation de la femme, grâce à ses particularités intellectuelles et psychologiques, qui trouveront leur place tout particulièrement dans l’administration ».

D’où ressort cette conviction ?

La réponse de Louvin est claire : « L’Etat, la machine publique, est en train de changer profondément sa façon d’être et de se comporter. Ses pouvoirs sont en train de se remodeler. Il devient toujours plus immatériel et plus virtuel, non plus en présence de muscles, de force militaire, mais d’un développement de données intellectuelles et avec une approche facile vis-à-vis du citoyen. Dans ce cas je crois que les femmes, par excellence, ont des cartes à jouer et elles sauront les jouer très bien ».

Quant aux possibilités d’affirmation de la femme dans l’administration, Robert Louvin est convaincu, arrivant à affirmer même que « dans quelques années quelqu’un se posera le problème d’un nouveau équilibre, mais peut-être d’un équilibre dans une autre perspective de la balance des deux hémisphères, des deux faces de la même planète ».

Tiré du Peuple n. 6 du 11/02/1999

La fête des vendeurs/euses de mimosas

Cette année aussi le 8 mars est arrivé et alors… une petite réflexion s’impose, compte tenu du fait que dans cette journée tout le monde exalte la figure féminine, mais ce n’est qu’un moment, un souffle de vent et puis tout redevient comme avant.

Et l’une des causes de tout cela est due surtout au comportement des femmes mêmes.
Ce sont les femmes qui avec leur attitude critique exaspérée empêchent les femmes de grandir. C’est incroyable, mais à l’aube de l’an 2000 si une femme douée du point de vue esthétique émerge, on pense encore que c’est grâce à son physique et non pas à son cerveau qu’elle est devenue importante. Les femmes qui émergent en politique, sauf des exceptions très rares, doivent nécessairement être ridiculisées par l’opinion publique à cause de leur aspect extérieur non assimilable à celui de Cindy Crawford. Pourquoi ne pas apprendre donc à avoir un peu lus d’esprit corporatif comme les hommes ?

Si l’on veut réussir on doit apprendre avant tout à se respecter, à s’aimer et par conséquent à aimer et respecter les autres femmes avec leurs défauts.
Je ne crois pas dans ce type de fête exclusivement économique mais je suis convaincue que les femmes avec leur sensibilité, leur vision du monde différente, sont à même de construire avec les hommes (l’autre moitié du ciel) un avenir, un monde meilleur pour tous.

Dernière considération… Pourquoi ne pas penser à un Président de la République femme ?

Etant donné qu’aussi les initiatives positives devraient être signalées, le 8 Mars, l’Association V.I.O.L.A. était là, à l’Hôpital, pour offrir à toutes les femmes qui transitaient dans le Hall, un petit brin de mimosa. En même temps, si on arrêtait un petit instant on pouvait avoir aussi l’opportunité d’acheter le livre « Petali di viola » avec les expériences de quelques femmes qui on dit « non » au cancer ; c’est un texte à lire avec beaucoup d’humilité, homme et femme ensemble, car il transmet un grand enseignement : l’amour pour la vie de la part de quelqu’un qui a beaucoup souffert. 


Anna Bioley


Tiré du Peuple n. 10 du 11/03/1999