Idées21 Août 2017 - 10:57
Dans l’article « Chi ha piantato quella croce lassù? » paru dans « Il Sole 24 Ore » du 28 novembre 2004 Pietro Crivellaro écrivait: « Perché sulla cima delle montagne sorgono tante croci? Le croci di vetta sono un segnale talmente caratteristico delle sommità più importanti da poter essere scambiate per una necessità topografica. Ben pochi si domandano chi, quando e perché si sia preso la briga di piazzarle lassù, spesso a costo di immani fatiche, molto prima dell’epoca degli elicotteri. Il fatto è che quasi tutto danno per scontate le croci installate nel passato, le accettano come un’eredità dei padri, le considerano un opportuno segno di pietà per i caduti in montagna o un emblema della stessa passione severa e totale degli alpinisti. Le croci di vetta in realtà sono un vistoso indizio, la punta dell’iceberg della questione fino a oggi rimossa dei rapporti dell’alpinismo con il mondo cattolico ». Le journaliste rappelait ensuite quelques éminentes personnalités du Catholicisme – et notamment une soixantaine de prêtres – qui ont promu l’alpinisme et illustré son histoire : les abbés Gnifetti, Gorret, Bionaz et Ratti (le futur saint pape Pie XI), ainsi que le bienheureux Pier Giorgio Frassati, entre autres ; et il rappelle le rôle éthique et historique de l’association « Giovane Montagna ». «Sotto il fascismo, ajoutait-t-il, fu la rete di case alpine e campeggi che con le scuole cattoliche e gli oratori impedì a Mussolini di conquistare la gioventù ». Il devrait être superflu de rappeler aux Valdôtains l’importance que le binôme montagne-christianisme a eu dans la formation de l’élite intellectuelle et politique à laquelle nous sommes redevables de notre autonomie : les Trèves, les Chanoux, les Bréan… C’est pourquoi l’inqualifiable acte de vandalisme qui vient de frapper la croix du sommet de la Dent d’Hérens – qui représentait non seulement la continuité d’une tradition de piété populaire, mais aussi un trait d’union entre les Valdôtains et les Valaisans – n’est pas seulement un affront évident à la religion catholique, mais aussi une insulte à l’identité valdôtaine et une attaque à la fraternité de deux communautés montagnardes. Ces jours-ci, face à un engagement explicite des autorités valaisannes en faveur de la restauration de la croix, on a assisté à des drôles de déclarations de quelques personnages représentatifs ( ?) du côté valdôtain, qui ont avancé des perplexités en prétextant des difficultés techniques et bureaucratiques dont l’inconsistance est évidente. Le président des guides valdôtains a avoué que là-dessous il y a des divergences de nature « idéologique », qui à mon avis sont le véritable problème. La décision de restaurer (ou non) la croix de la Dent d’Hérens sera donc la pierre de touche pour mesurer jusqu’à quel point une certaine idéologie « laïciste » qui s’est répandue dans ces derniers temps dans l’Occident dit chrétien aura entamé notre identité, se cachant de préférence derrière le paravent d’un prétendu « multiculturalisme » inculte, qui ignore que la sacralisation de la montagne est une constante anthropologique présente dans presque toutes les civilisations.
Joseph Rivolin
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Dans l’article « Chi ha piantato quella croce lassù? » paru dans « Il Sole 24 Ore » du 28 novembre 2004 Pietro Crivellaro écrivait: « Perché sulla cima delle montagne sorgono tante croci? Le croci di vetta sono un segnale talmente caratteristico delle sommità più importanti da poter essere scambiate per una necessità topografica. Ben pochi si domandano chi, quando e perché si sia preso la briga di piazzarle lassù, spesso a costo di immani fatiche, molto prima dell’epoca degli elicotteri. Il fatto è che quasi tutto danno per scontate le croci installate nel passato, le accettano come un’eredità dei padri, le considerano un opportuno segno di pietà per i caduti in montagna o un emblema della stessa passione severa e totale degli alpinisti. Le croci di vetta in realtà sono un vistoso indizio, la punta dell’iceberg della questione fino a oggi rimossa dei rapporti dell’alpinismo con il mondo cattolico ». Le journaliste rappelait ensuite quelques éminentes personnalités du Catholicisme – et notamment une soixantaine de prêtres – qui ont promu l’alpinisme et illustré son histoire : les abbés Gnifetti, Gorret, Bionaz et Ratti (le futur saint pape Pie XI), ainsi que le bienheureux Pier Giorgio Frassati, entre autres ; et il rappelle le rôle éthique et historique de l’association « Giovane Montagna ». «Sotto il fascismo, ajoutait-t-il, fu la rete di case alpine e campeggi che con le scuole cattoliche e gli oratori impedì a Mussolini di conquistare la gioventù ». Il devrait être superflu de rappeler aux Valdôtains l’importance que le binôme montagne-christianisme a eu dans la formation de l’élite intellectuelle et politique à laquelle nous sommes redevables de notre autonomie : les Trèves, les Chanoux, les Bréan… C’est pourquoi l’inqualifiable acte de vandalisme qui vient de frapper la croix du sommet de la Dent d’Hérens – qui représentait non seulement la continuité d’une tradition de piété populaire, mais aussi un trait d’union entre les Valdôtains et les Valaisans – n’est pas seulement un affront évident à la religion catholique, mais aussi une insulte à l’identité valdôtaine et une attaque à la fraternité de deux communautés montagnardes. Ces jours-ci, face à un engagement explicite des autorités valaisannes en faveur de la restauration de la croix, on a assisté à des drôles de déclarations de quelques personnages représentatifs ( ?) du côté valdôtain, qui ont avancé des perplexités en prétextant des difficultés techniques et bureaucratiques dont l’inconsistance est évidente. Le président des guides valdôtains a avoué que là-dessous il y a des divergences de nature « idéologique », qui à mon avis sont le véritable problème. La décision de restaurer (ou non) la croix de la Dent d’Hérens sera donc la pierre de touche pour mesurer jusqu’à quel point une certaine idéologie « laïciste » qui s’est répandue dans ces derniers temps dans l’Occident dit chrétien aura entamé notre identité, se cachant de préférence derrière le paravent d’un prétendu « multiculturalisme » inculte, qui ignore que la sacralisation de la montagne est une constante anthropologique présente dans presque toutes les civilisations.
Joseph Rivolin