Union Valdôtaine

Le mouvement en ligne

1989

3éme Congrès National 1989

Thèses du IIIème Congrès National

L’UNION VALDOTAINEPOUR LA VALLEE D’AOSTELE VALLEE D’AOSTEVERS L’EUROPE DES PEUPLES

Rôle, idéologie

Modèle de société

Choix politiques généraux

Lignes générales de l’activité législative et administrative valdôtaine
– Action législative au Parlement italien
– Action législative au Conseil régional
– Action administrative

Diffusion des idées de l’Union Valdôtaine
-Rapports organes centraux-organisation périphérique
-Le rôle des sections
-Les rapports avec l’extérieur
-L’Union Valdôtaine et le jeunes
-L’Union Valdôtaine et les femmes

Relations aves les autres communautés

Le cadre des réformes institutionnelles
-Les racines
-L’autodétermination
-L’essor des Régions
-Redécouvrir l’autonomie

ROLE, IDEOLOGIE

L’Union Valdôtaine a été fondée dans le but de se faire l’interprète des besoins et des instances de la société valdôtaine et d’assurer l’épanouissement linguistique et ethnique du peuple valdôtain afin d’en servir les intérêts matériels et spirituels au-delà de toute division idéologique.
Cette phrase, qui définit la nature aussi bien que les objectifs de notre Mouvement, mérite qu’on s’y arrête pour chercher à en saisir le sens profond.
Remarquons tout d’abord que parler 1’ « instances de la société valdôtaine » c’est reconnaître sa spécificité. Sur celle-ci il n’y a pas lieu de faire ici un traité ; nous nous bornons à rappeler qu’elle résulte de son appartenance à l’aire alpine d’expression française, et qu’elle est fortement connotée du fait de la position minoritaire que le Val d’Aoste occupe depuis qu’il est placé dans le contexte institutionnel de l’Etat italien.
Cette spécificité n’est pas une simple notion théorique ; elle est l’affaire profondément vécue du peuple ou communauté valdôtaine, c’est-à-dire de l’ensemble de personne qui, depuis toujours ou l’ayant choisi, vivent dans ce pays.
Ce qui fonde notre non recours préalable à une idéologie est bien la référence de fond à ce peuple, le nôtre, dont il s’agit de servir les intérêts.
Conçue non mythiquement, en tant que lieu de valeurs absolues, mais concrètement en tant que sujet historique développant une culture qui exprime une identité, la communauté valdôtaine est le fondement du projet unionistes ; elle est le destinataire de notre message.
L’Union Valdôtaine est, de par sa constitution, ancrée à ce contexte particulier; elle en est cernée et elle en tire son sens, dont en principe la nature est autre qu’idéologique. Ce qui permet, par un schématisme rapide mais non imprécis, d’affirmer que, si un parti travaille pour faire partager une idéologie à un nombre de plus en plus grand des membres d’une communauté, la vocation de l’Union Valdôtaine est, au sein de la communauté valdôtaine, de réaliser les virtualités de celle-ci toute entière ; le peuple valdôtain n’est pas pour nous le terrain pour la diffusion d’une idéologie, mais le sujet d’une politique.
C’est ce qui est la raison de l’Union Valdôtaine, et qui explique sa naissance en 1945, son effort de rassembler au-delà de toute subdivision idéologique, tous les valdôtains.
Il s’est d’ailleurs avéré – l’histoire s’est chargée de nous le faire comprendre depuis 1945 – que ce dessein – la défense de l’identité valdôtaine et de ses intérêts d’abord, car la situation minoritaire l’impose ; d’épanouissement culturel ensuite, car la culture ne saurait être que dynamique – a dû, sous peine de se voir réduit à propos générique et vague sombrant dans les contingences, se doter de contours précis, aptes à en garantir l’efficacité et la possibilité de réalisation dans le concret.
D’où en fonction du dessein énoncé plus haut – et pouvant configurer un projet politique, ce dont il sera question tout à l’heure – le choix de l’Union Valdôtaine, depuis 1948, de s’engager sur le plan de l’activité législative et administrative, et partant aussi sa situation de contigüité aux autres partis.
Ce qui fait la différence, et notre originalité profonde, tient au fait que pour nous cette position est, si on peut dire, instrumentales ; s’il y a de la part de notre Mouvement prise en charge tactique des fonctions d’un parti, c’est et seulement en vue de la réalisation du projet stratégique que sa nature même implique.
S’il peut paraître porteur de complexités, c’est au fond bien à cet apparent paradoxe que nous devons la richesse même de l’Union Valdôtaine.
Pour que ce projet qui, ainsi qu’on l’a défini plus haut, est de nature autre que purement idéologique, puisse s’actualiser dans le concret, il faut qu’il y ait une réelle et étroite symbiose entre celui-ci et l’activité politique dont la fonction est de réaliser.
Cette activité, que l’Union Valdôtaine a choisi de mener par le recours à des moyens démocratiques, doit avoir un point de repère clair.
Le seul qui, pour d’évidentes raisons de logique interne est compatible avec la nature de notre Mouvement, est celui que fixe l’art 1 de nos statuts, en rappelant les principes du fédéralisme intégral.
Leur ensemble, ainsi que cela a été depuis longtemps élucidé, et rappelé à maintes reprises par la suite, définitif un véritable modèle de société, où se trouvent dépassés à la fois le collectivisme étatique et l’individualisme libéral.
Ce modèle, loin d’être froidement abstrait, se définit et constitue par quelques valeurs de base : solidarité, coopération, participation.
Ancrées en profondeur dans l’histoire de notre peuple, de nombreux témoignages le prouvent, et c’est pour nous en quelque sorte une raison supplémentaire d’y demeurer fidèles – elles sont à la foi les objectifs et les méthodes de notre action.
Leur ensemble définit une véritable culture de gouvernement, et d’autogouvernement.
Et c’est du reste, tout en tenant compte des changements de perspective que différentes périodes historiques imposent, celle qui caractérise les moments les plus hauts de notre histoire, et qui nous a empêché de sombrer dans les moments difficiles.
Encore, du fédéralisme il faut rappeler qu’il trouve son fondement dans une analyse des différents degrés de pouvoir, depuis ceux à l’échelle plus réduite jusqu’à ceux qui par leur étendue et leur poids les dépassent à des niveaux de plus en plus hauts.
La révolution que le fédéralisme offre, la voie qu’il ouvre est celle où trouve essor l’activité de chacun des différents pouvoirs, dans une articulation qui assure la fonctionnalité d’ensembles de plus en plus complexes.
La vocation du fédéralisme à l’analyse de ces ensembles et de leurs relations réciproques en fait un instrument de remarquable actualité. Nous nous trouvons en effet de nos jours face à un pouvoir ayant acquis des caractères qui ne correspondent plus entièrement à ceux que nous lui prêtions dans un passé encore récent.
Nous avons été habitués à considérer le pouvoir comme une sorte d’entité monolithique face à laquelle nous opposer.
De n’importe quelle institution politico-administrative il s’agisse (Commune, Province, Région, Etat) cette vision rend le pouvoir immédiatement reconnaissable ; mais elle a l’inconvénient d’en constituer une image dogmatique et, pour ainsi dire, abstraite.
Or nous savons, et la réalité du monde contemporain nous le confirme chaque jour, que la succession traditionnelle de pouvoirs de degré différent – dont la contigüité et la superposition présentent d’ailleurs déjà une forte complexité – est à son tour traversée par d’autres systèmes, de secteur mais aux retombées très larges, qui sont par exemple : les échanges économiques, les mass médias, la disponibilité de connaissances hautement technologiques, etc. .
C’est avec la complexité mouvante de cette pluralité de pouvoirs que nous avons à nous confronter. Et dans ce travail le fédéralisme, qui pour les raisons énoncées plus haut se révèle d’une étonnante actualité, peut nous servir.
Nous avons à nous servir des instruments d’analyse qu’il offre, pour nous construire une démarche, en quelque sorte composite et moins rectiligne qu’on aurait pu l’imaginer il y a quelques décennies, qui nous consente de trouver ces espaces dont l’utilisation progressive nous permettra de véritablement nous autogouverner, et de réaliser ainsi l’objectif de la souveraineté, ainsi que le fixe l’art. 2 de nos statuts.

CHOIX POLITIQUES GENERAUX
Si les considérations qui précèdent impliquent une réinterprétation de la notion de souveraineté – non conçue abstraitement comme exercice absolu et autarcique d’auto décision, mais plutôt comme somme virtuelle de tous les espaces où des décisions se prennent – il ne reste pas moins vrai que celle-ci demeure et résume notre objectif.
Or la souveraineté risquerait d’être une image éloignée, purement consolatrice et sans attaches avec notre réalité politique si, par une confrontation avec celle-ci, nous cherchions par à définir les voies de sa réalisation.
Cela demande un considérable effort d’approfondissement et de réflexion – il est parfois plus facile d’avoir des idées que de savoir comment les réaliser – et le demander à nous tous. C’est en effet au Congrès national, organe où par l’institut de la délégation tous les inscrits ainsi que ceux qui participent activement au projet de l’Union Valdôtaine peuvent faire entendre leur voix, que revient la tâche de formuler les choix généraux qui constituent la trace de l’action politique et administrative que nous avons à mener.
Dans les différents Congrès qu’elle a tenus après 1976, date de sa réunification, l’Union Valdôtaine a accompli un travail s’élaboration qui, s’appuyant sur l’analyse de la situation dans les divers secteurs de la vie de notre communauté, a essayé de définit pour chacun de ceux-ci des orientations politiques à suivre pour leur amélioration substantielle.
Ainsi par exemple, le Congrès national de 1984, a fixé dans les diverses branches de l’économie ainsi que dans le domaine culturel et dans les autres des lignes d’action ; elle, dont l’ensemble nous paraît encore valable, on mit à notre portée des résultats dont nous pouvons être fiers, et donc nous aurons à dresser le bilan en ces jours.
Ce qu’il nous importe de remarquer ici a trait à la nature particulière des thèmes que nous avons choisi de proposer à la réflexion de ce Congrès. Il nous a paru essentiel, en un moment où, à la suite des succès remportées dans les consultations politiques de 1987 et des élections régionales de l’an dernier, de nous interroger en profondeur sur le rôle que notre Mouvement peut jouer dans la réalité valdôtaine, ainsi que sur le travail que nous avons à faire pour qu’il soit à même de réaliser les virtualités dont il est porteur.
Cela fait le sens de ces réflexions, axées sur la nécessité de mieux définir nos instruments et de mieux les organiser pour une action politique toujours plus efficace.
Il était question plus haut de choix politiques généraux, que le Congrès national doit fixer et qui constituent le sillon d’une successive activité législative et administrative.
La façon de les définir demande une attention particulière : organisées par secteurs, ces choix doivent trouver leur fondement en une analyse correcte et documentée de ceux-ci ; ce pourquoi, ne serait-ce que dans une phase préalable, le concours compétent de spécialistes serait utile.
Encore, considérant le contexte d’ensemble dans lequel les différents problèmes sont insérés – et qui fait qu’entre eux il y ait une série complexe d’interactions – ainsi que le fait que les choix doivent être tous fonctionnels à la réalisation du modèle de société dont nous nous inspirons, il est capital que leur définition tienne compte des synergismes, qui seuls peuvent en garantir et en orienter les effets.
Une fois définis, ces choix généraux doivent inspirer soit l’activité interne et de divulgation conduite par le Mouvement, soit l’activité politique et administrative de tous ses membres élus. Entre un Congrès de l’Union Valdôtaine et l’autre tous les organes du Mouvement doivent, en exerçant leurs fonctions respectives, coopérer à leur réalisation, ainsi qu’à une constante et méthodique confrontation entre les choix définis et le degré de leur actualisation.
Au cas où des éléments nouveaux, des difficultés imprévues ou des écarts évidents le rendent nécessaire, les organes du Mouvement pourront concerter des rectifications de parcours, dont la fonction sera, dans l’optique exprimée par le choix généraux que le Congrès a définis, de garantir une plus efficacité ou pertinence à l’action politique.

LIGNES GENERALES DE L’ACTIVITE LEGISLATIVE
ET ADMINISTRATIVE VALDOTAINE

Au niveau de l’élaboration des idées, les lignes générales de l’activité législative et administrative doivent suivre les Statuts du Mouvement pour l’épanouissement ethnique et linguistique du peuple valdôtain.
Dans les considérations générales on doit tenir compte m compte même du fait que nous opérons dans un milieu qui n’est pas homogène ethniquement et forcément nous porte des conditionnements.
Dans le simple but de classifier et rendre organique les lignes générales, étant donné que l’activité politique ne peut pas être séparée en des tronçons précis on peut diviser l’application politique en deux parties.
1)– activité législative,
2)– activité administrative.

1)– Action législative au Parlement italien

-Marquer dans toutes les interventions notre différence ethnique et linguistique, intensifier le travail de défense des différentes minorités nationales et linguistiques présente sur le territoire de l’état.
-Promouvoir l’application intégrale du Statut spécial pour réussir son dépassement.
-Marquer l’intégration politique supranationale (Europe) dans le but de dépasser le système politique étatique actuel.
-Reprendre la question « Garantie internationale » pour « légaliser » notre spécificité de Peuple.

2)Action législative au Conseil régional.
-Chercher à renforcer notre Autonomie régionale.
-Etudier une série de lois organiques pour améliorer la place de la langue française dans notre réalité.

3)– Action administrative.
La dimension territoriale de notre pays s’avère idéale pour un rapport positif entre les citoyens et les institutions.
Dans ce sens il faudrait poursuivre les lignes suivantes :
-Décentralisation de certaines compétences aux communes en leur donnant la possibilité administrative er économique de mieux s’organiser pour devenir des centres de propulsion sociales et économique.
-Poursuivre de l’action réorganisatrice des différents secteurs économiques.
-Amélioration du niveau de la vie, surtout dans les petites réalités des communes et villages de moyenne et haute montagne.

DIFFUSION DES IDEES DE L’UNION VALDOTAINE

Le problème de la diffusion des idées et des programmes de l’Union Valdôtaine comporte une analyse de l’organisation du Mouvement et son fonctionnement, à son intérieur et dans ses rapports externes. Une attention particulière doit être consacrée à la diffusion des idées du Mouvement parmi les jeunes et les femmes.

a)– Rapports organes centraux – organisation périphérique.
Prenant acte de l’existe4nce d’organes centraux – Congrès national, le Comité Central, le Comité Exécutif – et d’organes périphériques – les Sections – on peut analyser l’efficacité de leur action.
L’expérience montre que, si les mécanismes statutaires assurent une représentation réelle des inscrits aux différents niveaux, pour ce qui est de l’organisation il est nécessaire d’entreprendre une œuvre de révision des modes de fonctionnement actuels des organes du Mouvement.
Pour mieux assurer la cohésion entre la base du Mouvement et ses organes dirigeants, il faut. Tout d’abord, assurer une bonne circulation interne des idées, des informations, des propositions et des initiatives, du centre vers la périphérie et vice-versa. Il est également nécessaire d’améliorer les rapports actuels des sections entre elles et d’en créer des nouveaux.
Au point de vue des rapports centre-périphérique, le Comité Central joue un rôle essentiel, en tant qu’organe de liaison entre les sections et le cœur du Mouvement, représenté par le Comité Central devienne de plus en plus active, à la fois pour manifester les exigences réelles de la base unioniste, ses suggestions et ses propositions qui s’expriment par le biais des sections, et pour assurer à celles-ci une information correcte et suivie sur les activités et les décisions des organes centraux du Mouvement.
Cette « responsabilisation » des membres du Comité Central doit se doubler de la prise en charge, par les sections elles-mêmes, d’un travail capillaire de diffusion des idées et du programme de l’Union Valdôtaine. Connaissant parfaitement le milieu dans lequel ils œuvrent, les responsables des sections sont à même de développer une action plus efficace, qui implique cependant un effort personnel et collectif de formation et d’information, finalisée à la meilleure préparation de nos adhérents.

b)– Le rôle des sections.
Les sections représentent le meilleur instrument à notre disposition pour réaliser une pénétration capillaire au sein de la société valdôtaine. Il faut, par conséquent, qu’elles intensifient, malgré les difficultés que les membres des comités de direction ne connaissent que trop bien, leur action, développant notamment des rapports réciproque plus étroits, dans le but de mieux coordonner les activités et en vue d’une présence unioniste plus efficace au niveau local.
A ce propos, il semble particulièrement nécessaire d’entamer ou d’intensifier les actions suivantes :

  1. Tout d’abord, il serait profitable d’organiser des rencontres entre les comités de direction de sections différentes, présentes tant dans les Communes où l’Union Valdôtaine fait partie de la majorité – en ce cas on pourrait se confronter sur les problèmes, les opinions et les différents modes d’administrer, avec des avantages réciproques – que dans celles où elle est encore à l’opposition – le débat pourrait alors concerner les stratégies d’opposition, visant à redresser la situation du Mouvement dans ces Communes. De même, il serait enrichissant d’obtenir des échanges d’opinions avec les sections qui ont obtenu une importante augmentation des inscrits et du consensus électoral. Des confrontations périodiques sur les activités des sections peuvent fournir d’intéressantes solutions aux problèmes des sections elles-mêmes, et permettre l’analyse du succès de l’Union Valdôtaine, qui correspond peut-être à une tendance généralisée, mais qui doit également être attribué à un travail intense et efficace des sections. On peut tirer d’utiles enseignements d’après les échanges avec des sections qui ont des catégories d’adhérents complètement différentes par rapport à d’autres ; qui ont, par exemple, œuvré efficacement parmi les jeunes ou parmi les femmes, ce que d’autres n’ont pas été à même de faire. Il faut, de toute façon, qu’il y ait la volonté, de la part de la section, de chercher la confrontation avec les autres, sans qu’elle soit stimulée par les organes centraux.
  2. En deuxième lieu, il faudrait que les sections organisent, éventuellement en collaboration entre elles, en plus de traditionnelle fête sociale, des rencontres diverses, des manifestations culturelles, sportives, récréatives, informatives, adressées aussi spécifiquement à telle ou telle composante de la société : enfants, jeunes, personnes du troisième âge, femmes, etc.… – par exemple, pour informer les ayant-droit des initiatives visant à favoriser l’insertion des jeunes dans le monde du travail, des mesures en faveur des agriculteurs, des artisans ou d’autres catégories de travailleurs, des handicapés, des personnes âgées, etc.… ; en ce cas, les sections, rempliraient un véritable rôle d’information d’utilité publique.
  3. Troisièmement, l’échange entre sections devrait être plus intense en ce qui concerne les initiatives prises par l’une ou l’autre d’entre elles, dans les différents domaines. Dans ce but, un rôle important devrait être rempli par les organes des presse du Mouvement, au niveau central (« Le Peuple Valdôtain », notamment) ou périphérique (bulletins d’information tels que « La Ville d’Aoste », « Chez-nous », « La Voce di Pollein », etc..) : ce qui implique un réseau de responsables des rapports avec la presse, qui devrait être établi dans les différentes sections.
  4. Enfin, on devrait attacher une plus grande importance à la recherche de nouveau adhérents et sympathisants et à la participation active à la vie politique de la Commune ; ce discours concerne en particulier les jeunes, qui doivent pouvoir profiter de l’expérience des adhérents plus âgés.
  5. Notons, pour conclure, que la collaboration entre sections pourrait résulter particulièrement utile ou cas l’on devrait exprimer, vis-à-vis des organes centraux du Mouvement ou des Administration publiques, des exigences communes, intéressent, par exemple, une zone géographiquement homogène.


c)– Les rapports avec l’extérieur.
Le rôle central que l’Union Valdôtaine joue dans le cadre politique valdôtain comporte des responsabilités non seulement dans la gestion administrative, mais aussi dans les rapports que notre Mouvement entretient avec l’opinion publique.
On remarque une attention croissante de celle-ci à l’égard des positions et de l’activité de l’Union Valdôtaine, dont le Mouvement doit tirer partir pour étendre sa présence et son influence au sein de la société valdôtaine : d’où la nécessité de prendre soin de la circulation externes des idées et des activités de l’Union Valdôtaine et de disposer d’une structure informative adéquate, à même non seulement de gérer et de coordonner les organes de presse du Mouvement, mais aussi de répondre, d’une part, aux exigences d’information des médias non unionistes et, d’autres par, d’offrir aux responsables du Mouvement les supports documentaires nécessaires à l’accomplissement de leurs tâches. Dans cette perspective, il est opportun de pouvoir à une réforme de l’actuelle gestion de ce domaine, notamment par la mise en route d’un réseau efficace de collaboration et par la création d’un service de presse mieux articulées que l’actuel.
Un autre chapitre important des rapports avec les non-unionistes concerne l’activité des membres du Mouvement dans les nombreuses associations (culturelles, sportives, récréatives ou autres) agissant en Vallée d’ Aoste et, plus généralement, la conduite publique des unionistes. Il faut que cette présence et cette conduite se traduisent en autant d’occasions pour transmettre et faire connaître les principes de l’Union Valdôtaine et les moyens concrets de leur application. L’engagement de tous les unionistes, en premier lieu des élus de l’Union Valdôtaine, est essentiel dans ce domaine et implique, au même titre que le travail dans les sections, un important effort personnel de formation et d’information.

d)– L’Union Valdôtaine et les jeunes
Il est utile d’améliorer les rapports actuels entre la Jeunesse Valdôtaine et l’Union Valdôtaine dans un double but : d’un côté les jeunes pourraient avoir d’intéressantes suggestions à différents niveaux, profitant de l’expérience des unionistes plus âgés ; d’autre par, le Mouvement, opérant en étroite liaison avec les jeunes, pourrait tirer des indications précises pour l’action politique, administrative, sociale, dans les domaines qui intéressent plus particulièrement la jeunesse.
Il serait opportun que le Mouvement lui-même choisisse, parmi les jeunes, ceux qui ont envie de travailler et de se former, à tous les niveaux, et qu’il pourvoie lui-même à leur formation politique : si un jeune est vraiment intéressé à la politique ce serait intéressant de lui faire suivre de près l’activité d’un administrateur local ou régional, ou de le faire suivre de près l’activité d’un administrateur local ou régional, ou de le faire périodiquement rencontrer avec des élus, pour connaître directement les problèmes qu’on rencontre dans l’administration d’une Commune ou de la Région et les moyens pour les résoudre ; ce qui pourrait se révéler également intéressant pour les administrateurs, au niveau des échanges d’information. Par ce biais, on obtiendrait notamment une plus forte « conscience politique » chez les jeunes, acquise par l’expérience plutôt que la théorie.
En ouvre, il faut que les sections s’engagent à favoriser l’accès des jeunes à la vie du Mouvement, en leur confiant des responsabilités dans l’organisation des activités de la section. De même, les jeunes doivent être mis en mesure de participer directement à la redaction des organes de presse du Mouvement.

e)– L’Union Valdôtaine et les femmes.
Les trente dernières années ont vu les femmes s’affirmer à tous les niveaux mais, lorsqu’il s’agit du domaine institutionnel et de la politique, leur progression semble encore freinée, comme si un privilège et un pouvoir quasi exclusivement masculin devaient s’y perpétuer.
Voilà donc qu’au seuil des années 2000, les femmes engagées en politique restent une minorité infime et souvent exclue.
Certains se plaisent à faire remarquer que cette absence est due au manque de volonté des femmes de s’engager, celles qui ont voulu le faire ayant trouvé leur espace : on pense notamment à Mademoiselle Viglino et à Madame Perruchon Chanoux. On peut facilement répliquer par une question : est-ce que tous les hommes politiques sont des Chanoux ou des Caveri ? La réponse est évidente et ne peut que rendre inéluctable une définitive prise de conscience des difficultés historiques, culturelles et sociales qui empêchent les femmes de s’exprimer dans ce secteur, pourtant fondamental dans la gestion et l’évolution de la société.
L’Union Valdôtaine a vu la naissance, il y a quelques années, d’une organisation féminine collatérale, l’Entraide des femmes valdôtaines. L’activité de ce groupe de femmes a été remarquable ; son existence est souvent très importante et sûrement indispensable mais elle ne semble pas avoir une ampleur suffisante pour augmenter réellement la présence féminine dans les rangs de nos militants.
L’Entraide doit poursuivre son chemin et conserver son rôle social et, en quelque sorte, agrégatif, mais il est aujourd’hui nécessaire que l’Union Valdôtaine prenne en charge directement la « question féminine ». Ce sont ses idéaux fédéralistes et son rôle moteur dans la société valdôtaine qui l’imposent.
Après l’analyse de la composition du Conseil régional actuel où, parmi les trente-cinq conseillers il n’y a aucune femme, il s’avère urgent, pour l’Union Valdôtaine, de garantir la participation des femmes à la vie politique active, d’abord au sein des organes du Mouvement, afin de leur permettre une formation qui, à l’heure actuelle, leur est pratiquement très difficile.
C’est pourquoi l’Union Valdôtaine a décidé d’inviter les sections à nommer aussi des femmes parmi leurs délégués à ce troisième Congrès national, et le résultat nous prouve qu’un tout petit pas en avant a été fait. Quinze places ont été ensuite réservées aux femmes au sein du Comité Central et nous sommes certains qu’elles sauront y apporter leur « différence » d’une façon positive et constructive.
Le but est encore éloigné mais les pas se font un à la fois et l’un après l’autre : les portes ouvertes, il appartient aux femmes qui le souhaitent d’apprendre à accomplir le parcours qui leur convient le mieux.

RELATIONS AVEC LES AUTRES COMMUNAUTES


L’Union Valdôtaine, à l’occasion de son deuxième Congrès National de 1984, a revendiqué et réclamé clairement le droit du peuple valdôtain à l’autodétermination. Ce droit découle de celui qui a été sanctionné par les deux Pactes des droits de l’homme – ratifié par l’état italien – qui reconnaissent dans leur article 1er à « tout peuple le droit de disposer librement de lui-même ».
Afin que cette revendication puisse exprimer toute sa force contractuelle, l’Union Valdôtaine doit rechercher des alliés à l’intérieur de l’état même et à son extérieur.
Au sein de celui-ci, elle devrait renforcer et améliorer les liens de collaboration, entretenus depuis plusieurs déjà, avec les mouvements nationalitaires œuvrant dans leur communauté ethnique (Frioul, Sardaigne, Slovénie, Tyrol du Sud, etc.). Ces liens peuvent être considérés comme des relations naturelles, en considération des buts et des activités similaires menées par ces organisations « nationalitaires ». Celles-ci luttent, en effet, pour la sauvegarde de l’épanouissement du caractère ethnique et linguistique de leur communauté respective, réclamant leur reconnaissance et les droits qui en découlent.
Leur action se base donc sur des principes analogues à ceux de l’Union Valdôtaine : c’est pourquoi, ils devraient se concrétiser dans un projet commun. Ce projet consiste à revendique et à œuvrer de façon à conquérir une autonomie toujours plus large, avant, bien sûr, le recours concret à l’autodétermination. Les relations entre ces mouvements paraissent donc plus naturelles, plus claires et plus simples à entamer et à poursuivre grâce à la ressemblance des objectifs et des actions menées par chacun d’eux.
L’Union Valdôtaine ne doit cependant pas se borner à ces relations, mais elle doit toujours réserver une attention particulière aux poussées décentralisatrices et autonomistes venant s’autres forces politiques ou émanant directement des structures d’état.
Aussi elle ne doit pas négliger ni sous-estimer l’activité que d’autres groupes politiques, nés au cours des dernières années, ont déployée et déploient encore actuellement pour représenter le besoin croissant d’autonomie et de décentralisation des pouvoirs administratifs et politiques de l’état en faveur des pouvoirs locaux que la population de tout le territoire de l’état italien partage de plus en plus. Tout en n’étant pas caractérisés par une appartenance ethnique spécifique, ces mouvements luttent eux aussi pour conquérir une autonomie politico-administrative. Par leur organisation sur le territoire et par leur action, ces mouvements contribuent de même à répandre ces idéaux qui sont, en grande partie, les nôtres.
C’est pourquoi l’Union Valdôtaine doit être attentive à toutes ces nouvelles réalités. Elle doit dans l’immédiat œuvrer afin de cerner les contenus communs éventuels et travailler sur ceux-ci de façon à gagner en efficacité sans confondre, pour autant, la direction et l’action de notre Mouvement.
Ces relations dûment coordonnées pourront, par actions concertées, faire avancer l’idée autonomiste. Elles pourront aussi s’opposer aux tentatives réitérées de l’état de réduire toute forme de décentralisation et d’autonomie. A ce titre, il suffit de rappeler le rapport du Ministre Aniasi qui prévoyait d’éliminer les Régions à Statut spécial qui n’étaient pas fondées sur des raisons ethniques et linguistiques.
En même temps, cette ligne commune pourra diffuser davantage le sentiment autonomiste dans l’opinion publique italienne et soutenir toute action et affirmation allant dans ce sens. Rappelons, à cet égard, la prise de position de Monsieur Cossiga, lors de sa nomination à la Présidence de la République italienne, par laquelle il préconisait la réalisation d’une fédération italienne comme solution possible des problèmes actuels de l’état italien.
Par contre, l’ensemble des relations avec les communautés ethniques en dehors de l’état italien ont une double utilité: d’une part, de solidarité, et de l’autre, de confrontation constructive et instructive.
Les liens de solidarité découlent de la conscience d’une communion d’intérêts qui entraîne pour les uns l’obligation morale de ne pas nuire aux autres et de leur porter assistance. En même temps la connaissance des réalités des autres communautés peut stimuler et soutenir l’action de celles que des échecs auraient affaiblies.
Toute confrontation avec d’autres réalités sur la façon dont celles-ci abordent les rapports dialectiques et contentieux ouverts avec les états dominants, sur les diverses expériences et sur les structures de contre-pouvoir organisées sur le territoire ainsi que sur les situations institutionnelles, constitue un moment instructif et consultatif important. Cela non seulement en raison de la nécessité de franchir les frontières nationales et celles de l’état dominant pour s’ouvrir à d’autres espaces en vue de l’union européenne, mais aussi pour un besoin de croissance individuelle et de groupe.
L’Union Valdôtaine doit, pour ce faire, chercher des partenaires en fonction des structures concernées. C’est pourquoi, au niveau européen, notre Mouvement adhère, depuis 1982, à l’Alliance Libre Européenne. Cette union de peuples « autodétermistes” d’Europe, est présente au sein du Parlement européen avec quatre députés qui se font les interprètes des exigences et des revendications de tous les peuples opprimés.
Au seuil de 1993, date à laquelle l’Acte unique entrera en vigueur et une nouvelle étape vers la construction européenne, dans le domaine plus spécifiquement économique, s’ouvrira, la Vallée d’Aoste ne pourra pas rester un spectateur passif, à l’écart ; elle devra au contraire s’engager à fond afin qu’elle ne soit pas dépassée et avalée par cette transformation.
L’Union Valdôtaine, quant à elle, doit se faire l’interprète de cette volonté du peuple valdôtain, et doit veiller, en même temps, à ce que cette transformation ne se réalise pas au détriment des prérogatives et des aspirations des peuples nationalitaires qui souhaitent la réalisation d’une véritable Europe des peuples. Celle-ci est une raison de plus qui justifie la nécessité de nouer des liens étroits avec des groupes politiques partageant nos mêmes principes.

Des rapports privilégiés doivent cependant exister entre la Vallée d’Aoste et les autres communautés francophones en raison de leur parenté linguistique. L’Union Valdôtaine doit entretenir des liens pouvant se concrétiser par des échanges culturels et obtenir des soutiens pour la sauvegarde et l’épanouissement du français chez nous, évitant ainsi les dangers d’une transformation de notre Vallée en un îlot linguistique.
C’est principalement dans ce but que l’Union Valdôtaine adhère à la Conférence des Communautés ethniques de langue française, dont elle est l’un des membres fondateurs.
La nécessité de maintenir dans toute relation la clarté des démarches politiques se révèle plus que jamais indispensable. Cela veut dire que le comportement de notre Mouvement doit toujours rester cohérent et respectueux du principe par lequel il reconnaît les autres communautés ethniques en lutte et se solidarise avec elles, quels que soient la situation ou l’état interlocuteur.

LE CADRE DES REFORMES INSTITUTIONNELLES

Les structures politique sont, par leur même nature, muables et doivent s’adapter constamment aux changements de la société, à l’évolution des rapports de force entre les différentes classes sociales, aux besoins spirituels de la population.
Il n’existe pas d’institution politique qui soit abstraitement parfaite ; il y aura cependant toujours une institution qui, mieux que les autres, saura interpréter les aspirations et les besoins d’un peuple à un moment donné de son histoire.
C’est à la recherche de ce modèle d’institution, de ce système politique qui mieux que tout autre saura venir à l’encontre des exigences de la Vallée d’Aoste à la veille de l’an 2000 que ce document veut essayer de trouver une réponse.
Sans la moindre prétention d’avoir la solution toute prête, nous croyons qu’il est de notre devoir d’unionistes de fournir à notre peuple les éléments pour définir un projet à long terme qui assure l’avenir de notre peuple, en lui offrant des perspectives valables de bien être matériel et de progrès spirituel.
Si notre bois pourra aider à rallumer ce feu, nous aurons fait, malgré que nos énergie ne soient que très modestes, un travail utile pour notre pays.

Les racines.
L’histoire institutionnelle de la Vallée d’Aoste est, malheureusement largement méconnue.
Certains aspects de notre passé, à vrai dire, ont eu une large diffusion grâce à l’historiographie locales et à leur emploi comme argument politique dans les innombrables querelles au sujet de notre autonomie. Il suffit de penser à la renaissance des Salasses à la conquête latine, aux franchises du Moyen Age et au Conseil des Commis, pour n’en citer que quelques uns.
Les institutions politiques qui ont régi le Pays d’Aoste au cours des siècles sont, sans leur ensemble, largement ignorées. Il faut rappeler leur existence, en connaître la nature et les pouvoirs, afin de bien comprendre l’épaisseur de l’autonomie dont a joui la Vallée d’Aoste au cours des siècles. Cela permettra de mieux placer l’analyse du système politique actuel dans le sillon historique où il se situe. En renouant les fils qui nous unissent à notre passé nous retrouvons le sens profond de notre autonomie et la ligne à suivre pour en défendre les valeurs et la forme.
L’aspect le plus marqué de notre histoire institutionnelle est la nature de « Pays d’Etat » qu’a manifesté le Duché d’Aoste à partir du Moyen Age jusqu’au moment où les tendances absolutistes de la dynastie de Savoie ont suffoqué les différentes formes d’autonomie présentes dans le Royaume.
Ce caractère de Pays d’Etat est résumé et illustré dans le brillant tableau que brosse J.B. De Tillier dans son « Histoire de la Vallée d’Aoste ».
L’existence d’une structure politique assez proche de celle d’un Etat souverain ne peut être sérieusement contestée, bien que la naissance du véritable Etat moderne ne soit survenue, suivant l’opinion des historiens et des juristes, qu’à l’époque de la Renaissance.
Il est également important de rappeler que la plupart des rapports institutionnels entre les différents niveaux du pouvoir au Moyen Age suivaient un modèle contractuel.
Les franchises accordées par les souverains à certaines villes ou régions n’étaient pas, en général, des privilèges dépourvus de tout fondement. Il s’agissait du fruit d’un compromis entre la puissance souveraine et les communautés locales par le biais duquel le souverain s’engageait à respecter les libertés locales ou acceptait d’autres forme de limitation de son pouvoir et obtenait, en contrepartie, la fidélité et la coopération des populations concernées.
Le contractualisme du Moyen Age et l’idée de franchise s’affaiblissent considérablement à cause de la montée de l’absolution royale (XVIe siècle).
C’est l’affirmation de l’Etat-nation qui provoque la crise du modèle d’autogouvernement proprement médiéval. La proclamation des droits de l’homme, et notamment du principe d’égalité, la volonté de supprimer tous les corps intermédiaires entre l’Etat et le citoyen, la méfiance envers toute forme de privilège et de particularisme : voilà autant d’éléments qui firent sombrer, au cours du XVIIe et XVIIIe siècle, le régime d’autonomie du Pays d’Aoste.
Ce même régime, auquel pourtant les valdôtains continuaient à regarder comme à la forme du gouvernement traditionnelle et « naturelle » de la Région valdôtaine, ne trouva guère de possibilité de rétablissement suite à l’unification politique de l’Italie. L’influence très marquée de l’idéologie jacobine dans la formation des nouvelles structures politiques du Royaume d’Italie n’accordait guère d’espace pour le maintien ou le rétablissement des formes anciennes d’autonomie dont avait joui la Vallée d’Aoste.
La faible décentralisation réalisée jusqu’à l’avènement du régime fasciste fit rejaillir le problème linguistique, inconnu jusqu’à ce moment. Le malaise des valdôtains de l’époque est témoigné par nombre de pamphlets, articles et ouvrages différents de l’époque.
La montée au pouvoir de Mussolini fit éclater les contradictions internes de ce système. L’oppression culturelle et linguistique, la politique de dénationalisation du caractère ethnique valdôtain, le refus de toute forme de décentralisation réelle créèrent les conditions pour une réélaboration idéologique profonde de la nation d’autonomie, des valeurs qu’elle contient et des formes qu’elle doit assumer dans le contexte valdôtain.
La semence idéale jetée par l’Abbé Trèves, par Emile Chanoux et par les autres membres de la Jeune Valle d’Aoste trouvera un terrain fertile. Le sens de leurs paroles, qui trouvent leur forme accomplie dans « L’Esprit de Victoire » et « Fédéralisme et Autonomie », nous fait comprendre la profondeur du changement idéologique survenu : l’autonomie valdôtaine devait s’éloigner de son fondement archaïque qui se fondait sur des rapports économiques et sociaux remontant au Moyen Age ; elle devait exalter le capacités d’autogouvernement et de coopération des populations alpines, dans une perspective de choix responsable en fonction des intérêts des peuples de la montagne. Une vision moderne, prophétique même, si l’on songe au climat dans lequel elle fut formulée.

L’autodérmination
L’effondrement du régime fasciste et la fin de la deuxième guerre mondiale provoquèrent une prise de conscience immédiate de la part des valdôtains de l’urgente de prendre en main propre destin.
La revendication d’un plébiscite, ou référendum institutionnel, pour décider entre le maintien de la Vallée dans l’Etat italien, le rattachement à la France ou un autre régime politique représente le moment le plus aigu de la volonté d’appliquer à la Vallée d’Aoste le droit de libre disposition des peuples.
Le refus des puissances alliées et des autorités italiennes de donner suite à la requête n’en diminue nullement l’importance. Par ce geste, accompli par une très large partie de la population, les valdôtains firent preuve d’une conscience très nette de leur particularisme et de la capacité d’auto-détermination. L’absence de conditions favorables à la réalisation de la démarche référendaire – tout à fait commune à la population du Tyrol du Sud – ne terni nullement la lueur de l’affirmation du droit naturel d’auto-disposition.
L’octroi d’un régime d’autonomie – limitée – par le biais du D.L.Lgt n°454/1945, confirmé par la loi constitutionnelle n° 4 du 26 février 1948 (Statut spécial), fut la réponse de l’Etat italien aux revendications irrédentistes.
Deux éléments substantiels firent cependant défaut :
1)La garantie internationale réclamée par les valdôtains pour assurer le respect de l’autonomie et de la langue de la minorité ;
2)La préférence des valdôtains dans le processus de délibération de la charte fondamentale de leur autonomie régionale qui fut accordée unilatéralement par les autorités italiennes. Le projet rédigé par le Conseil régional valdôtain, préconisant un système de répartition fédéral des pouvoirs entre l’Etat et la région, fut en effet ignoré par l’Assemblée Constituante.
Il Découle de ces considérations que l’autonomie valdôtaine n’a pas un relief international (contrairement au Tyrol du Sud, qui a pu tirer de considérables bénéfices de l’Accord de De Gasperi –Gruber) et que le Statut spécial ne peut guère être considéré comme une véritable « constitution ».

L’essor des Régions.
La Constitution italienne de 1948 préconise la formation immédiate d’un système politique régional « à deux vitesses ».
Quatre régions à Statut spécial sont créées dès le début (la cinquième, le Frioul Vénétie Julienne, surviendra en 1963).
Les quinze Régions ordinaires ne seront en réalité instituées qu’en 1970. Pendant ces années les Régions spéciales souffrent un isolement et une marginalisation croissants. Le transfert des pouvoirs administratifs exigera un processus très lent qui n’a pas encore complètement abouti.
La définition complète du système régional ne fera pas sombrer la méfiance des autorités centrales envers les autonomies spéciales. Toute tentative de se différencier, de créer un corpus législatif s’éloignant des orientations exprimées par le Parlement, de mettre en valeur l’originalité culturelle des minorités demeura suspecte aux yeux des gouvernants.
La jurisprudence de la Cour Constitutionnelle étayera très souvent les tendances centralistes au détriment des Régions. La Vallée d’Aoste elle-même trouvera fréquemment le chemin barré par les arrêtés de la Cour dans ses tentatives de renforcer l’autonomie par l’application intégrale du Statut (ex. normes portant l’application au Statut, loi d’urbanisme, Enel, Parc du Grand-Paradis).
Des retards, à longueur de décennies, ont marqués la définition du cadre administratif régional. Des coupures considérables ont soustrait à notre Vallée la gestion autonome de certains domaines stratégiques pour le prétendu respect d’un « intérêt national supérieur ».
Une répartition financière insuffisante et instable amoindri pendant plusieurs décennies notre marge de manœuvre.
Ce n’est qu’au début des années 80 que la répartition actuellement en vigueur a rétabli des conditions équitables pour permettre une action administrative efficace et capillaire.
La tendance est toujours présente dans l’action des organes législatifs et exécutifs de l’Etat, de limiter l’essor des Régions, l’épanouissement d’orientation politiques et administrative non cohérentes avec les directives centrales.
La saignée de pouvoirs au bénéfice de la Communauté Européenne doit être compensée, dans l’esprit neo-centralisateur qui s’affirme au niveau de l’Etat, par la réduction des autonomies régionales.
Dans cette perspective les Régions devraient devenir de simples articulations des pouvoirs de l’Etat. Leur autonomie devrait se borner à l’application mécanique des principes fixés par le Parlement. La gestion administrative ne serait qu’une pure exécution de décisions adoptées au centre. L’autonomie se réduirait à une forme camouflée de simple décentralisation.

Redécouvrir l’autonomie.
Dans ce contexte, les objectifs de notre Mouvement doivent être clairs et l’action que nous allons déployer devra être cohérente avec la stratégie établie par le Congrès national.
Nous sommes persuadés que toute modification des équilibres constitutionnels implique une redéfinition du cadre d’ensemble des pouvoirs constitués. Une dépendance réciproque s’est instauré entre les différents niveaux de pouvoir : communal, régional, étatique, communautaire. Aucun de ces niveaux ne peut agir indépendamment des autres et les conséquences de ses décisions se répercutent, dans une mesure différente, à tous les niveaux de la pyramide.
Quel est-il donc le rôle de la Région, de notre Région, dans le cadre de ces institutions ?
Pour l’Union Valdôtaine le niveau régional s’affirme comme prioritaire dans la réalisation des aspirations de la communauté valdôtaine pour plusieurs raisons :

  • Les institutions régionales représentent l’expression institutionnelle la plus directe de notre peuple ;
  • La dimension territoriale régionale s’avère idéale dans le rapport citoyen-institutions et dans l’identification de la collectivité avec les élus ;
  • Le niveau régional est le plus adapté pour permettre une participation efficace des valdôtains à l’adoption des décisions nécessaires pour l’épanouissement matériel et culturel de notre peuple ;
  • Le renforcement de l’autonomie régionale est condition nécessaire pour le maintien de l’originalité culturelle et linguistique valdôtaine.
  • Le rétablissement complet de la priorité autonomiste passe nécessairement par le renforcement des structures régionales actuelles.

Au cours des derniers mois quelques évènements positifs se sont produits dans cette direction. Nous nous bornons à rappeler le transfert à la Région valdôtaine de la puissance législative en matière d’élection du Conseil régional et la publication des décrets attribuant à la Région les pouvoirs administratifs en matière d’industrie, artisanat et mines.
Le Conseil régional, pour sa part, a affirmé unanimement la nécessité de pouvoir à une redéfinition générale du cadre constitutionnel où l’autonomie valdôtaine s’inscrit par la création d’une Commission spéciale pour les réformes institutionnelles. Cette Commission est chargée de présenter un projet de réforme du Statut spécial, projet qui sera établi au cours de cette législature.
La démarche « réformiste » ne signifie pas que le « status quo » soit dans cons ensemble tout à fait satisfaisant et qu’il s’agit simplement d’apporter des modifications tout compte fait marginales.
Le choix d’une procédure de réformes plutôt que d’un processus révolutionnaire découla de la considération qu’il faut maintenir tous les acquis positifs des quarante premières années d’autonomie régionale. Les changements qui s’imposent sont cependant de nature à modifier de façon très importante le cadre des rapports de force entre les différents niveaux de pouvoir. De là la nécessité d’un processus complexe et articulé de réformes dont les points idéologiquement qualifiants sont :

  1. Le respect des droits de l’homme et de tous les peuples ;
  2. L’affirmation du droit de libre disposition du peuple valdôtain, communauté historiquement, culturellement, géographiquement et politiquement définie ;
  3. L’adhésion de la communauté valdôtaine aux valeurs démocratiques ;
  4. La volonté de coopération avec les peuples d’Europe dans la construction de l’unité politique de notre continent, pour un progrès universel vers la paix et la prospérité.

Dans ce contexte idéal la Région valdôtaine doit assumer un rôle important pour la construction du système politique de l’Europe unie.
Nous nous devons de revendiquer, dans ce cadre, pour la Vallée d’Aoste tous les pouvoirs indispensables pour assurer à notre peuple :

  • La promotion de son originalité culturelle ;
  • Le progrès économique, dans la perspective d’une intégration étroite avec l’économie des régions frontalières ;
  • Le bien-être social et l’assistance aux citoyens ;
  • La défense de son territoire et l’équilibre de l’environnement naturel (écosystème).

Nous sommes persuadés que dans plusieurs de ces domaines les décisions fondamentales ne peuvent être adoptées qu’en accord avec un ensemble plus vaste que celui de notre Région. La démarche qui devra être institutionnalisée à ce propos est donc celle de la CONCERTATIO PERMANENTE au niveau supérieur, plus précisément au niveau qui selon les domaines sera le plus indiqué pour la solution des problèmes (interrégional, étatique, communautaire).
La répartition des attributions aux différents niveaux doit donc être inspirée par un principe de subsidiarité ou d’exacte adéquation.
La limite ne pourra plus, dès lors, être rigidement établie ou préalable. Une garantie doit cependant être instituée permettant à notre région de suspendre ou de poser un veto à toute décision législative ou administrative de la part des instances supérieures portant atteinte à ses intérêts fondamentaux.
L’exercice des pouvoirs politique régionaux doit s’étendre au-delà des limites du territoire régional dans les domaines où la Région peut intervenir. Les accords interrégionaux de coopération culturelle, économique ou scientifique doivent être du ressort de la Région, en accord avec le cadre d’ensemble des relations internationales établies.
L’originalité de notre projet empêche qu’il soit facilement assimilé aux propositions de réformes institutionnelles telles qu’elles ont été formulées jusqu’à présent par les différents partis italiens.
On voit bien, cependant, que plusieurs dynamiques que tel ou tel autre parti a prônées, se rapprochant sensiblement de notre projet constitutionnel ; cela vaut principalement pour ce qui est de la décentralisation des pouvoirs de l’Etat et pour le renforcement de la solidarité communautaire européenne.
L’originalité de notre revendication demeure évidente: nous souhaitons la création d’une Vallée d’Aoste Région d’Europe qui tire sa légitimation d’un choix libre et conscient du peuple valdôtain, solidement enracinée sur notre territoire pour la défense et le plein essor des besoins du peuple valdôtain, concrètement active dans la construction de l’unité européenne.
Notre projet implique une transformation progressive des structures de l’Etat évoluant vers une forme fédérative entre les Région.
Ce n’est que dans cette optique que l’Etat italien pourra devenir un élément Moteur de l’intégration européenne, en abandonnant toutes les formes d’égoïsme et de conservation qui freinent actuellement le processus amorcée.
« L’avenir, comme l’écrivait le philosophe suisse Denis de Rougemont, est notre affaire »
L’avenir de la Vallée d’Aoste, dirions-nous, est l’affaire aux valdôtains.
La capacité créative de l’Union Valdôtaine, son énergie intellectuelle et politique est au service de la communauté valdôtaine dans la réalisation de ce grand projet.

Introduction du Secrétaire Général Guy GRIMOD

Nous sommes entrés en plain pied dans notre 2ème Congrès National.
Il appartient à nous tous, en ce moment, de construire une ligne politique à même de rendre l’Union Valdôtaine la force politique qui sache représenter et « concrétiser » les intérêts matériels et spirituels du Peuple valdôtain, à la veiller des années 2000 au seuil de l’intégration européenne.
Nous avons su, par effort conjoint de nos énergies et de nos volontés, dépasser des moments d’incertitudes, liés à des faits contingents et à une crise générale qui a frappé en particulier le secteur industriel de la sidérurgie.

L’activité déployée par l’Union Valdôtaine et par ses élus a permis de faire face aux différents problèmes : chômage, réorganisation industrielle recyclage et formation professionnelle etc. d’une façon organique et grâce à la stabilité politique garantie par notre Mouvement.
Le 34% des électeurs valdôtains, au cours des dernières élections régionales, nous a fait confiance pare que nous représentons une force qui vit et lutte avec les gens et à côté de leurs besoins, au delà de la recherche exaspérée du pouvoir, au-delà de la recherche d’une nouvelle identité, d’une nouvelle culture. Ce qui est nouveau, presque une découverte, pour le P.C.I. est à la base de nos idéaux et de nos programmes.

Oui, le fédéralisme intégral auquel l’Union Valdôtaine se rattache va beaucoup plus loin que le fédéralisme politique classique. Il est une tentative d’organiser la société, conçue de telle sorte que les questions soient toujours réglées à l’échelon où les solutions sont les plus efficaces.

I – DU PARTICULIER A L’UNIVERSEL.

A.L’UNITE DANS SA DIVERSITE.

La dialectique fédéraliste est souvent résumée par l’expression « l’unité dans la diversité ». En examinant de plus près le sens des mots, il apparait clairement que le fédéralisme repose part sur une affirmation de la diversité et d’autres parts sur une tendance à l’universalité.
L’Union Valdôtaine qui se rattache aux principes de fédéralisme intégral, lutte pour affirmer le droit du Peuple Valdôtain de disposer librement de sa destinée, pour lui donner les instruments nécessaires lui permettant de s’épanouir sur le plan linguistique, culturel et économique. L’Union Valdôtaine à le devoir d’inciter les consciences des valdôtains afin qu’ils se rendent compte pleinement de leur diversité et de leur particularisme : diversité due à leur langue maternelle, à leur histoire, à leur culture.

La NATION VALDOTAINE cherche depuis toujours son « AUTONOMIE ». C’est un concept « daté », enraciné dans notre histoire mais, toujours actuel, toujours nouveau.
L’Autonomie, pour être soit effective, exige deux conditions : les compétences d’une part doivent être aussi large que possible et les procédures conçues pour en faciliter l’usage ; d’autre part, elles doivent s’exercer librement, c.a.d. en absence de toute tutelle. Cette « Autonomie » que nous voulons n’est évidemment pas celle accordée par un Etat unitaire par le biais d’un Statut dit « spécial ».
Toutefois l’Autonomie ne signifie ni suffisance, ni autarchie, mais elle solliciter et réclame la coopération et la solidarité.

Il ne s’agit nullement de cultiver la nostalgie du clocher. Le principe d’autonomie signifie nécessaire destruction du centralisme oppressif par une véritable décentralisation du pouvoir décisionnel vers la base. L’Autonomie ne saurait signifier « souveraineté> » ou liberté absolue. L’application du principe d’autonomie engendre fatalement des conflits que, seule une coopération entre centres de décisions indépendants et une restructuration de a société tendant à l’unité, toutes deux fondées sur des contrats librement consentis, peuvent canaliser vers une civilisation d’hommes libres et responsables.

L’AUTONOMIE EST DIALOGUE ET RECHERCHE PERPETUELLE D’UN EQUILIBRE

L’égoïsme des Etats, le culte de l’Etat engendrent des monstres (guerre, violence) et la « conflictualité » permanente, la massification et l’uniformisation des langues et des cultures, ignorant les diversités, les minorités et la personne humaine au nom de l’unité « nationale », d’un pouvoir central fort, etc.
Le respect des diversités, la tolérance la compréhension mutuelle mènent à la neutralité, au refus de recourir à la violence pour résoudre les différends.

Permettez-moi à de citer une partie de l’appel de Jean-Paul II souhaite l’avènement « d’une société plus juste et plus pacifique, dans le respect des légitimes aspirations de toutes les composante de la communauté ». La prise de conscience de la situation des minorités – ajoute-t-il notamment – qui se manifeste de façon croissante aujourd’hui à tous les niveaux, constitue à notre époque un signe de ferme espérance pour les nouvelles générations et pour les aspirations de ces minorités. En effet, le respect envers celles-ci doit être considéré en quelque sorte, comme la pierre de touche d’une convivialité harmonieuse et comme l’indice de la maturité civile atteinte par un pays et par ses institutions. La paix universelle se construit à partir de la convivialité harmonieuse de toutes les communautés, de tous les groupes et non par la volonté des ETATS.

B.ENVIRONNEMENT

Nous avons le devoir de rechercher un juste équilibre entre l’homme et la nature de favoriser une croissance contrôlée au service de l’homme. L’écologie n’est pas uniquement thèmes à la mode. L’écologie est une politique de la vie et des équilibres dynamique du vivant. L’écologie nous rappelle que le progrès technique et la science elle-même ne peuvent rien contre les lois fondamentales de la Nature, et qu’à vouloir les lois fondamentales de la Nature, et qu’à vouloir les ignorer, c’est la survie de l’humanité que l’on menace.
La sauvegarde et la protection de l’environnement constituent un problème réel et capital qui concerne tout aussi bien notre réalité nationale (avalanches, éboulements, pluies acides, pollution industrielle) que celle internationale (Cernobil, Centrales atomiques environnantes, la pollution de l’air) et mondiale (la couche d’ozone).

Il s’agit d’un problème qui se fait toujours plus pressant et menaçant et auquel il faut donner une réponse adéquate et responsable.
Dans ce but il nous paraît dangereuse l’attitude de certains écologistes « à la mode » qui, ne connaissant la nature que par le biais des livres et des laboratoires, prétendent imposer des solutions qui heurtent les bon sens de tous ceux qui vivent au contact direct de la terre. Sans créer de l’alarmisme instrumental, sans faire de la défense du milieu naturel l’instrument de manœuvres qui n’ont rien à voir avec les problèmes de l’environnement, nous devrons œuvrer pour assurer aux Valdôtains un meilleur cadre de vie. Mais pour ce faire on ne peut point idéaliser la nature. Prétendre qu’à l’état sauvage elle représente l’Eden, que seule sa sauvegarde naturelle » fait sa beauté et sa perfection, c’est en avoir une vision totalement fausse et déroutante.

Les peuples de la montagne ont appris, depuis belle lurette, que la montagne abandonnée à elle-même se détériore rapidement, et qu’elle manifeste sans cesse sa nature de marâtre vis-à-vis de l’homme. L’érosion des terrains, la menace d’éboulements, d’avalanches, d’inondations et de sécheresse sont là pour nous le rappeler sans cesse.
Et si l’homme ne peut arrêter le vieillissement de la montagne, il peut toutefois en ralentir considérablement la dégradation et assurer à sa progéniture une bonne qualité de vie.
Voila notre projet : récupérer l’équilibre instable de notre écosystème à l’homme et à la nature leur rôle naturel, sans que le premier domine la deuxième, et vice versa.

Nous voulons, et nous devons, recréer un écosystème respectueux des exigences réciproques, où l’homme puise trouver les solutions les meilleures pour surmonter les conditionnements géographiques qui le menacent, sans toutefois jamais oublier que le milieu naturel n’est pas seulement le bien de son travail, mais aussi son objet, ayant son unité et son indépendance.
Jadis on disait : « Quand un fils d’agriculteur quitte la terre pour travailler à la ville l’économie y gagne » ; c’était la belle époque du productivisme dont on ne cesse désormais de mesurer les limites. L’agriculteur valdôtain, comme tout agriculteur de montagne, n’est pas seulement un producteur fécond, mais aussi un prestataire de services liés à l’occupation de l’espace, un véritable jardinier de la nature.

Le monde rural fourmille de besoin non satisfaits qu’il faudra se résoudre à honorer sous peine de déclencher de nouveaux exodes. Nous félicitons nos administrateurs, qui pour célébrer l’année de l’environnement, ont voulu souligner le rôle fondamental de l’agriculteur dans ce secteur. Tous doivent reconnaître que cette agriculture de service mérite une rémunération adéquate.
Dans cette optique nous estimons indispensable de concilier la défense du patrimoine naturel du parc du Grand-Paradis avec les intérêts des populations qui vivent sur son territoire. Les gens qui vivent à l’intérieur du Parc sont en effet les héritiers de ceux qui, seuls, ont su sauvegarder ce milieu naturel. Ils ont donc, d’un côté, le devoir de continuer les rapports homme-nature établi par leurs ancêtres et, de l’autre, le droit de vivre en maitres chez eux, en satisfaisant leurs nécessités.

C.LA FOI DANS L’HOMME

L’Union Valdôtaine fonde ses idéaux et ses programmes sur la foi dans l’homme tout d’abord de garantir à tout être humain, durant son existence, la possibilité de satisfaire les besoins qui, dans notre société, apparaissent « vitaux ». …. Alimentation, habillement, logement, santé, éducation.
L’homme ne peut s’épanouir que si ses besoins fondamentaux reçoivent une satisfaction. Le but de l’activité économique et des techniques doit être de libérer l’homme en lui permettant de satisfaire le plus grand nombre des besoins d’un niveau supérieur, culturels, spirituels.

II – DU CONGRES DE LA REFLEXION AU CONGRES DE LA PRISE EN CHARGE DE LA CROISSANCE ET DE LA CENTRALITE POLITIQUE DE L’UNION VALDOTAINE.

Le 2ème Congrès National avait caractérisé par une forte réflexion visant à définir les instruments nécessaires pour la reconquête de notre pays. Nous avions à cette occasion définie notre ligne politique en traçant les bases du projet valdôtain pour une autonomie intégrale, pour l’affirmation du droit d’autodétermination de notre pays.
Nous avions alors élaboré un document touchant à tous les aspects de la vie économique, sociale et culturelle de la nation valdôtaine. Ce document approfondi au cours des années, lors des conférences nationales, constitue toujours la base de notre action.
De 1985 à aujourd’hui, grâce à l’activité et aux efforts conjoints des responsables du mouvement, des élus aux différents niveaux et de tous les unionistes engagés dans la vie de l’Union Valdôtaine, nous avons atteint des résultats satisfaisants dans différents domaines.

VIE DE L’UNION VALDOTAINE 1985 – 1989

Dès les premiers mois de 1985 nous nous sommes tous mobilisés pour préparer la campagne électorale de sélections municipales. Après les élections européennes de 1984, où en Vallée d’Aoste la coalition Union Valdôtaine-Autonomistes Démocrates Progressistes essuya un échec (on perdit 12.000 voix par rapport aux élections régionales de 1983) nous nous présentons à l’électorat avec nos hommes et nos programmes, dans la certitude que notre franc parler, notre sérieux, notre volonté de servir les intérêts des citoyens ne pourrons être ignorés par les électeurs.
Le Comité central analyse les résultats et affirme : « Le Mouvement a obtenu, grâce à la présence de candidats sur tout le territoire, des résultats globalement positif ».

-Et le « peuple Valdôtain » d’écrire : « Nous sommes sortis du tunnel…. L’Union Valdôtaine accablée par des accusations infamantes, désorientées sur le plan de l’organisation, l’Union Valdôtaine a su se recueillir sur elle-même, consolider son unité et réagir. L’efficacité du gouvernement Rollandin commence à produire ses fruits… »

-Le 24.06.1985 la Vallée d’Aoste perd l’un des défenseurs les plus tenaces de son particularisme ethnique et linguistique… Mlle Maria Ida Viglino nous quitte soudainement……
-Pour la mise au point d’un programme très intense l’UV fête son 40ème anniversaire.
-La Vallée d’Aoste traverse une crise très grave dans le secteur industriel en subissant une baisse de 42% des effectifs employés dans l’industrie.
-La population de Valsavarenche en signe de protestation contre le Parc National du Grand-Paradis, qui avait opéré la délimitation du territoire du Parc selon le décret « Marcora », refusait de se rendre aux urnes pour le renouvellement du Conseil Municipal.
Le 7 novembre le Conseil Régional approuve la loi portant disposition des Lycées Techniques. Cette loi préparée par l’Union Valdôtaine et ensuite remaniée, visait à donner aux jeunes la possibilité d’acquérir une préparation qui tienne compte des filières qui correspondent aux nécessités du Monde du travail.
Cette loi est renvoyée par la Commission de Coordination. Le Comité Exécutif, après avoir analysé l’avis du Président de la Commission dénonce le nouvel attentat contre l’autonomie valdôtaine ».
-En attendant les normes d’application du Statut concernant l’instruction technico-professionnelle, qui ne devrait pas tacher, nous estimons que les lycées Techniques tels que nous les concevons sont une réponse adéquate à l’intégration de notre peuple dans l’Europe de 1993.
-8.12/1985 – Première Conférence nationale : « 40 ans d’activité de l’U.V. : compte rendu et perspectives » Bonne participation.

1986
22/01/1986 – Présence massive d’unionistes à la manifestation, organisée par CGIL-CISL-SAVT et UIL de la Vallée d’Aoste, qui s’est tenue à Aoste à l’occasion de la grève générale en soutien des travailleurs de l’ILSSA-VIOLA de Pont-Saint-Martin et de l’emploi en général dans notre région.

22/01/1986 – Après avoir examiné d’une façon approfondie la situation de l’ILSSA-VIOLA, le Comité Exécutif de l’UV décide de surseoir à toute discussion au sujet d’éventuelles actions visant à reconsidérer les positions des Parlementaires valdôtains à l’égard du Gouvernement italien et il se réserve d’intervenir dès que le débat parlementaire sur le décret n° 706 sera terminé.

01/03/1986 – Rencontre entre le Président du Gouvernement régional Auguste Rollandin et les membres du C.C., les Présidents, les Vice-présidents et les Secrétaires des sections de la Basse Vallée ainsi que les Administrateurs unionistes pour analyser la situation de l’occupation en Vallée d’Aoste et en particulier dans la Basse Vallée.

30/08/1986 – Séance ordinaire du Comité Central qui a discuté de la constitution du nouveau Comité de gestion de l’Unité Sanitaire Locale, définissant la position de l’U.V.

06/09/1986 – A’ l’occasion de la visite du Saint-Père, l’Union Valdôtaine a exposé une banderole au siège d’Aoste-Ville, Place Chanoux, lui souhaitant la bienvenue.

30/09/1986 et 01/01/1986 – Visite en Vallée d’Aoste des députés européens de l’Alliance Libre Européenne membre du groupe Arc en ciel au sein du parlement Européen. Cette rencontre avait pour but de faire connaître la réalité valdôtaine et ses problématiques, telles que celles concernant les rapports entre les populations du Parc du Grand Paradis et l l’ « Ente Parco », de la Zone Franche et d’autres encore.
-Châtillon 30 Novembre 1986. Organisation de la 2ème conférence Nationale.
« L’ECONOMIE VALDOTAINE » Réalité et Perspectives.
Connaître la réalité, établir les objectifs, définir les moyens de les réaliser ».
A’ l’égard de cette conférence le Secrétaire Léonard Tamone écrivait : « La présence presque totale des délégués au Congrès national et le travail méthodique préalable accompli par toutes les structures de l’Union Valdôtaine et notamment par ses diverses sections, vrais piliers du Mouvement et expression réelle de notre base, manifestent de l’attention que les unionistes portent pour les thématiques économiques et socioculturelle concernant la Vallée d’Aoste ».

1987

20/01/1987 – Communiqué de presse du Comité Exécutif au sujet du « Manifeste de Villeneuve : La Vallée d’Aoste ». Dans ce texte l’Union Valdôtaine, après avoir approuvé le document en question, félicite les rédacteurs de l’appel pour leur sensibilité et fidélité aux principes de l’autonomie valdôtaine. Elle rappelle que les principes contenus dans ce texte font partie du patrimoine idéologique de notre mouvement depuis toujours et se réjouit que des forces nouvelles s’engagent dans la bataille pour les droits d’autonomie et d’autodétermination. Elle se déclare disponible à une rencontre avec les signataires de l’appel, dans le but d’unir les forces dans un combat unitaire.

4/03/1987 – Communiqué de presse par lequel l’Union Valdôtaine informe que sur son initiative, les députés européens de l’Alliance Libre Européenne et autres ont présenté aux instances du Parlement européen une proposition de résolution portant sur la nécessité d’une règlementation des compétences Commune-Région-Etat à Valsavarenche qui tienne compte des exigences vitales, aujourd’hui négligées, de cette population qui ne participe plus aux élections en signe de protestation.

28/04/1987 – Communiqué de presse au sujet des élections politiques anticipées de l’Etat italien par lequel le Comité Exécutif, exprimant une dure condamnation des méthodes que les partis italiens ont mis en œuvre pour ouvrir la crise politique, déclare cependant qu’il faut en prendre acte et décider en conséquence. Le Comité exécutif, après avoir exprimé un jugement positif sur l’activité des parlementaires sortants (Dujany-Fosson), pose une candidature d’émanation unioniste comme condition préalable de tous pourparlers en vue de la formation de coalitions dans la présentation des listes pour les élections du 15 et 16 juin 1987.

20/04/1987 – Une rencontre-débat de l’Assesseur régional à l’Agriculture M. Joseph-César Perrin avec les membres du Comité Central et les Présidents des sections de la Moyenne et Haute Vallée a eu lieu à Aoste.Rencontre des Présidents des Communautés de Montagne au cours de laquelle a été rédigée une ébauche de projet de loi concernant ces organismes.

08/05/1987 – Un Comité Exécutif extraordinaire s’est penché sur la candidature unioniste et les alliances pour les élections politiques du mois du juin.
Le Comité central, après un attentif et intéressant débat, a exprimé la candidature de M. Lucien Caveri à la Chambre des Députés et a décidé d’accepter la proposition avancée par les ADP de M. César Dujany au Sénat de la République. Le Comité Central souhaite que cette alliance puisse élargir à d’autres forces politiques sur l’exemple du Parti Républicain Italien.

13-14 et 15.06/1987 – Rendez-vous Valdôtain d’Aoste, lundi après-midi, exposition des résultats électoraux : suite à l’écrasante victoire (Chambre des Député 41.657 voix et Sénat de la République 35.826 voix), une fois imposante s’est réunie au Rendez-vous pour fêter ensemble l’exploit jusqu’aux premières heures du lendemain. Le cartello est battu.

22/09/1987 – Communiqué de presse du Comité Exécutif de l’U.V. au sujet de la journée de solidarité avec les communautés du parc du Grand-Paradis. Après avoir réaffirmé les droits de ces communautés et avoir appuyé l’initiative du Comité de Villeneuve, organisateur de cette manifestation, le Comité Exécutif fait remarquer que la décision des Valsavareins de refuser d’exercer leur droit est un signe de protestation retentissant, une véritable plaie dans tout Etat se voulant démocratique. Il souhaite que les autorités compétentes parviennent à résoudre ce conflit, respectant ainsi le statut Spécial de la V.D.A. et en même temps sollicitent le gouvernement régional et les deux parlementaires à œuvrer dans ce sens. Le C.E. invite les valdôtain, et en particulier les adhérents de l’UV à participer massivement. Le comportement incorrect de certains personnages de la D.C. l’année dernière à annulé cette bataille.

15/11/1987 – La IIIème conférence Nationale de l’UV, qui a eu lieu à Pont-Saint-Martin, dans la selle du boulodrome, a été centrée sur le thème de l’ « Autonomie, source de qualité de la vie ». Une analyse positive de l’autonomie a été ébauchée dans les rapports embrassant les domaines de la politique, de l’économie, de la santé, de la culture, du tourisme et de l’environnement. La participation des délégués a été satisfaisante.

19.12/1987 – L’Union Valdôtaine a décidé une journée à la mémoire de Séverin Caveri. Une messe d’anniversaire célébrée de la Collégiale de Saint-Ours, et une Conférence sur « La pensée autonomiste de Séverin Caveri » ont rempli la matinée. Les aspects littéraires et politiques de l’illustre valdôtain ont été exposés respectivement par Mme Thérèse Charles et M. Joseph-César Perrin. Des témoignages et des messages ont également été envoyés par des personnalités qui ont connu M. Caveri. Une table ronde sur « Caveri et son temps a été animée par les témoignages de valdôtains qui avaient collaboré ou qui étaient liés d’amitié avec lui. La manifestation a obtenu une très large faveur du public.
De nombreuse réunion de sections ont eu lieu au cours de cette année, ce qui prouve, une fois de plus, le dynamisme de la base unioniste.
Le Comité Exécutif, dans ses 51 séances, a suivi d’une façon constante et attentive le déroulement de la vie politique, administrative et politique de notre Vallée et a su donner des réponses précises aux questions d’intérêt régional.
Les différentes commissions de l’UV ont, elles aussi, bien travaillé, produisant des documents et donnant des réponses aux problèmes de leur compétence.

1988
29/01/1988 – La préparation des élections régionales, qui concentrera l’attention de tous les unionistes le long des six premiers mois de l’année 1988, continue par l’ouverture des travaux de la Commission chargée de coordonner toute l’activité de propagande de l’Union Valdôtaine. Cette Commission poursuivra son œuvre jusqu’à la veille des élections.

07/2/1988 – La Jeunesse Valdôtaine a organisé au restaurant « Le Comari » de Saint-Christophe une rencontre-débat-spectacle ayant pour slogan « Engageons-nous pour l’avenir de la Vallée d’Aoste » et à laquelle ont pris part plusieurs administrateurs régionaux de l’Union Valdôtaine ainsi qu’un grand nombre de jeunes de toute la Région.

20/2/1988 – La conférence organisée à Courmayeur, ayant pour thème « L’autonomie a-t-elle un avenir ? Les destinée de l’autonomie en Vallée d’Aoste et en Europe », est la dernière étape de la série de manifestations organisées par l’Union Valdôtaine pour fêter la 42ème anniversaire de l’autonomie de notre Vallée.

28/02/1988 – A l’ occasion des élections pour le renouvellement des organes d’autogouvernement dans les écoles de la Vallée d’Aoste, l’Union Valdôtaine et la Jeunesse Valdôtaine ont présenté des listes d’étudiants et de parents d’élèves dans les deux districts scolaires de notre Région.
Ces listes dont la devise est « Pour une école valdôtaine » réclament entre autres : – la valorisation de la fonction des organes collégiaux : – une meilleure qualité de l’enseignement par une modification des structures et des programmes scolaires et une formation plus adéquate des enseignants ; -un bilinguisme réel avec l’emploi du français comme langue d’enseignement en zone francophone et la reconnaissance de l’allemand en zone allemand ; – la pleine application du droit à l’étude et la reconnaissance des diplômes. Les résultats ont été satisfaisants tant au niveau de district qu’à celui du conseil scolaire régional.

8/08/1988 – La séance du Comité permanent des Communautés ethniques de langue française, à laquelle ont pris part des délégations du Rassemblement Jurassien, de l’Action Fouronnaise, du Mouvement Bruxelles-Française, de l’Association Alpes-Léman-Québec et de l’Union Valdôtaine, a eu lieu à Aymavilles.
9/04/1988 – La séance du Comité Permanent du deuxième jour a été dédiée à l’examen de l’application des articles 39 et 40 du Statut Spécial dans les écoles élémentaires du VDA » d’après un brillant exposé de l’Assesseur à l’IP René Faval ; deux résolutions ont été votées : la première invitant l’UV à insister dans le chemin entrepris afin d’étendre l’emploi de la langue française dans les écoles de tous les degrés : la deuxième souligne les avantages économique que produira la construction de l’autoroute entre Quart-L’Eglise et le tunnel du Mont Blanc pour une grande partie de l’Europe occidentale et la garantie pour notre région d’une ouverture vers les pays francophones et le nord de l’Europe, conformément à sa vocation. Ce dernier texte demande d’envisager le percement Aoste-Martigny afin de réaliser un nœud ferroviaire d’importance européenne.

15/03/1988 – Le Comité Exécutif exprime, par un communiqué de presse, ses préoccupations et sa réprobation à l’égard de la nouvelle crise produite au sein du Gouvernement italien, à la suite de l’approbation de la loi financière. Il rappelle ensuite que la collaboration avec le nouveau Gouvernement sera toutefois liée à de précises garanties politiques dans l’action de l’exécutif romain vis-à-vis de la Vallée d’Aoste.

27/5/1988 – Ouverture officielle de la campagne électorale avec 79 réunions qui ont eu lieu simultanément dans 74 communes de notre Vallée. Environ 200 orateurs unionistes ont parlé, au nombreux public qui a suivi ces réunion électorales, de l’idéologie de notre Mouvement, de se projets pour l’avenir, de l’autonomie à accroître, de l’Europe des nationalités, de la gestion du pouvoir et de la pratique d’une administration correcte.

27/06/1988 – Le résultat de ces élections ont été plus que remarquables pour l’Union Valdôtaine, elle a obtenu 26.960 voix (34%) et l’élection de 12 de ses candidats. Le résultat épatant à Aoste (5.140 voix) place l’U.V. pour la première fois à la tête de tous les autres partis.

08/07/1988 – Le Comité Exécutif de l’Union Valdôtaine, réuni en séance extraordinaire, a décidé à majorité – après avoir constaté le caractère irrévocable de la décision de M. Tamone – de prendre acte de la démission de son Secrétaire général. Ce Comité, après avoir souligné la contradiction existant entre l’éclatante victoire électorale de notre Mouvement et la démission de son premier dirigeant, exprime à Tamone les remerciements de tous les unionistes pour l’activité politique et l’engagement personnel déployés si brillamment dans l’intérêt de l’Union Valdôtaine et de la Vallée d’Aoste tout entière.
Le Comité Exécutif a également pourvu, aux termes des dispositions statutaires, à appeler M. Dino Viérin, Secrétaire-adjoint, à remplir les fonctions de secrétaire jusqu’à la convocation du prochain Congrès national.

3/09/1988 – Le Comité Central de l’Union Valdôtaine en considération de l’incompatibilité survenue à la suite de la nomination de Dino Viérin à la charge d’assesseur à l’Instruction Publique, a pourvu à élire un nouveau secrétaire-adjoint en la personne de Guy Grimod.

2/11/1988 – Par un Communiqué de presse le Comité Exécutif de l’Union Valdôtaine a revendiqué pour le Peuple valdôtain une représentation au sein du Parlement européen ainsi que cela a été pour les élections au parlement italien. Il propose à cet effet, comme système électoral optimal permettant d’atteindre ce but, la constitution d’un collège uninominal pour notre Région.
Au cours de la même séance le Comité exécutif, après avoir entendu le rapport du Député Caveri portant sur les travaux de la Commission du Budget de la Chambre appelée a examiner le projet de loi concernant les financements des Régions autonomes, réitéré la nécessité d’obtenir de la part du Gouvernement italien des assurances quant à l’octroi des milliards retranchés des financements destinés à la Vallée d’Aoste.
Le 21 décembre grâce, à l’action conjointe de nos parlementaires, la Vallée d’Aoste obtient la compétence législative exclusive en matière électorale. Au début de cette année le Journal officiel publie le décret sur les normes d’application du Statut concernant l’industrie. C’est un petit pas de l’avant vers l’autonomie. Nous remercions nos parlementaires pour le travail accompli.
La présence unioniste affirme sur tout le territoire de la région par l’augmentation du nombre des adhérents (4.108 adhérents en 1988) et par la constitution de 4 nouvelles sections : La Thuile – Cogne- Chamois et Ollomont.

III – PERSPECTIVES FUTURES

Les résultats des élections régionales de 1988 ont placé l’Union Valdôtaine au centra de la vie politique valdôtaine.
L’Union Valdôtaine devient l’instrument d’une nouvelle unité de peuple valdôtain. Elle vit l’un des moments les plus exaltants de son histoire. Au niveau des alliances politiques nous estimons devoir continuer notre collaboration avec la force régionaliste de ADP et avec les partis qui ont adhéré au programme de législature préparé en grande partie par l’UV, à condition que ce programme soit respecté et que chacun ait la capacité, par rapport à sa force et à son influence politique, d’assumer sa tâche et ses responsabilités, en particulier pour résoudre les questions qui demeurent en suspens avec l’Etat italien.
A ce propos je veux citer l’urgence de la solution de la querelle concernant la propriété de l’Hôpital d’Aoste.
Il est bon de rappeler que le Ministre de la Santé de l’Etat italien n’est point un unioniste. Chaque parti de la coalition a le devoir de renforcer l’alliance et non de l’affaiblir par des attaques gratuites à l’UV, et à ses hommes.
L’Union Valdôtaine est prête à la confrontation et au dialogue avec toutes les forces politiques, main on ne peut dialoguer avec ceux qui ne parlent par et adoptent la tactique du silence.
La confrontation d’ailleurs s’établit dès qu’il y a des projets et des propositions crédibles qui se côtoient, L’Union Valdôtaine réaffirme le principe de la non uniformité des alliances dans toutes les institutions du territoire valdôtain mais la création et la négociation d’accords politiques de programmes communs dans l’intérêt collectif des citoyens.

ELECTIONS EUROPEENNES

L’Union Valdôtaine souhaite la constitution d’un Sénat des Régions d’Europe comme pièce maîtresse de la loi qui règle l’élection du Parlement européen pour assurer une représentation de la Vallée d’Aoste au sein de cet organe.
Malgré que les partis stato-italiens n’aient prévu aucune modification de la loi électorale, l’Union Valdôtaine ne cessera pas pour autant de lutter avec les autres forces nationalitaires de l’Etat italien afin de présenter une liste commune.
Notre lutte première visait à garantir à la Vallée d’Aoste le collège unique uninominal, ce qui avait été également voté au Conseil régional par presque toutes les formations politiques présentes.
Un engagement conséquent de ces forces politiques à Rome, au Parlement italien, prônant la modification de la loi électorale pour les élections européennes dans cette direction aurait mieux valu que les inventions présentées au dernier moment.
Je me rattache à la proposition que le PCI à lancée à l’Union Valdôtaine à l’occasion de son dernier Congrès régional.
Le PCI de la Vallée d’Aoste à offert à notre Mouvement la possibilité d’un apparentement avec sa liste aux prochaines élections européennes.
Tout en remerciant les dirigeants du PCI pour leur proposition, louable du point de vue de la force d’imagination qui l’a engendrée, l’Union Valdôtaine, cependant, après une analyse attentive, l’a écartée.Celle- ci est à notre avis difficile à proposer du point de vue technique.
Politiquement, l’alliance avec un parti stato-italien, en l’occurrence le PCI, pour les élections européennes est difficilement proposable car notre Mouvement a depuis les premières élections à suffrage universel choisi le chemin le plus conforme à ses principes : celui de s’allier avec les autres communautés ethniques présentes dans l’Etat italien.
Techniquement, la loi électorale prévoit pour les communautés linguistiques du Tirol du Sud, de la Slovène et de la Vallée d’Aoste la possibilité d’un apparentement avec des formations ayant présenté leur liste sur tout le territoire de l’état italien. L’éventuelle liste apparentée doit forcément avoir un minimum de trois candidats dont on doit obtenir au moins 50.000 voix de préférence pour pouvoir prendre la place du dernier élu de liste « apparentamento ». Or pour l’Union Valdôtaine il est quasiment impossible d’obtenir et de convoiter un nombre de préférences suffisantes sur un candidat unique. Il faut tenir également compte que le parti apparentant présente lui aussi sa liste avec son symbole en Vallée d’Aoste, ce qui contribuerait à fragmenter davantage les consensus et rendre cette proposition irréalisable. Les voix obtenues par notre liste, même n’ayant pas d’élus, iront enrichir le butin de la le qui a permis l’apparentement, dans ce cas le PCI.
C’est pourquoi l’UV, pour rester cohérente avec ses principes qui l’ont vue collaborer depuis 1979 avec d’autres forces fédéralistes, autonomistes et régionalistes, a décidé de formuler à celle-ci une nouvelle proposition commune.
L’expérience de 1984, bien que les accords n’aient pas été respectés entièrement par le Partito Sardo d’Azione en raison de ses difficultés internes, a porté ses fruits : l’Union Valdôtaine est maintenant connue partout en Europe et reconnue comme l’interlocuteur privilégié pour toute question concernant notre ethnie.
L’Union Valdôtaine, s’est faite une nouvelle fois promotrice, disais-je, d’une alliance ouverte à tous les autres mouvements et partis fédéralistes et autonomises présents dans l’Etat italien, afin que la vois de nos communautés respectives puisse jaillir librement sans aucune contrainte venant de partis stato-italiens.
L’Union Valdôtaine invite donc toutes les forces politiques qui agissent en Vallée d’Aoste à voter la liste qui sera formée pour revendiquer plus d’autonomie et un fédéralisme réel. Les partis pourront ainsi démontrer volonté réelle de lutter pour un peuple et une région et non pour les intérêts d’un « parti ».
Nous invitons tous à cette occasion à voter pour les forces qui représentent les intérêts réels des peuples minorisés et aliénés par l’Etat italien.
La désaliénation d’une minorité passe par la constitution de forces politiques qui lui sont propres. Nous sommes cette force politique.
Les structures des partis étatiques, centralisés par rapport au pays et oligarchiques par rapport à leur organisation interne, effacent toute véritable autonomie. Les hommes qui en font partie, apparemment indépendants, sont une réalité, par le biais du parti, étroitement liés aux décisions des organes centraux, qui s’identifient de plus en plus avec l’Etat et le « partagent » entre eux (lottizzazione).
Aujourd’hui plus que jamais, face aux problèmes des élections européennes, face à nos justes revendications ignorées, nous devons recréer une solidarité de peuple pour affirmer nos droits. Je veux citer à ce propos un passage très actuel du discours de l’avocat Séverin Caveri à prononcé à l’Assemblée générale de l’Union le 20 décembre 1945. Je vous le texte :
« Les valdôtains n’ont jamais eu un si grand nombre d’amis comme aujourd’hui. Un de ces amis disait dernièrement, dans une réunion d’un des cinq partis, qu’il ne comprenait pas pourquoi on avait fondé une Union Valdôtaine et qu’il ne comprenait pas ce qu’était cette Union Valdôtaine.
« Que peuvent-ils avoir en commun, disait-il, des socialistes et des libéraux, des communistes et des démochrétiens ? » – Caveri poursuivait – « Evidemment il est difficile pour des non valdôtains de comprendre de prime abord quelle est la situation locale.
On a de la peine à nous comprendre parce qu’on pense que la question valdotaine est née comme un champignon après le 28 octobre 1922 au après le 8 septembre 1943.
On oublie que les valdôtains forment une minorité et que cette minorité a été forgée par la configuration géographique et par l’histoire mêmes du Pays.
Vous savez, d’autre part, que l’historien Jean Baptiste de Tillier disait que la Vallée d’Aoste n’était di « ultra montes » ni « citra montes », mai « intra montes ».
Or cette conception intramontaine, cette conception de l’Intramontanisme n’est pas née au XVIIIème siècle dans la pensée de J.B. de Tillier, comme une minerve armée dans la tête de Jupiter, puisque nous la trouvons dans les documents historiques précédents, par exemple dans un mémoire que l’Evêque d’Aoste Bailly adressait, au XVIIème siècle, à la Cour Romaine, en refusant le payement des dîmes.
Cette conception intramontaine, qui a toujours sommeillé dans l’âme du peuple valdôtain, est la conséquence directe de la configuration géographique du pays.
Or dans le cirque des montagnes qui sont nos amours, dans cette « catinella » comme on a bien voulu le définir, un petit peuple a formé son individualité pendant 14 siècles de son histoire.
Evidemment, la question valdôtaine n’a pas commencé en 1943 ou en 1944.
Evidemment, avant d’être socialistes ou libéraux, communistes ou démo chrétiens, nous sommes valdôtains.
Nous pouvons être orientés, individuellement, vers des idéologies politiques différentes et c’est bien ce soit ainsi puisque les partis sont nécessaires dans un régime qui ne veut pas être totalitaire, puisque les modernes n’ont pas encore su imiter l’ancienne démocratie d’Athènes, qui était bien une démocratie, même si elle n’était pas fondée sur les partis. Mais au-delà et au-dessus des différences de paroisse ou de chapelle il y a un fond commun, il y a des intérêts communs, il y a notre histoire, il y a notre individualité, il y a la flamme que les ancêtres ont gardée, que les générations ont transmise, la flamme qu’un petit curé de montagne, dont plusieurs se moquaient, même parmi ses confrères, a allumée de nouveau dans un petit cénacle de jeunes, la flamme qui a couvé dans les réunions clandestines de « La Jeune Vallée d’Aoste », de la vraie jeune Vallée d’Aoste, la flamme qu’Emile Chanoux, ce martyr non encore vengé de l’idée valdôtaine, à transformée la vie et par sa mort en un incendie qui ne s’éteindra jamais.
Voilà pourquoi l’Union Valdôtaine a été formée.
Notre action se développera à la lumière du soleil. Le but est un seul : travailler tous ensemble pour la Petite Patrie. »
Grace à cet esprit d’Union les valdôtains réussirent à arracher à l’Etat un Statut spécial. Recréons cet esprit pour revendiquer notre présence au Parlement Européen.
Oublions – et je m’adresse aux délégués – d’être des démocrates-chrétiens, des socialistes, des républicain, des libéraux etc. lorsqu’il s’agit de sauver les intérêts et la dignité d’un peuple.


SOYONS TOUT SIMPLEMENT DES VALDOTAINS UNIS DANS UN MEME COMBAT.

Chanoux, Bréan. Proposer en ce moment une République fédérative dans une Europe des Peuples signifie, malgré toutes les difficultés implicites, avoir saisi totalement l’idéologie plus authentiquement valdôtaine et signifie en même temps vouloir accomplir un dessein politique qui reste aujourd’hui plus que jamais très actuel, très valable, très moderne.
Le modèle fédéraliste, duquel nous nous inspirons, par le principe d’AUTONOMIE et de DISTRIBUTION des compétences aux différents niveaux, par les principes de participation et de coopération pourrait assurer un développement plus équilibré, une répartition égale des instruments et des sources de richesse, contrairement à ce qui se passe aujourd’hui dans un Etat unitaire centralisateur par sa nature même.
Se battre pour la réalisation de ces principes n’est ni anachronique, ni fermeture, ni esprit de conservation. C’est le PROGRES dans la tradition.
Se battre pour atteindre ces buts c’est concevoir l’histoire, la société d’une façon dynamique, la réalisation d’un ordre universel nouveau, seul garant de la PAIX et de la coopération entre les peuples. C’est dépasser la vision d’un Etat corporatiste refermé sur lui-même.
Pour répondre au dictat de la constitution qui prévoit une République une et indivisible, nivelée par une culture commune, une gestion politique et administrative centralisée, pour répondre à ce dictat, disais-je, les partis stato-nationaux tentent de nous assimiler.
L’UV préconise une Vallée d’Aoste libre, libre de s’organiser de s’autogérer, de s’autogouverner.
Deux positions respectables mais nettement antinomiques. A l’électorat valdôtain le choix entre ces deux options.
Toutes théorique à part, nos sommes contraints à nous mouvoir dans un cadre établi par un Statut spécial conçu non pas à la mesure de notre Peuple mais au service de l’Ethnie dominante.
Cette limitation coupes les ailes de l’AUTONOMIE et contraint non programmes et nos idéaux dans une grille figée.
Dans la logique des choses d’ailleurs n’importe quel Statut imposé par un pouvoir extérieur ne pourrait satisfaire nos aspirations. Malgré cela toute tentative doit être mise en œuvre pour essayer de tirer le maximum de profit des possibilités « d’autogouvernement » qui nous sont offertes par le Statut . . .
A l’intérieur de n’importe quelle majorité, ou alliance tactique l’Union Valdôtaine ne doit pas perdre de vue ses aspirations maximales pour pouvoir donner au Peuple Valdôtain un cadre de vie convenable, en attendant des temps plus propices.
Le Congrès est appelé à fixer des objectifs prioritaires à court terme, à moyen terme, à long terme.
Ces objectifs sont énoncés dans non thèses et je ne resterai pas ici à les énumérer.
Pour atteindre ces buts il faut être engagé à tous les niveaux et avoir des hommes préparés professionnellement et techniquement.
Un des objectifs à court terme est donc la mise en œuvre d’un système d’éducation qui puisse relier l’enseignement au monde du travail, à notre réalité. Nous devons compter uniquement sur nos forces pour faire face aux différents secteurs de notre vie sociale, économique et culturelle, et cela la formation devient un point prioritaire.
Nous sommes tous appelés, hommes et femmes, à divers niveaux, à donner le mieux de nous-mêmes à la cause valdôtaine.
Si nous voulons que le peuple valdôtain puisse s’affranchir nous devons repenser l’enseignement et la formation.
Voilà donc que la création des Lycées techniques, tels que nous les concevons, est plus que souhaitables elle est indispensable.
Dans une société en évolution, l’éducation doit être intégrale et allier la théorie et la pratique, le travail et l’éducation.
Tandis que l’Ecole de l’Etat avec ses programmes uniformes a pour but de modeler les intelligences d’après un type unique, nous devons envisager une éducation à mesure d’homme, une éducation qui prépare les hommes à la vie et au travail. L’enseignement doit être géré par la société valdôtaine.
Les programmes doivent être établis en tenant compte des professions nouvelles, telles que la biotechnologie, la télématique, l’électronique, etc.
Si nous voulons dépasser la crise nous devons relier l’enseignement aux métiers futurs. Pour pouvoir nous autogérer nous avons besoins d’hommes libres, actifs, productifs, bien préparé dans tous les secteurs.
Pour entrer à plein titre dans l’Europe des peuples que nous souhaitons, nous devons adopter nos revendications à la lumière de l’évolution historique et de la réalité, afin de ne pas risquer de rester prisonnier du passé et privés de perspectives d’avenir.
Pour terminer je souhaite aux nouveaux organes du Mouvement, Comité Central, Comité Exécutif, Bureau de Direction, Président, Secrétaire, de pouvoir déterminer les stratégies les meilleures pour l’accomplissement de lignes politiques que nous traçons aujourd’hui avec tant d’enthousiasme.

M. BETEMPS Alexis, Président de l’UV

Conclusions

Mesdames, messieurs, chers invités, amis les délégués,

Je vous félicite avant tout, à la fin de ce Congrès, le IIIème Congrès National de l’Union Valdôtaine, pour la qualité des interventions du point de vue politique, du point de vue culturel, du point de vue linguistique même : j’ai l’impression qu’à chaque Congrès on se dépasse. Ce qui nous fait bien espérer pour l’avenir.

Je vous remercie aussi pour la sincérité que vous avez mise dans vos interventions, parce que je pense que la sincérité est à la base de tout bon rapport et est à la base de l’harmonie que nous voulons bâtir ensemble.

Je vous remercie aussi pour le sens d’équilibre qui a permis de tout dire, finalement, sans provoquer la moindre déchirure. Et bien, à la fin de ce Congrès je peux dire avec joie et orgueil que l’Union Valdôtaine est toujours là. Nous ne l’avions jamais mis en doute, mais cette Union Valdôtaine, forte d’ancien et de moderne, toujours égale et toujours renouvelée, a su, une fois de plus, souligner sa présence, son importance, sa cohésion, sa force.

Nous avons pu réaffirmer avec force les principes basilaires, les principes généraux de l’Union Valdôtaine, contenus dans les deux premiers articles de nos Statuts. Presque tous les intervenants ont parlé de langue, de problèmes linguistiques, du problème de la culture valdôtaine que nous devons à tous prix essayer de protéger et de relancer. Ils ont même posé ce problème comme le problème central de toute notre activité de Mouvement et de notre activité administrative. Nous avons relancé cette idée avec vigueur. On promue toujours le fédéralisme intégral qui repose sur ces trois mots qui souvent sont ressortis au cours de ces quatre journées : solidarité, coopération, participation ; trois mots qui ont des racines profondes dans notre histoire, parc que la solidarité a toujours existé dans nos villages de montagne pour ce qui est de la coopération nous avons maintes exemples dans nos villages ainsi que pour la participation, indispensable pour toute forme de coopération.

Nous avons parlé aussi longuement, ce matin encore d’Europe des peuples qui est aussi notre objectif auquel on ne peut pas renoncer, je dirais le seul projet pour notre salut. Et bien, nous avons réaffirmé aussi au niveau politique l’autonomie absolue de l’Union Valdôtaine dans le choix de ses alliances, qui s’effectuent toujours en tenant compte des moments particuliers et en fonction de l’appui, de la coopération que nous pouvons avoir de nos partenaires. Nous avons réfléchi tout au long de ces travaux sur des aspects qui tout en n’étant pas nouveaux se sont imposés dernièrement avec des dimensions nouvelles. On a parlé longuement de ce phénomène qu’on a appelé des nouveaux adhérents. Et bien, il est entendu, il a été répété et je le répète encore, il est dans la logique même de tout Mouvement politique de grandir et puisque on grandit il est évident qu’on puise d’un côté ou de l’autre.

Moi je ne viens pas vous dire que les « nouvelles acquisitions » sont bonnes ou mauvaises, je ne sais pas lire dans les cœurs, mais j’espère que tous ceux qui se sont approchés de l’Union Valdôtaine l’ont fait parce qu’ils sont animés, poussés par un sentiment ou un choix politique. De toute façon, pour qu’il n’y ait pas d’équivoques, je dis qu’il n’y a absolument rien à redire à propos de tous ceux qui ont toujours professé les idéaux de l’Union Valdôtaine et qui ont eu une vie cohérente, même s’ils ont milité dans d’autres partis. Il n’y a rien à dire parce qu’ils ont toujours été valdôtains, tout en ayant peut-être fait des choix, sur le plan social, différents. Il est évident que n’avons rien à dire à propos des jeunes parce qu’ils qu’ils sont jeunes, et ils s’approchent pour la première fois à la politique.

Ils ne pouvaient pas le faire avant parce que ils n’avaient pas encore atteint l’âge de la raison. Ils sont des nouveaux adhérents pour définition. Je ne dis rien non plus quand il s’agit d’humbles émigrés, d’ouvriers qui s’approchent à nous sans peut-être connaître notre langue. Souvent ils viennent à nous en faisant un raisonnement très simple : « C’est ici que j’ai trouvé mon pain, c’est ici que j’ai trouvé mon travail, c’est à ces gens ici qui me l’ont fourni que je donne ma confiance ». Eh bien, moi je pense que ces nouveaux adhérents sont les bienvenus chez-nous.

Mais ceux qui me tracasse sont ceux qui n’ont jamais eu de parti, ceux qui n’ont jamais eu d’idéal et qui ont toujours pensé d’abord à leur intérêts personnels et sur ceux là je vous demande, à vous tous, de bien veiller pour qu’ils n’entrent pas dans notre maison unioniste.

Je voudrais encore dire une autre chose à ce propos, je parle toujours des nouveaux adhérents. Je pense à ceux qui appartiennent au groupe linguistique italophone, qui ont des difficultés pour participer à nos réunions. Souvent ce problème est ressorti. Eh bien, je dis à eux aussi vous êtes les bienvenues aussi. Mais je leur demande de produire progressivement un effort pour apprendre notre langue, pour mieux connaître notre culture et de devenir eux aussi des valdôtains comme nous à plein titre. Parce que, être valdôtain n’est pas une question de race, c’est un problème de choix, un problème de culture.

Ce qu’il faudrait peut-être de la part du Mouvement, c’est qu’il ait une stratégie pour aider toutes ces bonnes volontés qui s’approchent de nous, une stratégie pour le Mouvement et je dirais même une pour l’administration régionale. Il faudrait y penser, parce que ce désir d’apprendre et de s’intégrer est un fait social qui à la limite, dépasse aussi le Mouvement, et qui doit forcement intéresser l’administration publique de qui on attend des réponses. Je sais que beaucoup a été déjà fait, mais ce serait important de trouver tous ensemble une stratégie efficace pour raccourcir les temps et faire de façon qu’un beau jour la Vallée d’Aoste redécouvre cette unité culturelle et linguistique selon nos espoirs.

Je voudrais dire encore deux mots à propos des jeunes : on en a parlé beaucoup. Les jeunes sont notre avenir, notre espoir, sont la continuité. Je demande aux jeunes de penser à leur préparation politique qui est très importante : nous en avons besoin. Mais je leur demande de penser aussi à leur préparation professionnelle, parce que la Vallée d’Aoste a besoin aussi de techniciens, a besoin de cadres valdôtains qui puissent résoudre les problèmes dans une optique valdôtaine. Je demande aux jeunes la fidélité aux principes que nous avons réaffirmés dans ce IIIème Congrès. Je demande aux jeunes l’enthousiasme qui est propre de la jeunesse : que l’enthousiasme guide toujours leur action. Ils pourront peut-être se tromper, mais ne s’est jamais trompé en agissant dans l’enthousiasme et dans la sincérité ? Je demande aussi aux jeunes de stimuler les grands, vous savez, au bout de quelques années, souvent on se trouve, en faisant de la politique, un peu mêlés dans ce qu’on a défini, ici, la politique politicienne sans s’en apercevoir et alors si on avait un Mouvement de la Jeunesse fait de béliers, comme on dit au Jura, qui de temps en temps, frappe à la porte d’une façon un peu vigoureuse, peut-être que les « grands », se rendraient compte qu’ils sont en train de perdre quelque chose, une partie de leur élan, le petit coup favoriseraient un moment de réflexion avant de reprendre la lutte. Je voudrais rappeler aux jeunes quelque chose qui peut-être n’ont pas pu connaître, c’est-à-dire les temps qui étaient plus durs et leur dire qu’être unioniste n’a pas été toujours si facile.

Quand j’avais leur âge, notre lutte était traitée comme une lutte d’arrière garde ; il y avait d’autres idéologies dominantes. Nous avons souvent étés humiliés, nous étions l’objet de moqueries, de « railleries » et quand on prenait la parole en français dans les assemblées publiques, on nous sifflait ou nous huait. Parfois on a fléchi, on n’a pas eu le courage, mais souvent on a parlé et petit à petit cela est passé et je sais que maintenant, de plus en plus, on peut se permettre, même dans des assemblées apparemment hostiles, d’employer notre langue.

Et je pense que, quand même, pour les jeunes être unionistes aujourd’hui ce n’est pas facile non plus. Parce que être unioniste est un engagement profond et c’est un engagement, je dirais, surtout du point de vue linguistique et culturel. Je ne veux pas y revenir, mais hier il y a eu un petit remue-ménage ici dans la salle (ce qui donne un peu de vivacité au débat). La question étant : « Est-ce qu’il faut voter pour l’emploi d’une langue ou non ? » Moi je ne sais pas s’il y a eu des votations sur ce thème et je ne veux rien savoir, mais je pense que le choix de la langue est déjà précisé par les deux premiers articles de nos statuts et je ne conçois pas qu’on puisse le mettre en votation.

Je sais que c’est difficile d’être toujours cohérent quant on est jeune dans des milieux, qui ne sont pas tout à fait favorables, cela n’empêche qu’il est très important qu’il y ait un grand effort personnel. Il m’arrive parfois d’entrer au siège central et de rencontrer des jeunes. Ca me fait toujours plaisir de rencontrer les jeunes, mais j’entends souvent qu’ils parlent italien entre eux quand j’entre il y a la réaction de changer de langue, ce qui engendre ce climat un peut ambigu qui est toujours désagréable.

Cela s’est déjà passé autrefois, donc il ne faut pas non plus exagérer l’importance de cette attitude.

Mais quand même je pense que si je peux accepter que dans nos sections il y ait des personnes, des italophones qui se sont inscrits à quarante ans, qui vont aux réunions et s’expriment en italien, cela est difficile à accepter pour des jeunes qui ont fait treize, quatorze ans de français à l’école ici en Vallée d’Aoste.

Nous avons parlé longuement aussi de ce qui est le rapport entre le Mouvement et l’administration. Je crois que ce Congrès à réaffirmé l’indépendance des deux niveaux : chacun a ses caractéristique, chacun a ses fonctions. Le Mouvement doit tracer des lignes, doit élaborer des projets, doit vérifier les réalisations mais c’est aux élus d’essayer, avec les médiations inévitables, parce que nous ne sommes pas seuls, parce qu’on ne peut pas toujours faire ce qu’on souhaiterait à cause des limitations des lois de l’Etat etc., c’est aux élus de faire passer tout ce qui vient du Mouvement.

Nous avons aussi réaffirmé l’interdépendance des deux niveaux c’est-à-dire qu’il doit y avoir un échange réciproque entre Mouvement et administration au niveau de l’information, au niveau de la collaboration, au niveau de la confrontation, toujours bien entendu dans le respect réciproque des rôles. Nous avons réaffirmé aussi, cela a été dit de plusieurs côtés, la primauté du Mouvement ce qui me fait plaisir parce que j’ai toujours pensé que c’est le Mouvement qui doit être la sève, l’origine de toute action politique.

Mais je dois dire au Mouvement que pour être vraiment la sève il doit avoir une attitude constructive et il doit travailler beaucoup et ne pas prétendre de faire ce qu’il n’est pas à lui de faire. Il ne pourra jamais tant suivre, s’occuper des différentes délibérations du Gouvernement, ou du menée le travail de tous les jours des administrateurs mais il devra proposer, faire des propositions claires et précises pour que nos administrateurs puissent les suivre et les réaliser. Et les administrateurs, je pense, qu’ils doivent s’appuyer sur le Mouvement, sur nous tous, sur le Congrès, sur nos différents organes parce que c’est là qu’on trouve les unionistes, c’est là qu’on trouve le sens profond de la politique valdôtaine.

Je pense que ce sont les unionistes qui doivent être les premiers conseillers de nos élus, parce que ce sont les meilleurs et cela ne peut pas être différent.

Nos élus, et cela dépend de nous, ne doivent jamais se sentir seuls si non ils risquent même parfois d’être victimes des fumistes, des mercenaires, des experts en faillite, non nécessairement vieux renards qu’on peut rencontrer parfois dans certains couloirs du grand Palais.

On a entendu souvent prononcer dans ces trois jours, deux mots : pragmatisme et idéal. Eh bien, je ne voudrais pas qu’on exagère de côté-là parce que je ne voudrais pas qu’il y ait des nouvelles philosophies qui se forment. Mais je pense qu’entre pragmatisme et idéal il n’y a pas d’opposition parce que l’idéal pour l’Union Valdôtaine doit être imbu de pragmatisme, parce que nous ne pouvons pas prétendre d’avoir immédiatement tout ce qu’on veut avoir toujours cet élan idéal qui nous guide mai accompagné de prudence et justement de pragmatisme. Donc il ne peut pas y avoir d’opposition entre ces deux concepts et non plus il peut y avoir, à mon avis, une opposition de niveaux. On ne peut pas penser à un Mouvement idéaliste et à une administration pragmatiste : les deux concepts doivent être conjugués soit dans le Mouvement, soit dans l’Administration.

Je voudrais dire encore deux mots aux femmes qui sont entrées en force dans la vie du Mouvement lors de ce Congrès. Eh bien, j’espère que leur présence soit une présence active et constructive. Plusieurs d’entre elles vont occuper ou ont déjà occupé, des places de responsabilité et le Mouvement s’attend beaucoup de leur sensibilité, de leur expérience particulière, de leur façon d’envisager les problèmes et je suis sûr qu’elles apporteront une sève nouvelle à notre Mouvement.

Le Congrès, au grand dépit de nos adversaires, a sanctionné une grande unité de notre Mouvement et uni nous pourrons jamais être arrêtés et notre marche vers le chemin de la liberté va continuer. Et rappelons-nous toujours que notre lutte est une lutte de peuple. Donc une lutte qui a besoin de tous, de toutes les compétences et tous ces efforts doivent être conjugués.

Et nous devons oublier les personnalismes qui peuvent surgir de temps en temps, nous devons vraiment donner l’exemple et essayer d’effacer les malentendus pour pouvoir continuer. Je vais conclure, avec ce que j’avais déjà dit en lisant mon rapport de départ avec cette phrase de Louis de Rougemont « L’avenir est notre affaire » et bien, l’avenir de la Vallée d’Aoste est l’affaire de l’Union Valdôtaine.

Vive donc l’Union Valdôtaine et vive la Vallée d’Aoste.

M. GRIMOD Guy, Secrétaire Général

Mesdames et Messieurs, chers unionistes,

Je veux tout d’abord vous remercier pour la confiance que vous avez bien voulu m’accorder.

Au mois de septembre dernier le Comité Central, en me nommant vice-secrétaire, me chargea de remplir aussi les fonctions de secrétaire général. Après la démission de Léonard Tamone, nous étions dans l’impasse.

J’avais alors affirmé que si le Mouvement estimait opportun de m’attribuer cette charge j’aurais accepté pour me mettre au service de L’Union Valdôtaine pour contribuer avec mes forces et ma disponibilité (disponibilité liée à mon mandat) à la préparation du 3éme Congrès National.

J’ai eu la possibilité au cours des réunions des sections de vous connaître, de vous apprécier, de connaître et d’apprécier la vitalité du peuple unioniste.
Permettez-moi à cette occasion de remercier ceux et celles qui ont collaboré à la bonne réussite de ce Congrès : les commissions de travail, les membres du Comité Exécutif sortant, les employé(e)s de l’UV, la Jeunesse Valdôtaine, l’Entraide des femmes valdôtaines, toute les 76 sections.Aujourd’hui comme hier je me mets au service de L’Union Valdôtaine.

Les responsabilités sont énormes, la tâche difficile, mais je vais pouvoir compter sur la collaboration de trois vice-secrétaires et sur l’expérience et la préparation de notre Président, et sur l’aide de vous tous.Le travail d’équipe est la méthode de travail la plus efficace. Je vais adopter cette méthode.
Ce Congrès a tracé la route maîtresse. Nous marcherons compacts et unis sur cette route : bien délimitée, bien claire, sans équivoques de sorte.

Nous marcherons à l’écoute des besoins, des exigences, des revendications du Peuple valdôtain, vers l’Europe des peuples.
Vous avez, au cours de ce Congrès, très animés et très intéressant, par un débat ouvert, un franc parler, des interventions très approfondies, clarifié la ligne politique de l’Union Valdôtaine.
L’Union Valdôtaine doit, au cour des années à venir, remobiliser, retourner aux sources, tracer de nouvelles perspectives.
L’Union Valdôtaine doit remobiliser toutes les énergies, l’enthousiasme et la capacité des sections et des organes de direction du Mouvement d’œuvrer pour l’élaboration de projets, de propositions, d’idées visant à renforcer la présence de l’esprit unioniste sur le territoire de la Vallée d’Aoste.

Nous devons revitaliser le sentiment d’appartenir à une nation, pour entrer dans l’Europe avec notre identité spécifique. Les sections doivent veiller à ce que la croissance numérique de notre Mouvement corresponde à la croissance de la qualité. Elles doivent avoir les moyens nécessaires pour former et informer tous les adhérents et les « sympathisants ».

Tous ceux qui acceptent et partagent nos idéaux, nos principes, peuvent et doivent s’engager dans l’U.V.. L’Union Valdôtaine doit devenir la maison de toutes celles, et de tous ceux qui ont pris conscience d’appartenir au peuple valdôtain au-delà d’un cadre étatique au-delà de leur origine.
L’Union Valdôtaine a besoin de l’engagement personnel de tous les unionistes.
L’Union Valdôtaine doit retourner aux sources de l’autonomie et de notre raison d’être.
Nos devons renforcer les fondements de notre maison, favoriser et prôner la diffusion de notre langue maternelle dans tous les milieux, adopter une action permettant à tous les valdôtains de l’apprécier, de l’aimer, de se rendre compte qu’elle constitue un enrichissement culturel formidable.

Si le français disparaît, notre peuple meurt. La langue française n’est point un patrimoine de L’Union Valdôtaine mais de la communauté toute entière.
L’efficacité administrative qui nous permet de démontrer dans le concret la capacité du Mouvement d’analyser et de résoudre les problèmes de notre société moderne toujours plus complexe et « en crise », doit se joindre toujours à une forte tension idéale axée sur la sauvegarde tenace de nos valeurs, de nos particularités linguistiques, culturelles, socio-économiques.
L’Union Valdôtaine est au service du peuple valdôtain.

L’Union Valdôtaine, par ce Congrès, a tracé de nouvelles perspectives. Elle s’engage à mettre en valeur toutes les ressources valdôtaines : les ressources humaines, matérielles, financières.
Voilà pourquoi L’Union Valdôtaine sollicite et revendique :
une modification des énergies de la population valdôtaine (jeunes et moins jeunes, hommes et femmes, etc.) à travers plus de culture, plus de formation, plus de préparation ;
-l’encouragement de l’épargne valdôtaine affectée à des objectifs valdôtains ;
-la maîtrise de secteurs-clés (énergie, ressources du sous-sol, territoire, y compris le parc du Grand Paradis) ;
-un soutien actif aux petites entreprises et aux artisans pour les rendre compétitifs ;
-une politique de mise en valeur de l’agriculture valdôtaine et de ses produits ;
-une promotion de l’éducation permanente ;
-la recherche d’une meilleures qualité de la vie ;
-une croissance équilibrée.

Ils doivent veiller à ce que l’action et le comportement de tout unioniste soient toujours cohérents avec la ligne politique du Mouvement, avec les décisions adoptées par les organes de direction.
Pour réaliser nos objectifs nous devons chercher la collaboration des forces politiques qui partagent nos programmes. Les alliances politiques ne sont jamais figées et préétablies. Elles se constituent à partir d’un accord visant à la réalisation de projets précis à même de garantir le développement culturel, économique et social du peuple valdôtain.

Les alliances se renforcent à mesure que les programmes se réalisent et l’esprit de coopération prédomine sur l’intérêt de « parti ».
Nous sollicitons aussi la confrontation des forces sociales et économiques qui œuvrent en Vallée d’Aoste (les OO.SS ., les associations d’industriels et d’artisans, etc.) .
Nous devons de plus en plus avoir confiance dans nos capacités d’autogouvernement et d’autogestion, pour faire face sans drame à l’intégration européenne.
Les différents organes du Mouvement, avec l’aide et la collaboration de tous (dirigeants, adhérents, non-adhérents) doivent appuyer, sans freiner, l’action des administrateurs en leur fournissant des suggestions, des propositions, des projets concrets.

Je ne serai pas le secrétaire du mur contre mur, de groupes opposés, je m’efforcerai d’être toujours le secrétaire du dialogue, du débat, de la confrontation.
Je serai toujours prêt à recevoir les unionistes, les rencontrer, dialoguer avec eux pour écouter leurs requêtes, leurs plaintes, leurs suggestions, leurs conseils.
Si d’un côté j’ai le devoir de garantir le pluralisme, la démocratie, d’autre part les organes du Mouvement, le bureau de direction, le Comité exécutif, devront pouvoir donner des réponses rapides et efficaces.
L’Union Valdôtaine existe parce que le peuple valdôtain existe, avec sa langue, sa culture, son particularisme.
Le peuple valdôtain est encore vivant parce que l’Union Valdôtaine est vive, forte, unie.
Vive l’Union Valdôtaine
Vive la Vallée d’Aoste libre, libre de s’affirmer au sein de l’Europe unie des peuples !

DOCUMENT FINAL

L’Union Valdôtaine dans une ligne de continuité avec les Congrès Nationaux de 1979 et 1984, approfondit les raisons de son rôle au sein de la société valdôtaine, dans une perspective qui s’élargit à l’Europe et qui s’élargit à l’Europe et qui se fonde sur une vision tenant compte du respect et de la collaboration réciproque de tous les peuples.

Pour la réalisation de son projet, elle considère qu’il faut tout d’abord promouvoir une œuvre plus intense de formation et d’information à deux niveaux :

  1. A son intérieur, par approfondissement de la conscience et une amélioration de la culture politique de tous ses adhérents ;
  2. Sur le plan des rapports avec l’extérieur, par l’élaboration d’une stratégie d’intégration de tous ceux qui se rapprochent du Mouvement et par l’acquisition d’un modèle de comportement qui exprime nos principes. Cela pour ne pas risquer de payer en termes d’ambiguïté la croissance du Mouvement, qui nous est nécessaire.


Dans ce travail l’Union Valdôtaine procède à une modernisation des formes d’expressions des contenus de son programme, afin de rendre plus efficace son action, compte tenu de la dynamique sociale, économique et culturelle qui constitue le contexte actuel.

Dans le but de réaliser concrètement ses principes, l’Union Valdôtaine a dû s’engager directement sur le plan politique. D’où la nécessité d’établir des accords avec d’autres forces, le choix desquelles se fait, à tous les niveaux administratifs, sur la base des programmes, dont l’application doit être soumise à une vérification constante.

Cette présence politique amène à prendre en compte la question des rapports entre le Mouvement et ses élus. Il faut sur ce plan, en partant d’une distinction des rôles, qui demeure fondamentale, renforcer une autonomie réciproque, qui ne doit pas cependant déboucher sur une incommunicabilité. A cette fin il faut en particulier que le Mouvement fournisse aux cadres administratifs une formation approfondie et ponctuelle, alors que les élus ont le devoir d’informer les adhérents sur leur choix, après les avoir concertés, dans leurs grandes lignes, avec les organes compétents du Mouvement. Cette répartition des rôles, qui n’a pas un caractère hiérarchique, attribue aux élus la responsabilité de leur secteur d’activité et au Mouvement une fonction propositive et de support idéologique et technique en faveur de ses élus.

En cette perspective se réaliseront une unité réelle des finalités dans la diversité des fonctions et des opinions et une relativisation des énergies de chacun par rapport au Mouvement, cela pour éviter les personnalismes et pour ne pas perdre de vue les grandes choses qui nous unissent au profit des petites choses qui nous divisent. Unis, nous devons développer notre action dans les cinq années à venir, qui seront importantes surtout pour les réformes avec lesquelles nous aurons à nous confronter après 1992. N’oublions pas que cette date n’est qu’une étape, qu’il faudra procéder à une vérification législative de ses effets, et que nous devrons continuer notre travail de construction d’une Europe respectueuse des droits de tous les peuples.

L’Europe s’impose à notre attention en raison des répercussions très concrètes que l’application des accords interétatiques aura sur notre vie quotidienne. Aujourd’hui, déjà, des mesures administratives au niveau communautaire concernent directement notre agriculture, notre industrie, en un mot notre économie. Nous devrons nous donner les instruments pour faire face de façon toujours plus efficace aux changements croissants qui modifieront le cadre de notre action et qui mettront en cause non seulement la fonctionnalité de nos structures, mais aussi l’expression de notre identité. Nous aurons désormais, en effet, à nous confronter avec deux interlocuteurs : l’Etat italien et l’Europe des Etats.

C’est pourquoi il est nécessaire d’opérer un choix qui, de façon claire, exprime notre volonté de rester nous même dans un cadre en évolution.
L’Union Valdôtaine choisit le pluralisme :

  • Sur le plan économique, par le développement équilibré des différents secteurs entre eux et avec l’environnement, dans la perspective d’une meilleure qualité de vie pour la personne humaine, qui demeure le fondement de notre projet ;
  • Sur le plan social, par une intégration réelle des coches défavorisées de la population et le dépassement de la monoculture de la réussite à tout prix ;
  • Sur le plan culturel, par le dépassement du monolinguisme italien et par une action qui rende à nos langues ethniques l’espace qui leur revient de doit et qui représente la condition essentielle et la base constitutionnelle de notre identité.
  • Sur le plan politique, par l’emploi du fédéralisme en tant qu’instrument d’analyse d’un pouvoir multiforme, qui s’exprime dans tous les domaines, pour fonctionnaliser les institutions à la personne humaine, non vice-versa. Ce qui implique, sur le plan des rapports entre les institutions et en vue de leur réforme éventuelle, le respect des autonomies locales et l’encouragement de la coopération entre elles.


Sur ces bases, l’Union Valdôtaine propose la Vallée d’Aoste comme l’un des piliers d’angle pour l’élaboration du projet de construction de l’Europe des Peuples.

 Saint-Vincent le 19 mars 1989