Union Valdôtaine

Le mouvement en ligne

1993

IVème Congrès National

M. BETEMPS Alexis, Président de l’UV

Je crois que les arguments politiques pour une relation ne manquent pas: ces cinq années qui se sont écoulées ont bouleversé l’histoire mondiale qui depuis longtemps semblait être plus au moins paisiblement acheminée sur des ornières pas toujours faciles mais en quelque manière rassurante. Je me vois donc en condition de devoir choisir des arguments pour les proposer à votre attention.

Nous sommes toujours plus insérés dans celui que le sociologue Mac Luhan avait défini le « Village global » ; où les horizons apparemment s’élargissent et en même temps se standardisent à cause d’une présence médiatique envahissante et dirigiste. L’isolement des communautés humaines dans les pays industrialisés n’est qu’un souvenir historique, et ce qui se fait « ailleurs » se ressent toujours plus dans les moindres recoins du village global.

Notre intra montanisme, patrimoine inaliénable de l’UV, devient un choix politique de continuité, une source d’inspiration pour nos actions, un rappel à la liberté que nous cherchons.
Mais nos montagnes, désormais ne nous abritent plus des vents de changement et si nous voulons déterminer le nôtre et pouvoir choisir notre avenir le plus librement possible, l’attention à ce qui se passe autour de nous doit s’accroitre.

Des tendances nouvelles se dessinent à l’horizon et j’avoue, qu’elles me tracassent. Nous sommes par exemple en train d’aller vers des concentrations de pouvoir : économique d’abord, puis médiatique et de contrôle social, qui fait qu’en perspective, l’incidence directe des citoyens, fondement de la démocratie, deviendra toujours plus problématique.
En plus l’effondrement du marxisme a privés la communauté mondiale d’un modèle alternatif possible, certainement discutable mais, qui avait obligé les pays occidentaux pendant de longues années à une confrontation et à une politique de garantisme à l’égard des libertés individuelles et collectives. Maintenant cela n’est peut-être plus nécessaire et les évolutions récentes sont particulièrement inquiétantes : la recrudescence des forces de droite, de claire inspiration nazi-fasciste est un phénomène indicateur qui mérite toute l’attention des forces politiques.

En plus les luttes nationalitaires, visant à affirmer des principes de liberté et de sauvegarde des différences, qui avait joui, pendant plus de vingt-ans d’une opinion publique favorables, au moins sur les principes, sont de plus en plus vues comme des moments de déstabilisation d’un ordre qui convient même trop aux pouvoirs établis.

La lutte de notre peuple qui s’insère dans ce contexte devient ainsi plus difficile. Et malgré le retour percutant de l’idée fédéraliste en Italie les tentatives de limiter les autonomies locales, plus au moins sournoisement se multiplient.

Nous devons être vigilants comme jamais.

La situation politique en Italie est tellement dégradée qu’on voit mal où elle ira aboutir. On a toujours l’impression d’avoir atteint le fond, puis, le jour après l’on découvre que le gouffre est encore bien plus profond.
La débandade des partis est impressionnante et dans ce contexte les extrémismes ont eu bon jeu.
Le Centre, fragmenté et querelleur, qui presque 50 ans a fait la pluie et le beau temps en Italie, s’est dissous sous les coups des scandales et de son inaptitude. Mais quelqu’un pense déjà à le reconstituer : Segni, Martinazzoli, Berlusconi et bon dernier, mais pas tout à fait inattendu, Bossi.
Cette maladie italienne endémique qui va sous le nom de transformisme sévit encore.

Dans ce cadre, c’est l’évolution politique rapide de la Lega qui impressionne plus que sa poussée électorale. Oui, bien sûr, Bossi parle encore de fédéralisme mai j’ai grand peur que quand la Lega, avec ou probablement sans Bossi arrivera au pouvoir, il ne restera de sa charge innovatrice initiale qu’un pâle régionalisme, suspendu entre le folklore et les intérêts de clocher des régions les plus riches. Au but de tout ce bordel, il y aura probablement une simplification du cadre politique : une droite réduite, un grand centre héritier du « patrimoine » politique de la DC, une gauche progressiste toujours à l’opposition et une extrême gauche criarde et divisée comme d’habitude.

Bon gré, mal gré : qu’on le veuille ou pas la VDA ressent de l’influence italienne et les évènements de la péninsule se répercutent dans notre Pays : crise économique, crise de l’emploi, crise institutionnelle, crise morale, crise des forces politiques.
Bien qu’avec un peu de retard, la crise économique se fait sentir. L’industrie est en difficulté, la décadence de l’agriculture continue, le tourisme est un secteur fragile et trop dépendant de la situation économique générale, ainsi que le commerce.

L’accord récent sur la Cogne est un bon point de marque, ainsi que le renouvellement de la convention SITAV, mais les problèmes sont encore énormes ; pour les autres secteurs nous avons besoin de repenser rapidement le tout, mais l’imagination ne servira pas toute seule à relancer rapidement notre économie. La crise économique se répercute inévitablement sur l’emploi. Après des années où l’espoir de trouver du travail au Pays était pour nos jeunes presque une certitude, nous entrons dans une phase où les perspectives deviennent plus aléatoires. Le spectre de l’émigration, maladie de notre Pays, est de nouveau à l’horizon. Les secteurs productifs sont en crise, les emplois administratifs sont saturés et exigent une rationalisation interne qui ne peut pas être prorogé, le tourisme ne pas toujours la certitude de l’emploi, objectif de tout jeune qui entre dans le monde du travail, les entrepreneurs et employeurs locaux, peut être trop habitué à l’aide régional devenu de plus en plus improbable, ont perdu en partie le courage, la vitalité et la fantaisie propres à leur catégorie.

La crise institutionnelle italienne pèse lourdement sur notre Vallée. Une nouvelle constitution sous-entend aussi la révision des rapports états/régions à Statut Spécial.
L’intolérance de l’Etat central à l’égard de notre autonomie nous l’avons déjà expérimentée. Chez nous aussi on parle, tant pour singer les modèles italiens de « deuxième autonomie », qui fait pendant à la deuxième république.
Nous ne sommes pas contraires à une révision de nos Statuts à la condition que les résultats soient une autonomie politique et financière plus marquée que l’ancienne.
Mais nos institutions régionales aussi doivent être revues. Nous avons raté une bonne occasion avec la dernière loi électorale, quand le courage nous a manqué et, puisque la justice existe, nous avons été punis aux dernières élections régionales et nous n’avons pas eu une augmentation des conseillers proportionnelle à l’augmentation des voix.

Nous devons ressortir le dossier : le débat est ouvert.
L’idée d’un système comparable au système suisse, avec l’élection directe de l’exécutif, la séparation nette exécutif/législatif, la limitation des mandats et le roulement à la tête de l’exécutif, me paraît intéressante.

Les communautés locales, dont nous avons toujours été fiers, sont en crise et les plaintes des syndics ne peuvent pas passer sous silence. Le rapport commune/région doit être redéfini et les compétences de toutes les communautés locales valorisées. Finalement nous avons les compétences juridiques nécessaires pour intervenir et des commissions sont au travail. Ne ratons pas cette opportunité et rendons aux communes la splendeur du passé. La force de l’UV passe aussi, je dirais même surtout, à travers les communes.

Mais ce que nous devons surtout rendre aux citoyens c’est l’amour et le respect des institutions valdôtains. Il faut que les gens les sentent de nouveau a eux et non pas comme quelque chose d’étranger qui est là pour complique la vie aux plus et à faciliter à quelques privilégiés.

Les évènements de cette dernière année surtout, ont porté à la surface chez nous aussi une crise morale profonde. Toutes les force politiques en ont été touchées, sauf les plus récentes et celles qui avaient vécu à l’écart de la gestion du pouvoir. Il n’y a pas de verdicts encore et ce n’est pas à nous de tirer des conclusions. Cependant la conscience que des actions peu transparentes, pardonnez-moi l’euphémisme, se sont passées est dominante. Ce qui engendre une méfiance accrue à l’égard de la politique, la condamnation indiscriminées des forces organisées et un éloignement encore plus accentué de la part de la population du monde politique. Nous avions cru pendant un moment que notre Mouvement aurait été à l’écart de tout cela, ça n’a pas été le cas. Nous devons en prendre acte et réagir comme il faut. Si être au dessus de tout soupçon est une prérogative nécessaire pour toutes les forces politiques, elle l’est doublement pour l’UV qui veut représenter et guider un peuple brimé dans ses droits et qui a toujours sa « différence » par rapport aux autres.

Tous ses bouleversements ont perturbé profondément le cadre politique valdôtain : les forces politiques traditionnelles se sont brisées : le PCI a anticipé les temps et s’est divisé en PDS et Rifondazione Comunista : la DC est pulvérisée et ses éclats incontrôlables agitent notre firmament politique : le PSI s’est pratiquement dissous ainsi que le PRI : les ADP se sont divisés en deux tronçons : les amis de Segni cherchent un espace avec les leaders recyclés : la Lega a fait sa timide apparition avec un bon succès électoral et le mouvement des Verts a vu primer sa longue politique d’opposition.

L’UV malgré tout s’est vue renforcer par l’électorat lors des dernières consultations et se présente aujourd’hui, pleine de problèmes mais unie comme jamais, au IVème Congrès National. Elle demeure le pilier de la politique Valdôtaine. Dans cette situation où la confusion et l’instabilité règnent, l’UV est encore un point ferme.

Mais l’évolution du cadre politique valdôtain n’est pas encore achevée : nous assistons ces derniers temps à un processus d’agrégation qui nous porte à préconiser un pôle de gauche, probablement un pôle modéré sur les débris de la CD, et un pôle autonomiste-fédéraliste qui devra voir comme protagoniste notre Mouvement.
Jamais, je crois, le cadre général de la situation n’a été si sombre, touffu et décousu(…).

Ce sera à ce Congrès de mettre en valeur le potentiel énorme dont nous disposons actuellement en donnant au Mouvement des lignes politiques claires et des programmes ; en renforçant son unité interne ; en renouvelant sa structure ; en sanctionnant une nouvelle façon de faire politique et surtout en réaffirmant nos idéaux politiques qui font de nous la force la plus moderne et la plus avancée du moment.

Si aujourd’hui je peux affirmer que nous somme à l’avant garde, ce n’est pas parce que tout à coup nous avons accéléré notre course pour devancer les autres mais parce que nous avons été fidèles. C’est notre patrimoine politique originaire qui nous place en premier rang.

Dans ce village global dont je parlais en ouverture, le danger de l’uniformisation, de la standardisation, de la massification, conditions idéales pour le contrôle social et la manipulation des consciences, est plus que réel. Lutter pour la sauvegarde des particularités locales, linguistiques ou culturelle dans le sens large du mot, signifie travailler pour l’auto conscience des gens, signifie lier les gens à leur réalité, les rendre plus critiques à l’égard des problèmes, signifie les armer pour la sauvegarde du bien le plus précieux : la liberté. Notre problème de minoritaires en Italie est un problème universel parce que l’Italie sera minoritaire en Europe et l’Europe minoritaire dans le contexte mondial. Lutter pour le respect des minorités est lutter pour empêcher que le plus grand et le plus fort impose sa loi ; c’est lutter contre la loi de la jungle que l’humanité depuis ses débuts s’est efforcée de bannir.

Travailler pour l’épanouissement du français qui nous appartient en même titre qu’aux Français, Suisses, Wallons ou Québécois, signifie non seulement réaffirmer notre identité mais aussi élargir notre porte sur l’Europe et contrecarrer le mouvement qui tend à déplacer toujours plus l’Italie vers l’Afrique. Nous n’avons rien, bien entendu contre les Africains, si l’on peut dire ainsi, à qui va tout notre respect, mais nous croyons que toute communauté doit avoir le droit de choisir ses partenaires privilégiés. Et nous sommes certains que le peuple valdôtain se sent profondément européen et désire avant tout partager son avenir avec les peuples qui ont plus d’affinité avec lui.

Le seul modèle d’organisation étatique qui peut garantir les particularismes et l’unité est le modèle fédéral : modèle qui nous appartient depuis notre naissance et que nous avons toujours proposé même quand cela nous exposait à des critiques ignorantes et à de railleries. Voilà un autre jalon à notre modernité. Certes, le mot fédéralisme commence à être une expression à la mode. On nous le sert désormais dans toutes les sauces et les gens ont toujours plus de difficultés à comprendre.

Le fédéralisme global que nous préconisons ne pourra pas être résultats de la somme des états actuels avec leurs égoïsmes et leurs structures chancelantes: ne pourra pas être le résultat d’une décision autocratique, fruit d’un moment historique difficile, tentative ultime de sauver des états qui ont perdu leur raison et leur d’être.

La fédération présuppose au départ des communautés libres, affranchies, qui accomplissent un acte volontaire et concordé.
Dans ce cadre l’idée d’autodétermination des peuples, reconnue comme droit par les Nations unies mêmes, est à approfondir, à développer et à proclamer à voix haute sans crainte aucune.
Rien qu’une fédération où tous les peuples aient les mêmes possibilités d’évoluer librement et de se confronter avec les autres peut nous garantir un avenir de progrès et de liberté.

Certes, des étapes intermédiaires doivent être envisagées : déjà E. Chanoux dans la charte de Chivasso envisageait une république fédérale pour l’Italie ; l’UV aussi a déposé un projet de loi dans ce sens au parlement italien, mais l’objectif final ne doit jamais être oublié.

Voilà le grand enjeu, le rôle que l’UV est appelée à jouer, bien qu’avec des forces limitées, sur un échiquier qui dépasse largement le sommet de nos montagnes. Mais n’oublions jamais que pour pouvoir jouer ce rôle efficacement nous devons être d’abord nous-mêmes, nous devons avoir quelque chose de particulier qui nous caractérise, bref nous ne devons pas oublier nos racines intramontaine, paysannes et montagnardes.
Pour l’avancement de ce projet ambitieux nous devons d’abord élargir le consensus politique sur notre proposition.

Ainsi la formation d’un pôle autonomiste et fédéraliste ouvert à d’autres forces qui, tout en gardant leur physionomie, partagent l’essentiel de notre projet, devient une urgence inéluctable.
Sans pour cela n’exclure au préalable personne puisque nous vivons une période où la collaboration entre forces politiques est indispensable. Mais si nous voulons nous élargir, nous devons aussi penser à nous renouveler.

Renouveler signifie améliorer ce qui existe en le transformant pour que l’instrument qu’on veut se donner soit adapté aux temps et à la société. Pas stout ce qui est vieux est dépassé. La modernité de nos principes en est la preuve. Et pas tout ce qui est jeune ou nouveau ne fait le renouvellement. Il y a des jeunes porteurs de vieilles méthodes et des nouveautés qui sont anachroniques.

Ce sera à notre sensibilité de Mouvement moderne et conscient de déterminer le renouvellement. La politique pour se renouveler a d’abord besoin de retrouver des idéaux. Pour ce qui nous concerne nous ne les avons jamais perdus, mais nous devons reconnaitre que nous avons vécu des moments récents où notre tension idéale s’était considérablement affaiblie. Je souhaite que ce congrès les relance avec force pour que nous puissions toujours les confronter avec les idéaux des autres puisque nous ne voulons pas être les seuls à en avoir. Traiter avec quelqu’un qui agit au nom d’un idéal, ce sera toujours plus facile qu’avec quelqu’un que n’en a pas.
La politique pour se renouveler doit redécouvrir son rôle de service pour la communauté et perdre l’image de jeu incompréhensible au grand public, apanage d’une caste privilégiée.

Les hommes politiques ne sont ni des demi dieux quand ils sont puissant ni des sales voleurs comme ils tombent en disgrâce : ce sont des hommes parmi les hommes, avec des attitudes particulières (c’est du moins ce que nous souhaitons) qui ont choisi pour une période déterminée de leur vie d’accomplir la noble fonction de veiller sur l’intérêt commun. Ils donnent à la communauté et de la communauté doivent recevoir le juste. La politique ne peut pas se transformer en une course effrénée vers le fauteuil au Conseil régional. Il y a eu un temps, et ceux de ma génération l’on bien connu, où les unionistes étaient ceux qui exprimaient le moins de préférences au moment des élections régionales et où les candidats, par pudeur, n’osaient pas demander le vote pour leur personne. La politique doit redécouvrir la cohérence et abandonner ce transformisme inspiré aux intérêts du moment. Ce n’est qu’ainsi qu’elle pourra regagner la confiance des gens qui comprennent les différenciations dans les idéaux, mais qui ne peuvent pas accepter les accommodements qui glissent à côté des principes.

La politique doit redécouvrir la simplicité et la franchise dans ses démarches.
Le chancelier allemand Otto Von Bismarck, qui d’après quelqu’un serait même d’origine valdôtaine, ce qui n’est pas nécessairement une raison de fierté, a dit un jour : « En politique il faut toujours suivre le droit chemin : c’est toujours là qu’il y a moins de trafic ». Il faut miser sur une action politique moins fumeuse, moins ambiguë, où les faits priment sur les dires, où le réel correspond à l’image qui a été privilégiée. Ce n’est pas nécessaire de tout dire, l’important c’est que paraissent les aspects que les gens apprécient davantage » ; « Qu’on en parle de moi bien ou mal peu importe, pourvu qu’on en parle souvent » et qu’on me voie souvent à la télé, j’ajoute. On peut construire des fortunes, politiques et d’autres, avec un usage savant des techniques de communications ; comme o peut habiller avec élégance des fantoches qui resterons toujours inertes, sans quelqu’un qui en tire les fils. Mais je crois que la politique nouvelle ne peut pas prendre cette direction là.

Finalement, les gens demandent aux hommes politiques des choses simples, des projets compréhensibles, des programmes concrets et en syntonie avec les projets, de la compétence, le dévouement indispensable à la cause, l’envie de travailler et surtout l’honnêteté. Les gens peuvent pardonner beaucoup d’erreurs aux hommes politiques, mais jamais la malhonnêteté.

C’est pour cela que l’une des entraves les plus nuisibles pour une force politique est la malhonnêteté, ne fût-ce que supposée : elle lui enlève la crédibilité et vide son action. C’est pour cela que les hommes qui font de la politique doivent être toujours au dessus de tout soupçon.

Les infortunes peuvent arriver à toutes les forces politiques. Même l’arbre le plus sain peut produire une pomme pourrie. Il faut l’enlever d’abord, la pomme bien sûr. Mais l’agriculteur averti essayera toujours de comprendre la raison parce qu’il s’ait que si une pomme a pourri c’est parce qu’il y a quelque chose qui ne marche pas rond : un moustique qui rodait autour de l’arbre, une branche cassée, une négligence quelconque de l’agriculteur.

Notre Mouvement a été frappé durement par la magistrature. Nous n’avons pas encore tous les éléments pour tirer des conclusions, mais puisqu’une force politique ne peut pas toujours attendre le verdict de la Cassation, nous avons dû prendre quand-même des décisions bien que souffertes.

Je crois que les décisions prises ont été inspirées par la juste modération. Bien entendu les avis étaient nuancés : ils allaient même d’un désir irrationnel de justice sommaire au refus d’analyser des faits incontestables. N’importe comment s’il faudra le faire, nous arracherons définitivement la pomme, mais nous devrons aussi aller rechercher le moustique, la branche cassée, la négligence de l’agriculteur sans pour cela déclencher une chasse aux sorcières. Il serait trop facile de démoniser les coupables éventuels, leur coller toutes les responsabilités, et faire semblant que tout autour la perfection règne. Malheureusement ce n’est pas ainsi.

Si dégénération il y a eu en politique, et il y en a eu, les responsabilités ne sont pas toutes à la classe politique. Le système économique a ses responsabilités, l’information a les siennes, parce que souvent certains hommes politiques ont atteint certaines dimensions grâce aussi à la bienveillance de la presse, trop souvent courtisane et je pense pas seulement aux réseaux publics d’information voir la RAI, où, là au moins, les jeux étaient clairs puis qu’ils étaient, pardonnez-moi le néologisme, lotisés si pas à la lumière du soleil certainement à celle des spots.

Et il y avait aussi des journalistes placés par des unionistes, je ne dis pas par l’U.V. bien que leurs habitudes linguistiques ne l’ont jamais laissé soupçonner. Il y a aussi des responsabilités générales qui tiennent de la maturité et de l’éducation politique. S’il est vrai que dans leur for intérieur les gens exigent des hommes politique les qualités susmentionnées, il est vrai aussi que dans la pratique quotidienne ont souvent démontré d’en apprécier d’autres.

Il est inutile de parler de tension idéale si après le principal souci devient le subside de la région, il est inutile de réclamer des leaders honnête si après on va à la chasse de privilèges, il est inutile de prétendre l’équilibre si après on applaudit à l’arrogance. Et là, qui plus qui moins nous avons tous péché.
Pour faire avancer ce programme et le porter à bon terme il s faut des instruments adaptés. Le moteur doit être le Mouvement avec ses organes.
C’est le Mouvement qui doit assurer la régie et coordonner les interventions.
Il est indispensable que le Mouvement se trouve dans les conditions idéales pour jouer son rôle.

Le Mouvement doit tracer les lignes politiques pour l’action des élus, élaborer des projets, soigner la formation des adhérents, promouvoir son image veiller sur sa structure organisatrice, mener les pourparlers, assure les contacts entre les élus, les adhérents et les organes. Les élus sont des délégués du Mouvement à des charges publiques où ils doivent faire avancer les projets unionistes. Ils doivent, en pleine autonomie, promouvoir des initiatives en s’inspirant des lignes du Mouvement, en discuter avec les organes quand leur caractère est éminemment politique, exercer leur fonctions publiques s’inspirants des principes de l’UV.
Mouvement et élus sont les deux principaux pôles de la politique unioniste. Chaque pôle a sa sphère et doit jouir d’une certaine autonomie. Leur action doit être coordonnée et respectueuse des prérogatives de chacun.

Les élus, par leur fonction même, sont souvent portés à la médiation et aux compositions ; le Mouvement, par contre, doit toujours tenir bien haut le flambeau des idéaux unionistes. Le Mouvement peut même se trouver sur des positions critiques à l’égard des élus et les stimuler ainsi pour une action toujours plus unioniste.

Il ne faut pas qu’il y ait une confusion des rôles, les élus sont trop dépendants des humeurs de la politique politicienne et leurs accidents publiques où ils doivent avancer les projets unionistes. Ils doivent, en pleine autonomie, promouvoir des initiatives en s’inspirant des lignes du Mouvement, en discuter avec les organes quand leur caractère est éminemment politique, exercer leurs fonctions publiques s’inspirant des principes de l’UV.

Mouvement et élus sont les deux principaux pôles de la politique unioniste. Chaque pôle a sa sphère d’attribution et doit jouir d’une certaine autonomie. Leur action doit être coordonnée été respectueuse des prérogatives de chacun.

Les élus, par leur fonction même, sont souvent portés à la médiation et aux compositions ; le Mouvement, par contre, doit toujours tenir bien haut le flambeau des idéaux unionistes. Le Mouvement peut même se trouver sur des positions critiques à l’égard des élus et les stimuler ainsi pour une action toujours plus unioniste.

Il ne faut pas qu’il y ait une confusion des rôles, les élus sont trop dépendants des humeurs de la politique politicienne et leurs accidents de parcours éventuels ne doivent aucunement préjuger l’action du Mouvement.

Malheureusement pendant des années, le Mouvement s’est trouvé à avoir un rôle subalterne par rapport aux administrateurs, régionaux en premier lieu. L’attention de la population, y compris des unionistes, était plutôt braquée sur le gouvernement régional et sur ses hommes qui étaient, dans le concret, les principaux référents de nos inscrits, de nos sympathisants et même des autres forces politiques. Pendant toutes ces années le Mouvement a suivi, plus que guidé, le Gouvernement Régional. Si nous ne revoyons pas les règles, l’UV est condamnée à jouer encore dans le futur, le même rôle. Et c’est à ce congrès de les revoir, Nous ne pouvons cependant pas imagier de tout résoudre avec des règles, ce serait trop simple.

Notre futur proche est difficile mais je sais par expérience que c’est dans les moments difficiles que l’UV a toujours su sortir des ressources insoupçonnées.
J’attends beaucoup de ce congrès : j’attends un débat approfondi et sérieux d’abord. Nos lignes politiques doivent sortir d’ici, heureusement nous n’avons pas des personnes qui pensent pour nous ni à Rome ni à Paris.

Je souhaite une confrontation serrée mais aussi des conclusions unitaires ou chacun ait conscience d’avoir apporté quelque chose et d’avoir dû renoncer à quelque chose d’autre. Pas d’arguments tabous : tous les sujets qu’un délégué juge opportun nous soumettre sont dignes de notre attention.J’attends beaucoup du travail de l’après congrès quand les organes seront renouvelés et avec les sections engagées pour l’énième campagne électorale : bientôt nous aurons les élections politiques. Le prochain parlement italien sera appelé a jouer un rôle important et délicat à la fois: nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas y être présents. Puis il y aura les élections européennes.
Mais en plus de ce travail nécessaire et important, je souhaite que tous les unionistes contribuent avec leurs moyens à faire croître notre Mouvement, surtout du point de vue de la qualité. Nous n’avons pas besoin de ratatouilles.

J’attends beaucoup du Gouvernement régional actuel où la présence unioniste est imposante. Il n’est pas installé depuis longtemps, mais son travail a été dur, constant, systématique et bien coordonné : Nous commençons à en voir les premiers bénéfices et d’autres suivront.
Tenez compte des graves problèmes, tous urgents, qui occupent le Gouvernement et le Conseil : occupation, communications, aménagement du territoire, santé, agriculture, application des articles 39 et 40, rapports sur les communautés locales.

Et tout cela dans un contexte de restrictions budgétaires, de jungle administrative, de gouvernement central qui n’est pas fiable et dans un climat empoisonné par les scandales, qui se succèdent.
A ce propos je voudrais faire une petite considération sur la magistrature, sans bien entendu entrer dans le mérite de son travail.

A l’égard de la magistrature il est en train de se créer une attitude qui me tracasse : les gens, les simples citoyens pas seulement les partis, à tort ou à raison, ont peur de s’exprimer sur les cas judiciaire. Pour deux raisons essentiellement. La première parce qu’ils craignent toujours de nuire à l’inculpé, la deuxième parce qu’ils ont peur d’en porter des conséquences selon la logique absurde de « même si je n’ai rien fait, ils trouveront quand même quelque chose. La justice qui devrait représenter une présence rassurante, une garantie, risque d’être perçue toujours plus comme une menace.

Et je ne pense pas que cela soit un bien. Ce que je viens de dire n’est pas une critique mais une simple signalisation d’une tendance qui ne peut pas être négligée.Cela dit je souhaite à tous les Congressistes un travail profitable et enrichissant, je les invite à prendre des décisions sereines et réfléchies pour que notre Mouvement puisse continuer à jouer son rôle, toujours plus fort, toujours plus incisif, et toujours plus unis.
Merci.

M. GRIMOD Guy, Secrétaire Général sortant

Il y a environ cinq ans, le 19 mars 1989, j’ai reçu votre confiance. Vous m’avez chargé de représenter officiellement l’Union Valdôtaine. J’ai accepté alors de remplir cette tâche. Inconscience ou légèreté. Je croyais surtout rendre par là un service au Mouvement à la recherche d’équilibres nouveaux suite aussi à une forte croissance électorale. Du IIIème Congrès National au IVème Congrès une révolution s’est produite dans le monde entier. En cinq ans des modifications radicales ont eu lieu. Un tourbillon d’événements, de changements, de faits divers nous ont fortement concernés et conditionnés.
Aujourd’hui j’ai le devoir de vous présenter un rapport le plus détaillé possible quant à mon activité, quant à l’activité que le Mouvement a déployée au cours de ces cinq années, quant aux résultats atteints et à l’état général de santé de l’Union Valdôtaine.
Par où commencer et quoi dire?
C’est la question que je me suis posée face à tout ce que nous avons vécu en ces dernières années.
Je vais développer mon rapport en le partageant en deux parties:

1ère- La partie liée aux événements, aux comportements, à l’analyse des faits divers qui nous ont concernés de près.

2ème- La partie liée au patrimoine idéal de l’Union Valdôtaine, aux principes triomphants du FÉDÉRALISME, le GRAND ESPOIR de demain, aux perspectives politiques futures.
Le développement de la première partie liée aux évènements passés et à leur analyse doit nous offrir des suggestions utiles pour l’avenir.
En 1989 j’ai accepté de remplir la fonction de secrétaire général conscient de mes limites et des difficultés contingentes. Je n’aurais quand même jamais pu imaginer ce qui allait se passer !
J’ai résisté, malgré tout, grâce au soutien de vous tous, en risquant de me faire écraser parce que je me suis rendu compte que mon action de médiation, tout en étant politiquement faible, garantissait l’unité du Mouvement.
L’Union Valdôtaine peut rendre un service à la Vallée d’Aoste, au Peuple valdôtain uniquement si elle sait devenir toujours plus un point d’agrégation de tous ceux qui soutiennent l’exigence de renforcer son autonomie et sa liberté comme éléments essentiels pour assurer le plein épanouissement de nos particularités ethniques et linguistiques et notre droit à exister et à nous AUTODETERMINER.
Un peuple minoritaire doit pouvoir compter sur un Mouvement fort qui tend à devenir majoritaire pour défendre sans hésitation et sans compromis les droits et les intérêts collectifs.
Si je peux synthétiser en quelques mots l’action que j’ai menée en ces cinq ans je dirais que: “TOUT A ÉTÉ ENTREPRIS, TOUT A ÉTÉ FAIT POUR QUE AU DELÀ DES PERSONNALISMES L’UNION VALDOTAINE GARDE SON UNITÉ POUR MIEUX SERVIR LA VALLÉE D’AOSTE”.
J’estime que cet objectif est encore aujourd’hui prioritaire et que nous devons isoler tous ceux qui essayent de nous diviser.
Cela dit, il est opportun de parcourir brièvement les étapes fondamentales de notre chemin de 1989 au IVème Congrès national pour tirer des événements vécus des leçons et des suggestions.

1989

A l’issue même du IIIème Congrès National nous nous sommes engagés tous préparer convenablement les élections du Parlement européen du 18 juin 1989.
En cette occasion nous avons formé les avec les ADP le liste « Federalismo » qui regroupait les partis et mouvement suivant : Union Valdôtaina, Partito Sardo d’Azione, Movimento Autonomista Occitano, Slovenska Skupnost, Union Furlane, Union Fur Sudtirol, Union del Popolo Veneto, Movimento Meridionale.
Cette coalition avec ses 206.000 suffrages a élu un parlementaire européen en enlevant ainsi une place aux partis stato-nationaux. Le résultat électoral a été dans son ensemble positif. La liste “Federalismo” a atteint en VDA le 36,4% des voix en confirmant et en soulignant par là la centralité des forces autonomistes. Il est important de remarquer à cet effet que les élections européennes représentent avant tout un vote d’opinion non conditionné par des facteurs étrangers.
Un résultat important a été atteint aussi par les deux candidats valdôtains: Lucien CAVER! (17.190 voix) et Luigi CORTESE (9.922).
Si le résultat électoral a été positif et si la liste “FEDERALISIMO” a pu devenir un moment de confrontation important entre les communautés ethniques de l’Etat italien, entre les forces politiques authentiquement fédéralistes nous devons regretter encore une fois le manque de respect des accords souscrits de la part du Partito Sardo d’Azione.
Le comportement de Mario Melis en particulier ainsi que des dirigeants actuels ce parti, qui n’ont point assuré le roulement de Lucien Caveri et de Alfons Benedikter au Parlement européen, ce comportement a conduit les autres partenaires du regroupement à casser les rapports avec le P.D.d’Az. qui d’ailleurs n’a pas été invité à notre Congrès.
C’est une page triste dans l’histoire des rapports avec ce parti, mais nous ne pouvons plus tolérer son attitude.
Je veux en ce moment remercier sincèrement les autres représentant de la coalition qui ont toujours exprimé leur pleine adhésion aux accords souscrits en 1989.
Nous serons bientôt encore une fois obligés de nous confronter avec la question des élections du parlement européen. Je souhaite que le parlement Italien ait la possibilité de modifier entre temps la loi électorale pour garantir à toutes les régions et notamment à la Vallée d’Aoste le droit de siéger au Parlement Européen. Le cas échéant une réflexion s’impose pour envisager des choix différents que dans passé (apparentement? une forte protestation en désertant les urnes?).
Une concertation serrée entre toutes les forces politiques de la Vallée d’Aoste se rend nécessaire afin de sortir de cette impasse. L’Union Valdôtaine doit se charger de promouvoir au plus tôt des rencontres et des confrontations sur ce thème pour parvenir à la définition d’une ligne politique claire à ce sujet.
L’été 1989, après les élections européennes, nous a réservé des événements historiques exceptionnels. L’écroulement du Mur de la honte de Berlin a représenté la fin d’une époque, la fin du communisme, la fin des dictatures dans les pays de l’Est et le début de profonds changements politiques dans l’Europe entière. Les partis occidentaux, comme la D.C., qui ont fondé leur succès électoral sur la peur des gens et sur l’opposition au régime communiste, commencent à perdre du terrain et leur même raison d’être.
Le P.C.L doit dès lors penser à se transformer, à se “démocratiser” pour ne pas succomber. Des ondes à vibrations transversales touchent petit à petit tous les partis traditionnels. En Italie le C.A.F. (Craxi- Andreotti-Forlani) s’occupe en premier lieu de conserver et d’accroître le pouvoir d’une classe politique dégénérée corrompue et “mafiosa’ sur les bords. Le centralisme étatique poussé à l’extrême provoque des réactions surtout dans le Nord. La LEGA LOMBARDA de BOSSI devient alors un tous ceux qui ne supportent plus l’arrogance, l’incapacité, la bêtise des gouvernements romains. Quant tout le monde méprise ou ignore la Lega l’Union Valdôtaine suit attentivement ce phénomène. Les rapports avec Umberto Bossi ont été cordiaux et corrects. Nous estimons, à raison, que la Lega avec sa force croissante pouvait contribuer efficacement à modifier la régime italien.
Le concept d’état-nation unitaire critiqué et mis en cause par un nombre toujours plus remarquable de citoyens constituait une prémisse intéressante pour la réalisation d’un état fédéral.
L’Union Valdôtaine reprend en plein son travail dans l’administration, dans l’étude, dans la confrontation avec les thèmes et les problèmes.

1990
En vue des élections communales de 1990 nous allons organiser des réunions dans toutes les sections afin de nous préparer convenablement à ce rendez-vous. A cet effet nous organisons au Cinéma Giacosa, le 29.04.1990, une Conférence Nationale dédiée aux collectivités locales.
Les sections, présentes dans toutes les communes de la Vallée d’Aoste, constituent les pierres angulaires de l’organisation du Mouvement. Le Mouvement leur attribue une grande autonomie à l’occasion de la formation des listes et des programmes pour les élections administratives de 1990.
Là où les unionistes se présentent unis les résultats ne manquent pas. Là où les questions personnelles internes ont le dessus nous perdons les élections et les communes.
Avec la conquête de 9 conseillers à Aoste de plus qu’en 1985 – 20,6%) l’Union Valdôtaine pour la première fois devient la force de majorité relative aussi dans cette commune. A part quelques rares exceptions, l’Union Valdôtaine rétablit et renforce sa présence. Nous sommes présents dans toutes les communes et 45 syndics sur les sont inscrits à l’U.V, ou indépendants soutenus par des listes unionistes. Il est opportun aussi de rappeler que 5 Présidents des Communautés de Montagne adhérent à l’Union Valdôtaine. Le trend de croissance de l’UV se poursuit. L’augmentation des voix de notre présence dans les communes fait grandir notre responsabilité et nos devoirs vis-à-vis du peuple valdôtain, qui se reconnaît de plus en plus notre Mouvement par une adhésion enthousiaste et spontanée.
A propos du résultat d’Aoste et à la suite de tout ce qui s’est passé, je crois opportun de souligner un aspect important. Il n’y avait pas en cette occasion des candidats de poids qui auraient pu conditionner le vote en utilisant éventuellement des moyens non appropriés.
Le résultat électoral de 1990, le devoir pour l’UV de revendiquer après le succès électoral le syndic d’Aoste sans tenir compte des équilibres des partis constituent les prétextes de fond du RIBALTONE du mois de juin 1990. Du jour au lendemain, sans possibilité d’appel, les secrétaires du PCI – Tonino, des ADP-Martin, du PR1- Rusci, de la DC – Bondaz, du PSI – Milanesio signent un pacte équivoque et ambigu visant à isoler l’Union Valdôtaine et à réduire son poids électoral.
L’ambition des uns, la soif de pouvoir des autres constituent la colle qui fut à la base de la majorité BONDAZ-MILANESIO.
Cette majorité hétérogène, fruit d’un compromis entre partis inventé par M. Milanesio, a causé à la communauté valdôtaine des dégâts incalculables.
L’Union Valdôtaine a réagi immédiatement et convenablement à la tentative mise en acte par Milanesio, Bondaz et C. de vouloir l’isoler et de vouloir la diviser.
Sans vous refaire l’histoire de l’expérience politique de l’axe Bondaz-Milanesio et répéter les critiques adressées contre les méthodes de gestion des affaires publiques adoptées par cette majorité je désire tirer de cette expérience quelques réflexions.
Tout en nous trouvant dans une situation d’extrême malaise, nous avons su garder la tête froide. Nous avons tout d’abord, et de manière responsable, évité de chercher et de trouver des boucs émissaires. S’il est vrai que nous n’avons pas voulu prêter suffisamment d’attention au document alors élaboré par le Président Bétemps, ce document axé sur une analyse très lucide des malaises et des méfaits de la collusion politique/affaires nous a incités à garder les yeux bien ouverts.
En ce moment de difficultés l’objectif primaire que nous nous sommes posé a été uniquement l’unité du Mouvement.
Maintenant ce serait trop simple et banal d’affirmer. « moi de l’avais dit ». Alors nous n’avons pas voulu bâtir sur de ouï-dire ni des procès ni des accusations. Je referai le même chemin, car grâce à l’action commune des sections, des dirigeants du Mouvement, du groupe des conseillers régionaux nous avons réussi à sortir l’Union Valdôtaine du pétrin et à gagner la confiance des gens.
Deux faits méritent d’être soulignés et rappelés, liés à cette période: la présentation de la candidature pour les Jeux Olympiques de 1998 et la position politique du conseiller Ilario LANIVI et du Sénateur DUJANY.
Quant à la première question des J.O. je désire souligner surtout le grand débat ouvert aussi à l’intérieur du Mouvement sur un sujet qui jusqu’alors était passé sur nos têtes. Ce débat nous a permis de tenir des contacts serrés et fréquents avec notre base. En même temps je veux aussi remercier toutes les personnes, parmi lesquelles des inscrits et des sympathisants de l’Union, ont formé le Comité contre la présentation de la candidature. Ils ont vu loin et ils ont permis à tous les Valdôtains de prendre conscience de l’enjeu de cette affaire. Le résultat du référendum promu par ce Comité a primé l’engagement de toutes ces personnes et évité à la Vallée d’Aoste de courir de gros risques.
L’autre question concerne la position politique de Ilario Lanivi et du sénateur Dujany. En repoussant la politique des combines et des petites ambitions personnelles, LANIVI et DUJANY ont pris tout de suite les distances des manœuvres de Milanesio, partagées aussi par les dirigeants des ADP. Nous avons apprécié leur attitude claire et cohérente et nous leur savons gré de n’avoir pas contribué à l’isolement politique de l’U.V. Les documents politiques élaborés par Lanivi et Dujany ont constitué les prémisses pour les élections politiques de 1992.

1991
D’autres personnes face aux comportements de Bondaz et C, ont pris des décisions politiques importantes visant à se différencier d’une action administrative toujours plus embrouillée. Le conseiller BICH, en quittant au mois de mars 1991 le PSI, posait les conditions pour un changement de majorité. La tentative de former alors une nouvelle majorité fondée sur les forces autonomistes, fédéralistes et progressistes échouait car un pacte secret invraisemblable et honteux unissait les responsables du gouvernement de la Vallée d’Aoste. Ce fut une forte déception face au comportement des dirigeants PCI/PDS, ce fut une d’assister aux transformismes soudains des Aloisi et des Gremmo devenus, malgré eux, les pivots de la politique valdôtaine.
L’Union Valdôtaine continuait son activité et son action politique et administrative.
Au mois de septembre 1991, grâce à une interview à “La Stampa” j’ai eu l’opportunité de diffuser assez amplement les idées et les principes du Mouvement au sujet de l’Autonomie, du Fédéralisme, du droit à l’Autodétermination. Ce fut un scandale, un scandale surtout pour l’axe BONDAZ-MILANESIO. Le secrétaire de la DC, M. Borbey, en tant que président de la FINAOSTA n’hésitait pas à bouler mes affirmations qui risquaient, disait-il, de ridiculiser la Vallée d’Aoste et de pénaliser son économie. M. Borbey, comme tous les autres représentants politiques, était trop occupé par les questions financières pour ne pas se rendre compte que mes affirmations faisaient depuis toujours du patrimoine culturel et politique de l’Union Valdôtaine.
Ils ne se rendaient pas compte que la protestation contre l’Etat unitaire centraliste et contre la politique du CAF montait rapidement.
Les mots autodétermination et indépendance n’étaient plus des tabous si le 39% des valdôtains interpellés adhéraient à ces hypothèses. Une grande révolution culturelle était en train de se produire.
A partir de « cette provocation » nous avons élaboré, discuté et présenté une proposition de Constitution pour la création d’un Etat fédéral qui est encore aujourd’hui le seul projet de loi organique présenté au Parlement italien une transformation radicale de l’Etat comme première étape vers l’Europe des peuples et des régions. C’est une proposition claire fondée sur les principes du fédéralisme.
En automne 1991, à la veille des élections politiques, nous étions occupés à présenter notre projet à tous les valdôtains.
La tentative maladroite des partis italiens de nous isoler, en ridiculisant nos propositions, n’avait aucun succès car la population réagissait positivement.
Les partis de la majorité régionale poursuivaient leur dessein en annonçant dès le mois de décembre 1991 la formation du CARTELLO BIS et le nom des candidats DOLCHI et FOSSON.

1992
Face au Cartello bis soutenu directement par le gouvernement BONDAZ, l’Union Valdôtaine avec les Autonomistes Indépendants de LANIVI; le Mouvement Vallée d’Aoste de Maquignaz, Autonomia Sodalista de Bich formaient la liste POUR LA VALLEE D’AOSTE en présentant comme candidats les parlementaires sortants Lucien CAVERI et César DUJANY, qui avait renoncé aux propositions de BONDAZ au nom de la cohérence politique. Tous les partis italiens centralistes et étatistes se coalisaient contre un regroupement de forces autonomistes et fédéralistes.
Nous avons engagé une grande bataille et remporté une victoire écrasante malgré tout. Le changement souhaité par les partis italiens était battu.
Cette victoire, ce choix populaire libre et clair détermina aussi la crise de la majorité régionale.
Le PDS notamment, force politique populaire, ne pouvait pas ignorer le résultat électoral et il devait prendre conscience de la faillite de l’aze politique BONDAZ-MILANESIO.
L’Union Valdôtaine et les forces politiques de la Liste Vallée d’Aoste, en interprétant la volonté populaire, se rendirent disponibles pour former sur un programme précis une nouvelle majorité régionale axée sur les forces autonomistes, fédéralistes, progressistes.
L’Union Valdôtaine fit alors un revirement politique déterminant, dans la conviction de rendre à la Vallée d’Aoste un service meilleur.
Le gouvernement Lanivi dut travailler dans des conditions presque impossibles redresser une situation administrative et financière complexe dans le bref délai qui le séparait des élections régionales de 1993. Les forces politiques qui formaient la majorité (U.V. – PDS – ADP – PRI – BICH – LANIVI) durent aussi dépasser les méfiances réciproques engendrées par les méthodes ambiguës adoptées par M. Milanesio et par une campagne électorale de forte opposition. Au cours de ces mois, grâce à un travail collégial bien coordonné par M. Ilario LANIVI, on posait les bases pour renforcer la collaboration entre les forces politiques progressistes, autonomistes et fédéralistes. On n’arrivait cependant pas à approuver une loi électorale porteuse de changements et d’innovations du système.

1993
L’Union Valdôtaine se présentait au rendez-vous des élections régionales de 1993 animée par un fort optimisme, sûre encore une fois de pouvoir compter sur la des Valdôtains. Dès le début de l’année les sections se réunissaient pour désigner les candidats suivant les indications délibérées par le Comité Central.
En même temps la Conférence nationale de Pont-Saint-Martin “LE PEUPLE VALDOTAIN ET SON DEVENIR” du 27 février fixait les points essentiels du programme unioniste fondé sur:
-la définition de l’identité, linguistique et culturelle du Peuple Valdôtain ;
-l’adoption d’une réforme radicale des institutions régionales et communales ;
-le développement endogène visant à la redynamisation du système économique valdôtain.
Le résultat électoral était excellent. Même si l’Union Valdôtaine tout en augmentant de 3% (1988 / 34% – 1993 / 37,3%) était pénalisée par le système électoral qui ne nous n’attribuait que 13 conseiller régionaux.
Dans un mois à peine, suivant la liturgie particratique dépassée et déplacée des pourparlers, nous arrivâmes à assurer à la Vallée d’Aoste un gouvernement de qualité, bien structuré et efficace, formé par: U.V., P.D.S., POUR LA V ALLEE D’AOSTE, FEDERATION AUTONOMISTE (ADP, PRI, APA) VERTS et VERSO L’ALLEANZA DI PROGRESSO. Un long débat à l’intérieur des sections et au Comité Central a précédé la formation de cette majorité qui est en train d’œuvrer efficacement. Des frictions personnelles ont peut-être provoqué quelques malentendus et pénalisé quelques groupes, mais nous sommes arrivés à anticiper l’orientation générale de l’opinion publique en constituant une alliance politique fortement progressiste, autonomiste et fédéraliste.
Cette alliance mérite d’être renforcée en cherchant à son intérieur les arrangements nécessaires, suite aussi aux derniers événements et à l’évolution de certains groupes, Dans ce cadre nous avons apprécié les efforts entrepris notamment par les ADP, l’APA de Bich et le PRI, de simplifier le cadre politique en constituant une fédération fortement inspirée au régionalisme et à l’autonomie.
Je crois que nous avons le devoir, dans l’intérêt de la Vallée d’Aoste de créer les conditions optimales pour que le bateau du gouvernement VIERIN puisse progresser rapidement et solidement vers ses buts en traversant la mer des difficultés et des crises. Pour le moment je veux souligner l’importance de trois objectifs importants atteints par le gouvernement régional: l’affaire Cogne, le renouvellement de la convention pour la gestion du Casino, la répartition financière.
Je crois opportun de dire deux mots aussi la situation à la Commune d’Aoste. Tout en considérant cette majorité la seule possible et la plus appropriée aux exigences de la Commune, il faut souligner les difficultés opérationnelles dues à la machine bureaucratique et à des vieilles négligences. Nous devons à ce point serrer les coudes et créer, dans la période qui nous reste avant la fin de la législature, les conditions pour mieux œuvrer. Dans les mois à venir nous allons quand même faire des choix importants et qualifiants en approuvant le nouveau plan d’aménagement. L’approbation de ce document serait déjà une condition suffisante pour renforcer la majorité et la rendre plus compacte.
En ma qualité de Secrétaire sortant j’avais devoir de faire ce compte rendu au IVème Congrès National. J’espère d’avoir remis dans vos mains une Union Valdôtaine solide et prête à passer le cap et à se diriger vers des horizons nouveaux. Les 3.700 inscrits, les nombreux administrateurs, l’enracinement dans la communauté valdôtaine rendent le Mouvement un instrument de qualité au service de la Vallée d’Aoste. C’est à nous de l’améliorer.
C’est à nous, c’est à ce Congrès qu’appartient le devoir de tracer la route à suivre et la physionomie future de l’Union Valdôtaine.
Je désire simplement à ce point exprimer quelques réflexions au sujet des perspectives politiques futures tout en tirant des leçons de l’expérience acquise.
Je considère tout d’abord que les derniers événements judiciaires qui ont frappé d’éminentes personnalités de l’Union Valdôtaine ne doivent pas conditionner les travaux de ce Congrès qui se situe dans un moment historique intéressant et déterminant pour l’avenir de Vallée d’Aoste.
La question Rollandin est une question grave qui nous à choqué. Mais cette question devra tout d’abord être jugée par les tribunaux. Il nous appartient cependant de distinguer les éventuelles responsabilités d’une personne des responsabilités générales du Mouvement et de ses dirigeants.
Nous n’avons peut-être pas su veiller suffisamment ni prévenir certains comportements, mais au-delà des ouï-dire qui aurait pu imaginer la gravité des délits attribués à Auguste Rollandin ? Nous ne devons cependant pas condamner une personne d’une façon aprioriste. Nous avons demandé à Rollandin de démissionner du Conseil régional, non pas parce qu’à l’état des choses nous le retenons coupable, mais parce que l’image du Mouvement et sa crédibilité ne peuvent point être compromises par des soupçons infamants. Nous luis demandons de faire un choix politique clair et net et de pouvoir ensuite démontrer son innocence, libre de tout conditionnement.
Les travaux du Congrès ne doivent pas être dérangés par cette ombre, mais adopter éventuellement des anticorps. Adopter les anticorps pour combattre la politique de la collusion avec les affaires, pour empêcher la formation des clientèles, pour réduire la permanence des mêmes personnes aux postes de pouvoir en évitant ainsi l’encroûtement dans certaines mauvaises habitudes. Au sujet de la question morale il est important de souligner l’attitude que chacun de nous doit tenir face à la gestion du pouvoir. Cessons tous de considérer les conseillers régionaux, les assesseurs; les hommes politiques des bureaux de travail, des employés, des personnes qui peuvent résoudre tous les problèmes. Ne soumettons pas à la tentation nos élus pour contribuer à “moraliser” la politique.
La crédibilité de l’Union Valdôtaine, la confiance que les Valdôtains attribuent au Mouvement doivent être sauvegardés à TOUT PRIX pour ne pas affaiblir sa présence et pour ne pas affaiblir son projet politique et son patrimoine idéal dans un moment de grands changements où les destinées de notre peuple sont mises en question.
Le Fédéralisme intégral auquel l’Union Valdôtains se rattache représente le seul grand espoir de demain.
Aujourd’hui nous pouvons affirmer haut et clair: NOUS AVIONS RAISON. Oui nous avions raison d’attaquer frontalement l’Etat unitaire, fruit du fascisme et de l’étatisme centraliste qui ont divisé l’Italie en différentes parties, qui ont provoqué une grave fracture financière et sociale entre l’Italie en différentes parties, qui ont provoqué une grave fracture financière et sociale entre l’Italie du Nord et l’Italie du Sud. Oui nous avions raison ! Oui il avait raison l’Abbé Trèves lorsque dans une lettre prophétique de 1931 il affirmait :
« Et à travers le feu et le sang, l’Italie se régira en République. Daigne le Seigneur aider et bénir les bons afin que, reprenant l’idée juste de leurs pères vénérés, il parviennent à donner à toute cette mosaïque de peuples divers et de races différentes ce régime – type suisse – de République fédérative, soit des Etats Unis confédérés d’Italie, qui est l’unique qui soit juste et résolve de multiples problèmes insolubles par ailleurs qui, depuis cette unité brutale, divisent, épuisent, ruinent notre chère patrie. A ce fantôme vain de monarchie, funérailles de première classe! La maison de Savoie a toujours sacrifié la Vallée d’Aoste à ses intérêts et à son ambition et nous a continuellement dépouillés ou assisté bêtement inerte à notre dépouillement à nu! Donc, vive la Fédération italienne avec notre Etat valdôtain fédéré, avec sa langue, ses droits, ses traditions, ses coutumes et ses mœurs, sa force et son honneur: Patria Augustae! »
L’Italie dessiné dernièrement par Bossi et ses amis me parait tout aussi artificielle que l’unité d’Italie de 1861. Ce n’est pas BOSSI ou qui que ce soit qui doit établir des limites entre le NORD, le CENTRE et le SUD, c’est la libre disposition des peuples et des communautés qui constitue le fondement de toute constitution fédérale. C’est la libre disposition des Régions historiques qui en s’autodéterminant se fédèrent.
Dans ce contexte de grande transformation la Vallée d’Aoste, pays francophone, doit savoir regarder au delà des Alpes vers le pays de Savoie, vers la grande SAVOIE, notre nation au cœur de l’Europe unie des Peuples.
Ce grand pays divisé aujourd’hui par des frontières étatiques iniques pourrait contribuer à l’affirmation de l’idéal de l’Europe unie des Peuples contre l’Europe désunie des Etats nations.Le Fédéralisme intégral doit être à la base d’une nouvelle démocratie, une démocratie plus participée, plus libre, plus mure, plus solidaire. Le Fédéralisme qui exalte l’autonomie exige une société où il y ait plus de solidarité et plus de coopération. Le Fédéralisme, en répartissant les compétences suivant le principe de subsidiarité, morcèle le pouvoir, l’empêche de se concentrer, permet aux citoyens de se servir d’un pouvoir pour contrecarrer les entreprises abusives d’un pouvoir centraliste : la LIBERTE se trouve mieux garantie.
Nous devons appliquer les principes du fédéralisme à tous les secteur administratifs et économiques. Nous devons tenir compte de ces principes au moment où nous allons réformer le système des collectivités locales, où nous allons repenser notre économie. Les hommes libres et responsables recherchent plus de formation, plus d’autonomie, plus de capacité de gérer directement leurs affaires, Assez de réclamer de l’argent à Rome.
Prétendons, dans un Etat fédéral, de pouvoir gérer directement nos ressources humaines et naturelles. Réclamons à haute voix le droit de nous réapproprier de nos eaux, l’huile blanche de la Vallée d’Aoste. A ce sujet la commission qui s’est penchée sur les thèmes du Congrès a élaboré une ébauche de résolution qui vous sera illustrée. Nous devons demander plus d’autonomie politique et en même temps plus d’autonomie financière basée aussi sur un régime fiscal régional, de façon à rendre l’action politique et administrative toujours plus contrôlée et maîtrisée par les citoyens.
Les enjeux sont grands et nombreux et il exigent toujours plus de d’unité et de d’agrégation.Le défi politique des prochaines années se jouera entre les fédéralistes d’un côté et les centralistes et étatistes de l’autre.
L’Union Valdôtaine propose à toutes les personnes et à tous les groupes qui soutiennent les principes du Fédéralisme et de l’Autonomie et de se regrouper, de s’unir, d’élaborer un programme commun pour la Vallée d’Aoste libre et autonome, la Vallée d’Aoste des Trèves, des Bréan, des Chanoux.
L’éclatement de la D.C., la disparition du PSI et d’autres partis politiques, les exigences de la population doivent nous pousser à l’élaboration d’une loi électorale plus appropriée de type majoritaire qui permette aux électeurs de choisir directement le gouvernement régional, organe collégial présidé de rôle par un de ses membres.
En ce moment il est plus sage et plus opportun d’unir les forces et les énergies autour de projets politiques et de programmes bien définis plutôt que d’alimenter la confusion en créant des groupes qui se réclament des mêmes principes.
Dans ce contexte nous avons le plaisir d’avoir parmi des délégués au Congrès en tant que membres non-adhérents M.M. Léonard TAMONE et Pierino DANNA. Ces deux personnes et leurs amis par leur expérience, leurs idéaux, leur engagement peuvent donner avec d’autres personnes encore une grande contribution à la cause commune. M. le conseiller Emilio RINI aussi, qui en laissant la D.C. a déclaré de ne pas vouloir fonder d’autres mouvements pour ne pas fragmenter le cadr
e politique et disperser des énergies qui peuvent contribuer à renforcer ce projet commun. Les partis et les mouvements progressistes sont eux aussi à la recherche de points d’agrégation. Rifondazione, le P.D.S. et les Verts ont annoncé la constitution d’un pôle progressiste que je souhaite puisse garder une position dialectique plutôt alternative au pôle fédéraliste et autonomiste,. compte tenu du fait que le PDS notamment soutient ouvertement l’exigence d’une réforme fédéraliste. Le Mouvement des Verts, difficile à saisir et à comprendre entièrement, en laissant de côté les extrémismes et les attitudes de premier de la classe, offre des suggestions et des propositions intéressantes pour le développement endogène de la Vallée d’Aoste.
Le fait de travailler ensemble nous permet de mieux nous connaître et d’éliminer les méfiances.
La Fédération des Autonomistes, (ADP, APA, PRI et autres) comme je l’ai déjà affirmé a contribué à simplifier le cadre politique valdôtain. Nous suivrons attentivement ce groupe et l’élaboration de leurs thèses car j’estime qu’il serait opportun, en vue aussi des prochaines élections politique, d’ouvrir une confrontation ample et serrée avec ce regroupement qui va mieux se définir dans les semaines à venir.
La D.C. n’existe plus et nous devons voir ce qui va se passer dans le futur, compte tenu des affinités de notre base électorale.
La Lega Nord que nous avons déjà contacté à l’occasion de la formation de la majorité régionale, doit s’exprimer nettement et manifester en Vallée d’Aoste aussi son programme sans dépendre trop étroitement de Milan.
C’est un cadre politique complexe, c’est un cadre politique mouvementé qui demandera aux prochains dirigeants du Mouvement un effort supplémentaire de confrontation et de dialogue pour pouvoir déterminer une ligne politique cohérente et forte à même de rassembler toutes les personnes qui luttent pour la Vallée d’Aoste, pour son identité culturelle et linguistique, pour son Autonomie, pour son droit à l’autodétermination, pour son développement endogène.

CONCLUSIONS

Dans mon rapport j’ai exposé le compte rendu de l’expérience passée et je me suis permis d’indiquer aux délégués des suggestions sur l’avenir. Nous n’avons point préparé pour ce congrès un document complexe touchant tous les aspects culturels, institutionnels, économiques et sociaux de Vallée d’Aoste. J’estime que l’élaboration et l’analyse de tous ces sujets a été déjà suffisamment approfondie dans le passé, dans les différents programmes qui sont souvent restés dans les tiroirs. Nous aurons l’occasion dans le futur de mieux approfondir certains thèmes.
Le IVème Congrès National doit pouvoir relancer l’organisation du Mouvement, donner des orientations précises quant aux sujets d’actualités (loi électorale, réformes des communes, autonomie financière, définition du cadre politique), soutenir l’action administrative du gouvernement VIERIN et de la majorité régionale, approuver les nouvelles lignes politiques et les nouveaux Statuts.
Pour ce qui me concerne je veux profiter de cette occasion pour réaffirmer l’importance de l’unité du Mouvement, unité que nous devons sauvegarder pour l’intérêt général de la Vallée d’Aoste.
En quittant la lourde responsabilité de Secrétaire général de l’Union Valdôtaine je veux vous remercier de tout cœur et me mettre aux services des idéaux du Mouvement en remplissant d’autres fonctions.

RESOLUTION FINALE

Les délégués de l’UV, réunis à Saint-Vincent les 17, 18 et 19 décembre 1993, dans les 4éme Congrès National

Réaffirment, tout d’abord, l’actualité du fédéralisme global que le Mouvement, plongeant ses racines dans l’héritage de la pensée politique du passé, prône depuis sa fondation;

Demandent l’unité des Valdôtains sur ses principes fondamentaux pour favoriser la libre disposition du peuple valdôtain;

Engagent l’UV à œuvrer concrètement, en suivant ces principes, pour réformer les institutions de l’Etat italien et de la Vallée d’Aoste dans le cadre d’une Europe fédérée des Peuples;

Demandent que pour la valorisation du rôle des collectivités locales s’instaure une réelle démocratie fédérale;

Souhaitent que ce projet soit partagé aussi par toutes les forces politiques autonomistes, fédéralistes de la Vallée d’Aoste;

Invitent, tout d’abord, les organes de l’Union Valdôtaine à poursuivre leur action d’agrégation des forces susdites;

Invitent, aussi, à se confronter sur ce thème avec toutes les forces politiques de la Vallée d’Aoste et en particulier celles progressistes afin de contribuer à la création d’une société fondée sur les valeurs d’autonomie, de coopération, de subsidiarité et de participation, et de rendre toujours plus incisive et efficace l’action administrative conduite par le Gouvernement valdôtain.