Union Valdôtaine

Le mouvement en ligne

1995

50ème Anniversaire UV – Conférence Nationale

M. PERRIN Charles, Secrétaire général

50 ans de vie de l’Union Valdôtaine au service de la Vallée d’Aoste tout entière, affirmation catégorique, mais vraisemblablement correcte. Imaginons, pour un instant, ce que pourrait être notre Vallée après 50 ans d’autonomie sans l’œuvre des hommes de l’Union Valdôtaine.
Le 13 septembre 1945 prit origine un grand mouvement populaire, en 1995 la Vallée d’Aoste a la richesse d’avoir encore un grand mouvement populaire, mouvement qui a vécu de grandes transformations, qui a interprété des rôles différents, qui a fait partie des majorités et des minorités des successifs gouvernements régionaux, qui a connu des moments de gloire et des moments de détresse, qui s’est divisé et s’est réunifié. Bref je ne veux pas répéter son histoire; elle a déjà été très bien illustrée par ceux qui m’ont précédé. Je voudrais plutôt vous parler de l’Union Valdôtaine d’aujourd’hui et de demain.
L’Union Valdôtaine n’a pas changé de devise dans ces cinquante ans, seul mouvement en Vallée d’Aoste à avoir résisté aux changements; est-ce un signe positif? Je crois que oui: son nom indique en synthèse un programme très actuel. On vise à l’union des valdôtains, on vise à l’union quand on risque, on réalise l’union quand on a des buts et des projets clairs et valables. Un risque cependant existe: la disparition de la minorité ethnique et linguistique valdôtaine. Les buts sont clairs: travailler pour atteindre la souveraineté de la Vallée d’Aoste à travers la réalisation du fédéralisme, vraie révolution démocratique. Le fédéralisme place l’homme et ses besoins au centre de toute opération politique, l’homme en tant qu’individu, en tant que collectivité, à partir de la famille, du village, de la commune jusqu’au sommet des institutions. Un Projet lancé vers le futur, sur une théorie politique, le fédéralisme est appliqué dans plusieurs Pays du monde, souhaité par nombre d’autres, souvent discuté, parfois mal interprété, à tous les niveaux. Curieuses et contradictoires sont les théories développées en Italie dans ces dernières années. Ceux qui voudraient percevoir aujourd’hui le rôle de l’Union Valdôtaine comme le rôle d’un mouvement nostalgique, ancré sur des positions conservatrices ne visant qu’au rôle du maintien de privilèges, se trompent grossièrement: 1’Union Valdôtaine puise sa force dans ses idéaux fédéralistes, dans sa popularité diffusée et maintenue malgré les difficultés des différents moments politiques qu’elle a interprétés. Notamment, ces dernières années ont marqué une grave crise de crédibilité dans la politique tout entière, ont déterminé la chute de l’intérêt et de l’enthousiasme. Notre mouvement a été atteint par cette désaffection, par ces malaises qui se sont insinués dans le monde politique: les faits judiciaires, le martellement des enquêtes judiciaires, le climat de suspicion, le contrôle exaspéré. Le rôle de la magistrature qui risque de se mêler au rôle politique, qui conditionne les comportements politiques, qui risque de démanteler ou de faire profiter, selon les cas, les partis, les mouvements, d’arrêter ou de rendre moins efficace l’action des hommes politiques dans les différentes administrations.
Malgré ces difficultés et ce contexte de soupçon et de méfiance notre mouvement a su réagir avec prudence, mais fermement, a tâché d’entamer un dialogue serein avec sa base à travers les sections; les adhésions se sont maintenues assez bien et les réponses électorales ont été favorables.
L’Union Valdôtaine représente le point de repère fondamental pour les forces politiques œuvrant en Vallée d’Aoste, position importante, mais très engageante, portant les observateurs et les médias à analyser les comportements des hommes de l’Union Valdôtaine avec une loupe, toujours prêts à percevoir les difficultés, les oppositions, les différentes âmes, voire les courants ou les possibles changements de rapports.
Nous avons tâché d’être une force d’agrégation des autonomistes, avant tout, mais aussi de tous ceux qui partagent avec nous les soucis pour notre autonomie, qui partagent les idéaux fédéralistes, collaboration opportune et nécessaire dans un moment de transformation politique, qui nous fournit certainement de nouveaux atouts, mais qui pourrait aussi représenter un grand danger de contrecoup, c’est-à-dire d’involutions dangereuses pour notre autonomie.
Nous privilégions donc le dialogue, aux oppositions stériles, convaincus que nous avons besoin aussi des autres. Notre présence est peut-être embarrassante, soit pour notre dimension soit pour les difficultés pour les autres forces politique de définir le cadre selon les schémas italiens: la recherche du bipolarisme, la tentative de rebâtir le centre, notre affirmation constante d’être «au delà de la droite et de la gauche» embarrassent le choix de position des partis présents en Vallée d’Aoste. La société valdôtaine est profondément changée, il faut avouer que l’identité valdôtaine, son individualité, son particularisme, ses spécificités linguistiques et culturelles, sont fortement en danger malgré les efforts opérés par ceux qui ont eu la responsabilité de gérer ce statut d’autonomie (et l’Union Valdôtaine en a été un des principaux acteurs). L’italianisation a inexorablement avancé, favorisée par les médias; le commerce, le tourisme, le bien-être économique diffusé a nivelé les différences. La jeunesse a un vague sentiment d’appartenance à une civilisation distincte et différente, façonnée par les médias et les modèles télévisés: sport, musique, spectacles. L’entrée du téléviseur dans toutes les maisons valdôtaines a eu la suprématie sur toutes tentatives de résistance linguistique ou culturelle.
C’est une constatation amère qui risque de délégitimer l’action de notre mouvement, qui risque de mettre en doute les raisons mêmes des revendications autonomistes.
D’autre part nous pouvons percevoir un côté positif de cette évolution, la Vallée d’Aoste a su bâtir une société complexe et hétérogène sans de grandes tensions. Il existe quand même dans cette nouvelle société une sensation diffuse d’appartenir à une Région spéciale, la culture de l’autonomie s’est énormément élargie, même si elle est encore très superficielle et liée souvent à des faits contingents (par exemple avantages économiques). La composante autochtone, qui d’ailleurs est fortement mélangée, n’est pas toujours unie pour défendre sa spécificité et son originalité. Cette situation a conditionné la philosophie et l’œuvre de Union Valdôtaine, devenue par certains aspects un parti populaire, qui a su dans ces années bien interpréter les besoins et les principales nécessités de la collectivité valdôtaine en les conciliant avec des positions politiques beaucoup plus tièdes d’un point de vue autonomiste, qui ont fait perdre de l’incisivité et de l’idée à son action politique. Ce rôle, que l’Union a su bien interpréter, a porté ses fruits dans l’administration de la Région et des collectivités locales où elle a augmenté sa présence et son poids, grâce à son organisation et a l’approche des problèmes et des besoins fondamentaux de la population. Cet engagement a affaibli, d’autre part, son action plus politique de mouvement représentant les intérêts d’une minorité ethnique et linguistique, et le mouvement a perdu une partie de ses raisons d’être.
L’Union Valdôtaine doit dans ce moment historique délicat et important se réapproprier de son rôle plus proprement politique de mouvement, les articles 1 et 2 de nos statuts n’ont pas été effacés. A travers les principes du fédéralisme global, nous devons garantir la croissance du peuple valdôtain, reconnu comme minorité ethnique et linguistique, et pour ce faire l’Union doit s’engager à réaliser la souveraineté politique du Val d’Aoste. C’est un engagement important, projeté vers le futur qui nécessite une grande solidarité d’opinion. Solidarité que nous devons rechercher avant tout en Vallée d’Aoste, en nous appuyant sur ce sens diffus d’autonomisme, en cherchant des collaborations dans les autres mouvements autonomistes, dans d’autres partis sensibles à la réforme fédéraliste. En Italie il faut améliorer cette convergence d’action des mouvements et partis des minorités; recueillir les instances vraiment fédéralistes, ainsi que rechercher la solidarité en Europe et dans le monde entier.
L’Union doit adapter son action et ses stratégies aux nouvelles perspectives politiques, elle doit tenir compte de la nouvelle société qui habite le Val d’Aoste, elle doit faire de la spécificité et du particularisme un grand atout politique. Les horizons s’ouvrent; revendiquer aujourd’hui notre souveraineté par la fermeture ou l’isolement ce serait un acte politique irresponsable et contraire à nos principes fédéralistes. Nous œuvrons pour une collaboration avec nos Régions voisines, avec les Alpes en Général, avec les Régions d’Europe, car nous voyons dans le plurilinguisme un grand enrichissement culturel et un grand moyen de liberté, de facilité de communication, d’atout politique pour favoriser la création d’une Europe différente, une Europe qui soit comme une mosaïque qui crée un très bel ensemble par des diversités nécessaires et opportunes.
L’Union Valdôtaine fête donc son cinquantième comme une étape importante, elle a à son actif des services rendus à la collectivité valdôtaine, mais elle n’a réalisé que partiellement les buts les plus hautement politiques de son action; c’est une étape rejointe, mais c’est surtout un point de départ. Le champ d’action est vaste et fertile, la base idéale (le fédéralisme) est très actuelle, on peut finalement percevoir des chances d’application.
Nous sentons la responsabilité d’interpréter ce moment historique très délicat, mais très favorable pour un mouvement qui peut garantir le maximum de crédibilité par son action claire et son intransigeance morale avant tout, par son organisation plus souple, mais à laquelle tous participent; nous avons le devoir de représenter tout un peuple et non pas des élites, ni des catégories sociales particulières, ni des intérêts particuliers. Nous devons être une force de changement, conscients de notre passé, avec notre présence à tous les niveaux: Parlementaires, Présidents du Gouvernement et du Conseil, Assesseurs et Conseillers régionaux, Administrateurs des collectivités locales. Nous devons marquer notre différence, c’est ce que les valdôtains prétendent. La crise qui a touché aussi notre Mouvement, n’a pas touché à ses principes et à ses buts, mais a touché ses méthodes, sa structure, ses hommes.
Reprenons donc le chemin avec enthousiasme, le peuple valdôtain est, malgré tout, encore là, conscient d’être tel, travaillons pour une Vallée d’Aoste plus libre.
Vive la Vallée d’Aoste.
Vive l’Union Valdôtaine.

Compte-rendu

50eme Anniversaire de l’Union Valdôtaine:
la Conférence Nationale d’Aoste Cinquante ans au service du Val d’Aoste

Par une Conférence Nationale un peu «atypique» vis-à-vis de celles habituelles, convoquées normalement pour discuter et approfondir des thèmes en particulier, l’UV a marqué la solennelle conclusion des célébrations de son Cinquantième anniversaire qui nous ont accompagnés tout au long de cette année.
Le matin de samedi 18 novembre dernier, ont été rappelés, par une Sainte Messe en l’Eglise de Saint-Ours, point de repère historique des catholiques valdôtains, les défunts de notre Mouvement; l’après-midi, dans un théâtre bourré de monde, les interventions des autorités, des représentants des peuples frères, des administrateurs et des dirigeants de notre Mouvement ont rappelé les lignes fondamentales de l’histoire de l’UV, analysé le contexte de la situation politique actuelle, tracé les perspectives de notre action politique.
Le débat a été ouvert par le Syndic d’Aoste, M. Pier Luigi Thiébat, qui a rappelé le rôle de l’UV dans la défense et la promotion du caractère ethnique et linguistique du peuple Valdôtain, dans le développement de l’Institut de l’Autonomie, par une action qui a pour but le développement d’une Europe sans frontières et d’une sensibilité vis-à-vis de la diversité du patrimoine culturel européen. M. Thiébat a par la suite tenu à remercier en l’UV une des forces promotrices de sa candidature à la Commune d’Aoste, ainsi qu’un remerciement tout particulier a été adressé aux conseillers et aux administrateurs unionistes à la ville d’Aoste qui contribuent d’une façon déterminante à une administration correcte et moderne de la ville.
Avec les interventions des représentants des peuples frères c’est la dimension nationale de l’action politique de l’UV qui a été saluée.
M. Franz Pal, représentant de la SVP et vice-président de la Junte régionale du Trentin-Haut-Adige, a souligné les points en commun entre nos deux peuples, qui ont été victimes du fascisme et qui sont par la suite devenus, grâce aux deux partis ethniques, l’expression profonde de la volonté populaire, les apôtres d’un fédéralisme qui seul peut nous amener à une unité Européenne respectueuse des différents peuples minoritaires.
Le Secrétaire du PATT, M. Walter Kaswalder, a porté à l’Assemblée les salutations du Président de la Région du Trentin, M. Franco Tretter, et a voulu souligner l’engagement commun des deux partis contre le projet des Macro-régions qui est une sérieuse atteinte aux identités des peuples minoritaires.
M. Martin Brecelj, Secrétaire de la Slovenska Skupnost a souligné la richesse que constitue la proposition politique des mouvements ethniques, qui sont des révélateurs de la démocraticité de la société et qui œuvrent pour la liberté et l’égalité. Il a ensuite rappelé la situation difficile de sa communauté ethnique qui n’a pas encore de statut juridique, même si un signe d’espoir est donné par le fait que le peuple Slovène a finalement acquis la souveraineté.
Les lignes de l’histoire de l’action politique de notre Mouvement ont été esquissées par M. Joseph-César Perrin, véritable mémoire historique de notre Mouvement. Il a souligné comme, après 50 ans, l’UV reste profondément enracinée dans l’âme même du peuple valdôtain, ce qui est provoqué par le fait qu’elle a su garder son unité, voire progresser au moment de l’effritement général des autres forces politiques. L’UV a su être guide politique dans un moment où l’Autonomie n’était pas chose acquise, si bien qu’aujourd’hui presque plus personne n’ose être contre l’Autonomie et tout le monde parle de fédéralisme. Elle a dû faire face aussi à des difficultés d’ordre interne, en raison du caractère «ethnique» du Mouvement, interprète donc de toutes les classes et moyen d’intégration pour les immigrés. M. Perrin a par la suite rappelé les grosses batailles menées par l’UV, telles que celle pour la «garantie internationale», sur l’exemple de celle dont a bénéficié le Sudtirol, ainsi que celles pour un bilinguisme réel, pour l’application du Statut «octroyé », pour l’autonomie financière, obtenue avec la Loi 690/81, pour un fédéralisme intérieur à notre région, réalisé par une décentralisation financière et administrative et qui a en perspective une autonomie toujours plus efficace des collectivités locales. M. Perrin a ensuite souligné l’importance de l’engagement international de notre mouvement et les rapports qu’il a tenu dès le début avec les peuples frères, qui ont abouti a la requête de la constitution d’une Europe fédérale. L’idéal fédéraliste a justement trouvé dans des hommes de l’UV tels que Deffeyes, Proment, Caveri, Salvadori des témoins importants. L’UV a connu aussi, avec des moments de force, des moments aussi de faiblesse et de division, dont profitaient les mouvements et les partis italiens, mais face auxquels elle a eu toujours la force de réagir. L’UV est ainsi devenue la force de référence, sous la conduite de personnages comme Séverin Caveri, deuxième Président du Gouvernement, écrivain et fin politicien, Albert Deffeyes, grand fédéraliste, Pierre Fosson, Albert Vuillermoz, l’âme syndicale et ouvrière de l’UV, Corrado Gex, animateur de la Jeunesse, Mme Viglino, grande et cohérente promotrice de la langue française, Bruno Salvadori, un véritable volcan d’idées et d’initiatives. A côte de ces hommes M. Perrin a tenu à remercier Émile Proment, un homme qui a donné sa vie à l’UV et qui, dans les moments de détresse de ce Mouvement, n’a pas abandonné la route et a continué même dans les difficultés économiques, en dirigeant les journaux «l’Union Valdôtaine» d’abord, «Le Peuple Valdôtain» ensuite, en répandant l’idéal valdôtain. Un souvenir tout particulier a été adressé aussi aux milliers d’hommes, administrateurs, présidents et membres des sections, simples adhérents, qui pendant les moments de difficulté n’ont pas fléchi, donnant beaucoup à l’UV sans rien en demander. Une dernière pensée a été adressée aux jeunes, car c’est aux jeunes d’attiser les braises pour raviver la flamme de la Vallée d’Aoste, pour qu’elle vive et progresse. De nouvelles attaques s’annoncent, et c’est pour cela qu’on ne doit pas baisser la garde. M. Perrin a terminé en soulignant la nécessité de rêver, car il n’y a pas de progrès sans rêve. Il a souhaité que l’on rêve toujours d’autodétermination et d’indépendance, qui ne sont pas des mots blasphèmes, puisque des prêtres comme Trèves et Bréan et un catholique comme Emile Chanoux les prononçaient et ils en souhaitaient la réalisation.
La parole a été ensuite donnée aux représentants des organisations collatérales du Mouvement.
M. René Willien, représentant de la Jeunesse Valdôtaine, a souhaité que les jeunes reprennent l’enthousiasme pour la défense de l’identité valdôtaine, lutte d’autant plus nécessaire, vu que la confusion du scénario de la politique nationale et internationale ne peuvent qu’alerter. Il a ensuite souhaité une présence de la JV plus capillaire dans les différentes réalités locales ainsi que la continuation de cette fondamentale œuvre de formation des nouvelles générations commencée avec l’initiative des «Universités d’été», ce qui est nécessaire pour que les jeunes soient liés à notre identité par une prise de conscience toujours plus nette de leurs droits et de leurs responsabilités de valdôtains.
Mme Wanda Jacquemod, représentante de l’Entraide des Femmes, a rappelé les femmes qui œuvrèrent contre le Fascisme pour la défense du particularisme valdôtain dans le cadre de la Jeune Vallée d’Aoste et celles qui prirent part activement à la Résistance, telles que Maria Ida Viglino et Marie Nouchy, ainsi que celles qui ont participé au premier conseil régional: Mlle Viglino, Mme Céleste Perruchon, Mme Anaïs Ronc Désaymonet. Elle a ensuite rappelé les conditions historiques qui ont porté, en 1978, à la naissance de l’Entraide des Femmes Valdôtaines et son rôle important pour la diffusion de nos idéaux dans la société, qui se concrétisa par des initiatives concrètes telles que la campagne pour une prononciation et une écriture correcte des patronymes et des toponymes valdôtains.
La Conférence Nationale a rappelé les différents parlementaires de l’UV décédés: M. Séverin Caveri, Gex Corrado, Marcoz Oreste et Ollietti Germain, décédés ensemble pendant un accident en 1972, et Pierre Fosson.

La parole a été donnée ensuite à l’actuel député du Val d’Aoste, M. Lucien Caveri, qui a souligné la nécessité de réaffirmer des principes, et en particulier de réaffirmer que l’idée qui était à la base de la fondation de l ‘UV est un idéal tout-à-fait valable, c’est-à-dire une Vallée d’Aoste plus libre.
M. François Stévenin, Président du Conseil régional, a revendiqué pour l’UV le mérite d’avoir redonné confiance à un peuple et tracé la voie, d’avoir compris que le peuple valdôtain est vivant s’il se reconnaît comme tel. Il faut donc tenir et résister tout en faisant progresser le Val d’Aoste dans un monde qui se globalise, mais qui se caractérise aussi par le réveil de tant de peuples auxquels on a interdit pendant trop de temps de vivre.
Un moment «fort» de la manifestation a été le rappel des présidents du Gouvernement valdôtain de l’UV qui se sont succédés tout au long de ces cinquante ans : M. Séverin Caveri, M. Oreste Marcoz, M. Mario Andrione, M. Auguste Rollandin et M. Dino Viérin, qui, dans son message à la Conférence, a rappelé l’action des unionistes pour la sauvegarde de l’identité du Pays d’ Aoste. Cette action est d’autant plus précieuse qu’elle est soutenue par des principes qui ont leur centre dans le respect de la famille et de l’homme et qui nous ont permis de croître. Ce sont ces principes qu’on doit relancer par la formation des jeunes générations.
Le Président Viérin a ensuite souligné la nécessité d’affirmer toujours plus notre pleine appartenance aux peuples francophones afin de sauvegarder les deux piliers de notre particularisme qui sont l’Identité et l’Autonomie et leurs deux raisons, à savoir la langue et la civilisation.
Le Président de L’UV, M. Alexis Bétemps a rappelé les instruments qu’on a utilisés au cours de cette aventure extraordinaire de l’UV, la presse unioniste, les publications «idéologiques » qui constituent le fondement de notre pensée et de notre action. Une place toute particulière a été réservée évidemment au livre qui vient de paraître d’Emile Proment; «La vie de l’Union Valdôtaine», le premier volume d’une collection qui se pose comme but de reconstruire la plupart des articles de ce grand homme, auquel l’Assemblée a exprimé un juste hommage pour le service qu’il a rendu au Mouvement.
Les synthèses politiques de la journée ont été tracées par le Secrétaire Général du Mouvement, M. Charles Perrin, qui, dans son allocution, a souligné l’actualité du programme politique du Mouvement, encore que le risque de la disparition de la minorité ethnique et linguistique valdôtaine existe. Il a souligné le caractère de vraie révolution démocratique du fédéralisme, qui est le seul système par lequel nous pouvons atteindre la souveraineté de la Vallée d’Aoste.
L’UV représente donc pour cela le point de repère fondamental pour les forces politiques, position qui ne porte pas que des bénéfices, car l’on se retrouve souvent exposés directement aux critiques et aux attaques provenant de tous côtés. Une autre difficulté découle du fait que la société valdôtaine est profondément changée; cela nous engage, dans un moment historique délicat et important, à nous réapproprier de notre rôle politique de mouvement, les articles 1 et 2 de nos statuts n’étant pas été supprimés.L’Union doit donc adapter son action et ses stratégies aux nouvelles perspectives politiques en tenant compte de la nouvelle société qui habite le Val d’Aoste et en faisant de la spécificité et du particularisme son grand atout politique.
Après la projection du film sur l’histoire de l’UV, des parchemins ont été remis aux présidents des différentes sections de l’UV. La manifestation s’est terminée par le chant à plein gosier de “Montagnes Valdôtaines”.