1996
Congrès Extraordinaire – 1996

M. BETEMPS Alexis, Président de l’UV
Ce Congrès extraordinaire est une occasion importante que l’Union Valdôtaine a voulu s’offrir pour faire le point sur la situation politique, sur l’état du Mouvement et sur les perspectives futures.
Annoncé depuis longtemps, puis renvoyé, ce Congrès conclut et chaperonne les manifestations promues par le Mouvement à l’occasion du cinquantième de sa fondation.
Il est aussi un rendez-vous annoncé et promis lors du Congrès précédent quand, Charles et moi, nous avons accepté la charge que le Congrès avait bien voulu nous confier, mais conscients des difficultés du moment, de la situation politique agitée, de la crise interne du Mouvement, du débat qui avait laissé de nombreux unionistes sur leur faim, nous avions précisé que nous aurions géré avant tout la transition. Chose qui à mon avis a été faite sans trop de dommages, s’il est vrai que la situation interne du Mouvement me paraît nettement meilleure, loin d’être parfaite bien entendu, que la présence du Mouvement est plus incisive, et que cela soit dit en passant, que quelques beaux succès électoraux ont quand même marqué ce moment de transition.
Cela a pu se faire grâce à cet esprit unioniste toujours vivant, qui malgré ses chicanes, ses réactions humorales, ses attitudes parfois défaitistes, ses tendances anarchistes, quand la maison brûle, sait retrouver le bon sens, l’esprit d’équipe, la volonté de combattre et cet enthousiasme qui déjà dans le passé nous a permis de sortir des situations difficiles.
Mais cela a pu se faire aussi, à tout seigneur tout honneur, parce que Charles Perrin s’est révélé être un secrétaire dévoué, équilibré, humble, correct, préparé et têtu ce qu’il faut.
Mais si la situation interne, à mon avis est meilleure, celle externe, à l’intérieur de laquelle notre Mouvement doit agir, ne l’est pas pour autant.
La «gnoula bassa» règne souveraine.
En Vallée d’Aoste, heureusement pour nous, le Conseil de la Vallée fait son travail, sans trop d’éclat mais avec méthode et efficacité. Il n’arrive pas à boucher tous les trous, et surtout pas tout de suite, mais il s’efforce, et avec succès, à répondre aux différentes instances, et ce qui importe à lancer des projets nouveaux. Les cris des syndics, tout à fait justifiés, sont moins aigus, la réforme de l’administration publique est en cours, de nouvelles compétences ont été acquises, des dossiers difficiles qui traînaient depuis longtemps ont été soigneusement étudiés et des solutions, peut être pas définitives, adoptées: je pense au Casino, à la Cogne, à l’Hôpital, à l’autoroute, et à tant d’autres dont nous parlera le président du Gouvernement valdôtain.
Ce qui me préoccupe plutôt en Vallée d’Aoste, c’est le changement de climat, et je ne fais pas allusion aux chutes de neige particulièrement abondantes cette année.
Depuis très longtemps, depuis la période fasciste, nous n’avions plus vécu une situation comparable, où de milieux différents se lèvent des voix contre le français, contre la culture valdôtaine, qui mettent en discussion l’existence même de notre peuple. Que cela vienne de la droite fasciste, ragaillardie par l’avancée italienne, que Berlusconi en soit remercié, ne nous étonne pas; que cela vienne de quelques gratte-papiers faillis à la recherche de fortune, sans trop de scrupules et encore moins de convictions personnelles, cela ne nous tracasse pas trop; que cela nous vienne d’intellectuels se réclamant d’une gauche plus ou moins orthodoxe ne nous surprend pas, ce n’est que l’ancien vice qui revient à la surface.
Mais quand cela vient de catégories sociales plus étendues, je me demande si nous n’avons pas manqué nous aussi, au niveau de la sensibilisation, de la formation des consciences. Je me demande si nous aussi, nous ne nous sommes pas laissés prendre par une sorte de torpeur, de manque de conviction; si nous ne nous sommes pas laissés séduire par la tentation de complaire pour plaire; si nous n’avons pas pensé malgré notre tradition catholique profonde, que c’était le chemin le plus facile, celui qui menait au Paradis, si notre tendance naturelle à la médiation n’a pas diminué nos capacités de défense.
A ce point peu importe: si nous voulons regagner le terrain perdu, nous devons avoir le courage de réaffirmer avec force et fierté notre identité, dans toutes les occasions.
Sans cela, ceux qui disent que notre peuple n’existe plus risqueraient d’avoir raison; ce qui signifie branler un peu moins le cul dans les salons de province, et se salir un peu plus dans la boue de la tranchée.
Nous ne devons jamais oublier que sur ces thèmes nous voyageons seuls, que nous pouvons avoir des alliés fidèles sur d’autres projets, mais que sur ce point, si nous n’arrivons pas à faire un grand effort de sensibilisation, nous ferons toujours cavalier seul.
Le patrimoine culturel et linguistique de notre Peuple ne doit pas être conçu comme exclusif au bénéfice de ceux qui vantent un arbre généalogique allant jusqu’aux Salasses. Vous savez, les arbres généalogiques suivent toujours la ligne masculine et… malgré la vertu bien connue des femmes valdôtaines.
Le brassage de population, l’immigration italienne, la dénatalité, la société globale qui s’annonce, nous condamnent à mort si nous ne savons pas proposer avec force notre modèle de développement culturel.
Et notre modèle est proposable parce que ceux qui s’établissent parmi nous, Borluzzi à part, je suis sûr qu’ils cherchent une nouvelle identité, qu’ils sentent la nécessité de développer des racines dans cette belle terre qui les a accueillis. C’est à nous de leur faciliter la tâche. Mais il faut avant tout que nous existions.
Certes que pour réaliser ce projet il ne suffit pas de le vouloir: il faut aussi pouvoir jouir des libertés nécessaires, gérer des pouvoirs qui ne nous appartiennent pas encore, investir des énergies et, disons-le, des sommes d’argent, puisque c’est l’argent qui fait la guerre.
Nos raisons d’être ne peuvent plus être seulement des raisons historiques. A chaque jour qui passe, l’histoire avance. Nos raisons d’être devront de plus en plus être cherchées en ce que nous sommes aujourd’hui et en ce que nous voulons être demain.
Les conditions pour exercer nos libertés, nous devons les construire nous mêmes; nous devons concevoir nos institutions nouvelles et nous battre pour les réaliser.
La «gnoula bassa» qui enveloppe l’Italie en ce moment, et depuis longtemps, n’est pas là pour nous faciliter les choses.
La météorologie nous apprend qu’après la pluie, tôt ou tard, le soleil reviendra. Et nous devons être prêts pour ce moment là, si nous ne voulons pas qu’on ouvre sur nous un beau trou de l’ozone qui nous brûlerait tous.
Nous avons assisté ces derniers temps à des représentations granguignolesques qui semblent faites exprès pour éloigner les gens de la politique, vraiment quand la participation active serait plus importante.
Le système majoritaire, qui dans une époque qui n’est pas tellement reculée avait été défini «legge truffa», non seulement n’a pas porté la stabilité souhaitée dans le cadre politique italien, il a même déclenché des processus qui nous tracassent mais que nous ne pouvons pas ignorer:
1) la relance de l’extrême-droite, d’origine fasciste, toujours agressive, malgré le sourire captivant de Fini, légitimée cette fois par la droite modérée de Berlusconi et des «cespugli», les «gratta-cu» comme les appelle mon père;
2) la confusion, l’amenuisement des idéologies, des idées fortes qui gouvernent la politique et qui sont à la base des choix opérationnels et leur donnent la cohérence nécessaire pour leur efficacité.
Dans cette situation où les incompatibilités n’existent plus et la confusion est souveraine, il peut arriver n’importe quoi; peut-être rien de trop sérieux, vu les caractéristiques culturelles des politiciens italiens, mais n’oublions pas que sous certains aspects, le fascisme mussolinien n’était pas trop sérieux non plus… et malgré cela!
Nous avons donc tout intérêt à nous préparer. Les signaux d’alerte ne manquent pas: des projets superficiels, lancés comme une pierre dans l’étang calme, projets qui nous englobent dans des macro-régions, des propos calomnieux (et pleins d’envie) qui nous présentent comme des escrocs privilégiés, des démarches parlementaires annoncées pour limiter nos prérogatives constitutionnelles.
Ce n’est pas par hasard que nous avons voulu mettre au centre de l’intérêt des congressistes l’objectif principal que l’U.V. se pose dans son action politique, objectif bien en évidence dans nos statuts: la souveraineté nationale du peuple valdôtain.Je sais que quand la nouvelle a percé, avant encore d’être officialisée (rien de plus transparent que l’Union Valdôtaine), elle a été à l’origine de réactions préoccupées et intriguées venant de milieux non-unionistes, milieux aux horizons limités et à l’imagination tarie.
“Comment? Ils veulent créer à la veille du troisième millénaire un nouveau Liechtenstein au pied du Mont-Blanc?”
A part le fait que, vu la situation italienne, l’idée ne serait pas des plus drôles mais, l’Union Valdôtaine a des vues qui vont bien au delà de ce type de projet qui serait égoïste et anachronique.
Je crois que si la politique ne peut pas être utopique, elle ne doit cependant jamais être dépourvue d’un brin d’utopie, qu’on l’appelle idéal, projet à long terme ou direction à suivre, peu importe.
La souveraineté politique est un concept politico-juridique connu et admis, reconnu par l’ONU et qui ne scandalise plus depuis longtemps les peuples civilisés.
La souveraineté politique est le droit d’une communauté à décider librement de son avenir, sans conditionnements supérieurs de pouvoirs externes.
La souveraineté politique est la condition essentielle pour la réalisation du fédéralisme.
Le fédéralisme est un pacte volontaire entre sociétés parfaitement libres qui choisissent une organisation étatique commune et décident des compétences à attribuer au fédéral pour le bien-être général.
Ainsi le fédéralisme ne peut pas être la concession plus au moins bénévole d’un Etat centralisé aux abois, ni l’architecture patiemment dressée par des politologues plus au moins illuminés, réalisée au laboratoire.
Le fédéralisme est un libre choix des communautés de base, un moment d’autodétermination.
Nous voulons atteindre la souveraineté politique pour commencer à construire l’Europe des Peuples selon les principes du fédéralisme global.
En vue de cela nous devons préparer le terrain.
Nous devons d’abord garder notre identité, qui non seulement est l’une des principales conditions juridiques à la base de nos revendications, mais qui est aussi l’élément qui nous donne la conviction, la force, la détermination pour mener notre combat.
Nous sommes les dépositaires d’un patrimoine culturel unique, qui tout autour de nous s’est perdu; nous sommes un peuple qui a su accepter le progrès sans renoncer à la saveur de la terre, nous parlons un patois qui n’est rien d’autre qu’une forme rare et précieuse de vieux français. Nous ne pouvons pas nous permettre, face à l’histoire, face à nos descendants, de gaspiller cet héritage. La sauvegarde dépend de nous en tant qu’individus, en tant que dirigeants de l’U.V., en tant qu’administrateurs élus dans les listes de l’U.V.
Les choses se font dans cette direction là; mais à mon avis nous pourrons faire beaucoup plus et mieux. Et si nous allons voir les énergies et les sommes consacrées à la promotion de la culture locale, je crois que nous devons rougir.
Alors, nous devons nous rendre compte que nous pouvons faire un Congrès par mois sur ce thème, nous émouvoir et nous exalter tous ensemble, chanter Montagne Valdôtaine à la fin, mais si après il n’y a pas d’interventions conséquentes et des investissements importants, tout restera comme avant, dans la meilleure des hypothèses, et nous continuerons à nous plaindre de notre identité qui se perd.
Relancer une culture n’est pas seulement une question d’argent, mais comme pour toute chose, avec plus d’argent on peut avoir des résultats meilleurs.
Sincèrement, je pense que les fondements de notre particularisme méritent des efforts supplémentaires.
Et dans ces domaines, il y a les idées, les hommes et les structures.
Un travail sérieux et approfondi pour l’identité prépare aussi un humus fertile pour notre Mouvement, prépare un consensus diffus indispensable pour les grands projets, négliger cette action politique est à mon avis suicidaire aussi pour le Mouvement.
Tous les instruments à notre disposition doivent être convenablement utilisés: associations, bureaux, bibliothèques, écoles.
Je ne vais pas m’arrêter sur le problème de l’école et en particulier de celui de l’application des articles 39 et 40 des statuts, j’ai déjà écrit beaucoup sur ce sujet et une motion sera soumise à votre attention. Il est quand même entendu que je suis pour une application intégrale des articles en question, avec des vérifications périodiques sur le fonctionnement de la reforme, et que je suis largement insatisfait de ce qui se fait maintenant, dans l’Ecole Moyenne en particulier.
Je vais cependant saisir l’occasion pour rappeler le premier assesseur à l’Instruction Publique unioniste: Corrado Gex.
Il y a 30 ans désormais, disparaissait tragiquement l’un des hommes politiques les plus brillants que la Vallée d’Aoste n’ait jamais eu.
Dans l’espace de quelques années il a su préparer les bases pour l’école valdôtaine.Francophone passionné il a veillé à ce que nos écoles entretiennent des relations avec les écoles francophones et renouvelé leur didactique.Il a décentralisé sur tout le territoire les écoles moyennes pour permettre aussi aux jeunes de nos campagnes d’accéder aux études, il a ouvert les I.P.R. écoles où nous avons une compétence de premier degré qu’il serait opportun d’exercer convenablement. C’est à lui aussi que nous devons la création du Collège Fédéraliste.Qu’une petite place de ce congrès soit consacrée à son souvenir.
Puis nous devons chercher des solidarités parce que la souveraineté politique a besoin d’une reconnaissance externe.
Les réseaux existants: peuples frères en Italie et en Europe, organisations francophones, centres fédéralistes, organismes et bureaux européens; des liens ont déjà été établis depuis longtemps. Malheureusement nos contacts sont sporadiques, sans continuité et la plupart des fois faiblement incisifs. Et cela surtout faute de temps et faute de personnes disposées à assurer cette liaison importante. Nous devons nous doter d’une véritable politique étrangère; les amis pour nous aider existent, mais nous devons les chercher et les soigner pour éviter qu’ils nous choisissent et éviter l’intrusion du type des escaladeurs des balcons de Rue Edouard Aubert.
Mais notre information en Vallée d’Aoste doit être aussi perfectionnée: nous avons un réseau de sections qui est envié, qui malgré les difficultés marche bien, mais qui n’est pas suffisant.
Nous avons nos organes, les occasions pour nous rencontrer.
Et puis la presse.
Les périodiques nombreux en Vallée d’Aoste n’ont pas notre sensibilité, n’utilisent presque pas notre langue et sont généralement plus attentifs aux commérages qu’aux informations. «Sbatti il mostro in prima pagina».
Et je ne parle pas des télévisions, j’en ai déjà parlé dans tous les congrès. Je ne voudrais pas que cela paraisse comme une manie personnelle. Mais nous ne devons pas trop compter sur les autres: ils nous suivent si nous savons trouver le chemin.
Reste quand même le problème du “Peuple Valdôtain” qui a tant de mérites: celui d’être en français, celui de paraître régulièrement… Mais malheureusement il n’arrive pas à s’imposer à la masse des lecteurs potentiels: parce qu’il n’est pas assez captivant, et cela est de notre faute.
Mais pas parce que nous ne savons pas faire un journal! Malheureusement il manque d’une direction politique et éditoriale qu’un rédacteur en chef tout seul ne peut pas assurer. Il publie en général le matériel qui arrive, en le triant bien sûr, mais sans programmation, sans une recherche visée des informations. Je dis ça avec beaucoup de tranquillité parce que j’ai été longtemps directeur du journal. Mais j’y ai été faute de mieux.
Je ne pouvais pas assurer, faute de temps, ce travail précieux et déterminant qui revient aux bons directeurs de journaux: programmation, recherche et contacts avec les collaborateurs, travail avec les graphistes, etc. Comme ne peut pas assurer cet engagement le Secrétaire Général. Mais il faut aussi dire que nous n’avons pas une grande collaboration de la part de ceux qui peuvent: on dirait que souvent nos élus préfèrent d’autres tribunes pour s’exprimer. C’est leur droit, mais un peu plus de sensibilité à l’égard de notre journal ne manquerait pas de le rendre plus intéressant.
Tout cela, vous me direz, n’est pas bien important, mais par contre je pense que si nous ne savons pas d’abord régler ces petites choses, nous n’avons pas de grandes chances de sauvegarder notre identité.
Mais venons aux grandes choses.
Depuis des années on parle de révision de la Constitution italienne, ce qui signifie révision aussi de notre Statut d’autonomie.
Jusqu’à maintenant le problème, au niveau italien, a été renvoyé pour les raisons qui sont sous nos yeux.
Mais tôt ou tard le problème va se poser concrètement.
Et nous devons être prêts.
Le vent qui souffle, je l’ai dit, ne nous laisse pas espérer de bonnes choses. Et puis, par tradition, il n’y a jamais eu beaucoup de compréhension à l’égard des autonomies locales de la part des politiciens italiens.
Le 21 avril, «natale di Roma», fête fasciste, nous irons voter.
La date a été choisie en alternative au 28 avril, trop près du 25, Saint-Marc, patron du froid et fête de la République, et du 1er mai fête des travailleurs! Quel pays!
Bien sûr nous avons déjà présenté un projet de loi pour la transformation de l’Etat italien en fédération, mais j’ai grand peur que la prochaine législature ne sera pas prête pour un projet fédéraliste.
En vue de cela nous devons nous préparer à défendre d’abord les libertés acquises et à préparer soigneusement un dossier détaillé de toutes nos revendications pour que nos porte-parole au Parlement puissent se battre pour sauvegarder nos intérêts culturels et économiques.
Et ce dossier devra être le patrimoine du plus grand nombre de Valdôtains possible, devra être diffusé pour que tout le monde en prenne conscience, devra être débattu, enrichi, diffusé.
Le premier Statut, que nous considérons bien au-dessous de nos attentes, a été octroyé après de grandes manifestations populaires réclamant le plébiscite. (Le 26 mars prochain nous célébrerons le cinquantième de la plus grande), après que des conditions politiques favorables au niveau international s’étaient créées.
Dans les moments importants de l’histoire, il n’y a pas de place pour l’improvisation.
Et nous devons aussi penser à ce que nous pourrons faire dans le cas où nos justes revendications ne seraient pas prises en considération, ou ne seraient satisfaites que partiellement.
Dans ce cas, d’autres stratégies, probablement bien différentes de celles adoptées pendant les premiers cinquante ans de l’U.V., devront être envisagées.
Et à cela aussi, le Mouvement doit se préparer.
Plusieurs sections ont manifesté la volonté d’intervenir sur les statuts.
Comme nous avons déjà dit lors de réunions préparatoires au Congrès, il serait mieux que ce Congrès Extraordinaire se penche plutôt sur les grands thèmes fondamentaux et qu’il renvoie à une autre occasion les modifications statutaires.
Cela pour une raison en particulier: les changements statutaires demandent une confrontation plus approfondie préalable et une réflexion majeure que celle que nous avons pu faire, surtout dans un moment historique tourmenté comme celui que nous sommes en train de vivre.
Cela n’empêche que nous vous proposerons une motion qui engage le Mouvement à s’activer à la révision des statuts de l’U.V. Dans la motion les principales options venant des sections ont été rappelées.
J’ai eu l’occasion au cours de mes douze années de présidence de me pencher à plusieurs reprises sur les problèmes du Mouvement.
Notre Mouvement, instrument privilégié pour réaliser nos projets politiques doit être un instrument efficace, garantiste, démocratique et adapté aux temps dans lesquels il agit.
Je ne veux pas revenir sur des aspects que j’ai déjà traités dans le passé: le problème du rapport entre élus et direction du Mouvement existent toujours.
Le rapport de force entre ces deux corps de l’U.V. est tel, que le Mouvement a des difficultés à incider efficacement sur la pratique politique. Dans la presse italienne on a longuement débattu sur le rôle prévaricateur des partis par rapport à la pratique politique. Ici en Vallée d’Aoste ce n’est vraiment pas le cas: ce serait plutôt l’inverse.
Des analyses ont été faites sur ce phénomène et ce n’est pas parce qu’il s’agit là d’un vieux problème, il suffit de lire les articles d’Emile Proment des années 50 pour se rendre compte, qu’il faut travailler pour chercher le juste équilibre profitable à la cause.
Certes le fonctionnement du Mouvement prévoit des mécanismes qui sont lourds et je vous assure que souvent j’aurais bien aimé m’en passer.
Mais cette lourdeur dont les causes doivent être analysées pour que des améliorations soient introduites, est aussi une garantie, un contrôle continu auquel il n’est peut-être pas toujours agréable de se soumettre, mais qui nous permet d’avancer tous ensemble, après les médiations nécessaires.
Il est certain que cela ne nous permet pas toujours d’être brillants ou d’être à l’heure sur tous les problèmes, d’improviser ou de frayer des chemins nouveaux.
Mais là aussi nous devons nous questionner dans l’intérêt du Mouvement: de quoi avons-nous besoin pour une bonne conduction de l’U.V.
D’un leader charismatique qui fait la pluie et le beau temps ou d’une gestion plus systématique, quotidienne, liée aux rythmes des organes?
Comme vous le savez, dès qu’on a parlé du Congrès Extraordinaire j’ai annoncé ma démission ainsi que le secrétaire général.
Je l’ai fait d’abord pour un sentiment de respect à l’égard du Congrès qui m’a élu dans un moment difficile.
Il me semblait juste et normal, au bout de deux, ans de me présenter démissionnaire à votre jugement.
En plus de cette raison qui pourrait paraître à quelqu’un un peu trop formelle, il y en a une autre: je suis dans ma douzième année de présidence. J’ai parcouru un long chemin à la tête de l’U.V.
J’ai vu changer le Mouvement, j’ai vu changer la politique, j’ai vu changer la société valdôtaine de mon observatoire privilégié. Cela a été pour moi une expérience politique et humaine extraordinaire, qui m’a marqué, qui m’a enrichi, qui m’a mûri.
J’ai éprouvé des joies immenses, surtout quand j’ai eu l’occasion de me confronter avec les inscrits les plus humbles, j’ai connu des succès électoraux, venus malgré moi je dirais même; j’ai connu les moments de désœuvrements du Ribaltone, quand nous n’arrivions pas à réaliser ce qui était en train de se passer parce que nous nous étions pris pour des immortels; j’ai vécu les attaques de la magistrature portés à nos hommes; j’ai expérimenté la solidité du Mouvement dans les moments difficiles; j’ai senti la solidarité des amis et la reconnaissance des unionistes à chaque fois que j’en ai eu besoin.
Je suis donc un homme comblé par mon expérience, à laquelle je n’enlèverai pas le moindre détail.
Mais je me rends compte aussi que le temps passe et qu’il faut que le Mouvement se renouvelle. Cela est dans l’intérêt même du Mouvement. D’autant plus qu’au fur et à mesure que le temps passe la politique exige de ses protagonistes toujours plus de temps. Et moi, comme vous le savez, j’ai un travail qui m’absorbe beaucoup, en temps et en énergies, et je me suis rendu compte, surtout ces dernières années, que j’ai des difficultés à donner tout ce qui serait nécessaire.
Franchement, je ne suis pas content de moi, de mes dernières années en particulier.
Le mien, bien entendu, n’est pas un désengagement global, à 51 ans je ne me sens ni vieux ni périmé pour l’U.V. Il y a tellement de choses à faire pour notre Mouvement, et dans la mesure des nécessités et de mes disponibilités je serai toujours à la disposition du Mouvement.
A la lumière de mon expérience, avant de conclure, laissez-moi faire une dernière considération.
J’ai vu que plusieurs sections ont envisagé le retour à une seule personnalité à la tête du Mouvement.
Je crois qu’avant de procéder dans cette direction il faudra bien réfléchir.
Je pense que les deux consuls, je ne dirai pas avec deux rôles différents mais avec quelques spécialisations, représentent une garantie, surtout dans les moments difficiles du Mouvement.
Et avec ce dernier message, que je n’ai pas voulu développer davantage pour le confier à l’intelligence des congressistes, je vous remercier pour l’attention que vous avez bien voulu me prêter.
M. PERRIN Charles, Secrétaire général
Au mois de décembre de 1993 nous nous sommes retrouvés dans cette salle pour célébrer notre 4ème Congrès national. L’Union Valdôtaine avait eu un bon succès électoral aux élections régionales du mois de mai, succès que quelqu’un avait même souhaité plus éclatant, mais qui lui avait permis de guider la formation d’une large majorité, dans laquelle sa présence était importante.
Les premiers signaux de malaise et d’incertitude s’étaient déjà fait sentir: la pulvérisation du cadre politique, le succès tout à fait imprévu de la nouveauté Lega Nord.
L’après élections régionales avait été envenimé par des polémiques sur le comportement de certains candidats, certains résultats n’avaient pas satisfait des candidats, des sections et des zones entières; certains comportements n’avaient pas été corrects, certaines expectatives n’avaient pas étés satisfaites.
Quelque temps avant le Congrès les arrestations grossières d’Auguste Rollandin et de Jean Barocco avaient plongé le mouvement dans le désarroi; la tempête ne semblait que commencer. La sensation que l’effet «tangentopoli», qui avait fait basculer le cadre politique en Italie, pourrait se reproduire chez nous était bien réelle.
L’amertume, le choc que ces faits avaient produit parmi les unionistes étaient alarmants.
Dans ce contexte et dans ce climat, le président et moi-même avons reçu un mandat très délicat et engageant, celui surtout de maintenir le calme, de rétablir les contacts avec la base à travers les sections, de redonner confiance au mouvement par la reprise d’une attention particulière aux idéaux. Un mandat que nous avions accepté, peut-être avec un peu de naïveté, mais aussi avec du courage et surtout de la bonne volonté. Un mandat que nous avions interprété être de transition, limité dans le temps avec un but fondamental, celui de rétablir une certaine tranquillité à l’intérieur du mouvement, revenir aux idéaux comme moteur de notre action politique, privilégier un moment d’introspection, se regarder de l’intérieur plutôt qu’envisager des actions politiques voyantes et plus marquantes vers l’extérieur.
C’était une passage indispensable et nécessaire, mais temporaire, qui doit se conclure, afin de reprendre avec plus d’élan et d’énergie une «offensive» politique. Nous avions annoncé depuis longtemps, et nous en avions discuté avec nos organes, de la nécessité d’arriver à un Congrès extraordinaire pour faire le point sur l’action menée et pour relancer une forte action politique du Mouvement.
Nous avons travaillé, pendant ces deux années et quelques mois avec prudence et bon sens, nous avons évité des déchirures, nous avons dialogué avec nos adhérents, nous avons tâché surtout d’être clairs, compréhensibles, cohérents et conséquents.
Nous ne prétendons pas avoir résolu tous les problèmes, mais, comme le montagnard surpris par la tempête, nous avons avant tout maintenu le calme, nous avons étudié un parcours pour nous mettre à l’abri sans nous affoler, nous avons ménagé nos forces et nos ressources en attendant que la tempête passe. Nous avons parcouru ce trajet avec des pas cadencés, bien calculés, un petit parcours linéaire, sans trop de détours, nous avons eu la chance de ne pas tomber.
Il me semble pouvoir annoncer que la tempête est passée, ou au moins que nous avons la chance d’un moment d’accalmie, nous sommes soulagés, nous voyons plus clair, nous percevons le but à atteindre, mais nous nous rendons compte que le trajet est encore très long, périlleux, et que le mauvais temps pourrait revenir.
Ce Congrès veut représenter cette étape, ce petit moment de halte, où nous nous réjouissons du danger passé; le long du parcours nous avons maintenu nos énergies (les adhésions au mouvement ont été bonnes, les résultats électoraux positifs).
Ce moment veut servir aussi au Président et à moi-même, à qui avait été confiée la responsabilité de la cordée, de vérifier avant tout nos énergies, de vérifier la confiance de la cordée, la compétence suffisante pour reprendre le parcours, l’opportunité ou la nécessité d’opérer un changement; la fatigue, le sentiment de frustration, les difficultés du parcours sont des éléments à évaluer. Nous sommes donc démissionnaires, nous souhaitons le changement tout en ne fuyant pas devant les responsabilités.
A ce point une brève analyse du parcours de ces années s’impose. Il est nécessaire de faire un bref excursus sur les principaux événements qui ont marqué cette période. La nouvelle organisation du mouvement découlant des modifications apportées aux statuts lors du dernier congrès a de quelque façon modifié le rythme de son action: le bureau de direction s’est démontré un organisme efficace, agile, il est à perfectionner surtout par une plus grande responsabilisation de ses membres et par la répartition des fonctions. Après l’innovation du bureau de direction, le comité exécutif a peut-être perdu de sa vitalité, son action au niveau propositif a été affaiblie. Le comité central est désormais comparable à une grande assemblée, la présence de ses membre n’a pas été exceptionnelle; le niveau différent d’information et de connaissance des faits ainsi que le manque souvent de rapport avec les sections risquent de transformer cette grande assemblée en un auditoire passif. Beaucoup plus participée et vivante a été la conférence des présidents de sections, peut-être plus sensibles et sollicités par la base unioniste. La conférence des administrateurs, autre organisme fondamental d’harmonisation de l’action administrative aux différents niveaux, risque de ne pas être représentative d’une volonté collective par manque de présences et de participation.
Quelques brèves considérations s’imposent sur le rôle du président du Mouvement et du secrétaire général: le président est le garant de la ligne politique exprimée par le Congrès et le garant de l’application des statuts du Mouvement, il lui revient un rôle fondamental de promotion et de contrôle qui en font le responsable suprême de l’action politique du mouvement.
La fonction de secrétaire, représentant officiel du mouvement, est beaucoup plus exécutive et plus dynamique, il lui revient notamment de présider le comité exécutif et la commission politique. L’élection du président et du secrétaire faite par le Congrès donne à ces derniers une responsabilité politique énorme, mais aussi une position de prestige et de force qui devrait aboutir à donner élan à l’action du mouvement vis-à-vis des différents organes administratifs (gouvernement régional, groupe conciliaire, responsables des collectivités locales) etc. La fameuse et débattue question de la primauté du mouvement comme guide politique.
Importants peuvent être les apports des organes collatéraux: la Jeunesse, qui dans son autonomie de mouvement doit être un élément important de sollicitation, de propulsion et un organe important pour la formation et l’introduction des jeunes dans le monde politique.
L’Entraide ou les femmes de l’Union Valdôtaine doivent se faire les interprètes du rôle de la femme dans la politique, dans les associations, dans la société valdôtaine tout court.
Nous avons défini notre organisation lourde, mais énormément garantiste, certaines révisions s’imposent, tout en garantissant la participation, condition essentielle pour un mouvement qui se réclame fédéraliste, participation qui s’exprime avant par des sections organisées et participées. Il faut absolument trouver la façon d’élargir le champ d’action afin qu’elles ne soient pas l’expression d’un petit comité ou d’un groupe restreint qui impose ses choix et ses décisions.
Participation qui ne doit pas signifier présence, mais participation propositive, aux différents niveaux afin de renverser une tendance dangereuse et nuisible d’attendre que tout vienne d’en haut. Il faut que les idées de base, bien que simples et non élaborées soient transmises et puissent remonter, être analysées par les différents moments de l’organisation du mouvement pour arriver aux organes délibératifs et décisionnels qui, se servant de moyens techniques, d’appuis juridiques et légaux, transforment ces idées en actes politiques, administratifs, en propositions de loi.
Le Mouvement dispose à tous les niveaux de suffisamment d’hommes et d’énergie pour aboutir à cette révolution fédéraliste, il est nécessaire d’une bonne dose d’organisation, de coordination, de disponibilité, d’engagement.
Un bref excursus sur les principaux événements qui ont marqué l’action de l’Union valdôtaine dans ces années.
Le premier impact des organes dirigeants avec la réalité politique du moment a été représenté par les tristes épisodes de l’action de la magistrature envers des hommes remarquables de notre mouvement, l’arrestation d’Auguste Rollandin et de Jean Barocco auparavant, l’arrestation de Ugo Voyat après, ont plongé le Mouvement dans une situation qui semblait s’annoncer tragique, les voix, les commentaires, la presse, les médias ont contribué à nous plonger dans un état d’amertume, de déception, des moments presque de désespoir. J’ai parlé dans mon introduction de tourmente: ce phénomène que nous montagnards nous connaissons nous donne bien l’idée de notre état d’âme de ce moment particulier, je crois vraiment qu’à ce moment-là tous les observateurs externes ont perçu et prévu le début de la décadence de l’Union Valdôtaine.
Le contexte politique général, la chute des grands partis traditionnels (Démocrates Chrétiens, Parti Socialiste, etc.) donnaient de forts atouts pour une lecture catastrophique des événements. Nous avons tâché de réagir avec prudence et modération, nous avons été attentifs à ne pas condamner sans appel, nous avons dû prendre acte de certaines accusations et de certaines sentences, nous avons eu l’impression qu’au delà d’éventuelles responsabilités de nos hommes il y avait un acharnement pour arriver à démontrer que l’Union Valdôtaine dans ses hommes n’avait pas été épargnée par le système de corruption et de mauvais gouvernement qui avaient fait effondrer d’autres partis politiques beaucoup plus puissants que notre petit mouvement.
On voulait démontrer que ce que la démocratie chrétienne ou le parti socialiste avaient été pour l’Italie était représenté en Vallée d’Aoste par l’Union Valdôtaine. Nous percevons aujourd’hui un moment d’accalmie, les accusations qui semblaient énormes se sont quand même estompées, nous attendons malheureusement encore des verdicts. Le monde unioniste a réagi d’une façon calme et l’on a évité la déchirure entre ceux qui étaient portés à culpabiliser et ceux qui innocentaient. Il faut aussi donner acte de la dignité avec laquelle ceux qui ont été touchés ont abordé cette situation si délicate et embarrassante, nous les remercions, et si le mouvement n’a pas subi des répercussions négatives cela est dû au sens de responsabilité que tous ont eu en ces moments très délicats et difficiles.
Dans le moment peut-être le plus sombre nous avons été appelés à une compétition électorale importante: les élections politiques anticipées où la liste «Vallée d’Aoste», bien que soutenue que par nous mêmes et le mouvement «Pour la Vallée d’Aoste» a obtenu un résultat exceptionnel qui a reconfirmé le sénateur Dujany et le député Caveri; à noter que notre candidat à la Chambre, le député Caveri, a obtenu 54% des suffrages. Ce résultat à été le témoignage du bon travail de nos parlementaires et de la volonté des valdôtains d’être représentés à Rome par des personnages qualifiés ayant la garantie d’une formation autonomiste irréprochable.
Beaucoup moins brillants ont été les résultats pour les élections européennes, élections sans issue pour nous, qui ont toutefois permis la collaboration entre les mouvements autonomistes en Vallée d’Aoste, mais une collaboration partielle avec les mouvements des minorités en Italie.
Sur le plan des rapports politiques en Vallée d’Aoste il est à signaler la tentative de renforcer les liens avec les mouvements autonomistes. La vérification entre les forces composant la majorité régionale qui s’est réalisées sur deux plans: confrontation sur les objectifs politiques à atteindre et sur le comportement ente les partenaires politiques.
Réalisation du programme et de ses priorités.
Une majorité que nous avons toujours définie vaste et hétérogène a trouvé son homologation avec la présence dans le gouvernement, en substitution de l’Assesseur technique Ferrero, de l’arch. Lavoyer représentant de la Fédération Autonomiste.
Le Congrès de 1993 avait donné des indications assez précises sur les collaborations politiques de l’Union valdôtaine, c’est-à-dire la priorité de collaboration avec les forces autonomistes et les forces progressistes. Nous avons été cohérents avec ces indications, conscients avant tout de notre rôle de garants de la stabilité politico-administrative, que nous estimons importante et fondamentale dans un moment de grande incertitude politique au niveau italien. La collaboration entre les partenaires de la majorité est basée sur la réalisation d’un programme de législature; nous avons été cohérents avec cet engagement et je crois que les effets de la stabilité politique, de l’engagement des hommes de notre mouvement dans les places de responsabilité, notamment les présidences du Gouvernements et du Conseil et les Assessorats de l’Instruction Publique, de l’Agriculture, du Tourisme et de la Santé, sont en train de donner des résultats satisfaisants, résultats qui pourront d’ailleurs encore mieux être évalués et appréciés dans les années futures.
L’Union Valdôtaine a représenté dans cette période un point de repère pour tous les partenaires politiques: critiquée, courtisée, flattée. A nous la responsabilité de ne pas inverser ou mortifier l’action des autres forces politiques et d’interpréter ce rôle de guide avec responsabilité et cohérence. Cette position nous a valu l’augmentation de notre groupe du conseil de 13 à 15 avec l’adhésion à l’Union Valdôtaine des conseiller Emilio Rini et Marco Bavastro, adhésions qui nous ont honoré et qui doivent être analysées dans la particulière situation politique du moment où un cadre politique en déconfiture a provoqué des crises d’appartenance, tant à des groupes politiques qu’à des personnalités particulières.
L’Union Valdôtaine est représentée par un groupe du conseil nombreux, qui a peut-être besoin de plus de confiance, qui a besoin de se sentir l’interprète des instances du mouvement et en même temps le support propositif du gouvernement.
Le rapport entre les forces de majorité est certainement un rapport dialectique, pour certains aspects même conflictuels, une certaine animation peut être même positive pourvu qu’on ne dépasse pas la limite des accords et du bon sens.
Les bons comptes font les bons amis.
D’ailleurs le cadre politique actuel se ressent encore du provisoire. Des tentatives d’agrégation ont été faites ou sont en cours, les nouvelles règles électorales, qu’on ira discuter, pourraient favoriser ou limiter ces agrégations.
La situation politique en Vallée d’Aoste se différencie de la situation italienne, la présence d’une forte aire autonomiste oblige aussi les forces présentes à se positionner de façon différente, – contraposition des pôles, bipolarisme. Les propositions avancées ne tiennent aucun compte des réalités valdôtaines.
L’Union Valdôtaine à réaffirmé son origine antifasciste, son héritage de la «Jeune Vallée d’Aoste» et de la résistance Valdôtaine, elle ne pourra jamais partager une collaboration quelconque avec des forces politiques qui ont eu leur origine dans les idéaux fascistes. Tout en réaffirmant la validité de la collaboration actuelle au niveau de la majorité régionale, en particulier avec les forces autonomistes, nous sommes disponibles à la confrontation et à la collaboration avec d’autres forces politiques qui partagent avec nous le souci de l’affermissement de l’autonomie, la promotion de l’identité valdôtaine, le fédéralisme et les différents degrés de son application.
Une parenthèse s’impose pour quelques considération sur les élections communales, pour lesquelles le mouvement a été présent avec discrétion et souplesse, cohérent et conséquent avec les affirmations de principe basées sur le fédéralisme et donc sur les compétences et responsabilités aux différents niveaux.
Les résultats ont été satisfaisants: à la commune d’Aoste où l’on a expérimenté une formule complètement nouvelle, la victoire nette au premier tour de l’agrégation Autonomiste-Progressiste face à l’affirmation éclatante de la liste Union Valdôtaine.
Le phénomène “Forza Italia” s’est estompé vis-à-vis de la réalité locale et l’extrême-droite ainsi que la Lega Nord n’ont même pas abouti à un conseiller. La présence de nombreux syndics, vice-syndics et conseillers adhérents ou sympathisants de l’Union Valdôtaine dans les communes de la Vallée, de nombreux présidents et conseillers de communauté de montagne.
Une présence sur le territoire qui prime notre profond enracinement, qui doit nous donner l’élan pour entamer une vraie réforme en sens fédéraliste à l’intérieur de notre Région où chacun, laissant de côté ses positions personnelles, oubliant ses privilèges ou son prestige, contribue à réaliser cette réforme: nous avons la compétence, nous avons les moyens, nous ne pouvons décharger sur aucun autre la responsabilité d’entraver ce processus.
Il ne faut pas oublier la reconnaissance de la minorité Walser, art. 40 bis du Statut.
Encore quelques brèves considérations sur un événement, une date qui nous a particulièrement touchés pendant ce parcours: le 50e anniversaire de l’Union Valdôtaine, un moment important. Ce congrès veut aussi signifier la conclusion d’une réflexion profonde que le 50e a favorisée. Nous avons rappelé les personnages importants, mais surtout les idéaux qui ont été à l’origine de l’Union Valdôtaine, nous avons parcouru ensemble ces cinquante ans d’activités politiques au service de la Vallée d’Aoste, la conférence nationale a été un moment fort de participation, de souvenirs, de traditions et d’amitié.
Nous sommes arrivés finalement à la préparation de ce Congrès, et faisant suite au débat en cours nous avons décidé de concentrer notre attention sur les raisons d’être de l’Union Valdôtaine, de ses objectifs et des parcours à entreprendre pour réaliser ces objectifs. Nous nous trouvons à œuvrer dans un contexte profondément changé, les raisons fondamentales de notre existence sont souvent mises en doute: l’identité du peuple valdôtain, sa langue, sa culture, sa façon d’être et de se distinguer; le sens d’appartenir à une réalité distincte, à un peuple particulier est beaucoup moins évidente. Certains débats, certaines prises de position, certaines menaces doivent nous faire réfléchir, notre réaction doit être ferme, mais constructive, c’est le moment de fixer des points, de réaffirmer avec force notre position, et le titre que nous avons voulu donner à ce congrès est là pour le signifier: la souveraineté politique du Val d’Aoste. Il est écrit dans nos statuts: «l’Union Valdôtaine s’engage à réaliser la souveraineté politique du Val d’Aoste par les voies démocratiques afin de seconder l’aspiration du peuple à l’autogouvernement dans le cadre d’une Europe unie des peuples».
Nous voulons l’affirmer dans un moment où quelqu’un voudrait effacer notre histoire, notre identité particulière, principes reconnus même par l’Etat italien lors de l’octroi du Statut d’Autonomie.
Autour du principe de l’autonomie la nouvelle société valdôtaine s’est reconnue et un sentiment diffus d’appartenir à une Région spéciale, avec des atouts humains, culturels, linguistiques et économiques. L’Union Valdôtaine a toujours apprécié et favorisé cet effort et a été porteuse d’un message d’ouverture pour une culture plus vaste, la richesse du bilinguisme, un regard ouvert sur l’Europe, en partant de la réalité de notre peuple reconnu comme minorité ethnique et linguistique à l’intérieur de l’Etat Italien.
Vis-à-vis des contestations du droit d’autogouvernement, après un demi-siècle de la reconnaissance formelle de la Région Valdôtaine comme expression politique et institutionnelle du peuple valdôtain, force nous est de réaffirmer notre droit à l’autodétermination. Pour ce faire nous revendiquons clairement que toute modification à notre Statut d’autonomie doit avoir le consentement de la population valdôtaine ou des organes élus, que dans la perspective d’une réforme constitutionnelle on ne touche pas à notre unité géographique et politique par l’agrégation à d’autres régions, que seule une réforme de l’Etat en sens fédéraliste pourrait signifier un libre pacte entre la Vallée d’Aoste et l’ensemble de l’Italie.
Que si des solutions prévaricatrices étaient envisagées nous nous ferons promoteurs de requêtes de libre disposition comme reconnu par le droit international.
Que nous nous ferons promoteurs d’initiatives telles à solliciter une réforme fédérale de l’Etat. Nous refusons aussi la logique d’une autonomie fondée sur des privilèges, nous revendiquons la gestion des ressources de notre territoire et un pouvoir législatif qui nous garantisse des contraintes et des limitations dues à des engagements conséquents à des choix politiques discutables, selon le principe de la subsidiarité.
La préparation à ce Congrès nous a permis de nous confronter sur ces sujets importants et fondamentaux avec nos adhérents, de nous interroger sur le rôle et la fonction de l’Union dans le contexte particulier, nous avons préparé une série de documents sous formes de résolutions et de motions, qui sont les résultats d’une synthèse entre les suggestions des organes du mouvement et des thèses et des propositions élaborées par les sections. Les résolutions ont l’avantage d’exprimer bien synthétiquement et de façon percutante la position de l’Union vis-à-vis des différents aspects analysés, les motions ont le but d’engager le mouvement et ses élus sur des problèmes particuliers.
Une attention particulière a été réservée à l’analyse de l’actualité des articles 1 et 2 de nos statuts qui résument très bien les objectifs de l’Union Valdôtaine.
Partant donc de la réaffirmation de notre volonté d’atteindre pour le peuple valdôtain une véritable souveraineté politique, nous nous sommes penchés sur l’état de santé de notre autonomie et de ses rapports vis-à-vis de l’Etat italien, nous avons pris acte des petits progrès de l’Europe des Régions.
Nous avons reconsidéré le sens profond de notre identité qui s’exprime dans ces différentes expressions: la langue française et le patois, le particularisme linguistique qui, dans sa reconnaissance paritaire avec la langue italienne, a donné lieu au phénomène du bilinguisme, juridiquement reconnu, sur l’application duquel la discussion est ouverte, surtout au niveau d’application des articles 39 et 40 de notre Statut à l’école, où l’on prévoit outre l’introduction de la parité linguistique, l’adaptation des programmes à la réalité valdôtaine. Nous avons analysé l’auto développement pour une exploitation équilibrée de nos ressources, dans le respect du territoire, développement portant à l’amélioration de la qualité de la vie.
Le gouvernement de la Vallée d’Aoste doit guider et favoriser les initiatives pour un développement économique équilibré et pour la création et distribution des services sur le territoire en accord avec les collectivités locales et les organes préposés.
L’Union Valdôtaine prévoit dans ses objectifs le plein épanouissement de l’identité valdôtaine mais aussi de se faire l’interprète des besoins et des instances de la société valdôtaine.
Le Mouvement, héritier politique de la Jeune Vallée d’Aoste et des valeurs de la Résistance, s’inspirant aux principes du fédéralisme global, s’apprête à gérer cette phase politique délicate et incertaine, conscient de son rôle fondamental, conscient aussi de la nécessité de confrontation et de collaboration avec les forces politiques qui se réfèrent aux principes et aux valeurs de l’autonomie et du fédéralisme, conscient de falloir dialoguer avec les nouvelles instances à tous les échelons valdôtains, italiens et européens: les fédéralistes, les représentants des minorités, avec tous ceux qui travaillent au changement pour le respect des différences, en particulier aux ressources valdôtaines, qui font des discours et des projets d’avant-garde.
L’actualité et l’ouverture du message politique de l’Union Valdôtaine sont éclatantes, son enracinement et sa conviction ne pourront que primer son action politique.
Nous les Valdôtains, conscients de notre identité, nous nous sentons avant tout citoyens de ce pays d’Aoste, de ces Régions alpines qui ont partagé avec nous l’histoire, la culture, la langue, la civilisation, ouverts et disponibles à collaborer pour un pacte fédéral avec d’autres régions italiennes et européennes, pour toute éventualité nous réclamons toutefois le droit à la libre disposition de nous mêmes conformément aux principes du droit international.
Je ne veux pas terminer par des phrases à effet ou populiste, je termine en vous souhaitant bonne réflexion, bonne discussion et bon travail.
RESOLUTIONS ET MOTIONS
RESOLUTION
Souveraineté politique
La Vallée d’Aoste, dont l’identité formée à travers les siècles est encore bien vivante, s’est caractérisée dans l’histoire comme un pays ayant une grande tradition d’autogouvernement. Des épisodes historiques marquants ont représenté des occasions d’affirmation de son auto-organisation et de sa volonté d’autodétermination.
La reconnaissance de son identité particulière (géographique, économique, linguistique) est à la base des décrets de 1945 qui lui attribuent la personnalité juridique de Région Autonome, réglée par le Statut Spécial de 1948, qui garantit à la Vallée d’Aoste un régime d’autonomie, décidé unilatéralement et réduit, imprécis et contrôlé.
L’Union Valdôtaine, fondée en 1945 pour la défense de la communauté ethnique-linguistique valdôtaine, s’engage à réaliser la souveraineté politique du Val d’Aoste, par les voies démocratiques, afin de seconder les aspirations du peuple à l’autogouvernement, dans le cadre d’une Europe des Peuples.
– L’art. 3 des statuts de l’U.V. reconnaît dans le Congrès National du mouvement l’organe qui définit les objectifs, le programme et l’action visant à réaliser ces finalités.
– La souveraineté politique ne pourra être réalisée que par les principes du fédéralisme global, tendant à garantir l’épanouissement de l’identité du peuple valdôtain et à en servir les intérêts culturels, politiques, sociaux et économiques.
Le cadre institutionnel italien est mis en discussion, les prochains parlements et gouvernements pourraient procéder à des modifications de ce cadre, y compris le statut d’autonomie prévu pour la Vallée d’Aoste par loi constitutionnelle
Le Congrès
déclare que l’unité territoriale de la Vallée d’Aoste dans sa définition historique, géographique et politique ne pourra pas être touchée;
qu’aucune agrégation avec d’autres unités territoriales ou régions ne pourrait être proposée;
affirme la pleine conscience du peuple valdôtain de son identité, de sa langue, de sa culture, de sa civilisation tout entière, qui en font une minorité ethnique et linguistique dans le contexte italien;
affirme aussi la volonté du peuple valdôtain d’entretenir des liens de collaboration avec les communautés ethniques minoritaires en Italie et en Europe ainsi qu’avec les Régions voisines et le monde francophone;
engage les organes du Mouvement, les élus de l’Union Valdôtaine à faire en sorte que ces instances soient portées à tous les niveaux institutionnels. (Union européenne – République italienne – Région autonome de la Vallée d’Aoste) et a rechercher tous les moyens pour parvenir à une garantie internationale;
demande qu’aucune modification du Statut spécial ne se fasse sans consultation, concertation et accord avec les organes valdôtains;
que toute modification importante soit soumise à un référendum populaire selon le principe de l’autodétermination des peuples sanctionné par les Pactes des droits de l’homme;
que l’Union Valdôtaine réaffirme la validité de sa proposition de réforme de l’État italien dans une optique fédéraliste en accord avec les autres forces politiques présentes en Vallée d’Aoste;
que ce projet soit discuté par le Conseil régional, les collectivités locales et, le cas échéant, soumis à un référendum populaire et transmis à toutes les institutions italiennes et européennes.
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RESOLUTION
Autonomie
Le congrès de l’ Union Valdôtaine:
considérant que, dans l’attente des réformes souhaitées dans une optique fédérale, le Statut d’autonomie reste le moyen d’action à utiliser en cette période historique;
étant donné que, grâce au travail du mouvement, du Gouvernement valdôtain et des parlementaires valdôtains nous sommes parvenus à la modification du Statut d’autonomie avec l’adjonction d’un article, le 48 bis, qui affirme: «délégation est donnée au Gouvernement à l’effet d’émettre un ou plusieurs décrets portant dispositions d’application du présent Statut ainsi que dispositions visant à harmoniser la législation nationale avec l’organisation juridique de la Région Vallée d’Aoste, compte tenu des conditions particulières d’autonomie attribuées à la région.»;
soulignant l’importance de ce nouveau moyen qui nous a permis de promulguer des dispositions d’application, en vue d’ouvrir de nouveaux espaces d’autogouvernement pour la Vallée d’Aoste;
engage le Mouvement et ses élus à une action énergique et efficace afin d’atteindre, dans un bref délai, la définition d’un ensemble de dispositions d’application en faveur de la collectivité valdôtaine.
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RESOLUTION
Europe
Le Congrès de L’Union Valdôtaine:
rappelant l’engagement européen qui caractérise l’activité de notre Mouvement;
ayant relevé, entre autres, des signes appréciables sur le chemin de l’intégration européenne, tels que l’affirmation du principe de la subsidiarité auquel nous sommes parvenus avec le traité de Maastricht et la naissance du Comité des Régions, dont la Vallée d’Aoste est membre;
craignant cependant que l’idée d’une Europe des Régions, – représentant tous les peuples européens, qu’ils soient grands ou petits -, ne puisse s’affirmer, et de voir, au contraire, la naissance d’une Union Européenne, simple résultat d’Etats nationaux, qui ajouterait au centralisme italien celui européen;
engage le Mouvement et ses élus à donner toujours plus un caractère concret au principe de la subsidiarité, en favorisant entre autres:
- une majeure sensibilité au sein des organismes européens, en vue d’une Constitution européenne qui sauvegarde les Régions et les communautés linguistiques les plus faibles;
- un contrôle plus efficace sur l’action de la Commission de la part du Parlement européen et la transformation du Comité des Régions en une véritable seconde Chambre européenne (il s’avère nécessaire de modifier la loi électorale en vigueur et de faire en sorte que toutes les communautés linguistiques actuellement minoritaires aient un euro-parlementaire);
- une forte action politique en Italie afin qu’une réforme fédéraliste puisse faire participer à plein titre les Régions italiennes au processus de formation et d’application de la législation communautaire;
- la priorité d’une politique transfrontalière ainsi qu’un engagement en faveur de la montagne, déjà synthétisés dans le document de la «Charte Européenne» des Régions de Montagne.
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RESOLUTION
Identité
Le peuple valdôtain a des racines profondes qui plongent dans son histoire séculaire et dans la morphologie accidentée de son territoire.
Son identité s’est moulée au fil du temps, des contacts et des événements dans un milieu montagnard et une société foncièrement rurale.
Le patois, qui n’est autre chose qu’un vieux français figé par l’histoire, est son outil linguistique privilégié pour le quotidien, et la langue française, dans sa forme littéraire, l’outil linguistique employé notamment pour le culte, l’administration, l’enseignement, la littérature et la communication avec l’aire francophone. Patois et français sont complémentaires et sont à la base de l’identité valdôtaine, ainsi que les langues des Walsers.
Respect pour l’individu, solidarité, gestion collective des biens communautaires, attachement au travail, sens de la famille vue comme cellule de base de la société, sentiment religieux profond, tolérance à l’égard de ce qui est différent, culte de la liberté, sentiment d’appartenir à un seul peuple, sont les principaux traits culturels qui composent l’identité valdôtaine.
Malgré les changements récents liés à l’évolution rapide de la société sous la poussée de forces externes, résultat surtout de la situation de dépendance politique, culturelle et économique de l’Etat italien, le peuple valdôtain est vivant et sent encore profondément ses racines, grâce aussi à l’action menée au cours de ces 50 ans par l’Union Valdôtaine.
En vue de l’intégration européenne, dans la perspective qu’elle s’accomplisse selon les principes du fédéralisme global, le peuple valdôtain veut conserver et développer sa personnalité afin de pouvoir offrir à l’Europe son particularisme culturel pour qu’elle puisse s’en enrichir au profit de tous les Européens de demain.
Un grand effort s’impose donc pour favoriser l’épanouissement de la culture valdôtaine et des mesures doivent être prises pour cet objectif: application conséquente des articles 38, 39 et 40 du Statut, et une attention particulière pour la civilisation valdôtaine, renforcement des associations culturelles qui œuvrent pour la sauvegarde de notre identité, diffusion de nos langues sur le territoire, attention particulière pour toutes les manifestations encore vitales de la civilisation alpestre, etc.
Ainsi le Mouvement tout entier est engagé dans ce projet, du simple militant aux dirigeants, et un rôle particulièrement important revient à ceux qui ont obtenu la confiance des Valdôtains autour du programme unioniste et qui se retrouvent à faire des choix pour l’avenir de la Vallée d’Aoste.
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MOTION
Pour le patois
Français et patois francoprovençaux, variantes linguistiques issues de la même souche gallo-romane, représentent le patrimoine linguistique originaire fondamental du peuple valdôtain: deux parlers qui ont toujours cohabité en Vallée d’Aoste dans un rapport de complémentarité à maintenir absolument.
l’Union Valdôtaine
en vue d’assurer le plein épanouissement linguistique du peuple Valdôtain, engage tous ses inscrits et en particulier ses élus, à œuvrer pour que ce rapport se maintienne.
Pour ce qui est des patois francoprovençaux en particulier, l’U.V., tout en reconnaissant le bon travail qui a été fait au cours de ces dernières années
demande que l’action de promotion du francoprovençal soit renforcée pour que ce parler retrouve vigueur et diffusion;
rappelle que les catégories les plus faibles, les enfants en bas âge et les personnes âgées doivent jouir d’une tutelle particulière pour pouvoir pratiquer leur langue dans les communautés pour personnes âgées et dans les crèches.
A cet effet, il est indispensable que le personnel affecté à ces fonctions ait une compétence active du francoprovençal et qu’il s’en serve dans l’exercice de ses fonctions.
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MOTION
Concours publics
En application de l’article 38 du Statut spécial de la Vallée d’Aoste, les employés des administrations publiques doivent connaître les langues française et italienne.
Il incombe donc aux administrations concernées de vérifier les compétences linguistiques des candidats pour les emplois mis au concours.
A ce propos, à la lumière de plusieurs faits qui ont mis en évidence les défauts des concours tels qu’ ils sont organisés actuellement,
l’Union Valdôtaine
engage
ses élus à modifier les règles des concours et à les remplacer en tenant compte des principes suivants:
- Ni la connaissance du français ni celle de l’italien ne sauraeint être des discriminantes préalables pour la réussite aux concours.
- Tous les candidats doivent démontrer une connaissance suffisante des deux langues pour réussir aux concours.
- Le degré de connaissance linguistique doit être évalué aux fins de l’établissement du classement final et traduit en points pour que la préparation linguistique des candidats soient valorisée convenablement.
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RESOLUTION
Ecole
L’Union Valdôtaine
Profondément convaincue de l’importance de sauvegarder, dans une société en transformation rapide, l’identité du peuple valdôtain, pour que son avenir continue à pouvoir se bâtir sur la volonté de partager les valeurs qui ont forgé, au fil des siècles, la civilisation valdôtaine;
réaffirmant la nécessité fondamentale de promouvoir la langue française pour parvenir à un réel épanouissement de notre personnalité ethnique francophone;
soulignant le rôle fondamental que joue l’école valdôtaine dans le processus de formation intellectuelle et morale des jeunes;
rappelant l’utilité de l’enseignement bilingue du point de vue de l’intégration culturelle et de la formation linguistique, culturelle et professionnelle, dans le cadre d’un processus d’union européenne qui a dans le plurilinguisme son caractère fondamental;
considère comme un engagement prioritaire l’application des articles 39 et 40 du Statut d’autonomie qui prévoient une égalité parfaite des deux langues;
condamne toute tentative d’entraver cette application, qui se fonde souvent sur des préjugés et sur la méconnaissance injustifiable de l’histoire de notre communauté et du Statut Spécial d’autonomie de la Vallée d’Aoste;
engage l’Administration régionale à créer les conditions pour que l’enseignement bilingue soit effectivement appliqué à tous les niveaux (recyclages, cours de civilisation valdôtaine, révision des programmes, amélioration des conditions d’enseignement, contrôle sur l’application des programmes scolaires, etc.);
invite tous les enseignants à collaborer pour la réalisation de ce projet ambitieux qui placerait à l’avant-garde l’école valdôtaine;
engage ses élus à veiller, par des vérifications urgentes et ponctuelles, sur l’application du bilinguisme dans l’école valdôtaine.
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MOTION
Bilinguisme
Bien que ce congrès soit extraordinaire et envisage l’avenir, nous pensons qu’il doit faire aussi un bilan de l’activité de l’U.V. depuis le précédent congrès… et le faire à la lumière des principes et objectifs généraux énoncés dans les statuts.
Dans le programme de l’U.V. pour les élections régionales de 1993 nous lisons au sujet du bilinguisme: «Respect du bilinguisme au sein de l’Administration régionale, notamment pour ce qui concerne les communiqués, les affiches et les documents administratifs. – Augmentation du personnel de l’Office de la langue française. – Institution de cours de traduction. – Présence d’un traducteur dans chaque Assessorat».
En considération de ce qui précède, le Congrès sollicite la poursuite de la réalisation, avec gradualité, des points du programme de l’Union Valdôtaine concernant le bilinguisme dans l’Administration.
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MOTION
Reconnaissance des diplômes universitaires.
Le Congrès national
considérant que la formation bilingue de l’école valdôtaine offre aux étudiants, dans le contexte actuel d’intégration européenne, un atout de première importance du point de vue culturel et professionnel;
soulignant que le principe de la libre circulation des travailleurs en Europe est affirmé par le Traité de Rome;
soulignant aussi que l’engagement pour parvenir à une reconnaissance des diplômes universitaires est affirmé par le traité de Maastricht;
ayant pris acte avec satisfaction de l’effort de l’Administration régionale pour parvenir à une reconnaissance des diplômes universitaires européens;
rappelant l’importance pour notre système scolaire bilingue d’avoir des enseignants formés dans des universités francophones;
rappelant aussi l’importance que cette action revêt pour rendre possible le retour de enfants émigrés;
engage l’Union Valdôtaine
à œuvrer pour que les jeunes Valdôtains aient vraiment la possibilité de poursuivre leur formation universitaire dans les pays francophones avec la reconnaissance du titre obtenu et pour créer les conditions pour leur insertion dans la vie professionnelle en Vallée d’Aoste.
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MOTION
L’enseignement de la civilisation valdôtaine
Le Congrès national
réaffirmant la nécessité de valoriser l’identité valdôtaine à travers la promotion de la langue française et de la connaissance de l’histoire et de la civilisation de notre peuple;
soulignant que l’école valdôtaine devrait jouer un rôle capital dans la formation des consciences;
considérant que l’étude de la culture locale a une importance fondamentale pour une formation complète et qualifiée des jeunes;
ayant pris acte du fait que l’enseignement de la civilisation valdôtaine n’est pas dans les programmes de tous les niveaux scolaires et que là où il est prévu ce même enseignement est laissé à la bonne volonté et à la sensibilité des enseignants;
engage l’Union Valdôtaine
à œuvrer pour parvenir à insérer l’enseignement de la Civilisation Valdôtaine dans le cadre de l’application des articles 39 et 40.
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MOTION
COMMUNAUTE’ WALSER
En application de l’article 40 bis du Statut Spécial de la Vallée d’Aoste, l’Union Valdôtaine, tout en reconnaissant le travail qui a été fait,
réaffirme
la présence des particularismes ethniques et linguistiques de la Communauté Walser de notre région;
et demande
la modification des normes pour l’élection du Conseil régional de la Vallée d’Aoste visant à garantir un siège à la Communauté Walser;
l’approbation d’une loi régionale concernant la protection, la valorisation et la récuperation du patrimoine architectural et la mise en valeur de la civilisation Walser en Vallée d’Aoste;
l’engagement pour que nos étudiants qui frequentent les universités francophones et germanophones puissent obtenir la reconnaissance officielle de leurs diplômes.
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RESOLUTION
Qualité de la vie
L’Union Valdôtaine, en vertu de l’art. 1 de ses statuts, déclare vouloir servir les intérêts culturels, politiques, sociaux et économiques du peuple valdôtain. Il est de son devoir d’assurer pars le biais des organes institutionnels (Région, Communes, Communautés de montagne) un essor économique équilibré et diffus en vue d’une amélioration générale de la qualité de la vie.
Le fédéralisme global, base idéale de notre Mouvement, reconnaît dans le principe de la solidarité une exigence fondamentale pour une répartition juste et adéquate des richesses dont nous disposons et la distribution des services médicaux et sociaux à tous les niveaux et sur tout le territoire.
La société valdôtaine, ressent le besoin, en ce moment, d’une croissance démographique plus équilibrée sur le territoire par rapport aux années précédentes. La croissance actuelle est due exclusivement à l’immigration, vu que la natalité accuse une nette régression, ce qui comporte un vieillissement significatif de la population en général.
La population valdôtaine est composée par un tiers de personnes nées hors la Vallée d’Aoste, ce qui comporte un brassage ethnique important et étendu à toute la Région (nous soulignons à ce sujet la dernière vague d’immigration des Maghrébins et des Pays de l’Est.).
Compte tenu de ces considérations, l’Union Valdôtaine doit s’engager dans les différents secteurs ayant un effet sur la qualité de la vie et susceptibles d’assurer aux résidents une croissance équilibrée et aux immigrés des conditions de travail et de vie dignes d’un pays développé.
Elle doit, en particulier, poursuivre ces objectifs:
Secteur travail
- Augmentation du niveau de scolarisation et de préparation professionnelle.
- Diminution du taux de chômage.
- Attention particulière aux catégories de travailleurs les plus faibles (femmes et jeunes en quête d’un premier emploi).
- Soutien des travailleurs dans les secteurs les plus importants et d’utilité collective (agriculture, petit commerce, artisanat…).
Santé et Assistance
- Une plus grande autonomie dans le domaine de la santé vu que dans ce secteur le but d’une concrète application des principes fédéralistes en matière fiscale a déjà été atteint.
- Le renforcement des services socio-sanitaires sur le territoire et définition du problème de l’hôpital.
- L’entrée en fonction de la radiothérapie.
- La mise en place des structures pour la rééducation fonctionnelle.
- Compte tenu de l’accomplissement du programme de construction des micro-communautés, il faut augmenter et améliorer l’assistance à domicile et l’aide économique aux familles ayant des personnes âgées ou gravement dépendantes sous le point physique et mental à leur charge et, en même temps, prévoir la réalisation des R.S.A. pour les personnes non autosuffisantes.
- Les réponses aux problèmes socio-sanitaires les plus actuels tels que l’alcool, les drogues et le Sida.
- En ce qui concerne l’immigration, il s’avère indispensable de fixer des critères pour l’entrée en Europe des extra-communautaires, afin d’éviter les phénomènes d’intolérance et de xénophobie, causés par des incompatibilités économiques et d’intégration sociale.
- Surmonter le concept d’assistance sociale comme simple aide économique pour atteindre une vraie solidarité, selon la logique que chacun doit contribuer en fonction de ses moyens.
Environnement
C’est la grande richesse de notre Pays que nous devons sauvegarder et valoriser moyennant:
- Gestion du territoire comme milieu de vie et ressource économique.
- Solutions pour les déchets (gravats, eaux usées, pollution) et construction de incinérateur.
- Transports (déplacements urbains et non urbains), nécessité d’équilibrer les services sur le territoire (navetteurs).
- Gestion oculée des espaces naturels, des grands espaces, des réserves naturelles.
- Solution définitive du problème du Parc National du Grand-Paradis à travers les décrets d’exécution.
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Intervention sur la question du logementsous forme de motion au Congrès
Grâce aux pouvoirs qui lui ont été donnés au sujet du bâtiment et des compétences primaires dans le domaine de l’urbanisme, la Région a une responsabilité primaire en matière de politique du secteur.
Faire démarrer une politique du logement ne signifie pas seulement promouvoir la qualité de la vie, le respect et la protection du territoire, mais cela représente une occasion de développement qui permettrait la restructuration des centres historiques, la réhabilitation des quartiers dégradés, la construction de nouvelles habitations, d’infrastructures et de services pour toute la population et l’on pourrait obtenir des effets positifs même sur le plan social.
Or, notre Région dépense beaucoup pour le problème du logement: des prêts pour la résidence principale, des fonds de roulement, des fonds à taux d’intérêt avantageux des contributions pour les caisses sociales, mais avec des résultats aucunement liés et qui n’apportent pas toujours la solution au problème.
Pour faire face d’une façon rationnelle aux nouvelles et anciennes questions des logements sociaux il est indispensable de créer dans les plus brefs délais les conditions de réussite de cette action.
Il faut élaborer une ligne politique précise dans une optique générale du problème de l’habitation sociale et urbanistique, en préparant pour cela un projet de loi d’orientation. Cet acte devrait être suivi par d’autres de nature technique-financière de façon à construire un ensemble de mesures qui permettront d’œuvrer sur la base d’une planification rationnelle, avec des procédures homogènes et des objectifs communs entre tous les professionnels du secteur (Communes, IACP, Régions et Privés).
Le chemin pour répondre au «problème habitation», donc à la qualité de la vie aussi, devrait être orienté surtout vers:
- l’approbation de la loi «Programmes intégrés de reclassement urbanistique, du bâtiment et de l’environnement»;
- la recherche d’une convergence entre l’intervention publique et privée par le moyen d’encouragements appropriés sur la base de programmes issus d’un accord et liés par des conventions spéciales. Pour éviter l’utilisation fragmentaire et incohérente des financements publics, créer des zones de récupération et/ou de reclassement des aires dégradées par le biais de plans d’action intégrés ;
- revoir la législature actuelle concernant les interventions dans les centres historiques, pour limiter les obligations techniques excessives, qui ont pratiquement découragé et limité cette sorte d’initiative des particuliers ou des coopératives de particuliers. Il faut rénover des appartements pour en faire une résidence principale et non pas des appartements sympathiques pour les vacances;
- des accords avec des entreprises pour des appartements à louer;
- révision totale de la politique des prêts pour la résidence principale et pour les fonds de roulement;
- introduire un système d’aides pour ceux qui loueraient des appartements à titre de résidence principale;
- projeter la réorganisation du Bureau régional des logements sociaux et de l’IACP, avec une transformation possible en «Agence pour l’habitation».
Il est nécessaire et urgent de créer un organisme unique auquel participent les collectivités locales, la Région et des particuliers dans le respect d’une gestion coordonnée et rationnelle de la politique régionale du logement.
Pour structurer d’une façon différente cette politique, nous devons en tout cas être convaincus qu’il ne s’agit pas d’un problème marginal, mais qu’il s’agit, comme on vient de l’affirmer, d’un secteur qui est strictement lié à la qualité de la vie, au respect et à la sauvegarde du territoire, donc à l’image d’une Vallée d’Aoste civile et évoluée.
cela dit le Congrès
donne mandat
- aux organes du Mouvement, aux élus locaux et régionaux de l’U.V. afin qu’ils tracent les lignes maîtresses qui aboutissent à des programmes rationnels et globaux pour une politique du logement dans le respect du territoire et l’esprit d’une meilleure qualité de la vie.
- aux organes du Mouvement qui vérifient les différentes phases des programmes.
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RESOLUTION
Autodéveloppement
Le congrès de l’U.V. repropose le modèle économique d’une Vallée d’Aoste qui exploite d’une façon équilibrée ses propres ressources humaines et naturelles dans le respect de son territoire.
Le choix d’autodéveloppement n’est pas un concept anachronique d’une économie autarcique, mais au contraire le choix d’une valorisation des entreprises locales et des relations avec le système économique européen.
En ce sens il faut tenir compte de certains problèmes existants: la propriété des eaux et leur exploitation (spécialement à la suite de la privatisation de l’ENEL) et la vieille question de la zone franche, qu’on doit considérer avec conviction dans le développement du système économique des prochaines années.
Un développement équilibré signifie une attention pour tous les secteurs productifs: industrie, artisanat, commerce, tourisme, agriculture.
Le rôle d’orientation est confié à l’Administration régionale en collaboration avec les forces sociales et avec le système des collectivités locales.
La crise de l’Etat-social, – qui demande certainement une nouvelle réflexion sur les excès de dirigisme du secteur public,- les synergies d’une plus grande liberté de marché et d’une privatisation touchant à des secteurs traditionnellement publics, ne peuvent cependant justifier une politique de désengagement envers des problèmes délicats tels que l’emploi, la santé, la sécurité sociale et l’environnement.
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RESOLUTION
AGRICULTURE
Le Congrès de l’Union Valdôtaine
Soulignant l’importance fondamentale de l’agriculture dans le développement de notre civilisation montagnarde et de notre particularisme;
Considérant que notre agriculture, pratiquée presque exclusivement par des exploitations familiales, a toujours grandement rendu service à la collectivité en permettant l’implantation de l’homme sur tout le territoire, en garantissant son maintien et son aménagement en particulier dans les vallées latérales, et en favorisant le développement d’autres activités economiques, tel que le tourisme;
Rappelant l’importance pour l’économie de notre région de promouvoir toujours plus la qualité et la typicité des produits locaux, seules conditions pour se défendre de la globalisation des marchés et maintenir des exploitations agricoles rentables;
Affirmant la necessité de parfaire toujours plus le professionalisme de l’agriculteur pour qu’il devienne bien plus qu’un simple producteur, à savoir un élément de valorisation de tout le potentiel d’essor rural;
Engage le Mouvement et ses élus à œuvrer pour que l’agriculture puisse continuer à recouvrir son rôle important dans notre réalité socio-économique et culturelle, pour une amélioration continue des conditions de travail et d’organisation des exploitations agricoles, susceptible d’inciter les jeunes à se consacrer à l’agriculture dans un contexte plus motivant quant aux possibilités et aux perspectives;
Etant donné que le morcellement extrême de la propriété foncière valdôtaine est la cause principale de la basse rentabilité de nos cultures et, donc, de l’abandon de nos terres;
Engage les élus de l’Union Valdôtaine à poursuivre avec fermeté une action décisive pour le remembrement foncier sur tout le territoire valdôtain.
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RESOLUTION
ENERGIE
Défense et valorisation des eaux de la Vallée d’Aoste
Les ressources hydriques ont été depuis toujours un facteur potentiel de l’amélioration de la vie et de l’essor de la Vallée d’Aoste.
Cela est d’autant plus vrai que les différents types d’utilisation de l’eau concernent surtout les nécessités hydriques, potables, d’irrigation, énergétiques et environnementales. C’est notamment dans le secteur énergétique qu’il faut considérer l’eau comme une source renouvelable par excellence.
Aujourd’hui, l’emploi de l’eau pour des buts énergétiques fait l’objet de discussions très vives qui en font une question ouverte et il est plus que jamais indispensable d’apporter des réponses bien réfléchies, avisées du point de vue stratégique, perfectionnées culturellement. On manquerait à un devoir à l’égard des Valdôtains si l’on n’affrontait pas d’une façon consciente et directe cet ensemble de thèmes.
On estime que les points à affronter sont les suivants:
- Définir une loi régionale en application de la loi de l’Etat 5 janvier 1994 n° 36 (Dispositions en matière de ressources hydriques), dite loi Galli, qui tienne compte de la situation géographique et hydrographique, des us et coutumes de la Vallée d’Aoste. De même la loi régionale devra prévoir l’utilisation des compétences transférées à la Région autonome et de celle-ci aux collectivités locales.
- Affronter activement la transformation de l’Enel de société publique en société à un capital privé, pour obtenir l’application intégrale des compétences mises en discussion à l’occasion de la “nationalisation” des sociétés électriques prévues par son Statut, art 5 et 7.
L’exigence de faire davantage attention aux problèmes énergétiques et, plus en général, à l’emploi rationnel des eaux qui sont maintenant propriété régionale nous impose de demander au Congrès d’approuver une motion qui engage nos administrateurs à envisager des actions spécifiques dans le secteur énergétique, compte tenu des possibilités que le Statut et les dispositions d’application réservent à notre Région. L’activité déployée jusqu’ici en matière d’économie d’énergie, de méthanisation, de création d’une société pour l’exploitation des centrales ex Ilva, ont permis d’atteindre des résultats appréciables.
Face à la privatisation de l’Enel des actions plus incisives s’imposent, dans le but de renforcer le système énergétique régional. Il est urgent d’approuver un plan énergétique pour la valorisation des ressources hydroélectriques et la recherche d’un mélange intelligent, combinaison entre méthanisation et télé chauffage, la recherche et l’explication de toutes les sources énergétiques présentes sur notre territoire.
La transformation de l’Enel en Spa aura des répercussions sur la Société. Si elle n’a plus un caractère public, pour elle ce sera la rentabilité qui aura une importance fondamentale; voilà pourquoi nous devrons avoir des instruments, des structures, des hommes à même de représenter les exigences des divers sujets électriques locaux ou régionaux et d’en sauvegarder les intérêts techniques et légaux.
Soulignant le fait que la production hydroélectrique en Vallée d’Aoste se chiffre environ à 3 milliards de Kwh dont seulement 600 milions sont utilisés dans la Région et que en Vallée d’Aoste il n’y a pas de centrales thermoélectriques, le Congrès
donne mandat
aux élus régionaux de l’Union Valdôtaine et aux parlementaires valdôtains pour qu’ils tracent, dans les plus brefs délais, les lignes maîtresses d’une politique rationnelle des eaux, surtout pour leur exploitation énergétique en œuvrant selon ces indications:
- gérer les rapports avec l’autorité centrale et l’Enel en réaffirmant les droits de la Vallée d’Aoste sur toutes les eaux publiques présentes sur son territoir;
- créer au sein de l’Administration régionale un service unique pour gérer le secteur des eaux et leur utilisation, et pour coordonner l’activité de tous les producteurs d’énergie à l’échelon local;
- rédiger le plan de tutelle et de valorisation des eaux en application de la loi 36 du 5 janvier 1994;
- rédiger le plan énergétique régional;
- proposer des études et des initiatives pour le développement du secteur énergétique;
- adapter la loi pour l’octroi des concessions, subconcessions et autorisations de compétence régionale.
- demander la suppression de la taxe dite “sovrapprezzo termico” pour tous les Valdôtains usagers d’énergie hydroélectrique.
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RESOLUTION
Collectivités locales.
Les Communes du Val d’Aoste sont des collectivités caractérisées par le territoire, la population, les langues historiques, l’histoire; leur découpage actuel est fortement motivé et réaliste.
La Région autonome de la Vallée d’Aoste a acquis, par modification de son Statut spécial, une compétence primaire en matière de collectivités locales.
L’Union Valdôtaine reconnaît dans les communes l’entité fondamentale du système administratif valdôtain.
Le fédéralisme global, auquel l’Union Valdôtaine fait référence, s’inspire du principe de la subsidiarité; ce principe présuppose la définition des compétences qui peuvent être exercées par les collectivités de base, laissant à la discrétion de ces dernières la délégation de compétences sous forme de collaboration intercommunale, par le biais des consortiums, des communautés de montagne ou directement par le biais de la Région autonome.
De ces affirmations découle la nécessité que
l’Union Valdôtaine engage l’Administration régionale à exercer les compétences acquises et en accord avec les collectivités locales, à présenter une proposition de réforme concernant les communes et communautés de montagne qui prévoie:
- une définition des fonctions et des compétences des Communes et des Communautés de montagne;
- les communautés de montagne doivent être un organisme, expression des Communes, pour l’organisation de services en faveur des communes mêmes et de la population;
- l’encadrement unique du personnel pour favoriser la collaboration et la mobilité entre le personnel régional et celui des collectivités locales, ainsi que les éventuelles possibilités de mutation pour garantir l’exercice des compétences acquises;
- tout en réaffirmant la validité des principes, une réflexion s’impose sur les critères de répartition prévus par la loi sur les finances locales, qui tienne compte du principe de la solidarité et des nouvelles compétences acquises.
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RESOLUTION
Mouvement Union Valdôtaine
L’Union Valdôtaine est un Mouvement politique qui se fait l’interprète des besoins et des instances de la société valdôtaine, et qui veut assurer l’épanouissement linguistique, ethnique, culturel, social et économique du peuple valdôtain afin d’en servir les intérêts au-delà de toute division idéologique.
L’Union Valdôtaine s’engage donc solennellement à veiller afin que l’action de sa classe dirigéante et de ses administrateurs soit inspirée aux plus hauts principes moraux et de fidélité à ses statuts qui doivent être appliqués fidèlement.
L’Union Valdôtaine se reconnaît dans la spécificité de l’identité valdôtaine qui occupe une position minoritaire dans le contexte institutionnel italien et appartient à l’aire alpine de la grande Région du Mont-Blanc et à l’aire linguistique et culturelle francophone.
L’Union Valdôtaine se reconnaît dans la société valdôtaine en général et dans toutes les personnes vivent en Vallée d’Aoste et en acceptent les caractéristiques qui font de celle-ci une communauté particulière.
L’Union Valdôtaine est l’héritière du patrimoine politique et moral de la Jeune Vallée d’Aoste, d’Emile Chanoux et de Joseph Trèves, ce même patrimoine qui a nourri la Résistance valdôtaine et qui est à l’origine de notre autonomie.
L’Union Valdôtaine se rattache aux principes du Fédéralisme global et s’engage à réaliser par les voies démocratiques la souveraineté politique de la Vallée d’Aoste; elle s’oppose à toute idéologie totalitaire de type fasciste ou autre.
L’Union Valdôtaine ne peut, par sa nature même, se ranger politiquement avec la gauche, le centre ou la droite; elle refuse par conséquent la logique de la bipolarité.
Le Fédéralisme global définit un véritable modèle de société qui se fonde sur la solidarité, la coopération, la participation et sur le principe de la subsidiarité dans les différents degrés du pouvoir.
Les principes fédéralistes donnent un sens précis au mot souveraineté qui présuppose un pacte libre entre la Vallée d’Aoste et d’autres sujets territoriaux pour constituer des ensembles en vue d’une Europe Fédérale.
L’Union Valdôtaine après les succès électoraux des 15 dernières années joue un grand rôle dans la réalité valdôtaine et dans la gestion des compétences que le Statut d’autonomie prévoit dans les différents domaines et aux différents niveaux de l’administration: Parlement italien – Conseil régional – collectivités locales; ce rôle implique un sens de responsabilité et du respect à l’égard des autres partenaires politiques.
Dans le cadre politique valdôtain, l’Union Valdôtaine privilégie la collaboration avec les forces politiques qui travaillent avec cohérence à l’affermissement et à l’épanouissement de l’autonomie. Une confrontation sur les fondements ethniques et linguistiques du peuple valdôtain et sur le fédéralisme et les différents niveaux de son application représente une priorité pour une concertation politique.
Nous ne pouvons pas collaborer avec ceux qui refusent nos principes et mettent en doute le fondement même du particularisme valdôtain.
Sur un plan plus général, l’Union est attentive aux nouvelles instances, tant au niveau valdôtain qu’à l’échelon italien et européen: les fédéralistes, les représentants des minorités, les groupes et mouvements qui travaillent pour préparer les consciences aux changements dans les perspectives d’autodétermination des peuples et des réformes des institutions, dans une optique fédéraliste.
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RESOLUTION
Mouvement Union Valdôtaine – 2
L’Union Valdôtaine se rattache aux principes du fédéralisme global.
Elle collabore avec les mouvements et les partis qui se reconnaissent dans l’autonomie et le fédéralisme et en font des principes prioritaires.
Elle privilégie les alliances avec ces derniers en considérant comme éléments fondamentaux pour tout accord les programmes conformes à ses statuts et tenant compte des principes suivants:
- reconnaître les fondements du particularisme ethnolinguistique valdôtain;
- reconnaître dans le fédéralisme la voie à parcourir pour toute réforme institutionnelle, tant à l’échelon italien qu’à l’échelon européen;
- réaliser le fédéralisme en Vallée d’Aoste par des réformes susceptibles d’assurer aux collectivités locales leur plein épanouissement selon le principe de la subsidiarité;
- appliquer les principes de la solidarité, de la coopération et de la participation, tant pour déterminer et distribuer les ressources financières, que pour organiser l’activité administrative des services sur le territoire;
- favoriser les initiatives dans les secteurs économique, social et de l’emploi selon le principe, enraciné dans notre tradition, de l’organisation communautaire garantissant l’initiative individuelle et privée de base, avec une forte présence de moments de participation collective et solidaire;
- gérer avec intelligence, attention et précaution le territoire, habitat de l’homme et ressource économique fondamentale mais périssable.
En félicitant le Gouvernement valdôtain pour son action assidue et efficace, pour la promotion de la communauté valdôtaine, nous rappelons que la majorité régionale actuelle s’est formée sur un accord de programme de législature. Nous y restons fidèles et nous invitons les élus unionistes à travailler pour résoudre en priorité les points suivants:
- définition de l’organisation et des compétences des collectivités locales et de leurs rapports financiers;
- définition des critères politiques fondamentaux pour la révision de la loi électorale régionale;
- achèvement de la réforme de l’Administration régionale;
- mesures de soutien et de relance de l’économie et de l’emploi dans les différents secteurs;
- élaboration d’un nouveau plan socio-sanitaire régional;
- élaboration du plan de production d’énergie hydroélectrique et gestion des ressources hydroélectriques régionales;
- actions dans le domaine de l’environnement et notamment la définition du plan paysager.
- application des articles 38, 39 et 40 assurant l’égalité de la langue française et de la langue italienne.
- mise en œuvre des moyens techniques pour rendre possible la diffusion des programmes de France 1, France 3 et Suisse 4.
Tout en exprimant sa satisfaction pour la bonne collaboration à l’intérieur de la majorité constituée, nous rappelons que si des partenaires de l’actuelle majorité ne devaient plus se reconnaître dans ce programme ou dans les priorités indiquées, à ce moment-là une révision de l’accord par les forces composant la majorité s’imposerait, tout comme, le cas échéant, la confrontation ouverte à toutes les forces politiques composant le Conseil régional.
L’Union Valdôtaine est présente dans la majorité de la Ville d’Aoste et dans l’administration de nombreuses communes et communautés de Montagne.
Elle préconise une liberté totale dans la formulation des accords politiques et dans la rédaction et la réalisation des programmes qui doivent toutefois respecter les principes généraux auparavant énoncés.
L’Union Valdôtaine, pour faciliter le travail de ses représentants dans les différentes administrations, s’engage à encourager les occasions de confrontation et de vérification par le biais de la conférence des administrateurs et autres initiatives de formation et d’information.
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RESOLUTION
Organisation du Mouvement
Considérant les propositions faites par les sections au sujet de l’organisation du Mouvement et en particulier la nécessité de:
- affirmer selon les principes fédéralistes le rôle central que les sections représentent à l’intérieur de l’organisation du Mouvement;
- assurer la diffusion de l’information des principaux actes politiques décidés par les organes compétents du Mouvement;
- renforcer la représentation territoriale grâce à la participation des représentants de communauté de montagne au sein du Comité Exécutif et à la création de commissions territoriales;
- définir le rôle du Comité Central qui pourrait acquérir une dimension différente et pourrait même être remplacé par un organisme plus efficace et plus représentatif ;
- renforcer le rôle du Président, garant de la ligne politique du Mouvement.
Soulignant par ailleurs le débat ouvert à propos du rôle du Mouvement vis-à-vis des activités et des initiatives politico-administratives;
Compte tenu des observations formulés sur la cohabitation de la figure du Secrétaire général et du Président du Mouvement, dont les rôles sont différents mais qui doivent agir de concert; sur l’efficacité du rôle du Bureau de direction:
engage le Mouvement et ses organes à nommer dans les plus bref délais un groupe de travail qui étudie de nouveaux statuts qui seront soumis aux organes du Mouvement (Bureau de Direction, Comité Exécutif, Comité Central, Sections);
donne mandat à la Conférence Nationale (à laquelle ce Congrès délègue ses pouvoirs) de discuter et approuver les nouveaux statuts de l’Union Valdôtaine dans un délai de 12 mois.
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RESOLUTION MOUVEMENT
Rôle et formation
L’U.V. reste un instrument indispensable et nécessaire pour atteindre l’objectif de la sauvegarde et de la promotion de l’identité culturelle et linguistique du peuple valdôtain.
Pour atteindre ce but l’U.V. doit tout d’abord promouvoir une formation politique constante de ses membres, afin qu’ils aient toujours, dans une société qui ne cesse de se transformer politiquement et socialement, des repères clairs sur les idées essentielles, sur les valeurs de fond, dont s’inspire et s’est inspirée pendant près d’un demi-siècle l’action politique de notre Mouvement. C’est en connaissant notre identité qu’on pourra mieux la valoriser.
Les sections, les commissions et les organes collatéraux pourraient être les acteurs principaux de cette action de formation, par leur activité ordinaire aussi bien que par l’organisation d’initiatives spécifiques, telles que des débats et des cours de formation culturelle, politique et administrative.
Les sections constituent la vraie richesse du Mouvement: elles créent des rapports directs entre la base et les administrateurs et sont en outre le moyen privilégié par lequel la base unioniste fait entendre sa voix et participe à la vie du Mouvement.
Plusieurs sections ont toutefois du mal à garder éveillé l’intérêt des adhérents pour la vie du Mouvement et pour la politique en général.
Cette situation de désengagement peut être renversée si, à l’intérieur des Sections, on récupère le rôle central de l’Assemblée des inscrits pour rendre vif et concret le débat non seulement sur les problèmes administratifs, mais aussi sur les problèmes de grande envergure.
Les commissions du Mouvement sont les lieux privilégiés où adhérents et sympathisants se confrontent sur des thèmes spécifiques. C’est à ce niveau que l’on pourra travailler pour une synthèse entre les lignes du Mouvement et les instances administratives; ces commissions, en dépit des difficultés de gestion, auraient aussi une précieuse fonction de formation pour ceux qui ont à affronter des problèmes administratifs.
Pour une formation dans des domaines spécifiques l’U.V. peut se prévaloir de l’apport de ses organes collatéraux.
La Jeunesse Valdôtaine est l’organe privilégié pour contacter les jeunes, les former aux idéaux fédéralistes aux fins d’une ferme prise de conscience de leur identité, ainsi que de leurs droits et de leurs responsabilités de Valdôtains.
A cet effet la J.V. doit en premier lieu assurer une présence diffuse sur le territoire. Pour ce faire, une collaboration concrète avec les sections du Mouvement et leurs groupes de jeunes s’impose. La J.V. pourrait devenir un véritable “raccord” entre les jeunes des différentes sections, en vue d’un échange d’idées sur des problèmes communs et ce, par la création d’un moyen de liaison souple mais nécessaire pour que les énergies des jeunes ne se dispersent ni diminuent faute de sollicitations.
Aux jeunes des sections, la J.V. peut offrir une structure et une aide concrète pour la réalisation d’initiatives qui demandent l’apport de plusieurs personnes. Cette confrontation peut être un atout, en particulier pour tous les jeunes qui ont été appelés à assumer des engagements administratifs: c’est surtout sur eux que la J.V. compte pour animer le débat politique et administratif chez les jeunes.
Le domaine du volontariat et de la coopération sociale et juvénile devrait faire l’objet d’une attention particulière: il se trouve là des énergies positives et des compétences particulièrement utiles pour des jeunes qui ont l’ambition d’intéresser d’autres jeunes à la politique et à l’engagement social.
L’Entraide des Femmes poursuivra, en tant qu’association collatérale de l’U.V., son action de sensibilisation des femmes à la cause valdôtaine, par une collaboration plus étroite avec les associations et organismes socio-culturels valdôtains.
Par contre, le groupe “Les femmes de l’Union Valdôtaine”, dont le but est d’inciter le Mouvement à se pencher davantage sur la sauvegarde de notre culture par des initiatives ciblées en vue du maintien de la conscience ethnique valdôtaine, orientera son action politiquement, par des propositions et des prises de position et par la création d’un réseau anonyme de solidarité à l’intention des adhérents de l’U.V..
L’U.V. doit aussi contribuer au débat culturel et social au sein de la société valdôtaine: à l’heure où notre société affiche un rejet de la politique, nous devons être à même de donner des réponses concrètes à des problèmes qui la touchent de près. La société exige désormais de la politique des réponses concrètes, et la politique, de son côté, est indispensable par sa fonction de médiation des intérêts particuliers par rapport au bien commun.
L’U.V. devra, donc, dans un futur proche, être de plus en plus à même de dialoguer sur des problèmes concrets avec les différents protagonistes de la vie sociale, sans évidemment renoncer à son identité, et savoir aussi proposer d’une façon nouvelle son projet politique aux jeunes Valdôtains.
Là aussi, elle peut se prévaloir de l’apport des organes collatéraux susceptibles de lui assurer une présence concrète dans le domaine de l’École, de l’Université, de l’emploi, et élaborer des propositions dans tous les domaines qui touchent de près les jeunes et les femmes.
Saint-Vincent le 25 février 1996
RESOLUTION FINALE
Résolution finale
Le Congrès national de l’Union Valdôtaine exprime ses préoccupations vis-à-vis de l’évolution politique en Italie.
Le choix d’interrompre brusquement la Législature, avec le recours aux élections politiques anticipées, démontre la grave crise du système institutionnel italien, caractérisé par une croissante dose d’ingouvernabilité et pas conséquent d’une incapacité à affronter les problèmes structuraux de la politique et de l’économie, avec la perspective réelle de ne plus pouvoir participer au dessein de l’intégration européenne. En particulier dans cette dernière période s’était annoncée la possibilité d’entreprendre une saison de réformes impliquant une réécriture de la Constitution.
Une perspective que nous avons plusieurs fois souhaitée, parce qu’à notre avis le vrai passage entre la Première et la Deuxième République doit obligatoirement être fondé sur une nouvelle Constitution à empreinte fédérale. Sans même résoudre les questions délicates pour la confrontation démocratique (le conflit d’intérêt et la par condicio par exemple), on a choisi de recourir aux élections. Nous sommes prêts à ce rendez-vous, qui en ce moment a pour nous des significations ultérieures, si nous pensons à toute la série de menaces simultanées qui se manifestent à l’égard de l’existence même de la Vallée d’Aoste et de son particularisme linguistique et culturel.
Pour ces raisons le Congrès de l’Union Valdôtaine :
- exprime son appréciation pour le travail sérieux et compétent fait par le Sénateur et le Député de la Vallée d’Aoste, toujours présents et actifs dans le débat parlementaire et au sein des différents organismes institutionnels ;
- confirme la nécessité que dans l’avenir soit encore assurée à notre Vallée une représentation parlementaire expression des valeurs de notre communauté et interprète de ses nécessités ;
- engage ses organes statutaires à rechercher dans ce sens la plus large convergence possible autour d’un programme sérieux garantissant un engagement en faveur de la Vallée d’Aoste et de ses problèmes à bénéfice d’une transformation de l’Italie en Etat fédéral, au sein d’une Europe fédérale.
Saint-Vincent le 25 février 1996