1999
Congrès Thématique
LE RAPPORT DE LA 1ère COMMISSION
Aménagement du territoire – Ouvrages d’intérêt public – Parcs et réserves naturelles – Chasse et Pêche – Forêts – Environnement – Agriculture – Zootechnie
A. PROGRAMMATION DU TERRITOIRE ET OUVRAGES PUBLICS
1 – PROGRAMMATION DU TERRITOIRE
Accepter le P.T.P. en tant qu’instrument moderne et efficace de tutelle du paysage et de programmation du territoire, sur la base d’un modèle de développement socio-économique qui trouve dans la sauvegarde de l’environnement son fondement. Il est à rappeler que l’actuel P.T.P. a été, suite à une laborieuse phase de concertation entre organismes, transformé d’un instrument de prescription-imposition en un document d’orientation pour l’emploi du territoire. La restante partie de «constriction» concerne des domaines spécifiques relativement modestes et méritoires d’une tutelle spéciale, dont l’application est à simplifier (voir les centres historiques). L’engagement pris pendant la législature passée, au moment de l’approbation du P.T.P. – à savoir de revoir dans un délai de 18 mois les obligations (surtout paysagères) et leur application – est absolument à respecter, même si cette révision demande l’ouverture d’une négociation avec l’Etat.
Facteurs positifs: Préservation de la spécificité alpine – Sauvegarde de l’environnement en tant que ressource stratégique – Projets spéciaux régionaux et locaux d’ample perspective et qualifiants pour la Vallée – Analyse des effets des choix.
Facteurs de différend: Limites et conditionnements aux choix des organismes – Alourdissement des procédures d’urbanisme – Haute influence sur les appréciations environnementales et d’urbanisme – Révision des instruments d’urbanisme – Application rigoureuse des obligations – Indications et prescriptions parfois excessives et pas toujours opportunes.
• L’Europe exige: l’adoption d’un instrument d’orientation et de programmation (on ne peut pas penser d’aborder l’Europe sans un projet concernant le futur de nos ressources) – Le maintien de la spécificité alpine et un environnement intègre et protégé – Une montagne pas banalisée – Des procédures claires et simplifiées – Des Valdôtains conscients de la valeur de la ressource paysagère/environnementale.
2 – OUVRAGES PUBLICS
a) Chemin de fer
Liaison sur rail avec la France tant en qualité de directrice du trafic ferroviaire rapide, que dans le but de composer un système intégré train-pneu, surtout pour le transport lourd. Intégration entre la directrice ferroviaire européenne et emploi local du train avec l’abaissement du plan du rail dans le tronçon Quart-Sarre.
Facteurs positifs: Disponibilité d’un service public de grande importance – Renforcement de l’intégration européenne – Sûreté des liaisons – Meilleure qualité de l’environnement – Cohérence avec la Convention des Alpes.
• L’Europe exige: d’être reliés avec des réseaux ferroviaires internationaux, des chemins de fer modernes et efficaces – La diminution du trafic sur pneu dans les zones alpines à haute valeur environnementale.
b) Voirie régionale
Mise en place de la voirie concernant les vallées latérales et les villages, surtout en termes de sûreté et de garantie de la circulation, avec la solution des questions critiques, comme le débouché dans le centre de la Vallée et la traversée des centres urbains.
Facteurs positifs: Certitude de la circulation – Sûreté – Accélération – Amélioration de la qualité environnementale des pays actuellement traversés par des chemins à grand trafic – Solution des bouchons à proximité des bifurcations.
Facteurs de différend: Augmentation du trafic dans les vallées – Coûts – Nouvelle occupation de terrains.
• L’Europe exige: que le trafic soit en conditions de sûreté absolue et de pleine fiabilité – Des vallées alpines pas suffoquées par le trafic – L’absence de bûchons pénalisants et polluants.
c) Liaisons entre vallées
Sur le plan de la faisabilité sont à approfondir les liaisons entre vallées avec différents systèmes: tunnels – télésièges – crémaillère par tunnel, comme dans le cas de la liaison Valsavarenche/Val d’Isère, qui permettrait une diversification de l’offre touristique à l’échelon international, tant dans les espaces temporels, que dans les contenus.
d) Réseaux d’adduction de l’eau
Réorganiser le système du service d’approvisionnement de l’eau potable, achever les réseaux d’adduction, en assurant à la région tout entière la qualité et la quantité de l’eau potable suffisantes, par l’attribution de la gestion du réseau hydrique au secteur privé.
Facteurs positifs: Disponibilité hydrique assurée côté qualité et suffisante à satisfaire la demande – Rationalisation des réseaux établis pour des grandes aires – Epargnes et rationalisations.
Facteurs de différend: Logique de clocher – Mise à jour des réseaux existants.
• L’Europe exige: une disponibilité hydrique optimale en termes de qualité et quantité, obtenue dans le plus haut respect possible de l’environnement – Des coûts minimaux de réalisation et de gestion en synergie avec l’initiative privée – Des organismes publics dans le rôle de programmation et de décision, ainsi que des particuliers dans le rôle de réalisateurs et gérants.
e) Egouts et épurations
Eaux sales entièrement recueillies et épurées tant avec des systèmes traditionnels, qu’au moyen de la phytoépuration dans les zones au climat moyen-rigide.
Facteurs positifs: Eaux coulantes pas polluées – Amélioration de l’environnement et de la biodiversité – Réemploi non problématique de l’eau aux fins touristiques, agricoles et énergétiques.
Facteurs de différend: Coûts – Localisation des épurateurs – Incertitude sur l’efficacité de l’épuration assurée par les actuelles technologies – Impact des installations.
• L’Europe exige: territoires de montagne avec des eaux coulantes propres ou épurées – La possibilité d’accéder aux eaux sans craintes – Que les grands domaines touristiques ne soient pas en dette dans les corps hydriques de fluxes polluants hors proportions par rapport à leur portée et à la capacité d’autoépuration des cours d’eau recevant.
B. ENVIRONNEMENT, PARCS ET RESERVES NATURELLES, FORETS
3 – ENVIRONNEMENT
Acceptation du concept du P.T.P. d’après lequel la sauvegarde de l’environnement constitue le fondement sur lequel bâtir toute hypothèse de développement socio-économique.
Facteurs positifs: Augmentation de la valeur du contexte – Augmentation de la qualité de l’offre touristique – Salubrité et meilleure qualité de la vie – Caractérisation des produits – Appel.
Facteurs de différend: Limitations dans l’emploi du territoire et des processus de production – Ouverture de fronts, même de conflit, pour la réinstallation des lignes de transport, des lignes téléphoniques et des réémetteurs, en tenant compte, outre que des aspects hygiéniques aussi de ceux paysagers, en raison de leur capacité d’engendrer de la plus-value.
• L’Europe exige: Environnements et paysages intègres et sauvegardés – Installations humaines dans le respect de l’environnement et des activités compatibles – Sauvegarde des équilibres environnementaux – Valeur du paysage – Milieux salubres et absence d’activités polluantes.
4 – PARCS ET RESERVES NATURELLES
Facteurs positifs: Valorisation des ressources naturelles – Opportunités d’emploi – Aides économiques nationales et internationales – Appel touristique et culturel – Facilitations pour le maintien de l’identité ethnique – Qualification des produits.
Facteurs de différend: Législation italienne de réfère trop obligeante et limitative, du fait qu’elle est trop différente de celle en vigueur dans les autres pays d’Europe, plus équilibrée et spécifique – Absence de centralité de la composante humaine dans l’action de sauvegarde – Interférences de sujets extérieurs dans la gestion – Exploration de l’identité territoriale de la part de tiers.
• L’Europe exige: Une vive présence d’aires protégées équilibrée avec le territoire global – La corrélation entre les aires naturelles et les valeurs à protéger qui ne sont pas différemment sauvegardées – La capacité des aires protégées d’engendrer l’amélioration des conditions de vie des populations concernées.
5 – ESPACE MONT-BLANC
Il constitue le premier véritable accord international à base régionale pour la sauvegarde et la valorisation d’un contexte territorial, hautement qualifié du point de vue anthropique et environnemental.
Facteurs positifs: Recomposition d’une région historiquement unie – Synergie entre pays pour l’aboutissement à des objectifs communs, dans une optique transnationale – Processus d’intégration européenne – Affirmation de la réalité alpine.
Facteurs de différend: Centralisation étatique accompagnée par le désintérêt général – Difficulté à obtenir une reconnaissance institutionnelle – Incertitude des financements – Définition du périmètre – Excessive difficulté des initiatives et de leur application.
6 – RESSOURCES ENVIRONNEMENTALES (FLORE, FAUNE, MINERAUX, CHAMPIGNONS)
Il s’agit de ressources qui peuvent engendrer emploi et gain. Révision de toutes les dispositions, en tenant compte de la nécessité d’effectuer une décentralisation et de rendre productives, au sens large, ces ressources, surtout en faveur des collectivités locales périphériques, des communautés rurales et de la propriété.
Facteurs positifs: Valorisation de ces produits et rationalisation de leur consommation ou prélèvement – Renforcement des liens entre la propriété des fonds et des biens – Emploi environnemental qualifié – Elargissement de la base des produits typiques et leur commerce.
Facteurs de différend: Difficulté des organismes à acquérir les compétences – Résistance du monde cynégétique et ichtyque – Difficulté à accepter des limites à l’appropriation de quelques biens (champignons, flore, etc…) de la part des citoyens qui ne plongent pas leurs racines dans la ruralité.
• L’Europe exige: De la discipline dans l’approche aux biens naturels – La sauvegarde de la propriété privée et de ses produits – La monétisation des bénéfices, surtout de ceux qui se matérialisent dans des biens de consommation.
7 – ENTRETIEN DU TERRITOIRE
Traditionnellement, les œuvres d’aménagement hydraulique des bassins de montagne, de lutte à la désagrégation hydrogéologique, de renforcement des pentes, d’entretien de la voirie de montagne, etc… ont été gérées par le domaine forestier par le biais de chantiers de travail. Il est nécessaire de passer à une gestion décentralisée et privée, à participation publique (entreprise pour l’entretien du territoire, par exemple, une formule qui pourrait se révéler adéquate même pour le domaine des bois).
Facteurs positifs: Mineure dispersion de ressources et de mouvements – Possibilités pour les entrepreneurs locaux – Rôles des organismes plus cohérents avec les réformes en acte – Affranchissement des ressources politiques des obligations de la petite gestion – Majeure flexibilité des préposés de tout degré aux exigences du travail.
Facteurs de différend: Possible augmentation des centres de coût – Résistances au passage du public au privé – Faiblesse d’entrepreneurs locaux – Difficultés des organismes.
• L’Europe exige: La privatisation de l’exécution des interventions – La séparation entre la production à validité économique et les amortisseurs sociaux, en confiant ces derniers à des centres privés qui aient des rapports (par contrat ou par convention) avec le domaine public.
8 – FORETS
Mettre en marche la programmation déjà élaborée par le «Plan Forestier Régional», avec la décentralisation de la gestion forestière – Débouchés économiques des produits – Solliciter les entrepreneurs privés pour un remplacement graduel du public dans le soin et l’exploitation des forêts.
Facteurs positifs: Réalisation d’une activité forestière d’après les principes du développement soutenable et de façon cohérente avec le protocole sur les forêts de la Convention des Alpes – Efficacité écologique, paysagère, de protection et production des forêts et leur capacité de réponse totale aux exigences hygiéniques et de récréation – Implication des collectivités locales – Rendement majeur dans les cycles de travail – Emploi de matières premières renouvelables.
Facteurs de différend: Diminution de la fonction d’amortisseur social des travaux forestiers – Résistances syndicales – Mise à jour législative à la concertation difficile – Organisation d’une filière bois – Faiblesse de main d’œuvre spécialisée et d’entrepreneurs.
C. AGRICULTURE
9 – SOCIÉTÉ RURALE.
Son intégration dans le contexte économique, touristique, urbanistique. Action pour rendre la qualité de la vie des agriculteurs équivalente à celle des autres catégories sociales. Pluriactivité. Réunion de l’organisation de l’école obligatoire avec agrégation des classes. Activation du service de remplacement et supports de travail agricole dans les phases de plus grande production.
Facteur positifs: Permanence de la composante rurale sur le territoire. Attribution aux agriculteurs de travaux et de services. Meilleur développement urbanistique et son équilibre dans les composantes qui concourent à la typicité du contexte. Adhésion et application de la Loi n° 97 de 1974 (par ex. les art. 19 – 21 – 22 – 24). Possibilité, pour les agriculteurs, de prendre des congés ou de s’absenter pour maladie ou nécessité familiales, sans dommages insupportables. Train de vie plus approprié à celui que les jeunes souhaitent.
Facteur de différend: Opposition à la révision des plans d’occupation des sols en fonction agricole. Réintégration d’une partie de la population rurale. Difficulté d’intégrer des travailleurs étrangers. Contraste avec les normes de l’Etat et de la Communauté européenne (école, pluriactivité). Résistances des agriculteurs eux-mêmes.
10 – DISPONIBILITE
Pleine possession des terrains de la part des agriculteurs qui y travaillent. Individuation et utilisation de terrains pour des cultures spécialisées. Révision de la loi sur le remembrement foncier. Information (art. 24 de la loi n° 97 de 1994). Expédition accélérée et simplifiée des obligations et des procédures bureaucratiques. Révision et renforcement de l’efficacité des structures préposées à la mise en valeur et à la commercialisation de nos produits. (Centrale laitière, Consortium des Fontines, Certidop, Coopérative Producteurs Lait et Fontine etc.). Renforcer les liens fonctionnels et subsidiaires entre l’Institut Agricole et les secteur agricole.
Facteur positifs: Certitude et continuité des investissements de ceux qui entendent développer et accroître leur entreprise agricole. Développement et diversification des productions. Plus grande disponibilité de temps pour les travailleurs et gratification majeure. Exécution totale, dans l’intérêt général, des tâches attribuées à des structures spécifiques. Modernisation et actualisation de l’activité agricole.
Facteur de différend: Résistance de la propriété. Complexité des procédures bureaucratiques. Législations “lourdes”. Intérêts pré constitués et “inamovibles”. Difficultés de remembrement de la propriété. Complexité des autorisations.
11 – PRODUCTION
La production doit se réaliser selon les principes du développement durable. Typicité, pureté, qualité, compatibilité écologique des productions. Sauvegarde des saveurs. Recours maximal aux ressources locales pour réaliser les produits, renforcer les systèmes de contrôle. Réseaux de vente et développement des commercialisations. Révision des soutiens à la production. Spécifiquement, pour ce qui concerne la fruiticulture: flexibilité pour l’emploi de l’eau, application de la charte vocationnelle, réalisation par l’Administration régionale d’implantations expérimentales rationnelles à confier à des jeunes, développement des activité de transformation.
Facteurs positifs: Meilleure collocation du produit. Prix au professionnalisme et au sérieux. Concours à la réalisation d’un produit “Vallée d’Aoste” qualifié. Résistance et affirmation sur les marchés. Concrétisation rapide de la rentabilité. Chances pour les petites entreprises. Sauvegarde de l’environnement.
Facteur de différend: Prix à la qualité non contrôlée des productions. Système d’aides trop génériques. Facilité d’approvisionnement externe de la production. Législation trop orientée (normes hygiéniques).
• L’Europe exige : Une agriculture valdôtaine capable de sauvegarder la typicité et la pureté du passé en les liant avec les modernes exigences de sauvegarde hygiénique-environnementale. Une composante sociale agricole bien intégrée et à la page bénéficiaire comme les autres des meilleures conquête de la société. Un contexte urbanisé que ne marginalise pas les structures agricoles, mais où, par contre, celles-ci concourent à identifier positivement le territoire. Où le produit est effectivement et exclusivement le produit des ressources disponibles sur le territoire, il est protégé et valorisé à son tour par la production agricole. L’agriculture en tant que capital humain titulaire de valeurs morales et culturelles capable de dépasser sans dommage les effet abrasifs et annihilant des temps.
LE RAPPORT DE LA 2ème COMMISSION
Santé – Service sociaux – Instruction publique – Culture -Biens culturels
D. BIEN-ÊTRE (SANTÉ ET SERVICES SOCIAUX)
12 – HOPITAL
Le débat sur la santé en Vallée d’Aoste a été caractérisé, ces derniers temps, par la question de l’avenir de l’hôpital régional. Sur ce débat se sont confrontés ceux qui voulaient la construction immédiate d’un nouveau hôpital, en bloquant donc la restructuration, et ceux qui voulaient sa restructuration. L’administration régionale, vu aussi les temps de réalisation d’un nouveau hôpital, a choisi pour sa restructuration, en allant vers une politique connotant l’hôpital régional comme une structure pour aigus.
Le choix de restructuration de l’hôpital garantit le maintien d’un service efficace, selon les exigences de la population actuelle et les progrès de la technologie, pour les prochaines 10-15 années.
Reste tout de même le problème d’un service dispersé sur trois pôles (rue de Genève, ancienne maternité, et Beauregard), qui présente des problèmes d’ordre logistique (déplacement de la “guardia interdivisionale notturna unica” pour les trois sièges, transports de patients, aussi en conditions critiques, d’un siège à l’autre pour exécuter des examens instrumentaux, etc.), technico-professionnels (possibilité de dialogue plus efficace entre les différentes catégories de médecins spécialistes par rapport aux cas cliniques etc.) et d’ordre économique. Pour ce qui concerne en outre l’U.O. de Psychiatrie, le fait qu’elle a un siège détaché et isolé du reste de l’hôpital peut engendrer dans les usagers et dans l’opinion publique le sensation d’un lieux “particulier” pour des patients “particuliers” qui doivent donc être mis à l’écart, ce qui arriverait dans une mesure sans doute mineure s’il y avait une structure hospitalière unique.
II.1 Pour résoudre les problèmes logistiques, techniques et économiques liés à cette dispersion, il faudra instituer un pôle unique des services hospitaliers en utilisant l’Hôpital Beauregard comme structure de réhabilitation.
Dans une perspective de long terme, on doit relever le défi de constituer un vrai réseau de collaboration avec des centres médicaux italiens et étrangers, publics et privés, ce qui permettrait de rendre plus efficace le service sanitaire. En particulier:
II.2Il faudra utiliser la télémédicine pour se confronter avec les meilleurs spécialistes et, ensemble, faire les diagnostics sans transférer le malade;
II.3 Il faudra aussi signer des conventions pour garantir la disponibilité des lits dans certains secteurs spécialisés (cardiochirurgie, neurochirurgie etc.).
13 – RESSOURCES HUMAINES
La “fuite des professionnels” est un problème réel qui demande d’approuver des contre-mesures, la Vallée d’Aoste n’ayant pas les ressources humaines suffisantes pour garantir tous les services.
II.4 Il faudra valoriser la libre profession, en particulier l’exercice de la profession “intra mœnia” (c’est-à-dire à l’intérieur de l’hôpital). Cela permettrait entre autres des recettes pour l’ASL et fournirait un service meilleur aux citoyens.
II.5 Il s’avère aussi nécessaire de former une classe médicale et para-médicale valdôtaine en poursuivant dans la politique des bourses d’étude pour l’accès aux spécialisations universitaires
14 – TERRITORIALISATION DES SECVICES
L’efficacité du service sanitaire dépend, surtout dans une zone de montagne, de la tertiairisation des services, qui élimine le handicap séparant les habitants de la montagne de ceux de la ville et des bourgs de la plaine, qui peuvent mieux profiter des services sociaux. Un rôle fondamental est en outre joué par le “médecin de base” ou “généraliste”, à qui revient le devoir de “gérer” la santé de la personne en termes de diagnostic, de traitement et surtout de prévention. Actuellement le médecin “généraliste” n’a toutefois pas les moyens pour accomplir de façon incisive son œuvre, du fait qu’il manque d’un appui suffisant de la part de la structure publique dans le domaine de la médecine préventive,du diagnostic et des traitements. Il faut donc:
II.6 Renforcer les structures territoriales, en améliorant la communication avec le “centre”, surtout en ce qui concerne l’assistance à domicile, par le moyen surtout:
– de l’assistance domiciliaire intégrée et du service d’hospitalisation à domicile et d’assistance domiciliaire intégrée;
– de la réalisation de résidences sanitaire assistés sur le territoire;
– du développement des services de réhabilitation.
II.7Fournir une instrumentation extra-hôpitalière adéquate et une assistance domiciliaire des infirmiers efficiente, ce qui est un élément indispensable pour une gestion correcte, de la part du médecin “généraliste” du patient domiciliaire, pour ce qui concerne la prévention ainsi que la partie concernant plus proprement la diagnostic et le traitement.
II.8 Mettre en valeur les ressources existantes, surtout en ce qui concerne les eaux thermales et minérales et vérifier la possibilité d’en découvrir d’autres en matière surtout de thérapies de réhabilitation et beauty farms en exploitant les attraits paysagers de notre région.
15 – SERVICES SOCIAUX
Il est nécessaire de mettre en réseau tous les services sociaux et sanitaires publics et privés, dans une optique de système intégré d’interventions pour leur assurer pleine efficacité et utilité dans le but d’éliminer les conditions de malaise et de besoin dérivant de pauvreté, difficulté sociales ou bien de conditions de non autonomie. Il faudra en particulier
II.9 Renforcer le rôle de la famille en donnant pleine application à la loi régionale en matière;
II.10 Concerner les principaux acteurs dans le domaine social (coopératives, bénévolat etc.) dans le développement des stratégies contre le malaise des jeunes et de tout ce qui en découle (drogue, alcoolisme, marginalisation etc.);
II.11 Développer les services destinés aux porteurs de handicap, avec une attention particulière à l’activité occupationnelle.
E. FORMATION
Pour mettre en valeur complètement la ressource humaine qui est sans doute un facteur déterminant pour l’avenir de la Vallée d’Aoste, il faut favoriser les processus destinés à augmenter les niveaux de scolarisation et de formation, en œuvrant en particulier pour rendre concrète notre autonomie dans le secteur de l’école et de la formation.
16 – LA FORMATION PROFESSIONNELLE
a) Centres de formation
Le marché du travail en Vallée d’Aoste présente des signaux substantiellement positifs. Le taux de chômage (5.5% prévu pour 1999) est parmi les plus faibles par rapport aux autres régions. Toutefois, le marché du travail voit une expansion toujours plus grande des professions à haute et moyenne spécialisation, en raison aussi du processus de tertiairisation et de déindustrialisation. C’est donc sur la formation qui doivent se baser les politiques actives de soutien à l’occupation.
En Vallée d’Aoste existent plusieurs centres de formation professionnelle, tels que l’Agence du Travail, les Pépinières, les Consortiums de formation, le Centre de développement, Vallée d’Aoste Structure, l’Office du Travail, les Instituts de formation professionnelle. Ces structures œuvrent pour la plupart de façon indépendante et non coordonnée.
II.12 Il est donc opportun d’élaborer un projet global, en mesure d’adresser l’ensemble des initiatives de formation en les adaptant au marché du travail. On pourrait aussi attribuer à un organisme de coordination, dont le rôle doit être opportunément mis en valeur, la tâche d’élaborer et de réaliser ce projet.
II.13 Dans la perspective d’une coordination majeure entre les différents centres de formation, il serait opportun de parvenir à la régionalisation de l’Office du Travail.
b) Les Instituts de Formation Professionnelle
L’Institut Professionnel Régional aussi doit faire face au changement du marché du travail, ayant été conçu à l’époque où l’activité industrielle monopolisait l’économie régionale. La réalité économique régionale est en effet en train de changer et l’organisation quasi exclusivement industrielle est en train de laisser le pas à la réalité du tertiaire avancé, au tourisme de deuxième génération, à l’industrie de l’électronique et aussi à un artisanat rénové et à une petite entreprise à conduction familiale.
II.14 Il est opportun de réviser entièrement cette structure, en appliquant la compétence exclusive de la Région en la matière, pour orienter les cours vers la formation d’une mentalité d’entreprise, de manière à accoutumer les élèves à gérer eux-mêmes l’initiative économique et a projeter leur avenir de façon autonome.
II.15 L’Institut Agricole Régional est en train d’augmenter progressivement le nombre des élèves, ce qui rend désormais cette structure insuffisante. Il serait donc nécessaire d’envisager l’augmentation des places disponibles.
17 – L’ECOLE
a) Abandon scolaire
Le phénomène de l’abandon de la montagne est aussi lié aux problèmes de scolarisation des enfants. Inversement, l’abandon scolaire dépend aussi de l’éloignement des écoles supérieures des sièges scolaires
II.16 Il faut donc assurer le maintien des sièges scolaires dans les petites communautés de montagne, en fixant des quotas minimaux adaptés aux conditions géographiques et socio-économiques de la montagne valdôtaine, compte tenu aussi des exigences de socialisation des enfants.
II.17 Les écoles de montagne doivent être douées des moyens télématiques et de télécommunication, disponibles aujourd’hui à des coûts moins élevés et plus performants que dans le passé, afin de réduire leur isolement, faciliter le dialogue et l’enseignement à distance, multiplier les informations disponibles.
II.18 Des transports efficients entre les Communes de montagne et les sièges scolaire doivent aussi être assurés, en fonction des exigences des élèves.
II.19 Il faut enfin réaliser des structures d’accueil pour les élèves de l’école moyenne inférieure et supérieure et pour les enseignants obligés à se déplacer sur le territoire.
b) Assurer une éducation de niveau européen
L’Union européenne affirme aujourd’hui, à l’échelle communautaire, l’objectif de l’éducation bilingue comme l’une des prioritée dans le progrès culturel du continent. Au moment où le système bilingue de l’école valdôtaine se renforce par des acquis importants (adaptation des programmes, égalisation des langues à l’examen d’Etat, formation universitaire bilingue des maîtres), la vocation européenne de la Vallée d’Aoste doit donc être pleinement exprimée, aujourd’hui plus que jamais, par la mise en valeur de ses caractéristiques linguistiques et culturelles particulières. Le premier objectif est l’application définitive des articles 39 et 40 aux écoles secondaires supérieures, ce qui représente l’aboutissement incontournable du processus prévu par le Statut d’Autonomie et par la loi n.196/78, prévoyant les adaptations des programmes aux nécessités locales. Après l’école maternelle (où le bilinguisme a été introduit à partir des années 1972-73), l’école élémentaire (1988-89), l’école moyenne (l.r. n.53/94) c’est maintenant le tour de l’école secondaire supérieure, afin que l’élève puisse développer les compétences bilingues acquises . Pour cela il faut:
II.20 Donner pleine application aux articles 39 et 40 du Statut d’Autonomie dans l’école secondaire de deuxième degré;
II.21Vérifier si les application se sont concrétisées jusqu’à présent dans un enseignement effectivement bilingue et rectifier éventuellement celles qui ne correspondent pas au projet;
II.22 Mettre sur pied une politique efficace de recyclage et de formation bilingue pour enseignants;
II.23 Valoriser le rôle technique de l’IRRSAE, chargé de mettre en pratique les adresses politiques de la Région et de recycler les enseignants;
II.24Définir le problème de la “spendibilità” dans le respect de la loi 52/98 relative à l’examen de maturité. Une compréhension de base de la langue française devra être évaluée en relation aux compétences et aux savoir-faire nécessaires à l’exercice des fonctions à attribuer, en prévoyant en tout cas l’organisation de cours de recyclage pour donner au personnel la possibilité de perfectionner ses compétences linguistiques, compte tenu de la possibilité de se perfectionner en même temps dans les secteurs de compétence;
II.25Brancher sur le bilinguisme propre aux étudiants valdôtains l’apprentissage d’autres langues, requis par la globalisation des échanges culturelles et économiques.
Une attention particulière devra aussi être adressée à la réalisation d’une autonomie scolaire qui réalise une insertion majeure des écoles dans la réalité culturelle et linguistique du territoire et réalise une collaboration plus efficace avec les entités publiques régionales et locales, parallèlement à l’adaptation des programmes scolaires à la réalité locale, conformément au Statut spécial d’autonomie, dont les principes devront trouver dans les programmes, librement adaptés par les écoles, un instrument de réalisation et non un élément de frein.
II.26.On pourra penser aux mesures pour mettre en valeur le patrimoine dialectal dans l’école, finalisée à faciliter le passage de l’emploi des idiomes francoprovençaux à celui du français.
II.27 On devra à ce propos mettre en valeur le particularisme walser et promouvoir l’enseignement de la langue allemande, en cherchant à réaliser éventuellement des collaborations, à cette fin, avec des institutions éducatives du Tyrol du Sud.
18 – L’UNIVERSITE
La possibilité pour la Vallée d’Aoste d’instituer une Université Libre, introduite par la loi Bassanini bis, est sûrement une grande opportunité formatrice pour nos jeunes, un instrument d’élévation du niveau culturel et professionnel des Valdôtains et un moyen d’insertion de la Vallée d’Aoste dans le circuit de la recherche scientifique et de la haute formation. L’objectif est celui de constituer une structure qualifiée, flexible et ouverte, en mesure de conjuguer les besoins de la réalité locale et les exigences du contexte étatique et européen.
Pour atteindre cet objectif il faut toutefois bien vérifier en quelle mesure les dimensions géographiques et démographiques de la Vallée d’Aoste justifient l’existence d’une structure universitaire, qui ne devra pas courir le risque de devenir un siège peu prestigieux et périphérique, ce qui entraînerait un enseignement de basse qualité.
En particulier, il faudra tenir compte que l’éventuelle activation de quelques facultés pourrait orienter de préférence les étudiants valdôtains vers ces facultés, avec le danger de produire des “laureati” voués au chômage. Les jeunes doivent plutôt être encouragés à réaliser leur véritable vocation, en évitant de se “canaliser vers des études standardisées. Le fait d’avoir une université “chez soi” ne doit également pas empêcher aux jeunes d’avoir une expérience de vie enrichissante et formatrice en dehors de leur milieu d’origine, et particulièrement dans une grande ville, ce qui pourrait leur offrir d’importantes occasions de socialisation et de connaissances.
Il faudra également éviter que l’installation éventuelle d’un Institut universitaire dans la Région se traduise dans la création, aux frais de l’Administration Régionale, d’un centre culturel ne répondant pas à nos exigences. Face à ces nœuds problématiques il faudra:
II.28Mettre sur pied des structures universitaires “légères”, limitées, pour ce qui est des facultés à cours complets, aux nécessités incontournables (ex. Faculté de Sciences de l’Education) et aux cours de spécialisation post-universitaires de haut niveau ayant un intérêt réel et immédiat pour le territoire;
II.29Instituer des cours bilingues pour les étudiants valdôtains et brancher fortement l’Université valdôtaine sur les meilleurs réseaux universitaires francophones et italiens, et même au-delà, dans la conviction que la globalisation touche aussi, et très directement, le milieu de l’enseignement supérieur;
II.30Augmenter, en voie de conséquence, les aides en faveur des étudiants qui choisiront les facultés sises en dehors de la Vallée d’Aoste, de façon à leur permettre de choisir librement les meilleurs enseignements des Universités italiennes, européennes et des Pays francophones extra-européens;
II.31Examiner l’opportunité de faciliter l’insertion universitaire en réduisant les difficultés d’impact, de logistique et d’accueil, par l’organisation en Vallée d’Aoste de cours de première année pour de nombreuses facultés, avec une suite dans les facultés italiennes ou étrangères au choix de l’étudiant;
II.32Prévoir l’utilisation des moyens de communication actuels (téléconférences, Internet en faveur des étudiants et particulièrement des étudiants-travailleurs, dans le but de combler le handicap de l’éloignement des sièges universitaires;
II.33Mettre à la disposition des étudiants les ressources de la Bibliothèque régionale et des bibliothèques spécialisées présentes sur le territoire (Hôpital, Tribunal, Archives historiques, Surintendance des Biens culturels, Musée régional de Sciences naturelles, Centre d’Études francoprovençales, Walser Kulturzentrum, BREL etc.);
II.34Cerner des domaines bien déterminés, sur lesquels axer la recherche scientifique de haut niveau, d’où l’Université valdôtaine tirerait son prestige.
19 – BIENS CULTURELS
Il est nécessaire d’élaborer un projet politique pour mettre en valeur les sites archéologiques, les châteaux et les musées et les douer de services des support, pour améliorer la coordination des expositions et pour gérer les ressources bibliothécaires et archivistiques présentes sur le territoire. Dans cette perspective il faudraI.35Créer une agence préposée aux musées et aux expositions, séparée des organes de protection et chargée de toutes les activités de gestion et de promotion des biens culturels;
II.36 Instituer un musée régional réunissant les sections archéologique, d’art et d’histoire, ethnographique et de sciences naturelles;
II.37Rationaliser le réseau des bibliothèques et mettre en valeur le patrimoine archivistique moyennant la réorganisation du secteur des bibliothèques et des archives en tant que centres de recherches, en fonction des compétences régionales en matière de Surintendance bibliographique et de l’éventuelle régionalisation de la Surintendance aux archives.
LE RAPPORT DE LA 3ème COMMISSION
Finances – Planification – Industrie – Commerce – Artisanat – Ressources naturelles – Energie – Maison de jeux
F. INDUSTRIE
Le secteur industriel valdôtain, après quelques années de difficultés liées à la grave récession que l’Italie a enregistrée dans les années 1992-’93 (moins accentuée, en tout cas, en Vallée d’Aoste qu’ailleurs), confirme l’inversion de tendence qui s’est manifestée en 1997 par une reprise de l’emploi. Cette croissance correspond aux prévisions des observatoires économiques, qui qui considèrent l’industrie locale comme l’un des secteurs à prendre en considération au point de vue de l’occupation.
En examinant la situation des 25 industries Valdôtaine qui emploient au moins une quarantaine de travailleurs, il est confortant de constater qu’en Vallée d’Aoste l’industrie petite et moyenne a connu, dans ces dernières années, la réalisation de nouvelles installations industrielles, avec une croissance de l’emploi de 300 unités en 1997 et d’environ 150 en 1998, presque toutes dans le secteur manifacturier, avec des retombées positives concernant notamment l’emploi féminin.
L’industrie représente partant une ressource incontournable de l’économie valdôtaine et mérite une attention particulière dans le cadre des nombreuses et complexes interventions prévues par le plan de la politique du travail.
Il est toutefois opportun de redéfinir quelques prémisses, à savoir:
III.1 S’il est nécessaire de continuer une politique d’aide économique et de soutien aux entreprises ayant leur siège légal, administratif et fiscal en Vallée d’Aoste, il est également indispensable d’insérer des clauses prévoyant l’obligation d’embaucher prioritairement des personnels résidents, en limitant autnt que possible l’accès de nouveau personnel externe;
III.2 S’il est souhaitable de renforcer le développement de l’industrie dans la basse Vallée et d’introduire d’éventuelles installations industrielles diversifiées, il est cependant nécessaire de rappeler que, dans ce domaine aussi, l’industrie doit tenir compte de la spécificité de la Vallée d’Aoste, de son territoire, de son environnement;
III.3 S’il est indispensable de survivre dans le contexte européen, il est déterminant de poursuivre l’objectif de la qualité, par la promotion de la recherche et le renforcement des initiatives pour une formation professionnelle de qualité, diversifiée et adaptée aux types d’activités à entreprendre. Les initiatives de formation professionnelle doivent être maintenues, mais il est également nécessaire de repenser les méthodes de contrôle des résultats;
III.4 Si, enfin, en repensant à l’Europe, il est nécessaire de croître en une perspective économique compatible avec le contexte compétitif et institutionnel international, il est également souhaitable que l’Administration régionale adopte, dans le but d’éviter la dispersion des ressources, un plan de politique industrielle, visant à développer les secteurs les plus significatifs du système industriel local, s’appuyant sur deux atouts spécifiques de la Vallée d’Aoste: l’autonomie régionale et les dimensions réduites de son territoire.
Parmi les nombreuses possibilités de mise au point de ce plan, on met en évidence les suivantes:
III.5La mise à disposition d’aires industrielles en faveur des entreprises locales qui présentent des plans de croissance concrets;
III.6La simplification des procédures règlant les rapports entre les entreprises et l’Administration publique, notamment au moyen de la clarté dans l’interprétation et de la réduction au minimum des temps s’écoulant entre la requête et la disponibilité de l’intervention;
III.7L’augmentation de la perméabilisation du système productif local, en prévoyant, par exemple, la concentration entre les entreprises locales ayant des fonctions communes (centres internes de contrôle, laboratoires d’analyses etc.) et l’ouverture à des formes de collaboration avec des sociétés et des ou Instituts italiens ou internationaux et entre les entreprises elles-mêmes pour la création, entre autres, de consortiums finalisés à la formation professionnelle;
III.8L’augmentation et l’extension maximale de la communication territoriale, en termes d’infrastructures routières, ferroviaires, de télécommunication, mais aussi de mobilité humaine, pour abattre les obstacles éventuels empêchant le transfert de compétences d’une entreprise à l’autre;
III.9La possibilité de recourir au temps partiel, afin de dédier plus d’attention au secteur agricole et d’investir plus de potentialités dans la mise en valeur des communautés rurales et plus en général de la propriété, et de contribuer ainsi au réaménagemnt, à l’entretien et à la sauvegarde du territoire;
III.10 L’encouragement de certains secteurs productifs qui peuvent présenter un attrait particulier, comme le secteur alimentaire lié aux traditions gastronomiques ou celui des articles sportifs lié au tourisme alpin.
Bien que la Vallée d’Aoste n’ait ni de forte vocation culturelle ni de conditions favorables au développement d’un fort secteur industriel, l’essor de celui-ci pourrait représenter une alternative complémentaire au tourisme, fondamentale surtout pour une plus grande stabilité socio-économique de la Vallée centrale.
Les petites et moyennes entreprises, qui représentent la véritable essence et la richesse du tissu industriel valdôtain, peuvent contribuer à garantir cette stabilité et à activer en outre des processus de croissance.
G. COMMERCE
Il est absolument nécessaire de garder autant que possible les activités commerciales sur le territoire, si possible dans les zones de montagne et dans les Communes les plus petites aussi. Le maintien d’activités de ce genre cré en premier lieu un bénéfice économique pour les gérents mais également un service social pour la collectivité, surtout pour une catégorie particulière d’utilisateurs (les personnes âgées) qui pourraient difficilement profiter de ces services en l’absence d’une activité commerciale locale.
III.15L’Union Valdôtaine est contraire à la proposition de loi du Gouvernement prévoyant une subvention de 15 milliards pour la cessation et la fermeture des activités commerciales.
III.16Des perplexités existent sur l’idée de favoriser l’accès et la présence de grands centres de vente et/ou de distribution à cause des dégâts économiques que ces centres créent aux activités existantes, y compris dans le secteur touristique (fonction remplie par le petit commerçant).
III. 17La présence et la sauvegarde des petites réalités commerciales, dans les zones économiquement faibles et dans les régions de montagne, doit tenir compte de la situation géographique et morphologique difficile et particulière de la Vallée d’Aoste et faire l’objet d’une planification précise, au sein d’un plan de politique économique qu’il sera possible de réaliser moyennant une intervention législative.
H. ARTISANAT
I. EAUX ET ENERGIE
Le secteur électrique italien traverse aujourd’hui un moment “historique”, au même titre qu’il y a cinquante ans, lors de sa nationalisation par la création de l’ENEL: son ouverture au marché.
Ce processus n’a pas pris naissance à l’intérieur de l’Etat italien, mais s’est fait sur la sollicitation de l’Union Européenne, à la suite de l’entrée en vigueur de la directive européenne sur le marché interne de l’énergie. L’Etat italien a reçu cette directive par le Décret législatif connu sous le nom de “Décret Bersani”.
Ce décret est certainement le dernier acte d’un processus qui s’est amorcé par la transformation de l’ENEL en société par actions, bien que celles-ci demeurent la propriété du Ministère du Trésor: un processus que d’aucuns ont défini de “privatisation formelle” de l’ancien “ente di Stato”; mais c’est certainement aussi le premier acte d’un processus d’ouverture au marché du secteur électrique qui assistera, tôt ou tard, à la “privatisation substantielle” de l’ENEL aussi.
Cette ouverture, que d’autres Pays européens ont déjà expérimentée (la Grande-Bretagne notamment, sous le Gouvernement de Mme Thatcher) n’est pas un phénomène d’évidence immédiate, mais un processus lent, dans lequel des équilibres délicats, que le monopole d’Etat garantissait auparavant, doivent trouver leur redéfinition naturelle; qu’on songe, par exemple, au principe de l’universalité du service qui doit être assuré dans toutes les zones géographiques de l’Etat.
L’expérience des autres Pays nous apprend que le processus d’ouverture au marché, une fois qu’il est acheminé, procède irrésistiblement, bien que lentement, et que les temps et les modalités de son développement ne peuvent qu’être imaginés au préalable.
La Vallée d’Aoste, qui a toujours revendiqué la propriété des eaux présentes sur son territoire, suit avec une attention particulière le développement du processus de libéralisation du secteur électrique, afin de saisir les opportunités que celui-ci pourra lui offrir et d’éventer les mences qui pourraient limiter ultérieurement les prérogatives que le Statut d’autonomie lui reconnaît, ainsi qu’il était advenu à l’époque de la nationalisation.
Sans sous-estimer les autres aspects de la gestion des eaux sur notre territoire (l’eau destinée à la consommation, l’eau comme ressource fondamentale pour l’agriculture de montagne, l’eau comme attrait touristique aussi), il faut reconnaître que la ressource hydrique compose en Vallée d’Aoste un binôme indissoluble avec l’énergie et son exploitation à des fins hydro-électrique s’est traduite en lourde expropriation d’une ressource appartenant à la Communauté valdôtaine de par l’histoire et de par le Statut spécial.
L’Union Valdôtaine, après avoir analysé les contenus du “Décret Bersani”, exprime une satisfaction modérée, bien que son texte actuel prévoie, grâce aux requêtes avancées en ce sens par nos parlementaires, la reconnaissance de la validité des prérogatives spécifiquement prévues par le Statut spécial de la Vllée d’Aoste en matière d’eaux utilisées à des fins hydro-électriques.
Le scénario qu’il est possible de prévoir pour les années à venir, dans l’attente que l’ouverture au marché produise autonomement ses fruits, verra encore, du côté de l’offre, une présence de l’ENEL forte et peut-être prépondérante, alors que du côté de la demande seuls ceux qui seront à même d’atteindre un certain volume de consommation de l’énergie pourront bénéficier des effets immédiats de la libre concurrence: ceux qu’on appelle les “clients libres”, dont les limites dimensionnelles, fixées aujourd’hui à 30 millions de KWh par an, descendront à 9 millions de KWh par an en 2002.
En Vallée d’Aoste très peu d’opérateurs dans le secteur industriel pourront se qualifier de “clients libres”.
La seule possibilité de réduire les effets de la définition de “clients libres” semble la constitution de consortiums d’auto-producteurs, ainsi que le “Consortium Electrique Valdôtain” avait essayé de le faire dans le passé, et que le Consortium “Idroenergia” cherche à le faire aujourd’hui.
L’instrument des consortiums, indiqué par le “Décret Bersani” lui-même, serait utile au cas où la Région autonome Vallée d’Aoste, bien que divisée en 74 Communes, pouvait être considérée une réalité unitaire, au moyen d’un acte de programmation territoriale spécifique.
Le principe du tarif unique, que le Décret impose, exclut par contre des bénéfices de la concurrence libre les petites et moyennes entreprises, les artisans, les opérateurs du tertiaire, les familles, c’est-à-dire ceux qu’on appelle les “clients engagés”, c’est-à-dire engagés dans un rapport contractuel avec leur fournisseur et au tarif prévu.
Du temps que le principe du tarif unique ne sera pas repoussé sous la poussée du libre marché, les simples particuliers valdôtains ne pourront profiter d’aucun prix de faveur, malgré que la production d’énergie soit en Vallée d’Aoste quatre fois plus importante que la consommation globale.
Un élément intéressant du décret est constitué, par contre, par la possibilité qu’on y reconnaît à la Vallée d’Aoste d’influer sur la durée des concessions de dérivation d’eau à des fins hydro-électriques, dont l’ENEL est le titulaire: ces concessions ont été prorogées jusqu’à 2030, alors qu’on reconnaît à la Région la faculté d’intervenir sur cette durée, par le biais de normes d’application du Statut.
Il apparaît donc évident que le processus de libéralisation du secteur électrique italien peut représenter l’occasion, pour la Vallée d’Aoste, de modifier une situation d’exploitation du territoire régional qui laisse peu de choses à la communauté valdôtaine.
Il nous paraît donc opportun de reprendre en considération les objectifs du Plan Energétique régional, approuvé vers la fin de la législature précédente: des objectifs dont on peut confirmer le caractère stratégique pour la Vallée d’Aoste:
III. Adresser prioritairement l’exploitation des sources énergétiques locales vers un emploi à l’intérieur du territoire valdôtain, qui favorisent l’amélioration de la qualité de la vie et le développement social et économique de notre Communauté;
III. Réduire les émissions polluantes provoquées par la combustion de sources d’énergie fossiles, au moyen d’aides finalisées à l’utilisation de sources énergétiques renouvelables, donc respectueuses de l’environnement, et de techniques d’épargne énergétique, dans la perspective d’une utilisation rationnelle de l’énergie.
III. Pour avoir raisonnablement l’espoir d’atteindre ces objectifs il est opportun que la Vallée d’Aoste, en exploitant ses prérogatives statutaires, devienne un sujet actif du procès de libéralisation du marché, en œuvrant d’une part comme sujet institutionnel dans le processus de révision de la législation de ce secteur (par exemple, par la création de normes sur ce qu’on appelle les petits réseaux isolés, qui règlementent de façon particulière, entre autres, les petites réalités distributives déjà présentes sur notre territoire), et agissant d’autre part en tant qu’opérateur de marché.
Il peut donc s’avérer utile d’entamer des pourparlers avec l’ENEL pour vérifier s’il existe des possibilités concrètes et raisonnables pour atteindre un accord d’envergure, visant le dépassement des difficultés qui ont toujours caractérisé les rapports avec l’ENEL, par la constitution de sociétés mixtes dans le domaine de la production comme dans celui de la distribution.
La création d’une société mixte pourrait également avoir d’importantes retombées sociales, en atténuant les problèmes de l’emploi que le processus de réorganisation de l’ENEL, imposé par l’adaptation aux nouvelles règles de fonctionnement du secteur, pourrait faire retomber sur les travailleurs de l’ENEL de notre communauté.
Il ne faut pas oublier, enfin, d’autres problématiques ayant trait à l’énergie électrique, comme le problème des lignes de transport qui, dans quelques zones, défigurent de façon inacceptable notre territoire, et le problème d’une planification adéquate dans l’exploitation des eaux, non seulement de celles utilisées à des fins hydro-électriques, mais aussi de celles destinées à d’autres usages, par l’élaboration d’un plan général d’utilisation des eaux sur le territoire régional.
J. CASINO
En 1991 le Conseil de la Vallée, en vue de l’échéance de la concession, approuvait un avis public adressé à toutes les sociétés intéressées à la concession de la gestion de la Maison de jeux de Saint-Vincent.
Depuis 1991 il existe un différend avec l’une des sociétés qui s’étaient portées candidates à la sélection pour cette concession; la gestion du Casino est confiée depuis 1994 à une personne juridique de droit privé ayant une autonomie gestionnaire, administrative et comptable, dénommée “gestion extraordinaire régionale”.
La Maison de jeux de Saint-Vincent représente certainement pour notre Région l’un des principaux points de repère de son économie, tant par les ressources qu’elle procure aux caisses régionales, que par les emplois qu’elle assure et par les activités économiques qui en dépendent plus ou moins directement.
III.Nous croyons qu’il est nécessaire d’arriver à conclure ce différend, dans le but de concentrer de plus grandes énergies dans la mise en valeur de la Maison de jeux, en augmentant la quantité et en améliorant, par des investissements appropriés, la qualité des services offerts, en vue aussi de l’ouverture en Italie de nouveaux Casinos, ce qui pénaliserait énormément la nôtre.
D’où la nécessité absolue de poursuivre les objectifs qui ont toujours caractérisé la stratégie politique de l’Union Valdôtaine. Ceux-ci s’identifient:
III. Dans la gestion privée de la Maison de jeux, confiée à une société sérieuse, fiable, transparente, à même de valoriser le Casino tant sous les aspects quantitatif et qualitatifs des services offerts, que par la réalisation d’indispensables nouveaux investissements;
III.Dans une politique visant la rupture de l'”encerclement”.
K. SYSTEME BANCAIRE
La Vallée d’Aoste est caractérisée par un système bancaire dans lequel deux banques italiennes, l’Istituto Bancario San Paolo et la Cassa di Risparmio di Torino, représentent 60% environ du marché régional tout entier. Ces sociétés ont une diffusion capillaire sur le territoire et sont localisées dans les lieux stratégiques les plus apparents. Le reste du marché est représenté par sept autres banques italiennes et par quatre banques régionales: trois caisses de crédit coopératif et la Banque de la Vallée d’Aoste.
Il est clair qu’en ce contexte le rôle développé par les banques locales n’est pas aussi conditionnant que nous le souhaiterions.
D’après une analyse générale il résulte que le secteur bancaire est en train de vivre un moment très particulier. Jusqu’à présent les banques italiennes ont agi en milieu protégé et fortement conditionné par les ingérences politiques. L’entrée de la lire dans le système d’Euro a marqué un changement et a comporté une confrontation avec la concurrence des autres groupes bancaires européens. Les banques ont dû commencer à effectuer des réductions et des rationalisations du personnel, contenir les coûts, adopter des politiques compétitives et transparentes vis-à-vis de la clientèle. Ces actions ont obligé plusieurs sociétés, même des grandes comme Cassa di Risparmio di Torino et Credito Italiano, à effectuer des fusions et des incorporations. Dans un avenir proche nous trouverons donc sur le marché des colosses qui proposeront dans leurs guichets, d’une part, des produits sophistiqués, conçus sur une large échelle, et qui par ailleurs plusieurs services spécifiques venant de sociétés connectées.
En 1994, ayant saisi cette tendence, la Région autonome Vallée d’Aoste avait promu la constitution d’ Assocrédit Vallé d’Aoste, une association réunissant toutes les sociétés ayant leur siège légal en Vallée d’Aoste, qui œuvrent dans le secteur du crédit et précisément: la Banque de Crédit coopératif de Fénis, Nus et saint-Marcel; la Banque de Crédit coopératif de Gressan et Saint-Christophe, la Banque de Crédit coopératif du Grand-Paradis et du Mont-Blanc, la Banque de la Vallée d’Aoste, Finaosta et Aosta Factor. Cette association avait pour but de consolider un pôle bancaire régional, par la création d’un centre de raccord entre les différents sujets, permettant d’harmoniser les différentes stratégies, et de promouvoir des initiatives communes. Le but de cette association est à ce jour partiellement atteint, car on a acheminé des initiatives communes qui pourront acquérir un rôle très important dans un proche avenir: la constitution de Fonds de retraite intégratifs régionaux et la diffusion de la carte à puce dénommé “Carte Vallée”.
La satisfaction d’avoir atteint des objectifs trouve cependant une limite dans la constatation que le marché du crédit local apparaît encore très hétérogène: les banques régionales, en particulier, ont des stratégies fort différentes et parfois elles entrent même en concurrence. Ces attitudes viennent aussi des points de repère respectifs, qui sont en l’espèce la Federazione Regionale Piemonte, Liguria e Valle d’Aosta pour les banques de crédit coopératif et la Banca Lombarda (ancien Credito Agrario Bresciano) pour la Banque de la Vallée d’Aoste.
III.L’Union Valdôtaine considère important le rôle du système bancaire dans le domaine de la promotion et de l’optimisation de l’épargne des Valdôtains, qui résulte depuis toujours particulièrement élevé et qui assure aux banques italiennes des dépôts remarquables; elle considère en outre fondamental et indispensable le rôle du crédit dans le cadre d’une politique économique correcte: c’est pourquoi elle donne mandat à: ses administrateurs d’œuvrer pour le développement d’une intégration dans le marché régional du crédit dans une optique de groupe.
III. Pour atteindre cet objectif il est indispensable d’individuer un seul partenaire technique, à mêm de fournir toutes garanties de continuité et de fiabilité. Par la suite, la définition de stratégies communes entre Finaosta, Aosta Factor, banques de crédit coopératif, Banque de la Vallée d’Aoste et Consorzio di Garanzia Fidi permettrait de produire une valeur ajoutée importante, qui amènerait à son tour le système économique régional à disposer des instruments nécessaires pour l’évaluation des idées, la définition des budgets économiques et financiers et l’individuation des différentes sources de financement.
III.La constitution d’un groupe bancaire valdôtain ne devra pas se proposer exclusivement comme concurrent des autres banques, qui ont des dimensions et des moyens bien supérieurs, mais devra surtout s’occuper d’optimiser les ressources locales, dans le but de créer le tissu d’entreprises nécessaire à toutes les réalités. En particulier, on pourra utiliser les techniques et les produits qu’il est possible d’acquérir sur le marché auprès de partenaires italiens ou internationaux, ayant égard cependant au réinvestissement de l’épargne dans des initiatives productives régionales garantissant une rémunération correcte et un bon degré de sécurité.
III. Il faut enfin préciser qu’il serait indispensable que ce groupe bancaire devienne réellement l’une des références de toutes les initiatives à caractère régional; alors qu’actuellement nous voyons, avec beaucoup de regret, d’importantes sociétés contrôlées par la Région qui travaillent presque exclusivement avec de grandes banques italiennes, ou bien la stipulation d’accords ou conventions relatifs au crédit, qui concernent directement ou indirectement l’Administration régionale, sans l’intervention des banques locales.
LE RAPPORT DE LA 4ème COMMISSION
Réformes institutionnelles, communautés locales, tourisme, sport, transports
L. REFORMES INSTITUTIONNELLES
Son histoire, son héritage politique, linguistique, culturel et géographique, confient à l’Union Valdôtaine le droit et le devoir d’établir les principes du nouveau Statut Spécial d’Autonomie, un véritable pacte de fédération entre la Vallée d’Aoste et l’Etat italien, pour atteindre une vraie autonomie gouvernementale, de vraies compétences exclusives, insusceptibles de tout contrôle de la part du pouvoir central.
Notre perspective fédéraliste vise à la formation d’une “Europe des Peuples et des Régions”, où le rôle des états nationaux pâlisse et leur compétences soient limitées, en favorisant ainsi les rapports directs entre les ré¬gions elles-mêmes et les organes de l’U¬nion Européenne.
Le droit à l’auto¬détermination du peuple valdôtain doit être le pivot du nouveau pacte, en raison de la spécificité historique, politique, linguistique, et géographique de notre patrie, qui doit se traduire dans l’affir¬mation de notre “spé¬cia¬lité”, d’un véritable droit d’exception, enrichi et non pas aplati au sein du contexte fédéral européen même, pour la sauvegarde de notre identité.
Assurant à chaque collectivité la plénitude des compétences et des pouvoirs qu’elle est à même d’exercer, le fédéralisme doit empêcher que toute décision soit prise sans l’avis et le concours de ceux auxquels elles s’appli¬quent.
Le nouveau Statut devra donc garantir:
IV.1Notre autonomie politique, et notre droit d’organiser librement les différents niveaux institutionnels de la Vallée d’Aoste (élection, organisation, et gestion);
IV.2Notre autonomie culturelle, concernant la compétence exclusive en matière de biens culturels et artistiques, de formation et d’édu¬cation scolaire à tous les niveaux, et visant à réaliser le plein épanouissement de l’identité linguistique valdôtaine;
IV.3Notre autonomie et compétence exclusive dans le domaine des services sociaux et de la santé publique;
IV.4Notre autonomie économique et fiscale, la propriété des eaux à plein droit, la zone franche;
IV.5Notre droit d’être directement représentés au sein du parlement européen.
M. SYSTEME DES AUTONOMIES LOCALES
La Vallée d’Aoste, compte tenu de ses spécificités socio-économiques et culturelles, doit développer un système cohérent et solide des autonomies locales. Régler les problèmes là où ils se posent, par ceux qui les connaissent et les vivent.
Notre région doit être, au coeur de l’Eu¬rope, un modèle concret de démocratie fé¬dérale, de présence active de l’hom¬me dans la société. Il nous faut donc œuvrer pour que l’ensemble des institutions valdôtaines permettent aux citoyens de redécouvrir et affirmer leur personnalité, et d’endosser directement toute responsabilité à chaque niveau de participation à la gestion des affaires publiques.
La montagne valdôtaine ne pourra progresser que dans une Europe qui se fonde sur l’autonomie de ses peuples et des institutions que les gouvernent. Dans cette perspective l’Union Valdôtaine doit élaborer un projet politique axé sur les points suivants:
IV.6Requête d’une charte européenne des droits des communautés et des peuples;
IV.7Soutien et développement de la coopération pour faire face convenablement à la concurrence et aux pouvoirs forts;
IV.8Application efficace de la loi régionale en matière de collectivités locales, pour créer un réseau performant et solide de services, à même de trouver des solutions pratiques aux problèmes des citoyens;
IV.9Gestion directe des compétences de la part des communes, selon le principe de subsidiarité, telle que l’a definie Emile Chanoux: “Toute fonction sociale qui peut être exercée par un organisme inférieur, ne doit pas être déléguée à un organisme supérieur”.
IV.10Meilleure autonomie financière des communes qui, dans un cadre de fé¬déralisme fiscal, tout en se solidarisant avec celles plus défavori¬sées, leur permette un rapport correct entre frais courants et d’in¬vestis¬sement, et le soutien d’un aménagement durable de leur territoire;
IV.11Gestion directe du cadastre et de ce qui en découle du point de vue fiscal.
L’Union Valdôtaine doit donc viser à la constitution d’une démocratie fédérale accomplie comme la seule susceptible d’assurer un avenir à la montagne. Un fédéralisme qui conjugue convenablement l’autonomie, la compétence, et la responsabilité, de façon à bâtir une nouvelle société de bas en haut, à partir des communautés fortement enracinées au territoire.
N. TOURISME
L’introduction, quoique progressive, de l’Euro nous permet, dès maintenant, d’évaluer l’impacte que l’Europe a sur notre région.
Un futur nouveau vient de démarrer.
La globalisation est désormais une realité qui bouleverse toute routine et met en crise nos certitudes. L’an 2000 va changer les règles du jeu et la situation exige une restructuration d’ensemble de notre système régional, susceptible d’adapter notre offre touristique à la perspective communautaire et mondiale.
Il s’agit là d’une phase où on ne pourra pas renoncer à jouer un rôle de tout premier plan et cela pour être protagonistes dans cette transformation, pour en saisir toute opportunité. Il nous faut poursuivre un balancement harmonique entre le développement du secteur industriel et notre vocation touristique et agricole. Cet équilibre va déterminer nos choix et nos investissements.
En tout cas, nous ne pouvons plus nous limiter à gérer l’existant.
La redéfinition de notre secteur touristique dépend de plusieurs éléments, le plus important desquels est sûrement le facteur humain. L’individu doit récupérer sa centralité face à ce processus de changement. Il faut stopper toute improvisation si nous désirons éviter que l’amélioration de l’offre se traduise brutalement dans une augmentation de nos frais et donc de nos prix.
Depuis la formation jusqu’aux services, voilà partout le même défi, le même mot-clé: qualité totale, voilà la solution sans aucun compromis. L’offre touristique valdôtaine doit satisfaire les standards européens les plus élevés.
C’est à la qualité et non pas à la quantité qu’il nous faut viser. Seule la qualité peut nous permettre de sauvegarder notre territoire, notre agriculture, nos revenus. Une montagne de qualité pour une offre touristique de qualité.
Nous devons être tous vraiment convaincus qu’il s’agit d’une opportunité réelle et pour laquelle il faut s’engager.
Rebâtissons ce secteur grâce à la collaboration de tous les acteurs qui s’en occupent pour donner un signal fort et univoque du rôle fondamental que le tourisme doit jouer en Vallée d’Aoste.
Les beautés naturelles, les infrastructures, la publicité sont des éléments communs à la plus grande partie des réalités touristiques. Ce n’est qu’à travers la “culture de l’accueil” qu’on peut marquer la différence. Le monde va en vacance pour de multiples raisons mais certainement nous demandons tous de pouvoir respirer une atmosphère différente pour éviter la sensation de nous retrouver dans un hôtel pareil à celui que nous avons tout près de chez nous à la maison.
Le tourisme du futur doit s’appuyer sur trois piliers:
•l’entreprise
•l’innovation
•l’internationalisation
L’entreprise ne se limite évidemment pas à l’ hôtellerie mais elle s’adresse à tout le domaine, c’est-à-dire à “l’entreprise économique” dans son ensemble.
A ceux qui travaillent dans le tourisme nous devons garantir:
IV.12Une programmation économique des plus sérieuses (investissements dans ce secteur – interventions concrètes et équilibrées de politique fiscale, pour le petit commerce de montagne principalement – soutien aux administrations qui investissent et réalisent des structures pour le temps libre);
IV.13Une administration qui prime ceux qui travaillent directement dans le secteur urbanistique (règlementation des maisons de vacance, valorisation du patrimoine lié aux bâtiments, etc… ) ainsi que de ceux qui s’occupent des services du territoire (réalisation d’infrastructures intercommunales, gestions uniques à travers des consortiums, meilleure organisation du travail d’ensemble, valorisation du réseau alpestre des sentiers);
IV.14Un réseau de communication, technologiquement à l’avant-garde, qui puisse relier en temps réel tous les opérateurs valdôtains dans un seul système interactif du domaine touristique. Le tout bien évidemment intégré dans le circuit des grands réseaux télématiques internationaux.
L’innovation s’adresse au produit qui doit être diversifié. La montagne “neige” l’hiver et “soleil” l’été ne suffit plus. La montagne peut et doit être proposée aussi à tous ceux qui ne savent ou ne souhaitent pas faire du ski. Il faut donc créer des messages promotionnels nouveaux et thématiques pour satisfaire les multiples segments du marché.
Voilà alors que nous aurons une Vallée d’Aoste “sportive”, mais aussi “traditionnelle”, “gastronomique”, “thermale”, “environnementale”, “des congrès”, “muséale”, “historique”, religieuse”, une “vallée axée sur la variété des parcours culturels”.
Les maisons vides n’amènent à rien. Il faut proposer et soutenir de nouvelles formules d’offre adressées aux familles, ailleurs déjà expérimentées avec succès, pour mieux utiliser le patrimoine résidentiel existant.
IV.15Pour cela faire il faut redéfinir le rôle des organismes qui oeuvrent sur le territoire – donc APT, IAT, pro loco, associations locales, etc. – en leur réservant l’accueil sur place.
IV.16A une agence régionale du tourisme nous attribuons la responsabilité des actions promotionnelles et d’offre du “système Vallée d’Aoste”. Une promotion cohérente avec les objectifs touristiques de notre région, de sorte à éviter toute dispertion d’énergie, pour favoriser et soutenir la rencontre de l’offre et de la demande, pour aider les divers entrepreneurs locaux à s’améliorer parallèlement à l’aménagement de la qualité, pour coordonner les interventions qui, trop souvent de nos jours, se superposent et s’entrecoisent de façon parfois contradictoire.
L’internationalisation nous oblige à nous confronter avec de nouveaux marchés, de nouvelles expectatives de la part des touristes, de nouvelles techniques de promotion, de nouveaux produits à offrir.Tout cela demande, en un mot, une “formation”. Une formation tous azimuts, concernant les hôteliers, les commerçants, les administrateurs locaux, les associations pro-loco, les maîtres de ski, les guides alpins, les guides touristiques, les accompagnateurs de la nature etc.
IV.17Cet objectif ne pourra être atteint que par un fort engagement collectif et une révision profonde du rôle et des compétences des institutions préposées, comme la Fondation pour la Formation touristique, qui doit s’intégrer par des cours scolaires, en devanant elle-même une école touristique proprement dite, qui gère la formation et le recyclage et qui offre un accès à l’université aux jeunes qui la fréquentent.
L’exigence d’évasion, de vacance, de sport et d’espaces consacrés aux loisirs est en expansion constante. Le marché signale le fort désir d’une “montagne rassurante”, alors que le “défi aux limites extrêmes” perd terrain, tout en conservant son charme. On ne peut octroyer “tout à tous”, mais on doit définir des stratégies précises. La planification touristico-sportive doit satisfaire plusieurs exigences:
IV.18Compléter l’équipement de chaque vallée latérale d’un standard minimal d’infrastructures aptes à garantir une occupation facile et plaisante des loisirs de la part des touristes (jeux de boules, tennis, petites piscines, gymnases, salles polyvalentes, aménagement des sentiers, “percorsi vita”, pistes cyclables, hippovoies etc.): une proposition complète, équilibrée et soutenable localement au point de vue économique;
IV.19Achever le programme des grandes installations d’intérêt régional, indispensables pour élever le niveau de l’offre: des pistes pour les compétitions de ski alpin complètes de stades d’arrivée et des structures pour les spectateurs et les media, un camp de golf à 18 trous, un centre hippique, un polygone de tir à longue distance, un palais des sports à Aoste etc. Des structures à placer stratégiquement, avec une logique inter-communale, qui puissent satisfaire les exigences des résidents et des touristes, en optimisant ainsi leur gestion;
IV.20Améliorer la fluidité et l’écoulement du trafic concernant les vallées latérales et les principales stations touristiques, pour lesquelles on doit programmer les limites de charge maximales. L’objectif ne consiste pas, en effet, à augmenter l’afflux, mais un écoulement plus relaxé et sûr pour les résidents et les touristes (un autre important facteur de qualité). Cela permettrait aussi de soulager les installations de remontées mécaniques, comprimées aujourd’hui entre la baisse progressive globale des passages et l’impossibilité de faire face aux moments de pointe.
IV.21Intensifier la promotion touristique au moyen de manifestations sportives hivernales de grande renommée et prestige, sans pour autant renoncer à accueillir des événements importants concernant d’autres disciplines sportives, moins coûteux, mais jouissant d’une excellente presse: des disciplines considérées à tort comme “mineures”, souvent caractérisées par un afflux touristique plus adapté au développement de la “troisième saison”.
O. TRANSPORTS
Traduisons l’expression “Vallée d’Aoste, carrefour d’Europe”, en une réalité opérative concrète. Notre Région doit s’ouvrir vers les ganglions vitaux de la Communauté européenne, devenir le nœud stratégique de liaison avec Strasbourg, Bruxelles, Paris, Londres et tout le Nord. Elle doit se placer au centre du réseau des grands aéroports, devenir d’un accès plus facile à partir de l’Europe tout entière.
IV.22La réalisation d’un aéroport de troisième niveau complètera l’offre des services dans un secteur important, mais limité du marché touristique.
IV.23Une véritable hausse de qualité se réaliserait si nous nous placions au centre d’un axe de transports ferroviaires à grande vitesse Rome-Genève-Paris: une ligne qui modifierait, dans le respect de l’environnement, le rapport pneu-rail et qui nous relierait, par le massif du Mont Blanc, avec toutes les capitales importantes et qui nous insèrerait dans le flux de libre circulation de personnes, d’idées, de ressources économiques, culturelles et professionnelles, qui sont depuis toujours l’objectif de l’unité européenne.
IV.24Le rôle propulsif que la Région a joué jusqu’à ce jour dans la promotion et le financement des grandes infrastructures de transport sur pneu, en allégeant par la suite son intervention au moment de la gestion, pourrait évoluer vers la réorganisation des participations (Société pour le Tunnel du Mont-Blanc, SITRASB, RAV, SAV) en un seul sujet économique, éventuellement intégré par un actionnariat populaire, qui permettrait le contrôle des autoroutes et des tunnels, en nous mettant en condition d’établir les tarifs. On pourrait ainsi améliorer et rendre plus sûre la mobilité interne, et promouvoir les échanges transfrontaliers. Les “autoroutes télématiques” seront réalisées le long de ces structures routières. Aujourd’hui elles ne transportent que des personnes et des produits, demain elles achemineront aussi la marchandise la plus précieuse: les informations.
La Vallée d’Aoste peut devenir le cœur du système alpin: ne prétendons pas que l’Europe vienne à nous, approchons-nous nous-mêmes de l’Europe.
M. CAVERI Lucien, Député
Chers Unionistes,
je pense qu’il faut avant tout apprécier le travail accompli par les Commissions et il faut fort apprécier la relation de notre Président. A certains moments il est bien qu’on nous donne des adresses politiques pour orienter notre action, il faut étudier, il faut négocier, il faut se confronter pour enfin décider une ligne politique pour agir en concret. Dans un tel contexte il faut d’abord rappeler les principes type, les points clef de notre identité:
– l’idée d’une Vallée d’Aoste avec une réelle possibilité d’être souveraine et donc l’idée en positif d’un petit nationalisme valdôtain;
– le fédéralisme en Italie et en Europe en marquant toujours l’aspect linguistique;
– la dimension montagne qui est celle que nous sommes en train de discuter aujourd’hui.
Il est vrai qu’on nous reproche d’être toujours les mêmes, de dire toujours les mêmes choses: heureusement! Il faut tout de même reconnaître que notre cohérence est liée à une dynamique en politique, c’est-à-dire à la capacité de savoir moderniser les idées selon les différentes nécessités. Notre rôle, notre but est d’être protagonistes. Il est vrai que nous avons un petit handicap, c’est -à-dire la petitesse, l’exiguïté de notre taille, mais nous avons de bonnes idées et donc tout compte fait nous sommes à même de trouver sur les idées que nous proclamons des alliés et des adversaires. Deux exemples seulement pour comprendre: la question du Kosovo. A ce propos je voudrais rappeler que quand il y avait la discussion sur ce qui est en train de se passer dans l’ex-Yougoslavie on a été les premiers à souligner les difficultés du Kossovo dans le cadre de ce qui était en train de se produire dans l’ ex-Yougoslavie et on a eu le courage de porter cette confrontation jusqu’à une solution difficile, cette décision que quelqu’un ce matin a contestée, sans se rappeler que ce qui est en train de se passer est justement causé par le communisme et non par les États-Unis. Je ne suis pas pro atlantique mais quand même il faut rappeler un peu l’histoire: ce qui est en train de se passer est le produit du drame du communisme en Europe. Eh bien, nous avons, à mon avis avec cohérence, affirmé la nécessité de défendre une grande communauté nationale qui se trouve en danger, une communauté de langue albanaise, qui a toujours vécu dans les lieux où elle se trouve aujourd’hui et je trouve paradoxale la prise de position par exemple de la Lega qui montre aujourd’hui une attitude proserbe tout à fait incompréhensible, ou peut-être on peut la comprendre si on pense a certains rapports d’amitié avec Zirinowsky, avec Eider, avec Milosevich. A mon avis cela n’est pas du fédéralisme et je réaffirme ici que même s’il y a quelques doutes, la question qu’on doit se poser est: est-ce qu’on a de quelque façon interrompu une certaine logique dans le droit international? Peut-être que oui. Est-ce qu’aurai été souhaitable une nouvelle prise de position de la part de l’ONU? Probablement oui, mais en ce moment il faut dire que la décision qui a été prise est juste, peut-être elle a été prise un peu en retard pour arriver à sauver quelque chose de ce qui reste du Kossovo. Il est vrai, la communauté internationale a, de temps en temps, un rapport ambigu avec les minorités nationales – il faut reconnaître les grandes faiblesses du droit européen et du droit international – quand on parle d’autodétermination des peuples on parle de cela mais toujours en imaginant qu’il y a un fétiche: la souveraineté des États qui existent en Europe. Je rappelle à ce propos quelque chose d’amusant. Quand il y a eu la naissance de la Slovénie, à l’époque le président était Jacques Ponce, Ministre du Luxembourg, le plus petit des États, et il y a eu de sa part une prise de position en disant aux Slovènes: «votre nation est trop petite» et grosso modo le Luxembourg est comme le Val d’ Aoste. Cela démontre que parfois il y a quelque chose de paradoxal, et à mon avis chacun doit donner aux événements de ces jours une clef de lecture. La mienne est que nous sommes là, en tant que fédéralistes, à contester l’idée que les états actuels doivent être quelque chose qui durera pendant quelques siècles. L’état n’est pas quelque chose d’omniprésent, il est un passage, il n’est pas la solution définitive pour l’Europe et pour l’humanité. Nous regardons vers la France, vers la Suisse, les amis Sud-Tyroliens regardent vers le Tyrol et le reste des peuples allemands. Nous avons la nécessité de fonder encore plus un droit international qui soit capable d’être réellement respectueux, sans interventions militaires, des droits des petits peuples en Europe et non seulement en Europe. Il faut penser aux différents peuples de montagne tels que les Kurdes ou les Tibétains, qui aujourd’hui subissent, chacun dans un cadre étatique, le drame et la terreur. Mais ce qui est pire, et c’est un peu ce que nous sommes en train de vivre, c’est qu’il y a de temps en temps la tentative de dérision envers les petits peuples comme les valdôtains. On nous accuse d’être des tribalistes: les valdôtains comme une espèce de tribu, on dit que les problèmes linguistiques n’existent pas, il y a un livre qui dit que tout compte fait pendant le fascisme, quand il y a eu la suppression du français, on n’a rien dit. Peut-être ils ne connaissent pas l’histoire et le rôle joué par la jeune Vallée d’Aoste, mais cela doit nous faire réfléchir parce qu’il y a différentes façons d’approcher ce problème, d’affronter cette dérision. Peut-être même le choix de dire: «nous apprécions le français mais … » avec toute une capacité très intelligente de nuancer envers l’opinion publique le problème. C’est donc à nous de réaffirmer notre logique qui est celle de regarder à notre peuple et aux autres minorités Italiennes et Européennes. Nous aurons demain une confrontation très intéressante qui touchera aux différents problèmes pour comprendre que de ce point de vue on n’est pas des isolés, il y a les Catalans, les Basques, les Écossais, les Slovènes, les Sud-Tyroliens, les Occitans. Nous faisons partie d’une espèce d’internationale qui fonctionne, où chacun parle sa langue, tient à ses coutumes, et s’exprime selon ses préférences. On disait justement que nous avons un rôle et j’ai cité cette capacité de notre part d’interpréter la question du Kossovo mais je pense même à la question des réformes constitutionnelles. Tout compte fait on a lancé cette question du fédéralisme: aujourd’hui tout le monde se dit fédéraliste. Nous attendons encore de voir ce qui se passera en Italie, tout récemment nous avons appris que le Gouvernement a présenté une proposition réelle de changement de la Constitution en reprenant en partie le travail de la Bicamerale; l’unique nouveauté pour le Val d’Aoste est que finalement on accepterait d’écrire: «Valle d’Aosta – Vallée d’Aoste». Ce n’est pas un grand résultat et j’espère qu’il y aura un fédéralisme un peu plus poussé. A ce propos notre attention devra se pencher sur le problème d’un côté de la grande réforme Constitutionnelle, de l’autre la réforme du statut d’Autonomie qui ne doit pas évidemment nier nos racines et surtout ne doit pas nier le rôle de l’Union Valdôtaine dans l’histoire.
Tout récemment à Trento on a eu une rencontre sur les minorités linguistiques et un ami, le professeur Carrozza, disait justement dans son intervention que les minorités ethniques ont la possibilité d’avoir une reconnaissance seulement s’il y a un «partito di raccolta », c’est le cas de la S.V.P. dans le Tyrol du sud et de l’Union Valdôtaine au Val d’Aoste. On ne peut donc pas imaginer un statut sans tenir compte de cela. Dans l’histoire le message qui arrivait à Rome était justement qu’il y avait là une différence politique importante. Il y avait un parti qui interprétait d’une façon différente la politique, qui avait des idées, des façons et des comportements différent vis à vis de 1 ‘hégémonie des partis italiens.
LA MONTAGNE
En ce qui concerne cette dimension montagne que j’évoquais au commencement, il faut sans doute souligner le travail qu’il faut accomplir avant tout en Italie. Dans la législation nationale, en effet, on attend une pleine application de la loi montagne. Rollandin a évoqué ce matin un gros problème: plus de la moitié des communes italiennes sont considérées des communes de montagne, il y en a même sur la mer: il suffit de considérer que presque toutes les îles sont considérées, dans la définition de la loi italienne, des zones de montagne: Rapallo, Genova, Chiavari, la Costiera amalfitana. Nous avons besoin de comprendre ce que c’est la montagne, mais il ne suffit pas l’idée verte de la convention des Alpes. Nous sommes en train de discuter au Parlement la ratification de la convention des Alpes, qui tout simplement transfère toute compétence au ministère de l’environnement italien. Tandis que nous sommes en train d’avoir une ratification qui tient compte de notre volonté politique, c’est-à- dire la volonté d’avoir un rapport avec l’Europe: Dino Viérin a été le rédacteur de la charte européenne des zones de montagne qui est justement la version de la convention des Alpes du côté des populations alpines. Mais il faudra même demander qu’il y ait une directive européenne à propos de la montagne qui fixe des critères qui puissent nous permettre de dire: là il y a la montagne. Je pense que l’accord politique avec Prodi, Di Pietro et les Democratici et avec cette nouvelle de la dernière heure, c’est à dire le choix de Prodi comme Président de la Commission Européenne, est un investissement important. Puisque Prodi est sensible aux questions de la montagne, il connaît les problèmes du Val d’Aoste. Je pense que nous aurons la satisfaction d’avoir en Europe un interlocuteur important et intelligent, en plus il sera chef de liste puisqu’il démissionnera après les élections. Entre autres je voudrais dire, pour qu’il n’y ait pas d’équivoques, vu que quelqu’un a dit que Prodi était contraire à la modification de la loi pour les élections européennes, que dans ce domaine il n’y a pas mal de responsabilités qui touchent toutes les forces politiques. Il faut dire franchement que ceux qui ont dit dans une Commission parlementaire d’être contre un parlementaire valdôtain et sud-tyrolien ont été les Verts. Avec une déclaration très précise.
L’Europe pour chacun de nous est très importante: pour l’agriculture, la sidérurgie, les professions libérales, les transports, et pour ce qui se passerait avec une application sans la subsidiarité sur notre Statut. Il y a donc le risque de voir nous enlever des pouvoirs et des compétences. Pour cela il faut d’un coté axer sur la logique de la montagne et de l’autre affirmer la logique fédéraliste de plein respect de notre autonomie spéciale. Pour conclure: les Alpes. Nous appartenons à une montagne extraordinaire, la montagne alpine, un système géopolitique, une civilisation; aujourd’hui les Alpes sont partagées entre six États, mais nous savons parfaitement qu’il y a une logique de solidarité. On peut affirmer que d’un coté les Alpes séparent et de l’autre unissent, et qu’en plus notre montagne est humanisée, on y trouve nature et culture. Dans les Alpes la culture est plurielle, ce n’est pas une culture marginale comme celle de l’Apennin, des Pyrénées, elle est une montagne vivante, ce n’est pas la grande montagne des États Unis ou du Japon où il n’y a personne qui habite. Dans notre montagne l’homme est un pilier fondamental, donc la logique devrait être: «chacun chez soi mais tous solidaires – unité dans la diversité ». Et je voudrais conclure avec une phrase de Paul Guichonnet, un historien qui a étudié l’histoire des Alpes, il dit: «la recomposition d’un espace alpin moins subordonné et asservi ne pourra se faire que dans le cadre de l’intégration Européenne. Pour éviter que des solutions ne soient, une fois encore, imposées de l’extérieur par des instances qui, il faut l’avouer, ne manifestent qu’une faible sensibilité envers les problèmes de la montagne. Le premier impératif est, en renonçant aux nostalgies passéistes et aux pastiches folkloriques, d’inventer une nouvelle culture alpine intégrant tradition et modernité». L’Union Valdôtaine disait tradition et renouveau, c’est justement dans ce sens qu’il faut aller en sachant que notre responsabilité est grande dans le monde des Alpes.
M. LOUVIN Robert, Président du Conseil régional
Chers amis délégués,
II n’y a pas longtemps nous nous sommes trouvés dans cette même salle: c’était pour le Congrès «Gaulois », tandis que ce soir c’est pour le Congrès «Européen»; la dernière fois, il s’agissait du combat des Chefs et beaucoup d’adrénaline circulait dans la salle. Maintenant nous voici un peu fatigués, puisque le raisonnement, la dialectique et la confrontation des idées impliquent un effort supérieur à la pure et simple confrontation entre les personnalités. C’est bien, toutefois, qu’il y ait tant l’une que l’autre de ces deux dynamiques.
Le thème choisi est large, vaste – même trop vaste – j’ai été presque saisi de vertiges par la quantité et la qualité des arguments qui ont été mis sur la table. Je me bornerai à quelques considérations, mineures peut-être, qui vous donneront le sens de ce que je ressens par rapport à ce thème.
Les Valdôtains aujourd’hui ont peur. Nos concitoyens, nos compatriotes ressentent une angoisse profonde qui est l’angoisse des temps modernes et des hommes de notre époque, des hommes qui pensent ne pas avoir assez de temps pour vivre, des hommes qui sont forcés de courir pour s’adapter, pour s’améliorer, pour devenir plus performants et ne pas être marginalisés.
C’est une sensation désagréable qui pourtant saisit en profondeur chacun de nous et qui demande des réponses, puisque notre cadre de vie, comme vous avez pu le voir cet après-midi, est totalement bouleversé. Pensez un peu à la différence immense des thèmes et des arguments qu’il y aurait eu si ce colloque avait eu lieu il y a trente ans ou même il y a dix ans seulement. .un clivage énorme! Pensez donc à ce choc fort, terrible, de cultures, de civilisations, de religions aussi qui sur notre territoire, dans notre région, est ressenti comme déstabilisant dans la famille, chez les personnes âgées et même parmi les plus jeunes.
II y a quelques mois, dans une belle pièce du Charaban, on rigolait en pensant au futur Conseil Communal à majorité maghrébine, mais derrière cet humour se cachent quand même des sensations d’inquiétude vis-à-vis du changement qui s’annonce sans que l’on puisse en quelque sorte l’arrêter. Et à cette fragilité psychologique, qui a été rappelée au début de nos travaux, nous devons donner une réponse sans nous faire piéger, d’un côté par le bien-être, et sans nous résigner, de l’autre, à la logique de la compétition, «saute plus haut, court plus vite, autrement tu es foutu».
L’Union Valdôtaine a depuis toujours le sens et la logique de la solidarité qui nous permet de réagir à cela et de faire sentir sa force tranquille à la Communauté. Je ne crois pas que la réaction la meilleure pour faire face au défi soit celle de chevaucher le tigre de la modernité à tout prix dans une sorte de «euro-exaltation ». II y a sans doute des modes qui touchent en profondeur notre cadre de vie, il y a des séductions subtiles qui font que, de nos jours, tout ce qui a le label et le titre d’européen est de qualité mais, comme toutes les modes, elles sont destinées à passer. Elles feront bientôt l’objet d’une vague contraire qui mettra même en danger ce qui a été avec patience construit dans ce temps. Je crois que nous ne devons ni nous griser de l’Europe, ni l’éloigner de nous: il s’agit seulement de choisir le juste milieu.
Ai-je quelque chose d’utile à vous dire, quelque chose d’intéressant à vous suggérer à ce propos? Je vous demande de penser d’abord à ce que font d’autres à notre place, d’autres qui se trouvent dans des conditions semblables à la nôtre. Tout à l’heure on a évoqué l’exemple luxembourgeois; il s’agit d’un petit Pays, pourtant souverain. Ce petit Pays a fait un choix sur lequel je voudrais attirer votre attention. En 1998 ce Pays, qui avait comme langues officielles l’allemand et le français -et ce ne sont pas de langues mineures en Europe- s’en est donné une troisième: le dialecte luxembourgeois. Un Pays souverain, qui contrôle tous les leviers de sa culture, de son école, de son Université, a choisi de revenir sur un sens fort de l’identité, de crainte, et la crainte est largement justifiée, que les grandes masses ne le submergent. C’est un réflexe qui n’est pas purement protectionniste, c’est un réflexe identitaire que nous devons développer de la même façon; nous devons à notre tour bien cerner le moment de l’identification culturelle de notre civilisation valdôtaine et le renforcer. L’école n’est pas neutre, la vie politique n’est pas neutre, l’administration ne l’est pas non plus, les choix que nous faisons doivent être tous dirigés dans cette direction, d’un renforcement d’identité par l’intégration des autres, absorber ce qu’il y a de l’extérieur mais en mettant en valeur ses éléments identitaires. Et il ne s’agit pas seulement de la langue, mais de mille moments de notre vie dans nos pays, dans nos villages, dans le sport, dans la solidarité, dans la façon d’organiser notre vie.
Le deuxième aspect qui m’intéresse discuter avec vous c’est que de nos jours l’on peut vivre et même bien vivre, travailler et même bien travailler là où le nombre n’est plus trop grand. Pendant des décennies, pendant des siècles, les populations se sont concentrées, persuadées que c’était dans les grandes villes, dans les grandes agglomérations que l’avenir reposait. Erreur catastrophique pour certains pays et pour certaines métropoles qui sont devenues des véritables cancers de notre continent.
II faut revenir à la petite dimension où l’homme se trouve naturellement et aisément dans son cadre. Si nous avons résisté jusqu’à présent, nous devons aujourd’hui passer à l’attaque et avoir des idées plus ambitieuses. Nous devons, à mon sens, faire de sorte que cette montagne, que nous avons mise au centre de la réflexion d’aujourd’hui, soit un endroit où l’on vit mieux, où l’on travaille mieux qu’ailleurs. Et pour cela le travail à faire est énorme mais surtout il faut avoir la conviction que nous’ sommes porteurs d’un modèle de vie, d’un style de vie, qui est de qualité et qui peut être gagnant. Si nous n’offrirons pas un modèle de vie séduisant, intéressant pour les générations à venir, notre marginalisation est assurée.
Troisième réflexion: pour qui faisons-nous tout cela? Combien de Valdôtains aurons-nous d’ici trente ans, d’ici cinquante ans? Je crois que nous avons tous trop longtemps négligé de porter notre attention sur le problème démographique. Nous avons pris des décisions importantes dans ces dernières années, notamment sur le thème de la famille, mais je crois que là nous devons véritablement relaxer toute notre politique parce que s’il n’y a pas de Valdôtains, il n’y aura pas d’avenir pour nous. Si la montagne que nous portons vers l’Europe est une montagne dépeuplée, elle sera une montagne de carte postale, elle sera agréable pour quelqu’un mais ce ne sera pas notre vie de montagne et notre peuple montagnard qui ira vers l’Europe.
Quatrième considération: vous connaissez tous Eta Beta, la bande dessinée. Ce petit génie qui a une grande tête et un petit corps. C’est le modèle de la Vallée d’Aoste de demain: une Vallée d’Aoste qui n’a pas besoin de trop de muscles, qui n’a pas besoin de miser sur la quantité mais qui doit miser sur la qualité. Alors le choix de l’Université auquel dans les thèses on a donné un espace remarquable, prend toute son importance. Quel modèle d’université, pourquoi cette université, pour qui cette université? De nouveau un choix important, mais surtout il est essentiel d’imaginer que le Valdôtain pourra et devra sortir aussi de la Vallée d’Aoste et devra porter à l’extérieur le défi, avec son intelligence, sa personnalité. La guerre de tranchée purement défensive est finie pour l’économie et il n’a plus de sens de se retrancher dans un protectionnisme périmé et fragile; c’est fini aussi pour ce qui est de l’éducation, c’est fini pour ce qui est de la société. Le jeu de l’ouverture est en cours et il faut jouer avec de grosses têtes plutôt qu’avec de gros muscles.
Enfin, mes chers amis, dans quel contexte institutionnel faut il insérer ces contenus, ce style, cette qualité de vie, cette façon de vivre la montagne? Il y a là un virage important qui est en cours: nous voulons que notre montagne pèse, d’autres l’ont rappelé et notre poids spécifique n’est pas suffisant. Et là nous avons intérêt à jouer un bon jeu de partenariat. Puisque d’autres sont dans la même condition que nous (et si l’on nous regarde de New York ou de Hong-Kong notre montagne est à rechercher à la loupe!) il ne s’agit pas de défendre seulement la Vallée d’Aoste; c’est un contexte alpin plus large qu’il faut valoriser. Certaines intuitions d’Emile Chanoux, qui paraissaient saugrenues et passéistes, reviennent avec force, avec un contenu différent de celui peut-être un peu teinté de racisme qu’il y avait dans un livre, pourtant beau et séduisant, comme «La République du Mont Blanc» de Saint-Loup. Elles reviennent sous d’autres formes parce que le grand défi que nous vivrons sera la Montagne contre la Plaine. Si c’est contre la plaine que nous aurons à nous mesurer, nos alliés sont autour de nous, nous devons les identifier, nous devons leur faire comprendre qu’ils ont exactement les mêmes nécessités que nous, qu’ils ont le devoir de se différencier des gros centres de la plaine et de resserrer leurs liens avec nous.
Nous étions connus dans le temps comme le Pays des Cols, ce n’est pas pour rien, c’est parce qu’il y avait des liaisons continuelles, fortes, étroites avec l’autre côté des Alpes. Aujourd’hui, par la tragédie du Tunnel du Mont Blanc, nous sommes frappés au cœur de l’artère qui nous relie à nos voisins dans la logique euro-régionale. La tragédie qui nous a si douloureusement blessés doit nous faire énormément réfléchir sur le fait que ces liaisons, ces liens, sont notre vie de demain.
Chers amis, vous me permettrez une dernière considération puisque nous sommes à un Congrès politique et que l’on nous regarde aussi avec attention pour les décisions que nous prenons et pour ce que nous faisons dans la vie politique de ces jours. Je ne vous cache pas d’avoir été très douteux sur l’accord que nous allions faire pour les élections européennes. Je vous dis aujourd’hui que monter dans un train veut dire établir un contrat, payer un billet et descendre à la gare que nous choisissons; si nous savons quel est le moment de monter et quel est le moment de descendre c’est bien joué. Si l’apparentement veut dire faire un bout de chemin. Ensemble, c’est bien.
Si l’apparentement veut dire mariage, alors ce n’est plus très bon. Je crois que c’est dans cet esprit que nous faisons un choix tactique pour la partie d’aujourd’hui, en sachant que le choix stratégique est de toute autre portée et il nous amènera plus loin. Le fédéralisme italien nous laissera davantage d’espace: l’Etat abandonnera le terrain et le pouvoir public italien ne tient d’ores et déjà plus le coup; mais c’est vis à vis du fédéralisme européen qui se renforce, qui s’érige devant nous, que nous devrons être beaucoup plus attentifs. C’est là la frontière à regarder avec la plus grande attention.
M. ROLLANDIN Auguste, Président
On pouvait choisir entre deux options pour arriver à l’élaboration de propositions à soumettre à l’examen des délégués du Congrès:
1) charger un groupe d’experts de rédiger un document pondéreux et bourré de rappels à l’histoire, de données, de pourcentages, bien organisé dans toutes ses parties;
2) demander aux sections quels sont les thèmes qui retiennent davantage leur attention, qu’elles veulent soumettre à la discussion, pour examiner ensuite, ensemble, les problèmes et chercher à en indiquer les solutions.
On a choisi le chemin le plus difficile, le plus long, le plus problématique, celui qui consiste à impliquer la base du Mouvement;
– à travailler, par le biais de quatre commissions, pour élaborer les propositions et les traduire en relations, contenant une série d’indications que nous devrons vérifier aujourd’hui en ce Congrès.Le style des relations, l’approche des problèmes se ressent de cette composition plurielle. Tous les textes découlent de prémisses communes, se fondent sur des principes acceptés et donc idéalement contraignants, se mesurent avec le désir de démontrer que l’Union Valdôtaine sait:
- interpréter les exigences des Valdôtains;
- veiller sur l’incontournable exigence de garantir l’identité d’un peuple tout en reconnaissant ses diversités;
- prendre conscience des potentialités de ceux qui vivent et travaillent dans le respect réciproque;4) démontrer sa reconnaissance envers ceux qui ont travaillé pour nous transmettre un patrimoine culturel, religieux, économique, social, environnemental d’une valeur inestimable;
- s’ouvrir aux nouveautés d’une réalité en évolution rapide, qui demande un effort pour concilier l’envie de tradition avec la fantaisie cybernétique;
- être disponible pour une confrontation constructive avec toutes les forces politiques;
- mettre en valeur ses richesses dans le respect de l’environnement;
- bâtir les prémisses pour un développement ordonné et aux issues de grande qualité;
- croire en des rapports entre peuples et communautés fondés sur un système plus fédéraliste, donc plus juste et plus solidaire;
- faire confiance aux jeunes, en investissant dans leur formation pour garantir, grâce à eux, un avenir à la Vallée d’Aoste;
- renoncer aux situations particulières devenues entre temps anachroniques et à effet contraire;12) se préparer aux nouvelles règles européennes en investissant dans les domaines de l’école et de la formation des jeunes;
- employer les nouveaux moyens de communication pour faire mieux connaître, et donc mieux apprécier, la réalité valdôtaine;
- analyser critiquement les raisons du malaise des jeunes et en chercher les remèdes appropriés.Le choix des thèmes, dans sa simplicité, explicite une clé de lecture profonde: l’envie de projeter une petite réalité bien définie, comme celle valdôtaine, dans un contexte géopolitique en mouvement, comme celui européen, tout en conservant les caractères d’une population de montagne qui entend, avec dignité et détermination, dialoguer avec les autres peuples de la Communauté européenne sans se faire conditionner par les grands nombres et par les pouvoirs forts.
S’il est banal de dire aux Valdôtains que l’élément physique qui nous caractérise est la montagne, il est beaucoup moins évident de l’expliquer aux hiérarchies de la Communauté européenne.
Malheureusement, la montagne en tant que milieu de formation d’une culture, d’une économie, d’une socialité ayant des particularités, des qualités précises forgées par le temps et dans un espace physique particulier, est oubliée au niveau communautaire.
L’insistance, la détermination avec lesquelles on a requis et on continue à demander la présence d’un élu de notre communauté au sein du Parlement européen sont liées à l’exigence réelle d’avoir une personne qui sache, par sa constance et sa diplomatie, défendre l’exigence de sauvegarder les spécificités, les potentialités qu’une communauté telle que la nôtre peut représenter.
Les accords en vue des élections européennes sont un engagement fort, représentent un choix nouveau et difficile pour chercher à obtenir, si possible, un élu et pour se relier solidement à ceux qui devront gérer l’avenir de l’Europe.
Aujourd’hui l’aiguille magnétique de la boussole politique pointe plutôt vers Bruxelles que vers Rome.
Nous devons employer nos meilleures énergies techniques et politiques pour nous préparer à faire reconnaître par le Parlement qui sera élu au mois de juin la validité des choix politiques de la Vallée.Pour penser à un développement durable de qualité nous devons “penser globalement et agir localement”, en cherchant des alliés crédibles avec lesquels on puisse travailler pour sortir de la logique des grands nombres.
La montagne, en termes de population, de territoire, de produit interne brut, est perdante au point de vue de la quantité, mais gagnante à celui de la qualité.
Elle sera d’autant plus gagnante, que les peuples de montagne sauront relever les nouveaux défis:- sortir du concept d’«île fortunée» avec l’objectif d’entrer dans le cœur palpitant du contexte européen;
– unir transversalement toutes les réalités montagnardes.
L’Union Valdôtaine s’engagera avec force dans un projet politique qui puisse visualiser les avantages que les petites communautés de montagne unies, fédérées pourront donner.
La “Fédération des peuples et des régions de montagne” peut être un sujet politique fort dans le contexte d’une Europe qui devienne de plus en plus la somme des peuples et de moins en moins la somme des Etats.
Les bases contractuelles de ce nouveau sujet politique se bâtiront sur les piliers que la réalité montagnarde est à même d’assurer: la tolérance, la solidarité, la qualité.
TOLERANCE
Il faut se préparer à gérer les nouvelles situations sociales.
En quelques années le tissu social de la Vallée a changé.
Il n’est pas toujours facile de passer d’une communauté fermée à une communauté multiethnique aussi complexe.
Il est indispensable d’être attentifs et vigilants vis-à-vis des phénomènes déviants, pour garantir la sûreté et la vivibilité à notre population et pour protéger les droits de ceux qui travaillent dans notre région dans le respect des règles, des traditions locales qui doivent être en tout cas sauvegardées.Il est également indispensable de comprendre les jeunes, de mettre en œuvre toutes les mesures de prévention face à l’usage de drogues et à l’abus des alcools et surtout de recréer l’intérêt et la confiance dans l’avenir, pour dépasser les crises de dépression qui ont profondément frappé notre Vallée dans les dernières années.
Nous pouvons tranquillement dire que les jeunes en crise n’ont besoin ni de médicaments, ni d’hôpitaux psychiatriques, ils ont besoin d’un endroit où circulent la vie et la parole, où on peut affronter ces nœuds, qui finissent par être une corde au cou:
a) déracinement des vies;
b) pulvérisation des familles;
c) anéantissement des cultures de provenance.
Assurer un travail, un débouché professionnel aux jeunes à qui on demande des années d’études et de sacrifices, c’est la meilleure prévention de leur malaise et de leurs dépressions.
Il faut aussi suivre les intérêts, les aspirations des jeunes en cherchant à les aider à trouver les réponses aux mille questions, aux mille pourquoi qui en marquent l’existence, en démontrant d’être tolérants sans être permissifs.
Une terre d’émigration telle que la Vallée d’Aoste doit comprendre les difficultés de ceux qui doivent aujourd’hui abandonner leur Pays.
– Pour ne pas isoler les nouveaux arrivants il faut leur fournir tous les outils dont ils ont besoin pour réaliser eux-mêmes leur avenir d’intégration, offrir aux élèves immigrants des conditions d’apprentissage de la langue française adaptées à leurs nécessités particulières.
SOLIDARITE’
Prédisposer une mentalité nouvelle qui dépasse l’égoïsme galopant de ces dernières années, représente un engagement de plus en plus pressant.
Il faut savoir renoncer à quelques avantages, que d’aucuns considèrent comme des privilèges, pour mieux valoriser le rôle de vrai protagoniste dans une économie de montagne qui doit être remodelée. Les Valdôtains ne peuvent plus être indiqués du doigt comme les heureux dépositaires du coupon d’essence, voire des autres coupons d’une valeur insignifiante, dont le coût d’impression est supérieur au bénéfice qu’on en obtient.
En peu de mots (les coupons d’essence se chiffrent en une épargne, pour les propriétaires de voitures, de 500 Euros environ), il est désormais temps de prévoir des formes plus intelligentes d’intervention, qui tiennent compte, par exemple, du coût du chauffage à la montagne, donc de la possibilité d’instituer un “coupon-énergie” qui encourage l’utilisation d’énergie “propre” et vienne en aide à toutes les familles.
Passer de la “Région Providence” à la “Région solidaire” signifie passer du concept de donner quelque chose à tous, à l’idée de donner davantage à ceux qui en ont davantage besoin ou à ceux qui le méritent davantage.
QUALITE’
Réaliser dans tous les secteurs des produits biologiquement garantis, en limitant ou si possible en éliminant les additifs, les intégrateurs, les produits contenant un important pourcentage de toxicité résiduelle. Les résultats positifs qu’on a obtenus dans quelques secteurs, particulièrement dans ceux de la vitiviniculture, de l’apiculture et de la fruiticulture, doivent s’étendre au secteur laitier et fromager.
Quelqu’un croit pouvoir se permettre d’ironiser sur la Vallée d’Aoste vue comme la République de la Fontine: ceux qui travaillent la terre et produisent du lait de qualité savent que, pour résoudre le problème de l’excédent de production de notre fromage par excellence on doit remonter aux sources et respecter les critères pour le maintien du label:
– éliminer la provende des alpages en été;
– alimenter les bovins avec du foin produit en Vallée d’Aoste.
Ceux qui produisent du lait avec des procédés non conformes, ne doivent pas faire de Fontine.
En reconnaissant que la culture est indissociable des communications et de l’information on doit avouer que les moyens de communications sont au cœur du développement stratégique de la culture. Comme l’éducation est garantie de la bonne préparation des jeunes à la vie culturelle, la télévision et l’audiovisuel sont pour les adultes les moyens d’accès à la culture les plus répandus. Le problème se pose de l’émergence galopante des inforoutes, cet univers qui va des fibres optiques aux télé services, à Internet qui va créer un nouvel espace culturel virtuel aux effets inconnus et imprévisibles.
L’internationalisation des cybers réseaux nous oblige à alerter les Valdôtains sur les influences externes qui vont produire des mutations dans les goûts, les choix, les idées, les coutumes.
On ne peut tout absorber sans réfléchir.
Garder notre identité signifie savoir choisir la qualité de l’information, sortir du piège de la publicité.A la qualité de la culture donnent leur contribution de façon déterminante les géomètres, les architectes, les ingénieurs, en un mot tous les professionnels qui créent, récupèrent, modifient et valorisent un patrimoine artistique qu’on nous envie. La présence de professionnels externes de qualité doit être limitée et liée à des interventions extraordinaires, exceptionnels, qui demandent une expérience et des capacités peu communes, mais elle doit surtout faire croître, développer les énergies locales sans les humilier par une utilisation partielle et secondaire, pour ne pas dire au niveau de manœuvres.
Les productions artisanales doivent faire l’objet d’une attention finalisée à les faire connaître et apprécier.
Le corps enseignant, garant de la formation des jeunes gens, doit trouver des motivations nouvelles pour travailler avec entrain et enthousiasme.
L’école, les professionnels, les artistes, tout le mode peut contribuer à mettre en valeur notre patrimoine qui est notre mémoire, à travers les produits, les œuvres, l’architecture, la tradition orale et le folklore.
Ce patrimoine construit au cours des siècles, on doit le rendre accessible et en favoriser la plus large compréhension possible.
La qualité de la diffusion de la culture passe par les musées, les centres d’art, les archives, les bibliothèques, les archives et les autres lieux de production culturelle, qui devront davantage élargir leur cadre d’activités.
Une école de qualité, depuis la maternelle jusqu’à l’Université, est le levier d’une croissance culturelle possible et reste le cœur de la croissance économique et sociale. L’école doit offrir aux individus une formation qui les prépare aux nouveaux défis:
– assimilation des nouvelles technologies;
– métissage culturel;
– mondialisation des échanges.
Voilà donc l’exigence d’avoir un corps professionnel permanent pour la formation professionnelle.La qualité des services socio-sanitaires passe par la réalisation d’infrastructures modernes et fonctionnelles et la disponibilité de lits pour les malades aigus (et pour les autres), ainsi que par la réhabilitation, mais se réalise surtout grâce à la disponibilité d’infirmiers et de personnels paramédicaux capables et motivés et à l’engagement de médecins qui trouvent en Vallée d’Aoste toutes les occasions pour y rester. Le fait de payer entièrement les coûts du secteur sanitaire doit nous permettre de primer ceux qui travaillent et s’engagent non pas pour la bureaucratie ou le faux modernisme, mais pour la mise à jour permanente, en s’approchant des malades avec un sentiment de respect et d’humanité.
Les entreprises artisanales de grande qualité doivent devenir le réseau opératif, responsabilisé au sujet des problèmes du secteur et utile pour de nombreuses initiatives au niveau communal et régional.
Les entreprises de construction peuvent devenir concurrentielles et la législation qui règle les adjudications doit éviter que la plupart de nos entreprises travaillent en régime de sous-traitance, en obligeant leurs titulaires à de fatigantes tournées touristique-financières dans l’Italie méridionale pour récupérer leurs crédits.
La modification de la loi sur les adjudications doit assurer la transparence et primer la préparation et la qualité des entreprises locales, riches en professionnalisme et pauvres d’«azzecca-garbugli».
Une politique du crédit plus incisive doit pouvoir fournir un support aux entreprises, aux industries, et doit surtout décider que faire des instruments qu’on s’est donnés, par l’harmonisation des interventions et par la création des prémisses pour une collaboration entre les différents sujets financiers de dimension locale.
Il est important pour les entreprises, donc pour la qualité et la stabilité de l’emploi, que la politique énergétique tienne en juste considération la disponibilité des responsables économiques à constituer des consortiums pour réduire le coût de l’énergie “propre” et renouvelable.
Il est important de se confronter avec les nouveaux objectifs politiques de la politique agricole communautaire, pour en vérifier la compatibilité avec l’agriculture de montagne et étudier des méthodes d’intervention efficaces et faciles à appliquer.
1) Améliorer la compétitivité. Réduire les prix en permettant leur diversification en faveur des produits spéciaux de qualité supérieure est une condition qui, avec la sûreté et qualité des productions peut faire la différence et garantir l’image gagnante des produits.
La compatibilité des objectifs environnementaux des modes de production liés au bien-être des animaux complète le cadre de référence de ce secteur.
2) Garantie de stabilité des revenus agricoles, tant par la redistribution et la diversification des aides au revenu, que par la création dans l’entreprise comme à son extérieur des sources de revenu et d’emploi complémentaires ou alternatifs.
Il est utile de réfléchir sur la façon dont on se représente le concept de montagne au niveau des directives communautaires. La montagne est une zone défavorisée, menacée de dépeuplement, où il est nécessaire de conserver l’environnement naturel ayant comme caractéristiques marquantes l’altitude, le climat, la pente en fonction des difficultés que ces facteurs représentent pour l’activité agricole, par exemple en ce qui concerne le cycle végétatif abrégé ou les difficultés de mécanisation. Il est intéressant de remarquer qu’en Italie, sur ces bases, on a classé comme Communes de montagne 4195 collectivités locales et comme Communes partiellement montagneux d’autres 660, sur 8800 au total. Cette interprétation extensive du concept de “montagne” a fortement limité la possibilité d’une “politique spécifique” pour la montagne. Dire que 86% du territoire italien est un territoire montagnard signifie confondre la montagne avec la ruralité, signifie disperser les fonds destinés aux zones défavorisées. Il faut redéfinir la montagne en Europe en visant la reconnaissance de nouveaux critères répondant à de nouvelles typologies sous le profil géographique et économico-social, qui permettent de financer des programmes intégrés, d’action locale, de développement des régions de montagne.
Le bien-être diffus a trahi notre communauté, la sécurité excessive des moyens financiers a rendu tout le monde plus insensible vis-à-vis des biens communs, c’est-à-dire appartenant à nous tous.
Comme des animaux de parc n’ayant plus à lutter pour défendre leur position qui deviendrait privilège au cas où l’enceinte tomberait, nous sortons du périmètre de la zone protégée, et nous nous sentons perdus, car nous sommes psychologiquement faibles, culturellement dépourvus, économiquement naïfs, socialement divisés et déshabitués aux réalités nouvelles, non préparés au contact multiethnique, privés de l’orgueil, de la fierté de ceux qui ont parce qu’ils savent donner, distraits et peu pratiquants quant à la religion, peu cartésiens et pragmatiques quant à la laïcité, disposés au risque seulement quand il s’agit de jouer au loto et au “Totocalcio”!
J’exagère? Malheureusement non! C’est vraiment l’analyse des ressources de l’homme de la montagne qui doit nous donner la clé d’accès aux valeurs de la vie pour ceux qui y vivent ou y séjournent: la santé, la tranquillité, la contemplation, le travail passionné, la pluriactivité, l’art, la poésie, le paysage, l’environnement, le dialogue sont la valeur ajoutée que l’homme de la montagne peut faire fructifier au bénéfice de tous. Nous devons retrouver la force de nous nous rebeller à la casse (“rottamazione”)!On a envoyé à la casse les voitures, puis les télévisions, les motos, puis les licences des petits magasins… puis ce sera le tour des petites réalités, des petites Communes, des petits peuples!
Les mêmes individus qui luttent pour les biodiversités dans le domaine animal et végétal oublient l’homme des petits nombres, des petites ethnies avec de grandes traditions. Examiner les situations de danger pour reconnaître les ennemis peut signifier vouloir sortir mentalement du parc pour affronter sans piétisme la réalité, en faisant valoir les raisons qui justifient objectivement plus d’attention, plus d’engagement pour les réalités comme la nôtre.
Une croisade qui, d’Est en Ouest, revalorise la montagne européenne et démontre que les interventions de rééquilibrage financier en faveur de l’économie montagnarde de qualité sont également dans l’intérêt des populations des grandes métropoles et représentent, au point de vue environnemental, l'”Amazonie” d’Europe.
Notre mouvement veut être protagoniste du changement. Il accepte le défi de l’Europe en demandant des règles sérieuses, justes et respectueuses de la dignité des diversités et des spécificités. Il croit dans la force des alliances stratégiques, dans la concentration, dans la possibilité de recréer avec méthode et graduellement, une mentalité plus ouverte, de redécouvrir des concepts qui sont comme les recettes d’antan: plus ils sont simples, plus ils sont bons et efficaces.
Les idéaux ne peuvent et ne doivent pas mourir avec les idéologies, car ils demeurent les seules pierres angulaires virtuelles sur lesquelles rebâtir un tissu social plus valdôtain. Il est donc utile de se confronter avec les autres forces politiques.
RAPPORT AVEC LES AUTRES FORCES POLITIQUES
Au niveau régional la majorité qui s’est constituée après les élections du 31 mai travaille pour la réalisation d’un programme commun qui voit l’engagement, avec l’Union, de la Gauche Valdôtaine (Ds) et de la Fédération. Il est important de tenir les engagements pris et surtout de respecter les temps pour prendre les décisions qui doivent répondre ponctuellement aux attentes de la population et pour légiférer dans les matières où les compétences ont évolué et où on prévoit la simplification des procédures. L’effort qualitatif attendu va dans la direction de viser des lois claires, simples, des textes qui ne laissent aucun doute d’interprétation, aucune possibilité d’équivoque ou de malentendu.Les rapports avec les forces de la majorité sont bons et nous pensons que la collaboration pourra continuer avec une satisfaction réciproque.
Avec les autres forces les rapports sont différenciés, mais toujours empruntés au dialogue et à la confrontation quand celle-ci est constructive et motivée.
La confrontation est plus facile avec les forces comme les Autonomistes, qui se rapprochent davantage des principes inspirateurs de l’U.V. et sont plus disposés à trouver les formes et les moyens pour travailler à la mise en valeur de notre identité culturelle. Il est difficile, par contre, de travailler avec des forces comme Alleanza Nazionale, qui continuent à avoir une attitude défaitiste et provocatrice vis-à-vis de l’engagement pour le respect des particularités de notre communauté: la culture, l’économie etc.
Pour ce qui concerne Forza Italia, il est intéressant de comprendre l’évolution au niveau local par rapport aux connotations nationales pour individuer l’approche des problèmes de notre Région et vérifier dans quel cadre ils concrétisent leur engagement politique, au-delà de la pure opposition au niveau du Conseil de la Vallée.
Les Verts et le Parti Populaire Italien sont en train de faire une opposition appréciable, utile quand elle est constructive; elle est moins acceptable lorsqu’ils tendent à instrumentaliser quelques situations critiques. C’est le cas du référendum abrogatif de la loi sur l’examen de maturité, par lequel ils spéculent sur des incompréhensions avec les jeunes et les enseignants, qui doivent être assainis tout en défendant les principes et en garantissant une solution à la fameuse question de la “spendibilità” du contrôle de la connaissance de la langue française. Il ne faut pas sous-estimer les thèmes que Rifondazione Comunista propose avec force: le travail, la maison. A remarquer enfin que la Lega continue une bataille ondoyante avec des prises de position fortes, qu’on ne peut pas toujours partager. Les autres forces sont en train de s’organiser ou de changer de peau: c’est pourquoi il est difficile d’en juger.
A l’issue des réflexions, des approfondissements, des suggestions et en particulier des indications qui émergeront du Congrès il faudra appuyer et proposer des actions organiques et coordonnées visant le développement global de la montagne au moyen de la protection et la mise en valeur des qualités environnementales et des potentialités endogènes propres à l’habitat montagnard, sous les rapports:
1) territorial – ressources environnementales
2) économique
3) social
4) culture des télévisions locales.
Ce Congrès a envie de se mettre en discussion, de se confronter avec une réalité aux horizons des plus en plus larges, de réagir, dans un moment de développement réduit, au risque de la récession, pour ne pas subir les contrecoups d’une grave crise des secteurs stratégiques qui ont frappé le Canavais tout proche, pour prévenir les contrecoups annoncés de l’industrie automobile et des entreprises qui gravitent autour de celle-ci.
Le problème “travail” ne s’exprime pas seulement par des pourcentages de chômage. Dans une petite réalité comme la nôtre, il signifie offre d’infrastructures, qualité des services, solution des problèmes:
1) des travailleurs qu’il est difficile de placer d’après leur qualification professionnelle;
2) de la rigidité de l’offre de travail en ce qui concerne l’acceptation d’emplois non cohérents avec la personnalité du travailleur;
3) du manque de cohérence entre les professionnalismes demandés et les compétences disponibles.
La recette qui jouit de plus de crédit demeure la formation appropriée, constante et accessible.
Les aspirations de toujours demeurent:
un peuple, une terre, une culture, une identité; il s’agit de reconquérir la mentalité du “montagnard” pour résister aux sirènes du développement effréné et déréglé, pour donner la parole à ceux qui n’ont pas de voix, rendre la confiance à ceux qui veulent investir dans la Vallée, travailler pour favoriser le dialogue entre les forces sociales et syndicales, les entrepreneurs et les forces politiques, pour favoriser les investissements, pour éliminer les discriminations de sexe, de race et de religion, pour aplanir les incompréhensions entre générations et pour unir, les énergies disponibles et agir pour le devenir de notre Vallée.
Si nous sous-estimons ou minimisons notre modèle de vie, en peuple de montagne attentif aux valeurs durables, aux choses simples qui constituent l’âme de la montagne, nous serons plus perméables aux modèles externes, au mythe de vivre par excès, à l’idée que ceux qui font davantage et plus rapidement comptent davantage.
Il est inutile de dire que “nous avons de bonnes idées” et ne pas réussir à s’expliquer, à faire comprendre nos raisons, à faire respecter nos droits.
Plus l’Union Valdôtaine est représentative, plus elle doit rester humble, à l’écoute des signaux des difficultés émergentes.
Plus elle saura demeurer simple et mieux elle sera à même de gérer la complexité de la nouvelle époque; plus elle saura valoriser son organisation sur le territoire et mieux elle demeurera un point de repère précis pour la politique valdôtaine. Sur la base d’une confiance renouvelée dans nos moyens, nous devons travailler avec une mentalité gagnante, avec enthousiasme pour faire croître notre Mouvement, certains que nous sommes de contribuer au bien-être de la Vallée d’Aoste.
S’il est vrai, comme il est vrai, qu’un tiers de notre vie est consacré au sommeil, il serait important qu’une heure par jour soit dédiée à l’Union Valdôtaine: une demi-heure pour méditer et l’autre demi-heure pour dire du bien de quelqu’un.
M. VIERIN Dino, Président du Gouvernement Valdôtain
S’il est vrai que lors d’un congrès la fièvre monte, néanmoins je ne m’attendais pas cette poussée de fièvre qui m’a frappé aujourd’hui – poussée de fièvre non pas électorale -le tout s’est déjà produit au mois de novembre dernier -, mais à cause d’un rhume carabiné. Je vous prie donc de bien vouloir m’excuser pour mon état de santé.
Les thèmes de ce cinquième Congrès -la montagne, cette dimension qui nous caractérise, et l’Europe, l’avenir proche qui nous attend – définissent le scénario futur de notre Pays d’ Aoste. A cet égard nous pouvons affirmer que ce que l’on aurait pu considérer comme des éléments de faiblesse de notre communauté, en quelque sorte des limites, à savoir ses dimensions territoriales et humaines, sa position géographique, périphérique et frontalière, ses particularités linguistiques et culturelles peuvent, doivent devenir pour la Vallée d’ Aoste et pour les Valdôtains autant d’atouts dans ce processus de transformation de l’Italie et de construction de l’Europe. Autant d’atouts qui peuvent, si nous savons les sauvegarder et les valoriser, nous permettre de nous présenter encore et davantage comme un Pays à même de tirer de ses spécificités culturelles et linguistiques ainsi que de ses propres ressources, dans le sillon de sa tradition et de l’intégration sociale et culturelle qui l’a toujours caractérisé, les éléments nécessaires pour s’affirmer et s’épanouir davantage.
Mais, pour ce faire, une prise de conscience de ces opportunités ainsi que du sens d’appartenance à une communauté spécifique s’avère indispensable; comme il est nécessaire de retrouver un peu d’orgueil montagnard et d’accepter les défis, qui sont avant tout culturels, d’une modernisation du Val d’Aoste qui est nécessaire et indispensable, modernisation qui signifie, tout en gardant son identité, qualité, compétitivité et ouverture.
Ce Congrès doit témoigner de cette volonté et donner une image d’une Union Valdôtaine dynamique, ouverte à la confrontation, au débat mais à même de gouverner le Pays d’Aoste et ses processus, Certes, le travail de ce Congrès a été facilité. Nous ne sommes pas à l’année «zéro» de l’Union Valdôtaine: l’histoire, la tradition, les valeurs unionistes sont là pour nous aider, soutenir, réconforter. Ce n’est pas non plus un Congrès qui doit définir de nouveaux principes pour l’Union Valdôtaine ou préparer un programme électoral, li y a donc une continuité d’action, d’engagement et de réalisations, li y a eu une action de gouvernement et un programme électoral sur lesquels nous avons fondé notre succès électoral du 31 mai dernier. Aujourd’hui, il y a un programme de législature que le Conseil de la Vallée, notre assemblée, il voté il y a seulement huit mois et qui définit clairement nos, engagements et nos objectifs les plus proches.
Néanmoins, il est vrai, il s’avère indispensable de réfléchir sur le futur du Val d’Aoste au sein de l’Europe, ainsi que sur le rôle de nos collectivités locales. La loi portant création d’un nouveau système des autonomies locales au Val d’Aoste a été approuvée par le Conseil de la Vallée. Nous devons maintenant lui donner application. Mais nous devons aussi réfléchir sur la valorisation de nos ressources qui s’appellent tout d’abord identité culturelle et linguistique – c’est une ressource, parce qu’elle signifie autonomie, possibilité d’autogouvernement, exercice de pouvoirs et compétences. Mais ces ressources s’appellent également jeunesse, énergie, épargne, maison de jeu, et notre réflexion doit se poser comme objectif la volonté et la possibilité de les gérer toutes directement. C’est ce qui a été fait avec attention, passion et amour du Pays par les unionistes qui m’ont précédé aujourd’hui à cette tribune.
Quant à moi, permettez-moi de profiter de cette occasion du Congrès pour parler un, peu de politique. Quelqu’un voudrait que, dans l’exercice de leurs fonctions, les administrateurs se bornent à remplir un rôle purement administratif, en quelque sorte bureaucratique, sans tous ces envols lyriques qui font la prérogative de la politique avec le «p» majuscule. S’agissant d’un Congrès où c’est la politique qui devrait avoir la primauté, je ne vais donc pas vous parler de thèmes administratifs – par ailleurs quelqu’un Fa déjà fait – mais vous présenter quelques réflexions politiques sur le double défi posé par ce Congrès. A savoir la dimension montagne et l’Europe – l’enjeu étant en effet non seulement la nécessité d’emmener la montagne en Europe – bien sûr pas n’importe quelle Europe – mais d’y emmener la montagne valdôtaine avec son âme, ses spécificités et sa diversité et avec elle emmener également des valdôtains, non seulement quant au nombre mais surtout avec leur identité culturelle et linguistique.
Je pense que pour ce faire nous devons tisser des liens, transformer notre problème en un problème commun à la montagne européenne tout entière. Tous seuls nous pourrons difficilement réussir ce défi: nous devons élargir nos perspectives et le sens de nos réflexions. Trop souvent, en effet, et pendant trop longtemps la montagne a: été perçue soit comme barrière à franchir, soit comme zone de loisirs ou source de richesse à exploiter. Elle a été considérée comme un espace au service des grandes agglomérations urbaines et de leur besoin de disposer de voies de communications et de passage ou – encore – comme zone d’expansion de marchés qui en utilisent les potentiels énergétiques autant que les qualités climatiques et paysagères. Mais la montagne, qui représente le 30% du territoire de l’Union Européenne, constitue également, et par-dessus tout, un patrimoine naturel et socioculturel d’exception qu’il convient de reconnaître et de valoriser, en en respectant les conditions environnementales, l’identité sociale, les traditions et la culture.
Par ailleurs, chaque région de montagne a ses caractéristiques et connaît, il est vrai, des problèmes particuliers qui requièrent la définition de stratégies d’action tout aussi particulières. La promotion d’un développement durable dans l’intérêt de l’ensemble de notre continent est donc indissolublement liée à l’instauration de politiques appropriées à la montagne qui reconnaissent aux populations qui y habitent le droit de vivre, de travailler et de parvenir à une qualité de la vie équivalente à celle des autres régions rurales et urbaines. Ces politiques pour la montagne doivent donc être fondées sur la reconnaissance du droit à la différence et sur la concrétisation des principes d’autonomie, de subsidiarité et de solidarité.
N’oublions pas non plus que la plupart des massifs européens coïncident avec des zones frontalières, situation qui ne fait qu’ajouter à la difficulté de faire reconnaître la nécessité de politiques étatiques et régionales spécifiques pour la montagne, le problème que pose la cohérence des dites politiques de part et de l’autre d’une même frontière. Les États, avec les soi-disantes «loi montagne» telles que la loi italienne 97/94 – qui, il faut le souligner, n’a pas encore trouvé son application concrète et paradoxalement voit les régions de montagne, en raison de leur spécialité ou de leurs statuts d’autonomie, exclues de la répartition des fonds pour la montagne – n’ont pas par ailleurs réussi une approche globale des problèmes de la montagne.
Il est donc évident que les politiques pour la montagne doivent être conçues dans le cadre d’instruments juridiques supranationaux visant à garantir la complémentarité de la protection de l’environnement naturel et d’un essor économique durable et équilibré. Le cadre européen est sûrement celui qui se prête le mieux à la définition et à la mise en œuvre de stratégies en faveur des zones de montagne. Et en ce sens la Vallée d’Aoste, avec ses caractéristiques géographiques et socioéconomiques illustre bien les difficultés et les défis auxquels la montagne valdôtaine, mais la montagne européenne également, doit faire face.
En notre qualité de région frontalière, naturellement ouverte sur l’Europe de par notre position géographique et notre histoire, notre identité francophone, notre culture et notre bilinguisme, nos voies de communication et les relations quotidiennes que nous entretenons avec les populations des régions voisines, nous devrons continuer à œuvrer au niveau européen pour assurer la juste reconnaissance de la montagne en tant qu’entité humaine et territoriale particulière. Cet engagement doit se concrétiser avant tout par le renforcement de la coopération transfrontalière et interrégionale, mais surtout, sur le plan politique, par la création de ces euro- régions, de l’Euro-région du Mont-Blanc, qui peuvent représenter, j’en suis fermement convaincu, au-delà des girouettes de la politique italienne, un véritable point d’ancrage pour notre identité, pour notre autonomie, en nous donnant la possibilité de nous insérer dans un contexte européen. Et ce, sans pour autant oublier la participation aux programmes communautaires, par exemple Interreg, ou l’action que nous devons mener au niveau des institutions européennes.
Ces différentes formes d’engagement témoignent aussi notre vision de l’Europe, une Europe des Régions et des peuples riches de ses diversités culturelles, respectueuse des principes de la subsidiarité, de la participation et de la solidarité, donc une Europe qui reconnaisse à plein titre nos particularités, les particularités de la montagne. A ce sujet, la nécessité d’un accord de grande envergure s’impose; s’impose pour nous, mais s’impose également pour la définition de ces problèmes au sein de ce nouveau scénario international, dans une perspective d’application du principe de subsidiarité, de misé sur pied d’une politique homogène pour l’ensemble des montagnes d’Europe, de satisfaction des aspirations et des besoins de toutes les populations montagnardes.
Dans ce cadre la Charte européenne des régions de montagne représente l’instrument et la réponse adéquate en faveur du développement global, durable et équilibré de toutes les régions de Montagne d’Europe. Elle a été, elle est, le résultat d’une initiative de base et d’une vaste procédure de consultation des milieux montagnards. Régions, collectivités locales, organismes transfrontaliers, associations diverses ont élaboré leurs observations et proposé leurs suggestions. Et la Charte qui en découle se fonde sur le dépassement de la dichotomie traditionnelle, que nous vivons tous les jours, entre développement économique et protection de l’environnement, c’est-à-dire sur la conviction que les régions de montagne doivent en priorité non seulement assurer les conditions nécessaires à l’essor des populations locales, que ce soit le développement culturel, économique, politique ou social, mais aussi, dans un esprit de complémentarité, garantir la sauvegarde des ressources naturelles en vue de l’équilibre écologique de notre continent.
En conclusion, sur le plan politique, nous devons donc tisser des liens, nous devons renforcer les possibilités de collaboration et de coopération, parce que le tout – et la Charte en est un exemple – contient en soi une signification plus profonde, tant symbolique que politique.
D’une part nous pourrons ainsi manifester notre volonté de vouloir franchir une nouvelle étape vers l’intégration européenne, mais sur la base de nos principes, de nos objectifs – la subsidiarité, le partenariat, la solidarité et la participation, la coopération transfrontalière et interrégionale – et par ce biais également réussir ce processus de banalisation des frontières étatiques dont les montagnes ont souvent été et sont encore aujourd’hui la représentation physique. Mais, d’autre part, nous pourrons concrétiser notre aspiration de remplir ce véritable rôle d’acteur politique que non seulement les Valdôtains, mais aussi toutes les collectivités régionales et locales, veulent être appelés à jouer sur l’échiquier européen. Nous devons nous efforcer à faire partager nos problèmes, nos idées, et nos propos, parce que là, encore, seulement si nous serons unis, nous pourrons mieux réussir.
C’est donc dans le but d’assurer la reconnaissance politique définitive des particularités montagnardes que nous devons œuvrer, pour mettre également fin à cette identification artificieuse entre montagne et campagne, identification qui a eu tellement d’effets pervers sur le développement de nos collectivités. La Communauté d’abord, l’Union Européenne aujourd’hui, n’ont pas démontré beaucoup d’intérêt et de considération pour -la montagne, à laquelle ont été attribuées uniquement des mesures de compensation financière prévues pour le soutien de l’agriculture des zones défavorisées. Et encore, pour ce qui est des perspectives de réforme des politiques structurelles énoncées dans l’Agenda 2000, la Commission européenne continue à englober la montagne dans les autres zones rurales. La spécificité de la montagne, sa diversité, son identité, son autonomie et son développement demandent par contre une approche globale à ces problèmes et la définition, en partant de Pays comme le nôtre, d’une politique européenne spécifique, qui – en l’absence d’un objectif montagne que nous continuons à réclamer – prenne néanmoins en compte la dimension montagne dans sa globalité.
C’est dans cette direction que doit aller notre engagement et c’est également dans cette perspective que, avec l’appui de toute la montagne européenne, le Val d’Aoste pourra relever les défis qui l’attendent.
Vive l’Union Valdôtaine, Vive la Vallée d’Aoste.
Les documents approuvés par le Congrès
Le Congrès National de l’Union Valdôtaine
Réuni à Saint-Vincent les 27 et 28 mars 1999;
- Rappelant qu’une initiative référendaire est en cours, qui a comme objectif d’abroger la loi régionale portant discipline de l’examen de maturité pour les élèves valdôtains et de proposer un projet de loi d’initiative populaire sur le même sujet;
- Constatant que l’objet concret de cette initiative consisterait dans la revendication d’une «spendibilità» totale du diplôme en ce qui concerne la présomption de connaissance de la langue française;
- Remarquant que la législation régionale en la matière contient déjà des dispositions claires et précises concernant l’engagement du Gouvernement régional dans le sens que les promoteurs du référendum déclarent souhaiter;
- Soulignant en voie de conséquence que le véritable mobile qui pousse le comité promoteur doit être recherché ailleurs que dans la prétendue «spendibilità totale» des diplômes scolaires, qui n’est qu’un prétexte;
- Estime que le véritable objectif du susdit comité, au-delà de la défense instrumentale et inavouée de quelques intérêts corporatifs, est d’ordre politique et consiste dans la volonté de contraster les efforts que le Gouvernement valdôtain, fort de sa légitimation populaire, déploie depuis de nombreuses années dans le but de rendre à la langue française la place qui lui revient de droit au sein de la société valdôtaine;
- Réaffirme la validité de la politique linguistique que les Gouvernements régionaux guidés par l’Union Valdôtaine poursuivent depuis plus d’un quart de siècle;
- Soutient que l’application des articles 39 et 40 du Statut spécial d’autonomie représente un moyen fondamental pour assurer la sauvegarde de l’identité valdôtaine, pour faciliter l’insertion de la Vallée d’Aoste dans un contexte européen incontournablement caractérisé par le plurilinguisme et pour favoriser les perspectives d’emploi et de réalisation professionnelle des jeunes gens;
- Met en garde les Valdôtains contre le danger que les initiatives de ce genre provoquent des fractures au sein de la communauté valdôtaine, caractérisée jusqu’à ce jour par un rare et précieux esprit de tolérance et de respect des différences, qui lui a permis un développement harmonieux et prospère;
- Dénonce la résurgence d’un esprit d’intolérance et de fanatisme crypto-nationaliste – hostile à la langue française et plus en général à tout ce qui se rattache à la civilisation valdôtaine – qui sous les apparences d’un faux modernisme, s’exprime transversalement dans les milieux politiques dont les racines plongent profondément dans les idéologies totalitaires du XXe siècle, condamnées par l’histoire;
- Engage tous les Unionistes, et particulièrement les élus aux différents niveaux de la vie publique, à se faire en toute occasion les interprètes de la position du Mouvement et à enrayer les tentatives de la propagande référendaire de piéger les citoyens valdôtains; – Invite tous les résidents en Vallée d’Aoste à la mobilisation, visant à la réalisation d’un bilinguisme réel, objectif qui dépasse les intérêts politiques d’un parti ou d’un mouvement pour répondre aux exigences de la communauté valdôtaine tout entière.
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Le Congrès National
rappelle que la défense du caractère ethnique et linguistique du peuple valdôtain – la défense de l’identité valdôtaine – nous distingue profondément, nettement, incontestablement de tous les autres partis.
engage le Conseil fédéral à prévoir une commission de l’Ethnie au
sein de l’U.V.
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Attendu que l’Europe s’affirme toujours plus comme une réalité économique, productive et politique;
Vu que l’Agenda 2000 constitue un rendez-vous fondamental pour lequel nos agriculteurs devront se trouver préparés et attentifs à l’évolution du secteur agricole;
Considérant le rôle essentiel et primaire que l’agriculture valdôtaine joue dans le cadre de la conservation de l’équilibre territorial, environnemental et social;
Vu qu’elle assure les bases de la stabilité et de la sécurité hydrogéologique du territoire;
Vu qu’elle représente une source de revenus de première importance pour les populations rurales;
Vu qu’elle favorise et encourage les capacités entrepreneuriales;
Etant donné qu’elle est l’expression de traditions culturelles et sociales séculaires;
Considérant qu’elle fabrique des produits de qualité dans une quantité limitée qui s’adressent à des créneaux particuliers;
Compte tenu des obstacles naturels considérables auxquels l’agriculture se trouve confrontée en raison des conditions environnementales particulières,
L’Assemblée du Congrès de l’Union Valdôtaine
– Invite ses administrateurs, aux différents échelons, à entreprendre toutes les initiatives pour faciliter l’activité agricole et surtout favoriser l’intégration de la société rurale dans la communauté.
– Sollicite ces mêmes administrateurs à engager toutes les ressources nécessaires pour donner aux agriculteurs valdôtains la possibilité d’avoir les instruments et les moyens pour un revenu adéquat.
– Invite à réaliser toutes les initiatives possibles pour encourager et aider les jeunes à s’engager dans l’agriculture en leur assurant dignité et sécurité au sein du panorama social valdôtain.
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Le Congrès de l’Union Valdôtaine
suit avec appréhension la situation au Kosovo, après le déclenchement de la guerre dans les Balkans;
rappelle que la solution militaire a été la conséquence de la faillite des négociations pour mettre fin à la persécution croissante envers la minorité albanaise du Kosovo;
exprime sa solidarité aux populations du Kosovo, contre qui se poursuit aujourd’hui encore l’action militaire serbe;
signale la nécessité que le droit Européen et le droit international puissent disposer de mesures de sauvegarde précises des peuples minoritaires en Europe, pour éviter que des situations analogues se produisent en Europe et dans le monde;
souhaite que les bombardements soient arrêtés et que la Serbie accepte de. reprendre les pourparlers proposés par la communauté internationale et adhère à la proposition légitime du Kosovo d’obtenir au moins un régime d’autonomie spéciale qui lui permette des marges de liberté et la sauvegarde de son identité.
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Les petits peuples pour l’Europe
Résolution finale souscrite par les représentants des peuples européens ayant participé à la table ronde sur le thème «Respect et valorisation des peuples dans une Europe fédéraliste et solidaire».
L’Union Valdôtaine et les forces politiques nationales ici présentes, qui ont accepté de souscrire le document suivant, affirment ce qui suit: Nous, peuples européens à part entière, sûrs de notre bon droit et de notre histoire, confiant en un avenir que nous voulons contribuer à bâtir, nous nous posons comme but la naissance d’une Europe unie et fédérale, libertaire et solidaire, démocratique et tolérante.
Nous demandons que tous les peuples puissent être associés à la construction de cette nouvelle réalité, ceux qui disposent d’un État au même titre de ceux qui n’ont pas eu cette chance: libres et égaux en droits, tous doivent pouvoir s’exprimer.
Nous demandons que la nouvelle Europe se fasse dans le respect et dans la tolérance, la dignité et l’identité de chacun devant être respectées.
Nous dénonçons les atermoiements et les hésitations dans l’élaboration d’un modèle européen nouveau et fécond, les Etats-Nations paraissant de plus en plus empêtrés dans les contradictions de leur histoire et dans les peurs qui angoissent souvent des systèmes de pouvoir qui s’éloignent des sentiments profonds des peuples qu’ils devraient conduire et protéger.
Nous regrettons, et essayerons de pallier, l’absence de toute représentation institutionnelle des minorités européennes dans le cadre européen.
Nous nous engageons partant à travailler ensemble, dans tous les domaines, afin que nos voix puissent y être entendues.
Nous nous proposons notamment:
• de favoriser la collaboration entre les élus de nos mouvements respectifs, afin, par delà les différences de situation et de sensibilité qui peuvent subsister, d’œuvrer en commun pour le bien de nos communautés.
• de développer les instruments adaptés à favoriser à la fois l’échange d’informations et la coopération à tous les niveaux, tant du point de vue politique que du point de vue socio-économique.
• de concentrer nos efforts sur les points qui nous lient, en mettant l’accent toutes les fois que cela sera possible sur ce qui nous unit (conditions culturelles et minoritaires, géographiques et historiques, sociales et économiques).