2000
Congrès National annuel – Fédéralisme régional – Autonomie communale
OUVERTURE DES TRAVAUX
La Commune, le centre du développement de la Vallée d’Aoste
L’Union Valdôtaine a voulu consacrer son Congrès annuel, qui s’est déroulé samedi 8 avril à Pont-Saint-Martin, aux thématiques relatives aux collectivités locales et au fédéralisme régional.
Les motivations qui nous ont porté à opérer ce choix sont nombreuses. Il y avait avant tout le rendez-vous important des prochaines élections communales, en vue desquelles nous voulions approfondir la réflexion que nous avons commencée au dernier Congrès pour définir les lignes d’une politique commune. L’Union Valdôtaine attribue une grande importance à l’essor de nos collectivités locales: nous croyons en effet à la centralité de la Commune dans le système de la Vallée d’Aoste: la Commune est à la base du développement social, économique et culturel de notre communauté et nous pouvons dire que la Commune est, pour la Vallée d’Aoste, ce que les Sections sont pour l’Union Valdôtaine: le véritable centre moteur de notre action. Nous avons aussi rappelé maintes fois l’importance qui revêt pour nous le principe de la subsidiarité, selon lequel toute fonction qui peut être exercée par un organisme inférieur ne doit pas être déléguée à un organisme supérieur. Ce principe est important pour nous en raison de notre tradition fédéraliste mais aussi pour des considérations pratiques: l’application correcte de ce principe permet en effet de régler les problèmes là où ils se posent, par ceux qui les connaissent et les vivent et c’est donc la condition pour poser les bases pour un développement durable de notre Vallée.
Le rôle des collectivités locales est actuellement au centre d’un vaste mouvement de réforme qui est destiné à changer radicalement la façon où les Communes se rapportent entre-elles, avec les Communautés de Montagne, et avec la Région.
Les opportunités dérivant du transfert des compétences régionales, qui prévoit aussi une assignation contextuelle du personnel et des ressources financières nécessaires à l’exercice de ces fonctions, sont grandes et, comme nous avons déjà eu l’occasion de le souligner, l’Union Valdôtaine est engagée pour que nos administrateurs arrivent à ce rendez-vous important avec une pleine conscience des opportunités qui y sont connexes. L’enjeu est la constitution d’une démocratie fédérale accomplie, structurée du bas en haut, c’est-à-dire à partir des communautés fortement enracinées sur le territoire, qui est la seule susceptible d’assurer un avenir à une communauté de montagne comme la nôtre.
Nous croyons en ce sens que l’expérience valdôtaine pourra être un modèle: au moment où le fédéralisme semble n’intéresser plus personne en Italie, nous sommes en train de démontrer que l’application correcte du principe de la subsidiarité est non seulement possible, mais porteur de résultats d’efficacité et qu’il constitue le véritable moteur du développement économique et social. Nous avons démontré, dans ce domaine, de ne pas nous être bornés à énoncer de simples principes, mais à les appliquer dans un modèle de fédéralisme réel qui peut être considéré unique au niveau européen.
Il s’agit toutefois d’un modèle en évolution qui doit être continuellement vérifié et amélioré. Il s’agit, de plus, d’un modèle qui ne concerne pas seulement les «institutions», mais la société civile dans toutes ses composantes. Voilà pourquoi nous avons décidé d’ouvrir une confrontation avec les différentes expressions de la société pour faire avec elles le point sur celle qui peut être considérée une véritable «révolution fédéraliste» qui doit concerner tous. Les opportunités qui s’ouvrent sont nombreuses et vont de la gestion en commun des principaux services avec la conséquente réduction du coût, à la décongestion des centres les plus urbanisés, à la responsabilisation, en premier lieu des jeunes, dans la gestion des structures et infrastructures publiques.
Certes, il y a des risques, comme la possible superposition et la multiplication d’initiatives dispendieuses et peu productives. Pour cela il faut en premier lieu promouvoir une culture de la complémentarité entre les communes limitrophes, par le biais des Communautés de Montagne, et avec la Région.
Seulement si nous sommes capables de faire dialoguer tous les protagonistes de ce changement, nous pourrons faire de notre Région un modèle efficace de démocratie fédérale, qui permette à tous les citoyens d’assumer directement toute responsabilité à chaque niveau de participation à la gestion des affaires publiques.
Le Président Auguste Rollandin