Union Valdôtaine

Le mouvement en ligne

2006

2006 – Congrès Extraordinaire

Motions

Le Congrès National de l’Union Valdôtaine
SUITE au riche et fructueux débat qui s’est développé pendant les premiers deux jours de séance ; 
CONVAINCU, en vue d’assurer un concret épanouissement du Mouvement à l’avenir, de l’importance de traduire dans des orientations politiques partagées les principales suggestions ressorties au cours de la discussion; 
DELIBERE QUE tout en sauvegardant la stabilité politique, le Gouvernement valdôtain et la majorité qui l’exprime doivent poursuivre avec efficacité leur action, en considérant par ailleurs opportun d’ouvrir un dialogue avec les Ds-Gauche Valdôtaine; 
INVITE les organes de l’Union Valdôtaine à entreprendre une action vis-à-vis des anciens adhérents, dans un esprit de réconciliation, pour l’unité du Mouvement et pour le bien de la communauté valdôtaine; 
REAFFIRME la nécessité que le Conseil de la Vallée se penche sur une réforme du Statut d’Autonomie et sur la révision des lois électorales régionale et des collectivités locales et insiste pour une réforme de la loi pour l’élection du Parlement européen qui permette l’expression d’un Parlementaire européen valdôtain. 
Le Congrès National de l’Union Valdôtaine
COMPTE TENU de la nécessité que notre Mouvement donne des signaux forts de changements dans la gestion politique de notre région Afin également que la participation à la vie publique ne se présente pas comme une opportunité de gain, mais puisse primer un vrai engagement social.
ON ENGAGE LE MOUVEMENT à entamer une sérieuse réflexion visant à définir des moyens pour réduire significativement les indemnités aux conseillers régionaux: – par une initiative législative au Conseil
ON ENGAGE ÉGALEMENT LE MOUVEMENT à revoir le système des indemnités des administrateurs locaux afin qu’il y ait un règlement séparé prévoyant des critères pour garantir une harmonisation des indemnités entre les différentes réalités locales.

Le Congrès National de l’Union Valdôtaine 
EN VUE d’une série de référendums communaux dans les vallées piémontaises du Parc du Grand-Paradis pour entrer à faire partie de la Vallée d’Aoste;
COMPRENANT le sens politique de ces initiatives, ayant pour but la recherche d’une plus grande attention vis-à vis de ces zones de montagne, liées par un ancien rapport de voisinage avec notre Vallée;
ESTIMANT toutefois que les confins naturels et historiques de la Vallée d’Aoste ne soient pas négociables, plongeant ses racines dans l’histoire et l’identité de notre peuple;
ENGAGE les élus au Conseil de la Vallée à exprimer leur contrariété à ces initiatives des Communes canavesanes dans tous les sièges institutionnels et politiques.

Le Congrès National de l’Union Valdôtaine
EN RAISON de l’importance des fonctions du Président de l’Union Valdôtaine, pivot du Mouvement et premier représentant de celui-ci vis-àvis de l’opinion publique et des autres forces politiques;
COMPTE TENU de l’engagement requis par cette charge, qui présente toutes les caractéristiques d’une position à plein temps, et des responsabilités qui en découlent;
ENGAGE Le Comité fédéral à reconnaître au Président du Mouvement une indemnité annuelle de fonction, dont le montant sera établi et approuvé par le Comité fédéral, en mesure toutefois non inférieure à celle reconnue aux Conseillers régionaux;
Ladite indemnité ne sera pas reconnue au Président, au cas où il remplisse les fonctions de Conseiller régional. Présentée par la section de Challand-Saint-Victor

Le Congrès National de l’Union Valdôtaine
SUITE aux décisions annoncées par le groupe américain de la «Quick Silver» de fermer l’établissement de Verrayes de la «Rossignol» à partir du mois d’octobre;
EXPRIME toute sa solidarité aux travailleurs de la «Rossignol» actuellement engagés dans une lutte pour la défense de leur travail;
INVITE les élus, à tous les niveaux, à s’engager pour trouver des solutions concrètes dans une confrontation avec les organisations syndicales.

Le Congrès National de l’Union Valdôtaine
EN RAISON de l’importance d’assurer une performance efficace à l’Administration régionale, afin de concrétiser les buts établis en vue de l’épanouissement de la communauté valdôtaine;
CONVAINCU, aux fins de la concrétisation de ce résultat, de l’utilité du mécanisme de la limitation des mandats pour les charges apicales de l’Administration régionale;
ENGAGE le groupe des élus de l’Union Valdôtaine au sein du Conseil de la Vallée à promouvoir une initiative législative ou réglementaire visant à introduire une limitation de deux mandats consécutifs et complets pour les charges de Président et d’Assesseur du Gouvernement régional, ainsi que de Président du Conseil régional.

Présentée par les sections d’Allein, Etroubles, Saint-Oyen, Saint-Rhémy-en-Bosses, Aoste

Le Congrès National de l’Union Valdôtaine
EN VUE du référendum confirmatif de la loi de réforme de la lIème partie de la Constitution des 25 et 26 juin
EXPRIME un jugement négatif quant à une réforme non partagée, décidée à coups de majorité et très décevante, qui n’a rien de fédéraliste, se bornant à une simple décentralisation de pouvoirs, et qui de surcroît ajoutera encore de la confusion à la confusion actuellement existante entre les compétences de l’Etat et des Régions;
CONSIDÈRE, en particulier, négative l’introduction de principes nuisibles à l’autonomie valdôtaine, comme celui de l’ « intérêt national», ainsi que la possibilité, pour le gouvernement, de faire recours contre les lois régionales non plus à la Cour Constitutionnelle, mais au Parlement, possibilité qui, de toute évidence, affaiblit considérablement la position des Régions;
Pour ces raisons
EN RAPPELANT les nombreuses prises de positions des élus de l’Union Valdôtaine au sein du Conseil Régional ainsi que du sénateur Auguste Rollandin à l’occasion de la votation de la réforme au sein du Parlement.
INVITE les Valdôtains à repousser la réforme en votant ;
NON au Référendum confirmatif de la loi de réforme de la Vème partie de la Constitution;
RAPPELLE la nécessité d’aller voter, car le référendum confirmatif ne prévoit pas la nécessité d’atteindre le quorum de 50% des votants et le risque est donc qu’un choix fondamental comme celui sur les réformes soit pris par une minorité exiguë;
ENGAGE les élus de l’Union Valdôtaine à solliciter la reprise d’une confrontation sur les réformes constitutionnelles de concert avec toutes les forces politiques et les autonomies régionales et locales, dans le but
de réaliser un Etat authentiquement fédéral, fondé sur le droit à l’autodétermination des Peuples.

Le Congrès National de l’Union Valdôtaine
En considération de la grave crise qui a investi l’Union Valdôtaine dans ces derniers temps
Les sections de Pont-Saint-Martin, Donnas, Hône/Bard, Arnad, Verrès, Issogne, Montjovet, Champdepraz, Challand-Saint-Victor, Challand-Saint-Anselme, Brusson, Ayas, Pontboset, Champorcher, Perloz, Lillianes, Gaby, Issime, Gressoney-Saint-Jean, Gressoney-La-Trinité
ONT EXAMINÉ en profondeur la dramatique situation du Mouvement, la dernière débâcle électorale, les luttes internes, les divisions du groupe au sein du Conseil régional, l’abandon du Mouvement de la part de nombreux inscrits, la perte de crédibilité au sein de la communauté valdôtaine, les profondes amertumes de nos inscrits.
Ces mêmes sections proposent des mesures adéquates absolument nécessaires pour faire face à la situation
CRÉER des rapports constants avec les sections qui disposeront d’une autonomie de gestion pour travailler et reconquérir la confiance perdue.
BANNIR tous les personnalismes dangereux pour la survie du Mouvement
SE METTRE à l’écoute des inscrits et s’en faire porte-parole fiables auprès des organes supérieurs du Mouvement qui devra garantir et représenter toutes les sensibilités au sein du Mouvement
CHOISIR des prud’hommes vigilants au-dessus de tout soupçon qui se retrouvent périodiquement pour juger avec sagesse et autorité la conduite des inscrits à tous les niveaux
REPRENDRE la louable et historique activité des Rendez-vous en tant que moment de socialisation, débat, rencontre, information et formation des inscrits, au moins une fois l’an, à travers la Vallée
RÉSOUDRE la situation économique précaire en faisant verser à tous les élus dans les administrations publiques et dans les postes des sociétés à participation régionale un pourcentage de leurs appointements établi par le Mouvement
POURVOIR à organiser des cours de formation politique et de culture générale unioniste pour les élus du Mouvement et pour tous les inscrits qui le souhaitent et pour veiller à ce que tout cela devienne réalité et que l’Union Valdôtaine retrouve le chemin que ses pères fondateurs lui ont tracé.Signée par
les présidents des sections susmentionnées.

Le Congrès National de l’Union Valdôtaine
EN VERTU du principe de subsidiarité et du fédéralisme global auquel se rattache notre Mouvement;
EN CONSIDÉRANT la nécessité de donner de nouveaux instruments au Mouvement pour améliorer son organisation et les rapports avec les sections;
VU la nécessité que les sections soient supportées dans leur activité, dans le respect de l’autonomie décisionnelle de celles-ci;
APPROUVE
1. la constitution d’une Commission Organisation ayant pour but d’identifier les besoins, préparer et mettre en œuvre ou formuler des recommandations sur – les outils et les procédures d’organisation dumouvement, les outils nécessaires aux campagnes d’auto-financement, de renouvellement et d’adhésion, la formation des adhérents, les communications, les technologies de l’information et de la communication, le recrutement et l’accueil des membres.
2. Ladite Commission est formée du Président de l’UV, ou son délégué, d’un représentant de la Conférence des administrateurs, d’un représentant de la Conférence des présidents de sections, d’un membre du Comité fédéral et d’un membre du groupe de l’Union Valdôtaine au sein du Conseil régional.
ENGAGE
Le Comité Fédéral à nommer trois responsables en son sein avec la tâche de s’occuper des rapports permanents et efficaces avec les sections de la Haute, Moyenne et Basse Vallée, avec l’obligation d’organiser périodiquement des rendez-vous avec les Présidents de section, dans les moments importants et quand-même pas moins de quatre fois par année, pour réaliser un lien plus serré entre la base territoriale et le Comité fédéral, afin de permettre une participation plus directe et partagée à la discussion et à la résolution de nos problèmes.

Motion proposée par les Sections de: Quart, Donnas, Arnad, Champorcher, Gressoney, Pontboset, Hône et Bard, Issime

Saint-Vincent les 16, 17 et 18 juin 2006

Manuela Zublena, Président sortant

MM. et M.mes les Congressistes, Bonjours à tous.
Nous ressentons tous un climat particulier aujourd’hui.
Ce moment s’avère l’un parmi les plus délicats dans l’histoire de notre Mouvement. Nous pouvons sortir d’ici réduits, séparés pour l’incapacité de trouver une voie commune et partagée; mais nous pouvons également marquer un moment de reprise forte de notre Mouvement. Marquer un tournant important dans le parcours de nos 60 ans et nous remettre en marche avec de nouvelles énergies, de nouveaux projets.
Parfois il arrive qu’il faut des débâcles, des défaites, pour nous réveiller d’une allure non plus adéquate et à la hauteur des requêtes. Le rôle historique de l’UV et l’héritage que nous avons reçu nous donnent la responsabilité de savoir porter de l’avant les messages et les valeurs qui sont à la base de l’action politique et qui en ont été la force. Notre Mouvement joue un rôle important, bien sûr sur le plan politique régional, mais également à niveau plus ample, italien et européen, comme force de repère dans le système des autonomies et pour la défense et la mise en valeur des spécificités des minorités linguistiques.
Aujourd’hui il nous revient la responsabilité de savoir redessiner un futur fort, en relançant les idées, en réactualisant la pensée, en sachant laisser derrière nous une série de tensions, de méthodes, de prépotences, d’incompréhensions qui ont augmenté la conflictualité interne en affaiblissant fortement notre Mouvement.
Une analyse des résultats de la récente consultation électorale s’impose pour en tirer ces conséquences utiles à rebâtir un chemin en cherchant d’être le plus possible objectifs. Chacun voit une signification différente, chacun selon sa propre expérience personnelle en souligne un aspect plutôt qu’un autre. Mais surtout il semble pour quelqu’un nécessaire de vouloir trouver une cause bien définie, un bouc émissaire.
Il Y a aujourd’hui de grands accusateurs actifs s’amusant même à diffuser une vision catastrophique de la situation régionale, comme administration et Mouvement en accentuant ou élargissant les ombres qui évidemment existent. Dans ceci les autres partis, et tout particulièrement les adversaires historiques, ne perdent pas l’occasion pour alimenter une action de déconsidération vis-à-vis de l’UV.
Ils font leur jeu, et nous leur offrons de riches occasions, de l’oxygène vital pour leurs buts. Lors des rencontres avec les sections on a recueilli une pluralité de visions et opinions sur la situation actuelle. A ce propos je veux profiter de ce moment pour remercier toutes les sections et tous les inscrits pour l’important travail de réflexion et pour le riche débat qui a caractérisé cette phase préparatoire de ce Congrès.
Ce qui à vrai dire me paraît se dessiner est un cercle vicieux, où les faits se poursuivent: les causes et les effets se confondent dans une alternance sans fin. Mais ce qui paraît assez évident et qui selon des nuances différentes ressort nettement des inscrits c’est que l’analyse porte aux oppositions internes comme la cause principale des différents faits. Une opposition interne entre personnes et groupes de personnes qui ont conduit à l’exaspération des rapports interpersonnels, qui ont également porté à des centres décisionnels colloquée en dehors des organes préposés du Mouvement.
Ma Présidence s’est entièrement déroulée dans ce moment de forts contrastes ainsi que dans une période qui a vu trois élections (européennes, communales, politiques) en 2 années et demi. Bien consciente de la présence d’âmes différentes, évidente dans les faits qui ont conduit à mon élection, mon objectif, a été, dès le début, celui d’affronter et de dépasser l’opposition en favorisant le plus possible la participation de la base, confiant dans le partage des principes et des idées-forces.
Un effort pour concerner tous les inscrits à travers les moments de valeur politique, mais qui n’a pas négligé les aspects plus strictement logistiques et infrastructurels. La plus grande disponibilité possible pour rencontrer les sections, un effort pour rendre «Le Peuple» ouvert aux contributions critiques, qui ont trouvé régulièrement place sur ses pages, un site web plus moderne et mis à jour avec une certaine régularité. Un siège plus accueillant. Un effort d’alimenter le débat au sein des Commissions de l’UV non seulement en vue des Congrès. Des contributions régulières chaque année au soutient des activités de la Jeunesse et de l’Entraide des Femmes. Les initiatives pour le 60ème anniversaire de l’UV comme moment de célébration mais surtout comme opportunité de rencontre.
Certes je ne peux pas dire avoir réalisé tous les objectifs que je m’étais proposés. Ça c’est bien clair. Et je ne pense pas me soustraire aux responsabilités ou faiblesses qui me reviennent.
Mais attention que ces mêmes problèmes et ces mêmes difficultés qui ont rendu difficile mon parcours sont face à tout le monde et aucun de nous ne doit tomber dans l’illusion de tenir une position de laquelle juger du haut ou de l’extérieur, comme s’il n’était pas lui-même concerné. La complexité de la situation doit être analysée à différents niveaux dont il n’est pas simple de définir une précise priorité de gravité.
Crise à niveau de principes, continuellement affirmés à paroles mais faiblement présents dans les perspectives d’action. Crise à niveau de rôles et de fonctions au sein du Mouvement. Crise produite par le prévaloir des personnalismes ou d’intérêts individuels au détriment d’un effectif débat politique. Toutes ces difficultés ont émergé dans tous les passages clés des deux ans et demi de ma présidence.
Crise à niveau de principes. Les principes dont personne met en doute la validité n’agissent plus comme centres d’énergie dans les actions et les choix politiques. A un mois de l’installation du comité et donc de la pleine activation de mes fonctions de Présidente, le premier rendez-vous politique important a été représenté par les élections européennes. Certes nous avons perdu du temps pour attendre les modifications de la loi électorale italienne pour la reconnaissance du collège uninominal pour notre région, amendement qui n’a pas été accepté. Même le peu de temps disponible n’a pas permis une consultation élargie et approfondie. Tout de même moi, peut-être naïvement j’ai pensé que pour toutes les âmes de l’UV l’objectif des élections européenne était avant tout d’y croire, croire dans le rôle d’un représentant valdôtain au Parlement Européen pour y porter ces instances politiquement fortes comme la reconnaissance des minorités linguistiques dans la perspective de bâtir une Europe des Peuples. Par contre, et avec éblouissement tout au début, je me suis vite aperçue que pour quelqu’un parmi nous ces élections avaient une signification strictement instrumentale. Et quelle signification a l’occasion de créer un insuccès pour délégitimer la présidente, tandis que de ma part était évidente l’importance du choix politique de fond, cohérent avec le cadre des alliances du Gouvernement régional.
Or, je me demande, mais c’est là la façon d’aborder un rendez- vous qui devrait être au centre de notre intérêt politique, comme le sont les élections européennes? Combien de malaise, celui-ci réel, aux comices parlant aux électeurs avec conviction de notre projet d’Europe en sachant que beaucoup d’unionistes agissaient contre, donnant un autre but à ces élections, celui de me délégitimer. Voilà la crise des principes! Cette utilisation instrumentale de la politique est un véritable signal de faiblesse, est un véritable signal de perte de vitesse et plus encore de mort des idéaux qui devraient trouver dans la dimension européenne l’un des contextes privilégiés d’épanouissement et de réalisation. On me reproche systématiquement la méthode suivie pour le choix de notre candidat. Je pense que le véritable problème dans cette situation n’a pas été la méthode, quant la précise volonté de conduire à un insuccès de l’initiative, qui puisse m’être attribuée comme signe d’incapacité. A vrai dire et malgré tout le résultat obtenu n’a pas été aussi mauvais: il a été le deuxième dans l’histoire du Mouvement.
Certes il aurait dû et pu être bien supérieur l’affaiblissement de la force d’agrégation représentée par les grands thèmes a laissé d’espace aux personnalismes et aux intérêts de groupes. Celui-ci est un élément qui ressort constamment en parcourant les différents événements de ces années. D’ailleurs les sections elles-mêmes avec beaucoup de réalisme, comment dire, «andiamo al nocciolo», ont mis en évidence le rôle extrêmement négatif induit par l’exaspération des oppositions internes. Il ne s’agit pas bien entendu de la confrontation interne entre des courants d’idées, non, il s’agit de véritables factions. Des exemples évidents de personnalisme de la politique ont été fournis par l’expérience des élections communales.
Inutile de souligner que partout on a induit des tensions cherchant à accentuer ou créer des groupes, des factions, et intervenir sur des questions communales de l’extérieur. Chacun a son histoire et l’a vécu d’une façon plus ou moins négative. Pour ce qui me concerne, dans ma commune où quand même on a porté l’UV à administrer après 60 ans de «monocolore» rouge, j’avoue que j’ai trouvé très laides les efforts et les énergies investis par quelqu’un qui est bien assis parmi nous pour boycotter la liste de l’UV. Mais est-il ainsi que l’on bâtit la maison commune? Peut-être faut-il un exégète, un expert lexical pour nous expliquer la réelle signification du terme. Malgré tout lors de ces élections on a eu des succès très importants, bien sûr avec quelques exceptions que nous connaissons dans les 2/3 des communes. Et surtout à Aoste nous avons atteint un résultat exceptionnel, malgré tout. Malgré ceux qui, assis ici à ce congrès et prêchant comme le Mouvement est devenu faible, contribuaient fortement à cette faiblesse, en invitant à voter l’autre liste.
Encore une fois. On aime dire de Ge temps, on l’a entendu largement dans les rencontres avec les sections: l’Union Valdôtaine est en perte de vitesse, mais ceux qui le disent ont été les freins les plus actifs, ou pire ont travaillé activement pour la faire sortir des rails.
A ce point il faut parler du cas Louvin. En réalité pour les élections à Aoste un parcours politique de partage a été expérimenté. Les sections d’Aoste ont été concernées; avec les Présidents des sections on a défini le parcours (tous les Présidents bien d’accord) pour qu’elles indiquent le candidat et en travaillant sur un projet politique de continuité avec la précédente administration. Quelqu’un dira et a dit trop peu, avec trop de hâte; le parcours aura sans doute été hâtif mais quand même c’est la première fois qu’il a été parcouru l’indication des sections d’Aoste a été claire: 3 sections pour Grimod, une abstenue, rien pour Louvin. Une certaine dose de personnalisme semble difficile à exclure dans une situation où, après avoir fondé un mouvement en opposition à l’UV, il prétendait sur la base d’ergoteries formelles d’obtenir son inscription dans une autre section de l’UV. Le résultat électoral très positif à Aoste a confirmé la validité du choix qui posait ses bases dans une expérience de 5 ans de sérieuse et honnête confrontation avec les problèmes des citoyens.
Le problème des personnalismes ne finit pas ici. Comme les inscrits soulignent dans presque toutes les rencontres, des positions de pouvoir et de prestige personnelles se sont affirmées à l’intérieur du Mouvement comme pôles de contrôle et de contraste et tendent à se superposer et à se substituer aux rôles et aux organes institutionnels du Mouvement. Et nous venons ici à la crise à niveau de rôle et de fonctions. On l’a mentionné d’un coté et de l’autre, selon les situations. Moi je souligne la confusion entre les décisions d’un organe qui reviendraient à l’autre, et les épisodes où les décisions ont dépassé carrément les organes eux-mêmes.
C’est bien, une crise de rôles et de fonctions qu’il y a à la base de la régie des francs tireurs qui en juillet 2004 au Conseil de la Vallée on rendu bon service au Gouvernement Perrin, sans aucune discussion spécifique à ce sujet au sein du groupe des conseillers. Faisant «sponda» avec un groupe de la minorité au Conseil, voilà demandé le bulletin secret pour bouler un acte, entre autre technique, de modeste valeur politique mais voulant frapper le Gouvernement. Grave, un fait véritablement grave que les unionistes ont fortement critiqué parce que incompréhensible.
Ceux-ci bien sûr sont des signaux de faiblesse qui minent la crédibilité du rôle politique du Gouvernement. Après de longs, difficiles mois passés à chercher à l’intérieur de notre groupe une unité, à dire que avec 18 conseillers on ne pouvait pas recourir à l’élargissement de la majorité pour donner plus de stabilité au Gouvernement, que l’on devait compter sur nos forces internes. Et voilà des documents pour confirmer la confiance à Carlo Perrin, je vous le rappelle c’était le mois de septembre 2004: tous les 18 conseillers ont signé un document de confiance au Président avec le renouvellement de assomption de responsabilité. Mais le peu de volonté de stabilité a éclaté l’année suivante, 2005, après le succès des élections communales, quand suite à une vérification de la situation politique régionale on s’est rendu compte que C. Perrin pouvait compter seulement sur une partie des 18 conseillers.
Quelles ont été les considérations politiques pour le changement d’évaluation? En réalité il faut admettre que la signification politique a été sous-estimée. On a donné aux Valdôtains l’idée d’une opération sur le Gouvernement régional visant à redéfinir les équilibres internes au Mouvement. De là la décision qui s’est révélée parmi les principales responsables de la situation actuelle et du phénomène des dissidents et qui représente sans doute un moment critique et délicat dans l’histoire de notre Mouvement. Dans ces faits il y a une délégitimation évidente du rôle des organes du Mouvement, parce que certaines décisions se sont passées dans la substance au dehors des parcours décisionnels du Mouvement lui-même.
Il faut ici parler aussi du rôle des composants des organes du Mouvement. Très sincèrement je pensais, peut-être naïvement, que tous les membres du Comité devaient participer à la vie du Mouvement non seulement pour critiquer et bouler toute initiative, de véritables chantages, mais par des propositions constructives, par des suggestions, par un aide réel: le tout pour bien faire tous ensemble pour la force du Mouvement.
Je pensais que, surtout de la part de ces membres qui ont plus d’expérience que moi et un passé d’administrateurs aux plus haut niveaux, auraient contribué constructivement à bâtir la maison, non à la détruire, coup après coup.
Le principe de respect des rôles et des fonctions passe aussi par une acceptation du rôle d’une partie qui résulte minoritaire lors d’une décision votée par un organe du Mouvement. Ce qui s’est passé c’est tout le contraire: ne pas accepter de ne plus être au centre de la gestion du pouvoir et donc se sentir légitimés à utiliser tout moyen, avant tout la presse, pour critiquer avec aigreur, systématiquement, en alimentant à l’extérieur des messages de tensions et faiblesse du Mouvement. Et je ne veux pas faire la victime, ce serait ridicule, inutile, mais je veux dire qu’à la fin de toute cette histoire la véritable victime a été le Mouvement et sa force et sa centralité.
Revenons à la demande que nous nous sommes posée au début: la cause de la faiblesse de notre Mouvement? Je crois que les raisons de cette perte de vitesse revient à tous trois ces éléments qui se tiennent et se renforcent l’un avec l’autre: crise à niveau de principes, crise à niveau de rôles et de fonctions, prévaloir des personnalismes ou d’intérêts individuels. Les principes bien que affirmés et proclamés, dans les faits n’arrivent pas à être au centre des choix et ils demandent d’être réinterprétés.
De là une perte de centralité du Mouvement comme lieu de élaboration de perspectives politiques et la dérive vers l’apparition de intérêts individuels ou de groupes, ceux-ci oui, à même d’agir comme réelle idée-force, mais à leur tour désagrégeant la cohésion interne et déformant le sens même d’appartenance à un mouvement politique.
On adhère au Mouvement pour renforcer un projet de société ou pour obtenir un pass, une clé d’accès vers un lieu de premier plan dans la société? Combien de fois en parlant avec les sections le discours revient sur les adhésions, comment dire, «suspectes» au Mouvement. Et tout nous reconduit au cercle vicieux. Ainsi nous arrivons aux élections politiques. Il y a à considérer des faits bien définis et strictement liés l’un à l’autre: – les dissidents – les alliances.
Les dissidents. Une partie des arguments qui ont été portés par le groupe de Carlo Perrin, peuvent être partageables. Tout effort a été fait, avant tout par moi-même, pour reconduire le débat et la confrontation d’idée et la critique même dure au sein du Mouvement dans un débat qui puisse être novateur du Mouvement. L’exemple plus clair de cette disponibilité et ouverture et de la considération du débat comme moment d’enrichissement a été le congrès d’octobre, où on a assisté à une explicitation claire des positions, où donc tout l’espace pour débattre a été rempli.
L’espace sur le plan dialectique évident au congrès portait avec lui naturellement un correspondant espace d’initiative politique.
Pourquoi cette initiative politique n’a pas été portée de l’avant à l’intérieur du Mouvement? Pourquoi les personnes les plus en vue des dissidents n’ont pas accepté des rôles significatifs proposés tel que la participation à la commission des sages? Et encore ce congrès que nous célébrons a été décidé en suivant les requêtes découlant du congrès d’octobre et soutenues et renforcées par M. Perrin. Là c’est une des questions que ce congrès doit aborder. Strictement lié à la question des dissidents a été la définition des alliances. La position des DS a trouvé dans le groupe Perrin un interlocuteur plus favorable pour un cartel des forces de centre-gauche, dans un contexte italien où la polarisation a été poussée au maximum. C’est pourquoi les DS, suite à un débat à leur intérieur très fort, ont refusé notre proposition en abandonnant la table de concertation, sous prétexte que l’UV n’avait pas accepté un candidat inscrit à DS. Sauf après choisir un candidat indépendant. On a contesté le parcours qui a porté au choix de notre candidat et aux négociations pour les alliances. Des fautes sans doute ont été faites.
Mais je veux souligner quelques points: 1. la candidature pour le Sénat: on a suivi un parcours de consultation où les sections ont été invités à proposer des candidatures (3 réunions de la conférence des Présidents de sections). C’est la première fois où l’on a suivi un tel parcours de formation des choix. Ces consultations ont toutes donné un résultat univoque quant au candidat. Tous les passages de ce parcours lié aux élections politiques jusqu’au changement de majorité au Conseil Régional ont été approuvés par le Comité Fédéral à l’unanimité. Le changement de la majorité a été décidé suite aux définitions des alliances pour les élections politiques, en tenant compte du choix politique des DS clairement contre l’UV.
Comment peut-on gouverner en concertation avec un allié qui vient de te frapper durement et volontairement suite à un choix nettement alternatif au nôtre? C’est évident que l’indication du Congrès d’octobre à ce sujet s’est trouvée face à un scénario complètement différent. Alors les raisons de la défaite des élections politiques reviennent de loin, et les criticités dont j’ai parlé et qui ont agi à travers les événements que j’ai illustrés restent devant nous. Ce sont elles qui demandent une action efficace que nous sommes appelées à entreprendre.
A ces défis il faut répondre non tout simplement par un rappel aux idéaux, approche inutile et rhétorique, mais par des faits concrets, qui touchent les Statuts, l’organisation et le comportement des personnes dans le cadre d’un projet politique renouvelé et qui réinterprète les principes intouchables.
Quels les points: ‘1. révision du Statuts visant à reconduire le Mouvement au centre du processus politique en renforçant le rôle des inscrits avant tout, qui à travers les sections et directement par le mécanisme des mandats vont s’exprimer à travers le conseil fédérai et le congrès. Rapprocher les représentants de l’Administration régionale aux organes du Mouvement tout en laissant les différents rôles et niveaux bien distingués;
2. Quant à la limitation à trois mandats consécutifs pour les élus au Conseil de la Vallée, il faut admettre que la règle, bien qu’acceptée formellement, ne l’a pas été dans les faits. Tout de même il faut affirmer le principe que la participation active à l’administration publique doit être avant tout ressentie comme service pour la communauté et non comme un privilège pour la vie; la limitation ayant pour but aussi d’assurer un renouvellement de personnes dans le conseil;
3. proposition de modification à la loi électorale régionale, visant à:
a. éviter une prétendue mauvaise gestion des trois préférences (les cordées des candidats);
b. garantir une réelle égalité de chance entre hommes et femmes dans le domaine de la politique et des institutions;
c. définir des mécanismes de réduction des indemnités des conseillers régionaux (à l’exclusion de l’exécutif, assesseurs et Président, à qui on doit reconnaître un différent niveau de responsabilité) afin que la participation à la vie publique ne se présente pas comme une opportunité de gain, mais puisse primer un vrai engagement social.
4. projet politique renouvelé. Les fondements de notre action restent bien ancrés aux principes du fédéralisme global, dont les valeurs de la subsidiarité, la solidarité, la participation constituent la base de l’engagement des petites communautés pour s’intégrer harmonieusement dans le grand ensemble européen, dans une logique attentive aux besoins réels des peuples, aussi petits soient-ils.
Si les principes restent les mêmes, les batailles que l’UV doit faire aujourd’hui sont différentes de celles que nos devanciers ont combattue en 1945. Le projet politique doit se renouveler en partant de la prise de conscience que l’UV aujourd’hui se trouve face à des défis complètement nouveaux, fruits de la globalisation. Les questions identitaires se posent aujourd’hui non pas en termes de concurrences entre les langues européennes, mais plutôt en termes de confrontation entre les civilisations. L’UV est née le jour après la deuxième guerre mondiale et après plus de 20 ans de dictature fasciste. Elle a accompagné la renaissance de la VDA. Elle avait des objectifs précis: la défense du particularisme de la VDA et de son autonomie, l’épanouissement du caractère identitaire du peuple valdotain.
Aujourd’hui la VDA est une région autonome, la valeur de l’autonomie est largement reconnue par toutes les principales forces politiques locales et non seulement, le bilinguisme est reconnu comme droit et la connaissance du français est garantie dans l’instruction et les administrations. Egalement le rôle des parlers franco-provençaux et germaniques a été valorisé. D’un point de vue de l’autonomie financière et économique aussi nous avons des garanties qui reviennent de la répartition fiscale.
La Vallée d’Aoste à atteint des résultats exceptionnels: elle est passée de la pauvreté et des difficultés de l’après-guerre à être parmi les régions les plus évoluées dont la teneur des services et de la qualité de la vie est comparable à celle des régions européennes les plus avancées. Dans tout ce parcours l’UV a été le protagoniste principal.
Maintenant c’est à nous à savoir nous renouveler et surtout à savoir cueillir les nouvelles instances qui nous sont posées par la société. Les batailles qui nous unissent maintenant ont d’autres raisons d’être. Certes il faut réviser le Statut Spécial dans la perspective d’une prochaine réforme constitutionnelle pour soutenir un projet de réalisation d’un état authentiquement fédéral fondé sur le droit à l’autodétermination des Peuples. Certes il faut continuer dans l’action pour une pleine application du Statut Spécial. Et l’attention à la défense de l’autonomie ne doit jamais baisser.
Mais il faut surtout que sur la base de l’expérience de l’autonomie, forts des conquêtes dans le domaine de la valorisation de nos spécificités, nous sachons relancer notre projet politique. Aujourd’hui, dans une réalité où les limites géographiques et politiques, qui nous viennent du XXème siècle, sont relativisées par rapport aux modes, aux styles de vie, aux coutumes, aux marchés, aux communications, aux dynamiques économiques et culturelles qui agissent à niveau global et concernent toute le planète, défendre les prérogatives de notre région acquiert une nouvelle connotation: non plus ou non seulement défendre, mais affirmer en positif dans les choses, dans ce que nous faisons notre propre spécificité.
Une réalité territoriale relativement petite, et douée d’un si élevé niveau d’autonomie et de ressources doit se démontrer à même d’une expression évoluée d’autogestion. Elle doit être d’exemple, pour nous et pour tous des fruits positifs de l’expérience de l’autonomie locale. La VDA est tenue à l’excellence. Une excellence non seulement en terme de produits, de réalisations, mais avant tout et surtout à niveau d’expression de démocratie, de réalisation de participation des citoyens et des institutions au gouvernement de la chose publique, de valorisation de chaque ressource des individus et de la communauté à la construction d’une société libre équilibrée, solidale, véritable lieu de promotion humaine et sociale. Là résident les nouvelles idée-force qui aujourd’hui réalisent le défi de l’autodétermination et du fédéralisme. Un engagement positif pour tous. Là sont les grandes choses que nous pouvons et nous devons retrouver. Là sont les grandes choses qui nous unissent, dont parlait le Chanoine Bréan.
Dans cette perspective vraiment de mouvement l’expression ni droite – ni gauche trouve son actualité: non pas un choix de centre mais l’affirmation de principes qui ne se laissent pas interpréter complètement des positions de la droite ou de la gauche comme ces principes expriment des valeurs de participation, solidarité, subsidiarité liés à l’autogestion. Et dans ce contexte la «démocratie de proximité», comme on l’a souvent entendu dire récemment, demande un surplus de définition des rôles et du respect des rôles, exactement le contraire du suffocant réseau de conditionnement et chantages réciproques que la proximité peut accentuer.
Un système fonctionne si chaque composante (institutionnelle, individuelle, collective .. .) tient bien son rôle selon des adresses définies, même à niveau politique, de façon claire, précise et partagée et non si chaque partie du système est contrôlée et dirigée dans son action spécifique à niveau politique. La passion pour le jeu doit toujours avoir la priorité sur le désir de primer, peine la fin du jeu. Enfin dans cette perspective de retrouver le sens et les stimulations pour un engagement fort pour la Vallée d’Aoste, pour notre peuple, pour notre Mouvement, sachons utiliser d’une façon positive toutes nos capacités et nos ressources.
L’histoire c’est nous, elle avance avec nous, à nous de définir les perspectives pour un rôle renouvelé, à la hauteur des attentes et des défis.
Merci et surtout et avant tout VIVE LUNION VALDOTAINE