Union Valdôtaine

Le mouvement en ligne

2011

2011 – Congrès thématique

La motion finale

Motion finale du Congrès thématique

Le Congrès de l’Union Valdôtaine, réuni à Pont-Saint-Martin le 3 décembre 2011,

Constatant que l’économie internationale est en grave difficulté à cause des excès de la finance, de leurs conséquences sur le monde de l’emploi, ainsi qu’à cause de la tourmente sur les marchés, de l’inflation, de la menace de récession, des déficits budgétaires ;

Tenant compte qu’il s’agit d’une crise non seulement financière, mais également d’une crise sociale exceptionnellement grave dans tous les domaines, à cause d’un manque de confiance croissant des citoyens vis-à-vis de l’avenir, qui, face à une situation qui s’aggrave, vivent en direct l’affaiblissement d’un modèle de société et les difficultés du système économique et financier ;

Préoccupé des conséquences politiques et institutionnelles que cette situation économique exceptionnelle a eues et pourrait avoir, vis-à-vis notamment de la sauvegarde des droits assurés à la Vallée d’Aoste par le Statut d’autonomie ;

Soulignant qu’une période de ce genre laissera des traces dans la vie de tous les Pays et que la Vallée d’Aoste aussi est en train de subir les retombées de ce phénomène ;

Considérant que la crise en Europe et dans le reste du monde, sans précédent depuis celle des années 30, est rapide et inquiétante, au point qu’il est actuellement impossible d’en imaginer la fin, ainsi que de prévoir un nouvel élan de croissance ;

Compte tenu qu’au fur et à mesure que la crise devient plus profonde, il est nécessaire d’identifier des mesures, qui seraient susceptibles de favoriser une voie d’issue de la crise et qu’il faut désormais agir avec sens des responsabilités ;

Evaluant qu’il est indispensable d’instaurer des bases solides, qui prennent en compte la difficulté de prévoir l’évolution de l’économie tout en devant établir les étapes nécessaires à une croissance équilibrée durable ;

Rappelant que l’Union Valdôtaine a toujours cherché à travailler pour assurer l’épanouissement du peuple valdôtain selon un système qui conjugue le développement économique à l’équité sociale et à la sauvegarde d’un modèle culturel particulier, unissant renouvellement et identité;

Estimant que nous devons impérativement œuvrer ensemble, pour traverser la tempête, motivés par un profond sentiment de responsabilité envers toute la communauté valdôtaine pour qu’elle puisse retrouver la confiance en l’avenir et en particulier envers les jeunes auxquels il est indispensable de garantir les bases pour leur vie ;

DONNE MANDAT A SES ELUSau niveau du Parlement Italien, à l’échelon régional et communal :

  • de défendre et de promouvoir les intérêts de la Vallée d’Aoste, de tous les Valdôtains et de tous ceux qui ont choisi la Vallée d’Aoste comme l’endroit où élever leurs enfants ;
  • d’investir sur les secteurs-clés de l’économie et de continuer à garantir des hauts niveaux des services dans les domaines de la santé, des politiques sociales, de l’éducation et de la culture, des politiques du travail, de la formation professionnelle ;
  • de soutenir de nouvelles idées dans l’ensemble des activités économiques, mettant en place des actions publiques utiles pour encourager et accélérer cette évolution ;
  • de poursuivre le renforcement de l’aide aux collectivités locales qui épargnent et qui investissent, faisant la preuve d’une bonne gestion de leurs ressources, tout en mettant en place des mesures qui puissent limiter la dépense publique, ainsi que les dépenses liées à la gestion administrative et politique de la Région ;
  • de regarder avec attention aux nouvelles générations, les dotant d’instruments d’éducation et de formation qui puissent les aider à s’insérer dans le monde du travail et à réaliser leur projets de vie ;
  • de soutenir les entreprises, les plus touchées par la crise, en leur réservant des règles et critères spécifiques pour qu’elle arrivent à investir dans la recherche, dans l’innovation et dans l’évolution des processus de production ;
  • de soutenir les familles qui sont les cellules fondamentales de la vie sociale, et qui risquent d’être les sujets les plus durement touchés par la crise économique, l’augmentation des charges fiscales, l’aggravation du chômage, la récession et l’inflation ;
  • de confirmer les mesures anticrise déjà entreprises depuis 2009.

Ego Perron

« Tous ensemble nous sortirons de cette crise »

Chers Unionistes,

Je veux tous vous remercier de votre présence, les autorités, les élus, la Commune et la Section de Pont-Saint-Martin qui nous accueillent. Nous sommes face à une crise, une crise sans précédent. Beaucoup de gens, et de Valdôtains aussi, s’inquiètent quand on évoque des dettes colossales, des menaces sur les banques et des Etats en possible situation de faillite.

Ce sont des mots terribles, des mots de rigueur et d’austérité. Les gens ont peur pour leurs épargnes, pour leur emploi, leur pouvoir d’achat et leur avenir. Le tout a commencé en quelque sorte avec la faillite d’une banque en Amérique, Lehman Brothers, lorsque les Américains ont décidé de laisser tomber cette banque ce qui a entraîné et déclenché une catastrophe financière dans le monde entier. 2008 : crise financière sans précédent depuis 1929 à cause de ce qu’on a appelé les sub-primes, c’est-à-dire d’un monde financier qui faisait n’importe quoi. 2009 : crise économique à la hauteur de celle de 1929, à la différence qu’elle a emporté le monde entier, aucun continent n’a été épargné. Et, enfin, à présent crise de l’endettement, de la dette, avec l’ensemble du monde développé qui se trouve face à une dette colossale et qu’il faut absolument gérer.

Une crise qui est donc survenue violemment (5% – 6% de récession), une crise assez longue (elle dure depuis 2008) et une crise généralisée (elle touche tous les secteurs ou presque). Il nous semble parfois que c’est le système Europe, le système Euro qui est entré en crise. Il y a là un problème moral.

Nous percevons l’Europe comme une grande famille, l’Europe c’est la possibilité pour chacun d’être inséré dans un processus, parce que seuls nous serions effacés. Il y a un processus auquel nous avions participé et c’est le modèle européen. La civilisation européenne, le modèle européen, l’euro c’est le coeur de l’Europe et si l’Euro explose c’est l’Europe qui explose. Voilà pourquoi dans ce passage politique nous ne nous sommes pas soustraits à nos responsabilités et nous avons soutenu, au moins pour l’instant, un gouvernement qui essaye de redresser l’Etat Italie et de maintenir sa position au sein de l’Europe. On a souvent l’impression que sur cette matière ne concerne pas les Gouvernements qui gèrent, ou qui donnent des indications, mais que ce sont les marchés, surtout avec les Agences de notation (Agenzie di rating).

L’Italie
Sans aucun doute l’Italie vit une situation de grande difficulté. Les salaires et les retraites parfois ne suffisent plus comme dans les Pays les moins défavorisés d’Europe. Aujourd’hui, le grand problème est de rembourser la dette et de réduire le déficit. Le problème reste la réforme des retraites, argument difficile que les économies les plus fortes ont eu le courage de faire de façon radicale. On verra ces jours-ci les propositions du nouveau gouvernement italien.

Notre Région
Même si dans notre Région la situation est meilleure qu’ailleurs cette crise touche quand même notre système. Notre région est peut-être moins touchée que d’autres zones de la crise. Notre produit interne est supérieur à la moyenne nationale par habitant, un revenu moyen des familles supérieur à la moyenne nationale et en adéquation avec les meilleures économies d’Europe, un patrimoine moyen des familles de haut niveau et un taux de chômage relativement bas.

Le tout est accompagné par une organisation et un système des Autonomies, à partir de celle régionale, solide, bien organisée, efficace et dynamique qui est en train de prouver qu’elle sait réagir face aux difficultés. Je ne veux pas dire qu’il n’y a pas de problèmes, bien au contraire.

La crise a touché et continue de toucher lourdement notre système. Mais notre système a probablement réagi à la crise avec plus de force et de solidité. Le Congrès d’ aujourd’hui veut marquer, encore une fois, surtout dans cette période extrêmement difficile, le rôle et le travail de notre mouvement en faveur de la Vallée d’Aoste.

Aujourd’hui, l’Union Valdôtaine a sur ses épaules la responsabilité politique de conduire et de maîtriser cette période politique. Et en cette période, notre mouvement est appelé à faire un effort de persuasion et d’explication sur le territoire en ce qui concerne des choix durs et impopulaires qui seront nécessaires, et de faire comprendre aussi que certains acquis que nous avions depuis longtemps peuvent être mis en péril. Dans ce sens, nous devons informer et expliquer davantage ce que nous faisons.

Je le dis même pour nous, en tant que mouvement, le “Peuple” et le site. Nous ne consacrons pas suffisamment d’énergie et de travail dans ce sens. Ce Congrès doit marquer un moment important pendant lequel notre base devra nous dire ses sensations, son opinion sur la crise et nous exprimer clairement les difficultés, nous livrer des propositions et avancer des solutions, car je crains que 2012 sera une année encore plus difficile. Nous sommes appelés, nous tous, à faire un effort collectif et le mouvement doit tracer des lignes d’action et soutenir le travail de ses élus qui ont le difficile engagement de gérer en ce moment cette situation.

Nous sommes appelés à faire un effort supplémentaire et plus encore de cohésion politique et de rassemblement. Nous devons gérer ce moment difficile et ce n’est pas le moment de se diviser. Je fais un appel en ce sens à un travail et à un engagement choral de tout le monde.

C’est surtout et encore plus dans une période d’incertitude que l’Union Valdôtaine veut être un point de repère pour notre population, pour notre communauté et pour toute la Vallée d’Aoste. La politique doit faire son travail dans un moment tout particulièrement difficile. Epouvantablement difficile, surtout pour nous qui sommes dans la majorité et qui sommes donc appelés à prendre des décisions. Nous ne nous plaignons pas et nous avons le courage de le faire. Les Valdôtains qu’attendent-ils de la politique et de leurs élus ? Qu’ils fassent leur travail et qu’ils agissent. Avec un devoir supplémentaire, un devoir de vérité et aussi le devoir de dire certaines choses qui ne font pas plaisir, qui ne sont pas populaires et qui ne sont pas, d’un point de vue électoral, avantageuses.

Que faire ?
Pour sortir de la crise, il faut investir, investir dans la recherche, dans l’innovation, la formation et le travail. Massivement. Moins d’assistance, sauf pour certains secteurs où cela est inévitable, je pense à la santé, et plus d’investissements sur le modèle des Pays qui marchent à double vitesse.

C’est la parade pour nous protéger de la crise. Je crois que d’autres pourront en parler mieux que moi. Renforcer notre compétitivité car les mots d’ordre sont la croissance et les investissements. Il faut en ce moment être humble et surtout dire la vérité. Nous entrons peut-être dans un nouveau monde où les repères, les idées et le contexte changeront complètement. Le devoir de la politique est de faire des règles mais aussi de les défaire, de libérer plus facilement les énergies et les initiatives comme on en a parlé lors du Congrès sur la bureaucratie.

La Région, surtout en cette période, doit accompagner, aider ceux qui veulent investir et qui croient dans nos possibilités. La structure, le territoire, l’organisation et les dimensions de la Vallée d’Aoste exigent que la Région doit être présente. Non pas pour que la Région devienne un entrepreneur mais pour guider, conduire, aider, créer des économies, voire même, des microéconomies qu’on ne trouve pas ailleurs.

Aider à faire l’effort de se tourner vers l’extérieur, vu qu’ici la demande est très réduite et c’est parfois un concept justement difficile à faire passer au sein de notre communauté, de s’adresser à l’extérieur mais il faut y croire. Une initiative déjà expérimentée dans le tourisme qui produit des résultats. Une démarche peut-être plus difficile à imaginer pour les secteurs de l’industrie et de l’artisanat, en raison de notre petite dimension, habitués que nous sommes à des marchés très restreints et très peu habitués à “faire système” pour essayer de se proposer sur de nouveaux marchés.

D’ailleurs, les changements de cette période imposent de regarder vers des directions nouvelles, si possible capables de créer de nouveaux emplois ainsi que de nouvelles figures professionnelles. Dans ce sens, notre territoire peut et doit représenter une opportunité plutôt qu’une limite. Il y a déjà des investissements dans ce sens, pensons au secteur de l’hydroélectrique et à tous ceux qui y ont investi et qui travaillent dans cette nouvelle direction ou en général dans le secteur des énergies renouvelables. Je ne veux pas entrer dans le mérite des propositions et des investissements qui seraient plus valables que d’autres.

Ce que je veux réaffirmer, c’est notre volonté aujourd’hui et en ce moment de prendre nos responsabilités vis-à-vis de la collectivité valdôtaine. Ceux qui administrent et qui gouvernent ont sans doute des responsabilités supplémentaires et ils font des choix difficiles qui souvent ne payent pas d’un point de vue électoral, mais qu’il faut assumer. Plus aisés, en cette période, le rôle et le travail de l’opposition, pour le moins de certaines oppositions, qui contestent tout ce que l’on fait.

Une attitude que l’on retrouve presque pour chaque sujet et pour chaque décision. Nous revendiquons, aujourd’hui, notre vocation à gouverner, parce que légitimés par le consensus populaire. Nous affirmons, aujourd’hui à la Vallée d’Aoste et aux Valdôtains, notre volonté de gérer cette phase difficile, de vouloir, avec un esprit de concertation et de collaboration avec tout le monde, continuer à travailler pour le bien de la Vallée d’Aoste, d’investir pour sa croissance, d’assumer avec les autres partenaires de la majorité les responsabilités, difficiles, que cette période exige et de demander aux Valdôtains un effort de compréhension, d’unité et de sacrifices.

Tous ensemble, cette communauté qui est guidée par l’Union Valdôtaine saura trouver la voie pour sortir de ce moment difficile, pour continuer à avoir de l’optimisme, à croire au futur et aux possibilités que cette terre offre.

L’autre jour, j’ai reçu une lettre d’un ouvrier qui voulait partir de la Vallée d’Aoste pour chercher du travail. Nous travaillerons afin que tout le monde, surtout ceux qui vivent des moments difficiles, puisse trouver en Vallée d’Aoste le lieu où continuer à vivre, à travailler, et pour les jeunes, le lieu où construire une famille, où se tourner vers l’avenir de manière optimiste, heureux et fiers de vivre dans cette région.

Merci de votre attention et bon congrès à tout le monde.

Augusto Rollandin

« Le monde change, il faut que nous changions aussi »

Merci de m’avoir donné la parole. Je crois que cette matinée nous donne la possibilité de saisir un thème très difficile et très engageant comme celui de la crise. Une crise qui a différents volets : il y a la crise de l’environnement, celle des institutions, la crise financière et économique et encore la crise sociale.

Donc il y a toute une série d’aspects qui sont marquants d’une période difficile. Notre région – à laquelle, récemment encore, l’agence Fitch Ratings a confirmé l’attribution de la note à long terme « AA+ » et de la note à court terme « F 1+ » avec des perspectives stables – n’est toutefois pas à l’abri de la crise financière internationale et des contrecoups de l’évolution des marchés. Ce risque existe, même si – dans l’ensemble, malgré des tendances contrastées et un important impact de la crise internationale sur le système local – il ressort des différentes analyses conjoncturelles que, si l’on compare notre région aux autres, les principaux indicateurs socio-économiques la situent encore à une place importante à l’échelon national.

Pour présenter notre réalité de manière plus détaillée, j’estime cependant nécessaire de souligner la persistance de difficultés dans certains secteurs, comme celui de l’industrie, d’une instabilité du marché de l’emploi et d’une augmentation du nombre de personnes découragées. Pour soutenir la croissance des entreprises et pour ne faire manquer ni à celles-ci, ni à tous les citoyens, en général, les services nécessaires pour survivre dans une réalité petite et décentralisée, l’Administration régionale a investi et continue d’investir des ressources considérables.

Les restrictions imposées par la législation européenne – avec l’introduction du pacte de stabilité et les dispositions financières qui en découlent, adoptées à l’échelon des États – nous ont amenées à élaborer des stratégies spécifiques pour le maintien du tissu productif de la Vallée et de l’emploi de centaines de Valdôtains, qui passent aussi bien par des mesures structurelles que par certaines mesures d’urgence, qui se sont imposées en ce moment particulier.

Je pense notamment aux mesures pour l’essor des jeunes entreprises, aux nouvelles dispositions pour l’octroi de financements à taux avantageux en faveur des coopératives de construction, aux interventions pour l’essor des entreprises industrielles et artisanales, aux mesures en faveur de la recherche et du développement et aux premières expérimentations de télétravail, ainsi qu’à l’élaboration du Plan régional de politique de l’emploi, qui consacre une grande attention au soutien de la formation et à l’emploi des dernières générations et, notamment, des jeunes chômeurs titulaires d’un diplôme ou d’une licence.

Le taux d’activité est de 71 %, le taux d’emploi (de 15 à 64 ans) est de 67,6 %, pour le deuxième trimestre 2011, alors que le taux de chômage est stable, à 4,8 %, valeur qui est toutefois l’une des plus élevées de ces huit dernières années. Malgré cela – et dans un contexte difficile, soulignons-le – la position relativement meilleure de notre réalité territoriale par rapport aux autres est confirmée par les indicateurs qui se rapportent : à l’ensemble de l’Italie, dont le taux d’activité est de 62,1 %, le taux d’emploi de 57,3 % et le taux de chômage de 7,8 % ; à la zone du Nord-Ouest, dont le taux d’activité de 68,5 %, le taux d’emploi de 64,5 % et le taux de chômage de 5,7 %. Il ressort des autres données relatives au « système travail » de la Vallée d’Aoste qu’au cours des neuf premiers mois de 2011, les embauches ont augmenté de 5,5 %, par rapport à la même période de 2010, et de 13,2 % par rapport à la période allant de janvier à septembre 2009. Dans ce cas aussi, le cadre est hétérogène.

L’élément le plus significatif est le fait que, malgré une augmentation en 2011 du nombre global de recrutements de 3 000 unités par rapport à 2008, année du début de la crise, les contrats à durée indéterminée diminuent progressivement et ne représentent plus que 14 % du total. Le nombre de contrats de travail de courte durée (de 1 à 6 mois) a doublé, alors que, pour ce qui est de la passation de contrats d’apprentissage, non seulement les chiffres ne progressent pas mais, suite à l’entrée en vigueur du Texte unique, ils ont marqué un arrêt brutal. La seule nouvelle modérément positive tient à la diminution d’environ 21 %, par rapport à la même période de 2010, du recours au chômage technique.

Travail et formation
L’activité de 2011 dans le domaine du travail et de la formation a été essentiellement conditionnée par les mesures visant à limiter les effets de la crise économique sur les travailleurs et sur les entreprises. Pour faire face à cette conjoncture, l’Administration a engagé toutes les ressources disponibles dans deux instruments financiers synergiques : le Plan triennal de politique de l’emploi et le Programme opérationnel Emploi du FSE. Ceux-ci contiennent des mesures destinées à favoriser la rencontre entre la demande et l’offre d’emploi, ainsi qu’à soutenir les revenus et le recours aux amortisseurs sociaux, mais aussi des actions pour la formation, l’orientation et l’insertion professionnelle, de même que des aides à l’embauche ou au démarrage d’une activité indépendante ou professionnelle, aides destinées au travailleurs comme aux chômeurs, hommes ou femmes, aux jeunes, aux personnes handicapées et aux immigrés.

Sur le versant du soutien aux revenus, nous avons financé la prolongation par dérogation des amortisseurs sociaux et les activités d’accompagnement de la réinsertion professionnelle des personnes concernées.

En vertu de la signature de l’accord sur le recours par dérogation aux amortisseurs sociaux au cours des années 2011 et 2012 – à la suite de l’entente conclue entre l’État et les Régions au mois d’avril dernier, laquelle définit les modalités de financement y afférentes – l’Administration régionale couvrira les frais supplémentaires pour deux autres années : 60 % de la dépense est à la charge de l’État et 40 % à la charge de la Région (FSE).

Les procédures engagées à ce jour sont au nombre de 38 et 87 travailleurs, appartenant à 15 entreprises, sont concernés. Des mesures spécifiques ont été prises à l’intention des jeunes chômeurs. Il s’agit de l’organisation d’actions de formation professionnelle, de l’approbation d’une nouvelle mesure du Plan de politique de l’emploi, visant à favoriser le recrutement des jeunes et l’apprentissage.

En 2011, la Région, de concert avec les partenaires sociaux et dans le cadre du Conseil des politiques du travail, a défini un nouveau modèle pour les cours biennaux de formation professionnelle destinés aux jeunes, âgés de 16 à 20 ans, qui ont abandonné l’école à la fin de la scolarité obligatoire, sans avoir obtenu ni titre d’études, ni qualification professionnelle. Ces cours, confiés à des organismes de formation accrédités, ont démarré en automne. L’activité de formation a comporté globalement un engagement financier s’élevant à plus de 2 700 000 euros.

J’aimerais souligner l’institution, pour la première fois en Vallée d’Aoste, de cours de formation professionnelle sur deux ans. Lesdits cours préparent à l’exercice des professions telles que carrossier, électricien réseaux, chauffagiste, commis de cuisine, commis de salle/bar, coiffeur/coiffeuse, esthéticien/ esthéticienne. Du fait que ces cours sont centrés sur la compétence professionnelle, définie par le profil de référence, et caractérisés par la prépondérance des activités théoriques et pratiques et par une expérience significative acquise dans le cadre de stages en entreprise, ils se distinguent par leur forte empreinte professionnelle et le fait qu’ils ouvrent immédiatement aux élèves les portes du monde du travail.

La durée de chaque parcours est de 2.000 heures, réparties sur une période de 2 ans. Les organismes de formation, qui gèrent lesdits parcours ont répondu à un appel à projets spécifique, et sont les suivants : l’école hôtelière de la Fondation pour la formation professionnelle dans le secteur touristique de Châtillon, le CNOS FAP Don Bosco de Châtillon, le Consortium Projet Formation d’Aoste. Les référents des associations professionnelles ont joué et jouent encore un rôle important dans ces parcours.

En effet, ils n’ont pas seulement participé au choix et à la définition des profils professionnels, ainsi que du modèle des cours, mais ils sont intervenus directement à chaque phase de l’activité, en collaborant avec les organismes de formation, et ce, au niveau de la conception, de l’organisation et de la gestion desdits cours, ainsi que de l’enseignement et du choix de professionnels qualifiés, mais également dans le suivi et l’évaluation des apprentissages.

Les 7 initiatives ainsi lancées proposaient 113 places et ont connu un succès considérable : à l’issue d’un premier écrémage des très nombreuses demandes, réalisé par le Centre d’orientation de la Région au moyen d’entretiens et de parcours d’orientation, l’on a enregistré 147 inscriptions formelles et, à la fin de la procédure de sélection, 104 personnes ont été admises à suivre lesdits parcours.

Pour les cours permettant de former des électriciens réseaux et des chauffagistes, presque tous les requérants ont été acceptés, alors que, pour les autres cours (carrossier, commis de cuisine, commis de salle/bar, coiffeur/coiffeuse et esthéticien/esthéticienne), les demandes dépassaient le nombre des places disponibles. Pour ce qui est des politiques en faveur des JEUNES, le Gouvernement régional a donc décidé d’agir sur deux fronts : celui de la formation professionnelle au sens classique du terme, qui nous permettra d’ici deux ans d’avoir sur le marché du travail ces professionnels bien préparés, que les entreprises se plaignent de ne pas trouver aujourd’hui ; celui de la haute qualification, pour les titulaires de diplômes et de licence, auxquels il offre la possibilité d’achever leur formation dans tous les coins du monde, en prenant en charge les frais y afférents par le biais de l’octroi de bons de formation et de bourses de recherche.

Nous allons passer sous peu un accord avec la Région Piémont, afin que les jeunes de chez nous puissent s’appuyer sur son solide réseau d’entreprises et effectuer des stages auprès de ces dernières, avec un soutien financier de l’Administration régionale. Par ailleurs, les modifications du Plan triennal de politique de l’emploi 2009-2011 ont encouragé le recrutement de jeunes titulaires d’un diplôme ou d’une licence et âgés de 18 à 32 ans. Les nouvelles dispositions prévoient, en cas de recrutement sous contrat à durée indéterminée, le remboursement aux entreprises de 50 % des dépenses éligibles – qui correspondent au coût des salaires pendant une durée maximale de 12 mois, à compter de la date dudit recrutement, si le travailleur est défavorisé, ou de 24 mois si le travailleur est très défavorisé – et de 40 % desdites dépenses en application régime de minimis.

Par ailleurs, toujours pour les jeunes âgés de 18 à 32 ans, le régime prévoit lors de l’embauche sous contrat à durée indéterminée de personnels travaillant sous contrat à durée déterminée pour une agence d’emploi, un remboursement de 40% aux entreprises, effectué par l’employeur privé utilisateur, au titre de la transformation des contrats temporaires en contrats à durée indéterminée sans solution de continuité, ainsi que pour la transformation de contrats d’apprentissage en contrats de travail à durée indéterminée, et ce, avant l’échéance prévue.

Pour ce qui est de l’apprentissage, un protocole d’accord avec les partenaires sociaux est en cours de définition : ce texte vise à établir les conditions d’application de la nouvelle législation et à apporter des innovations, ainsi que des simplifications aux procédures d’application, au lendemain des importantes modifications introduites par le Texte unique sur l’apprentissage, promulgué par le décret législatif n° 167 du 14 septembre 2011. D’autre part, l’enquête sur les chômeurs inscrits sur les listes, qui a permis de déterminer quels sujets étaient effectivement intéressés par la recherche d’un emploi et les politiques actives est terminée.

La mise en place d’un système informatique unique et intégré a accéléré l’inscription, de même que la sélection des données et des informations univoques et communes à tous les bureaux du Service ; le Gouvernement régional a adopté une délibération portant approbation des nouvelles règles d’octroi du statut de chômeur ; celles-ci prévoient, notamment, un nouvel accord de service à échéance annuelle.

Une autre délibération du Gouvernement régional a introduit de nouvelles règles de placement ciblé, dans le cadre desquelles a été institué le registre des personnes handicapées et défavorisées prévu par la loi n° 68/1999, avec les modalités d’inscription à ce dernier et les dispositions relatives à la procédure de recrutement sur convocation pour les personnes handicapées.
– Plan triennal de politique de l’emploi : aides à l’embauche En ce qui concerne le Plan triennal de politique de l’emploi, que l’Administration régionale finance sur ses ressources propres, au 31 octobre 2011, des aides financières ont été accordées aux entreprises valdôtaines – dans le cadre des mesures destinées à soutenir les entreprises et les salariés – en vue de l’embauche d’environ 200 personnes sous contrat à durée indéterminée.
– Fonds Social Européen Le Programme opérationnel emploi du FSE (Fonds Social Européen) cofinance, par l’intermédiaire d’appels d’offres et d’appels à projets, des actions de formation, destinées aux personnes handicapées, aux étrangers, aux jeunes, aux chômeurs et aux femmes, ainsi que des interventions visant à concilier travail et famille. Ces parcours cofinancés touchent en moyenne 2 500 personnes par an.

L’ensemble des dépenses engagées au titre des différentes activités, qui ont concerné directement les organismes de formation accrédités, les collectivités locales, l’université et les écoles ont dépassé les 3.000.000 d’euros. Une somme de 1.200.000 euros a été consacrée aux projets de recherche. Plus de 100 personnes en chômage ont bénéficié de bons de formation, soit deux fois plus que l’an passé, et 346.748 euros ont été consacrés à ce projet. La formation continue des personnels employés a comporté une dépense d’environ 5.000 euros pour près de 1.000 projets, soit trois fois plus au cours des deux dernières années. Autre projet du secteur de la recherche et du développement technologique, l’appel à la création et au développement d’unités de recherche : ce dernier peut compter sur une dotation financière de 1.440.000 euros, dont une partie à valoir sur le FESR et le reste sur le FSE, s’adresse aux entreprises et instituts de recherche ou universités, en collaboration avec l’Assessorat des activités productives. Des activités spécifiques ont concerné les initiatives visant à l’intégration sociale et au développement du capital humain. Point Entreprise, pour le lancement d’une activité entrepreneuriale Le Service pour la création d’entreprises prévoit des interventions synergiques, qui vont de l’accueil et des conseils à l’entrepreneur potentiel, au suivi du parcours de développement de l’entreprise. En 2011, 532.100 euros d’aides en capital ont été versés, au titre d’une soixantaine de projets présentés et financés dans des secteurs allant de l’artisanat au commerce. Prochainement, l’Administration pourvoira à :

  • l’approbation, dans le cadre du Système de certification des compétences, de certains profils professionnels dans le secteur de la coopération sociale, du profil du responsable social et de l’opérateur d’insertion professionnelle de sujets défavorisés ;
  • l’implémentation du répertoire régional des profils professionnels, avec l’introduction de nouveaux profils et systèmes de compétences définis en accord avec les assessorats régionaux compétents et la définition des procédures opérationnelles de gestion des examens de qualification professionnelle, à l’issue des parcours de formation ;
  • l’institution de la figure professionnelle de l’euro-conseiller en vue du renforcement de l’activité liée à la mobilité internationale des personnels ;
  • la réalisation du dossier du travailleur, qui donnera un aperçu transversal des compétences, du parcours professionnel et de la formation du personnel inscrit à ce service. Voilà les principales activités mises en oeuvre en matière d’emploi. Il n’en reste pas moins que, compte tenu du fait qu’une nouvelle récession du système Italie est prévue pour le printemps 2012, il va nous falloir faire encore plus. Et le budget régional qui sera adopté sous peu va dans ce sens, sans lésiner sur les ressources financières et organisationnelles.