2013
2013 – Huitième Congrès national

La motion finale
Le Congrès de l’Union Valdôtaine, réuni le 9 novembre 2013 à Pont-Saint-Martin,
– prenant acte des difficultés du contexte économique et politique italien, qui entament aussi le système valdôtain, pour ce qui est de la réduction des ressources financières et de l’avancement et de la poursuite de graves formes de centralisme de la part de l’État;
– soulignant que ces difficultés se traduisent souvent par une attitude de malaise généralisée aboutissant à la perte de confiance envers la politique et les institutions – un découragement d’autant plus grave qu’il concerne souvent les nouvelles générations, qui n’arrivent pas à concrétiser leurs projets de vie et à miser sur l’avenir ;
– tenant compte que la globalisation, qui est le modèle de développement vers lequel tendent désormais toutes les économies mondiales, des Pays les plus riches jusqu’aux communautés les moins développées, entraîne la Vallée d’Aoste dans un processus de changement draconien et très rapide, qui met nécessairement en jeu les méthodes de gestion politique que la Région a employées pour bâtir un système répondant à ses caractéristiques de particularité ;
– estimant qu’un des rares moyens pour sauvegarder, valoriser et renforcer les spécificités et les atouts de la Vallée d’Aoste, en tant que région de montagne, consiste à investir et à participer activement et en première ligne au projet de développement de la Macro-région alpine, auquel notre Gouvernement régional a déjà adhéré dans la conviction que c’est à travers le travail en réseau, au niveau européen, que l’on peut trouver les ressources et les moyens pour relancer, dans tous les domaines, notre économie, notre société et notre culture de montagne ;
– croyant que seulement à travers la défense et la mise en valeur de notre Autonomie et de notre spécificité l’on peut retrouver l’essor économique et social garantissant le développement de notre région;
– considérant que, à la suite de l’expérience des primaires, qui ont représenté pour le Mouvement une importante occasion d’échange et de confrontation démocratique, ce n’est que dans l’unité de l’Union Valdôtaine que l’on peut récupérer et développer l’énergie nécessaire pour retrouver l’élan et l’esprit de la «Valdôtainité » indispensable à toute action en faveur de la Vallée d’Aoste;
Engagent
– toutes les sections du Mouvement ainsi que son organisation centrale
– tous les élus, au niveau communal et régional
– les parlementaires valdôtains
– à œuvrer pour assurer un nouveau développement de la Vallée d’Aoste, qui sache puiser dans ses racines et dans ses spécificités pour les valoriser, en tenant compte de l’évolution des sociétés et des marchés, de la diffusion des nouvelles technologies ainsi que des processus du monde globalisé et de la nécessité d’un développement durable;
– à s’engager à fond pour trouver une solution aux problèmes les plus graves qui pèsent sur l’avenir de la Vallée d’Aoste, en persévérant à soutenir un système d’excellence dans les soins sanitaires et d’assistance, surtout envers les couches de la population les plus démunies, et à aborder en particulier les solutions au thème des transports, dont les retombées sont importantes pour de nombreux secteurs économiques et pour notre communauté tout entière ;
– à réserver une attention privilégiée aux jeunes et à leur formation, en considérant qu’ils représentent l’une des catégories les plus touchées par la crise actuelle, non seulement en ce qui concerne leur possibilité d’insertion dans le monde du travail, mais aussi à cause d’un sentiment général de découragement qui les touche de plus en plus, en les éloignant non seulement de l’engagement dans la poursuite de leurs projets professionnels, mais aussi de leur passion pour la vie civile et politique;
– à maintenir une attention toute particulière pour les agriculteurs et pour tout le secteur de l’agriculture de montagne, qui a représenté et représente aujourd’hui encore un point de repère capital pour notre identité, notre histoire, notre culture, nos traditions, notre économie et notre territoire ;
– à œuvrer pour que l’aspiration des Valdôtains à exprimer politiquement une unité des cœurs et de volontés puisses se réaliser au plus tôt, à l’occasion notamment du rendez-vous électoral du Parlement européen.
Ego Perron, président sortant
Bonjour à vous toutes et à vous tous, bonjour à nos invités, aux forces politiques qui nous font l’honneur d’être ici et que nous remercions d’avoir accepté notre invitation.
Merci aux forces politiques qui viennent de l’extérieur. Merci aux nombreux représentants de la presse qui voudront bien suivre nos travaux et donner le juste relief à un événement politique que nous considérons fort important pour nous et pour la Vallée d’Aoste.
Il y a cinq ans, j’avais annoncé à ma section, qui me l’avait demandée, ma volonté de proposer ma candidature à la Présidence de l’Union Valdôtaine. Une candidature qui était née dans un climat difficile, de forte opposition : une forte opposition qui ne concernait pas tellement les contenus, la ligne politique ou la gestion du mouvement, mais plutôt le facteur personnel. Les rapports internes n’ont jamais été faciles.
Le climat qui est né au moment de l’élection du Président a continué pendant toute la durée de la Présidence, notamment au sein du Conseil fédéral, où il y a eu les confrontations les plus dures. Dans la formation du Comité fédéral, on a voulu trouver une synthèse entre l’expérience et le renouvellement, deux éléments nécessaires pour un mouvement qui doit être fier de ses racines et de son histoire, mais qui doit également être projeté vers le futur.
Au moment de la prise d’acte du vote que le Conseil fédéral avait exprimé, là aussi les tensions se sont manifestées, voire accentuées. Il faut donc tenir compte de cette situation initiale pour mieux comprendre le déroulement des événements qui se sont produits par la suite.
Gestion de différentes élections.
Je ne veux pas évoquer dans le détail tous les passages qui ont caractérisé la gestion des différents rendez-vous électoraux auxquels nous nous sommes confrontés. Cette présidence est sans doute allée dans une nouvelle direction par rapport au passé.
Si d’un côté, on a réaffirmé avec force, durant tous les passages politiques, la validité de l’axe autonomiste avec Stella Alpina et Fédération Autonomiste, on a essayé dans les différentes situations électorales de tenir compte de la situation politique italienne, de la nécessité d’avoir des rapports profitables ici et à l’extérieur, en faveur de la Région, en acceptant même la collaboration que nous avait offerte le PDL à la Région.
Un passage qui a fait discuter beaucoup au sein du mouvement, et qui a sans doute laissé des traces dans l’esprit de beaucoup d’unionistes, notamment des plus âgés. Un passage qui peut-être n’a pas été suffisamment expliqué de notre part, au-delà des nombreux efforts faits dans le mouvement pour partager avec la base certains choix.
Je veux rappeler que, pour le choix de l’alliance pour les élections européennes, on a convoqué quatre fois notre organe politique, qui devait délibérer à ce sujet, le Conseil fédéral : un événement qui ne s’était jamais produit dans notre histoire et dans nos parcours politiques. Quand on a discuté de l’élargissement de la majorité régionale, on a fait précéder le choix du Conseil fédéral par des assemblées publiques sur le territoire, adressées à tous nos inscrits, afin de discuter et de donner tous les éléments nécessaires pour une évaluation politique et stratégique la plus approfondie possible.
Au-delà de ces démarches, j’ai toujours eu le sentiment que ce choix n’a pas enthousiasmé le monde unioniste. De notre part, on l’a fait avec la conviction de faire quelque chose de positif pour l’intérêt de notre Vallée d’Aoste, pour partager des choix difficiles et pour avoir aussi des liens plus forts avec la politique italienne. Et les événements successifs, les différentes manœuvres, le gouvernement technique de Monti et aussi l’actuel ont démontré combien il est fondamental d’avoir des liens avec la politique italienne pour pouvoir essayer de défendre les acquis que nous avons obtenus.
Pour les élections communales, on a essayé de valoriser et de responsabiliser les sections communales, selon la vision propre à l’Union Valdôtaine, qui croit vraiment à la valeur et au rôle politique de la section sur le territoire, en donnant des lignes politiques en tant qu’organes du mouvement, mais en laissant la pleine et totale liberté aux sections de faire les choix de candidatures, des programmes et des alliances qui étaient considérées localement les plus opportunes et valables pour bien gérer les Communes.
En général ce passage a donné de bons résultats. On a conquis des nouvelles communes, on en a perdu d’autres. Les situations de difficulté que certaines sections ont vécues lors des élections communales ont été parfois résolues en tournant la page et en changeant de personnes, parfois non. Et certaines difficultés, notamment et le plus souvent de nature personnelle, persistent encore aujourd’hui dans certains cas et limitent fortement la possibilité de regarder l’avenir avec sérénité.
Le référendum sur le pyrogazéificateur a été pour nous un moment difficile. On a fait le choix de l’abstention, concordé et partagé par toute la majorité régionale, comme nous l’avions fait en d’autres occasions dans notre histoire politique, avec le seul objectif tactique et stratégique de ne pas faire passer le référendum.
Notre message n’a pas été assez convaincant et nous avons perdu. Aujourd’hui nous nous trouvons à gérer un choix que nous devons respecter mais qui n’était pas le nôtre : c’est celui qui nous a été imposé sur la base d’une loi référendaire qui favorise les minorités bruyantes au détriment de la majorité silencieuse.
Pour les élections politiques nous avons reproposé le projet des forces autonomistes qui caractérise depuis longtemps notre ligne politique. Il en va de même pour les élections régionales. Dans les deux cas, on a gagné. Une victoire mesurée peut-être, mais on a gagné. J’aimerais que de temps en temps cela soit rappelé aussi de la part de certains unionistes qui ont vu et décrit la gestion du Mouvement comme régulièrement inadaptée.
On a assisté lors de ces deux élections à la création d’un bipolarisme en Vallée d’Aoste, ce qui est un fait nouveau. Le système proportionnel que nous avions dans le temps est un système que les lois électorales actuelles ont profondément modifié.
J’estime pour ma part que la gestion du Comité fédéral, du Conseil fédéral et des autres organes collégiaux a toujours été dans le sens du maximum de partage possible : en traçant des lignes, en faisant des propositions, avec la nécessité ensuite d’avoir des moments de synthèse et si possible de partage.
Les choix faits dans le Mouvement n’ont pas toujours été respectés par tous les unionistes. Les activités des organes centraux du Mouvement ont été nombreuses et diversifiées : des cours de formation, l’organisation d’élections primaires pour les candidatures du Conseil de la Vallée, des rencontres du Comité fédéral sur le territoire avec les responsables des sections, le travail des commissions électorales, la rédaction des programmes électoraux etc.
On a travaillé pour améliorer notre structure interne et notre organisation, en essayant de la rendre plus rapide, plus performante, en rationalisant les coûts, en pratiquant une politique qui est toujours allée dans la direction d’une économie d’argent pour le mouvement – même pour ce qui est de l’indemnité du Président, je voudrais le rappeler.
Campagnes d’adhésion.
On a travaillé pour véhiculer un message positif pendant les campagnes d’adhésion, qui doivent être des moments où le monde unioniste – et pas seulement – fait le choix important et non escompté d’adhérer à l’Union Valdôtaine.
Les rencontres du Comité Fédéral.
On a remplacé, au début de chaque année, les rencontres de la Conférence des présidents avec des rencontres sur le territoire, localisées dans les Communautés de montagne : des moments importants où il y a eu la possibilité d’approfondir les vrais problèmes de notre mouvement avec tranquillité.
Une méthode de travail que les Présidents des sections ont beaucoup appréciée. Sur les sections, on a essayé de travailler énormément, en sollicitant les réunions, pour se retrouver, organiser des activités, impliquer le plus possible les inscrits afin que ceux-ci participent aux choix. Une difficulté qui existe est que les directives qui parfois arrivent du siège central ne sont pas appliquées sur le territoire.
Là le rôle du Président de la section s’avère fondamental pour le fonctionnement de notre organisation.
Les nouvelles sections du Pont de Pierre et de Fontainemore sont allées dans la direction de renforcer notre présence sur le territoire.
Les Rendez-vous.
On a essayé de reprendre une tradition que beaucoup d’unionistes voulaient : le Rendez-vous. Je veux remercier les sections qui ont apporté leur aide dans la préparation et dans l’organisation, comme tous ceux qui y ont travaillé.
Même si la réponse n’a pas eu la dimension qu’on aurait souhaitée, il y a eu à mon sens une bonne participation, notamment le rendez-vous organisé lors des élections communales. Cela faisait 20 ans que l’on organisait plus cette fête et il n’a donc pas été facile d’habituer à nouveau les gens à se retrouver comme autrefois.
Cours de formation.
On a essayé d’organiser, dans la première partie de la Présidence, des cours de formation : un instrument que beaucoup de monde unioniste et sympathisant a fortement apprécié. Je crois que cette initiative devra être reprise pour initier les gens à notre politique et à notre façon de concevoir l’autonomie.
La fête des drapeaux est un moment symbolique, important, de notre présence sur le territoire et de notre organisation.
Les fêtes d’hiver sont allées dans le sens de renforcer les liaisons et les rapports entre sections, notamment dans la basse Vallée. Un merci particulier aux présidents des sections de cette zone.
Les rapports avec l’extérieur.
Nous avons travaillé pour récupérer, là où on les avait perdus, et pour bâtir, la où il y en avait pas, des rapports avec les autres forces politiques des minorités italiennes et européennes.
C’est dans ce sens que des rapports particuliers ont été établis avec le Peuple Jurassien, avec la Ligue Savoisienne, comme avec la Südtiroler Volksparetei, la Slovenska Skupnost, Unione Autonomista Ladina et Partito Autonomista Trentino Tirolese.
Les congrès thématiques.
On a travaillé pour les Congrès annuels en essayant de porter à l’attention du Mouvement et de la politique valdôtaine des thèmes du programme ou des thèmes qui étaient ressortis comme particulièrement importants, ou qui, en tout cas, nécessitaient d’une forte sollicitation pour ce qui est du travail des élus. Je pense aux thèmes de la crise plutôt qu’à ceux du travail.
Les trophées de ski ont représenté un moment de travail pour les sections, de présence sur le territoire et de rencontres informelles entre unionistes, permettant de se connaître et de se parler.
Les trophées du golf, de même, ont représenté une approche nouvelle de notre Mouvement, différente, adressée à un public nouveau.
Les élections communales qui se sont déroulées entre temps à Arnad, Issime, Valsavarenche et Courmayeur, ont maintenu et parfois accru nos élus dans ces territoires, sans oublier cependant certaines difficultés dans les parcours et les différents passages, notamment à Courmayeur.
« Le Peuple Valdôtain », notre journal.
On a essayé de le renouveler en introduisant une veste graphique meilleure, en couleurs, d’augmenter l’espace consacré à la politique, en laissant de côté les nouvelles qui nous ne concernent pas directement et qui se retrouvent dans tous les autres vecteurs d’information. On a aussi réservé une place particulière aux activités du Mouvement, et je remercie ici les responsables des sections, qui n’ont pas manqué de collaborer à cette rubrique en envoyant des nouvelles, des articles et des photos. Sur le « Peuple », il faudra faire des raisonnements en profondeur pour l’avenir. Un merci tout particulier va à Joseph Rivolin, à Denis et à toute la rédaction.
Le site internet.
On s’est trouvé avec un site internet inexistant dans une période où la communication est fondamentale. Aujourd’hui notre site dispose de 3815 pages, 845 interventions, 878 rendez-vous, 5000 photos, 120 vidéos. On est passé de 26.500 visiteurs en 2010 à 47.600 en 2013, avec la page Facebook de l’Union Valdôtaine, le profil twitter ouvert à l’occasion des élections régionales et le canal You Tube de l’Union Valdôtaine. Malgré ces progrès, j’estime que sur la communication nous sommes encore assez faible.
Nous devons communiquer davantage et mieux, car nos messages passent rarement, ou de façon incomplète ou déformée, auprès de l’opinion publique non unioniste. Sur ce sujet, nous devrons encore beaucoup travailler.
Au point de vue des ressources financières, on a géré le Mouvement avec des difficultés croissantes. Dans les rapports avec l’État, pour ce qui concerne les remboursements, on a dû subir un changement radical. De même, la loi de réforme des appointements des conseillers régionaux et du financement des groupes du Conseil de la Vallée, que les élus régionaux ont voulu réaliser au sujet des coûts de la politique à la fin de la législature précédente, a été un coup dur pour le Mouvement du point de vue financier. Ce sera là un thème fort, que la prochaine présidence devra nécessairement affronter.
Rapports à l’intérieur.
J’ai toujours conçu la gestion de l’Union Valdôtaine comme une gestion collégiale et partagée, où les choix doivent sortir après une discussion, une confrontation entre positions même différentes. A la fin, il y a une ligne qui est tracée : la position du Mouvement, que tout le monde doit respecter et s’engager à suive. C’est une des règles à respecter pour adhérer à un Mouvement où l’on n’est pas seuls, donc libres de faire tout ce que l’on veut, mais on doit vivre ensemble avec d’autres et avec des règles qu’il faut partager. J’ai toujours essayé de donner de l’espace à tout le monde, d’écouter les raisons des autres, dans les réunions comme dans les moments publics. Je n’ai jamais imaginé pratiquer une gestion du Mouvement dure ou imposée. Je ne sais pas, parfois, si cela a été un bien ou un mal.
Rapports avec les administrations régionales et communales.
Dans ma motion, j’avais dit que j’imaginais une présidence qui devait dialoguer, travailler, collaborer avec l’administration régionale et, évidemment, avec les administrations communales.
Et c’est le chemin qu’on a suivi, le sens qu’on a donné dans la gestion. Le Mouvement d’un côté, qui indique les lignes et de l’autre les élus qui exécutent les choix. Deux sujets qui doivent procéder en parallèle, mais chacun en ayant son autonomie. Sur ce thème, on pourrait ouvrir une longue parenthèse…
Je souligne simplement qu’on n’a pas toujours travaillé dans une complète et totale autonomie, avec une forte et précise distinction de rôles et de fonctions entre le Mouvement d’un côté et le poids de l’administration régionale de l’autre. Le poids des élus à la région est encore trop fort pour permettre au Mouvement d’être complètement libre de faire les choix, de tracer les lignes politiques et de prétendre qu’elles soient exécutées.
Politique. Relations avec les autres forces politiques.
De notre part, je peux affirmer que nous avons été au centre de l’action politique pendant toutes ces années. Des élections européennes aux communales, des régionales aux politiques.
Toujours en ayant à l’esprit de faire ce qu’il y a de mieux pour la Vallée d’Aoste. Même quand on a demandé aux autres forces politiques de minorité un partage des candidatures pour les élections politiques, afin que notre petite communauté puisse avoir une représentation la plus ample possible, nous avons obtenu un refus, l’intérêt prioritaire était la Vallée d’Aoste. Et on a fait notre chemin. Et on a gagné.
Ce que je veux souligner, c’est que même dans les passages électoraux, nous avons toujours raisonné non pas en fonction de prétendre à notre droit d’aînesse politique, mais uniquement pour faire les intérêts supérieurs de la Vallée d’Aoste. En tout cas, durant ces années, le rôle et le poids de l’Union Valdôtaine a toujours été reconnu par tout le monde en Vallée d’Aoste comme ailleurs et de cela nous devons être fiers.
Je crois avoir géré le Mouvement dans des années difficiles, notamment du point de vue économique mais aussi politique, avec une société valdôtaine en rapide changement, je pense aux thèmes de l’immigration, politiquement toujours plus partagée, plus divisée et cela m’inquiète beaucoup quant au futur politique de l’Union Valdôtaine et de toute la Vallée d’Aoste.
J’ai souvent la sensation que beaucoup d’entre nous n’ont pas perçu les grands changements en cours, que beaucoup d’entre nous raisonnent encore comme il y a 20 ans, comme si tout ce que nous avons, à partir de notre autonomie, était acquis une fois pour toutes et ne pouvait jamais être remis en cause.
Ce n’est pas ainsi : du point de vue économique – et le prochain budget régional sera là pour le prouver – mais aussi du point de vue politique. Et surtout, certains n’ont pas encore compris que nous pouvons avoir des visions différentes au sein de l’Union Valdôtaine et en Vallée d’Aoste, mais que l’ennemi n’est pas ici, l’ennemi n’est pas parmi nous. L’ennemi est dehors, ailleurs, à partir de l’Etat et de l’Europe qui, pour différentes raisons, mettent toujours plus en discussion notre autonomie et tout ce que nous avons difficilement acquis.
Ce rapport ne peut pas être complet si l’on oublie ou l’on sousestime ce qui s’est passé depuis la fin de l’année dernière avec la naissance de l’UVP. Une fracture forte, qui a suivi la démission du Vice-président Follien et le résultat du référendum, encore une partie de monde unioniste, après Aosta Viva et Renouveau, qui nous a abandonnés pour bâtir un autre sujet politique. Je me suis beaucoup interrogé sur ce passage, sur les responsabilités, très souvent toutes attribuées à la figure du Président de l’Union Valdôtaine ou du Président de la Région – c’est l’alibi le plus facile et commode – et souvent je me suis demandé si on avait tout fait pour éviter cela.
J’ai politiquement condamné ceux qui, dans le temps, ont laissé le Mouvement et ont contribué à fragmenter la représentation autonomiste parce j’ai une vision politique différente. Je crois qu’il faut trouver le courage de dire les choses entre nous, même si parfois on est indiqués comme « rompabale », ou ceux qui déstabilisent. Et si l’on croit vraiment à ses idées faire des batailles, même si perdantes, mais toujours à l’intérieur.
Ce n’est pas en parlant qu’on fait quelque chose de positif pour la Vallée d’Aoste. A mon avis notre petite communauté, avec des chiffres qui ne tiennent plus face aux changements, devrait au contraire, au moins sur le plan politique, trouver des moments de synthèse, de partage, d’union, de dépassement des questions personnelles pour se retrouver sur le grand projet politique de défendre notre particularisme, nos caractéristiques et l’autonomie de la Vallée d’Aoste. Si nous croyons que ce message est encore actuel.
A mon avis, prochainement – et c’est là le rôle de la politique – l’aire autonomiste devra vérifier s’il y a les conditions pour un raisonnement commun en faveur de la Vallée d’Aoste au-delà des divergences. Sans pour autant tomber dans la banalisation brutale et simpliste, reportée par quelqu’un, des « larghe intese », en photocopiant le pire de ce qui se passe à Rome. C’est un raisonnement, c’est une question que la politique, même celle unioniste, devra se poser. Car face à la situation actuelle, on ne peut pas imaginer nous fermer sur nous-mêmes en pensant que d’ici peu la situation s’améliorera.
Nous payons, en des termes de consensus, le fait de gouverner, et de faire en conséquence tous les choix les plus difficiles et les plus impopulaires. Aujourd’hui, il est certainement plus convenable, au point de vue électoral, de faire partie de l’opposition et dire que tout va mal plutôt que d’assumer la responsabilité de gouverner.
Le risque est de perdre, nous et Stella Alpina, le consensus et les nombres pour gouverner, si nous ne nous ouvrons pas à des raisonnements sur de nouvelles perspectives. Déjà les prochaines élections européennes et les élections communales, en 2015, seront pour notre Mouvement un passage à gérer avec une énorme attention sur ce qui se passe et sur ce que nous voudrons faire.
Je ne dis pas à ce Congrès qu’il faut faire semblant que rien ne s’est passé dans notre histoire, dans nos divisions, vis-à-vis de ceux qui nous ont quittés et ont fait d’autres choix. Je ne dis pas qu’il faut faire semblant de rien et que tout est comme avant. Je veux dire que nous devons nous interroger, comprendre et décider où aller, bâtir des perspectives politiques nouvelles et peut-être différentes.
Alors, avec cette division dans l’aire autonomiste, où allons-nous ? Je le dis, non pas seulement en tant qu’unioniste, je le dis en tant que valdôtain. Croyons-nous vraiment qu’une petite communauté, avec des nombres aussi petits que les nôtres, puisse continuer éternellement à garder tout ce qu’on a obtenu pendant ce dernier demi-siècle, si au moins nous n’unissons pas nos forces, si nous ne mettons pas ensemble nos meilleures énergies pour constituer un front commun face à l’extérieur ?
Je n’ai pas de propositions concrètes ni de solutions à proposer. Au moins pour l’instant. Je pense simplement que la prochaine direction du Mouvement sur les perspectives politiques, même en termes d’alliances de l’Union Valdôtaine, devra s’interroger et réfléchir à fond. Des alliances que nous confirmons actuellement encore dans leur pleine et totale validité. L’axe avec Stella Alpina et Fédération Autonomiste reste sans doute la ligne politique de notre Mouvement.
Une alliance qui, à notre avis, a donné des résultats positifs pour notre communauté, une alliance qui a toutes les conditions pour regarder vers l’avenir. Mais la politique est un art en mouvement, aussi et surtout faite de prévisions, de regards vers le futur, de perspectives. Et c’est au futur, même politique, que nous devons regarder.
Pour revenir à la Gestion du Mouvement, je crois qu’on a fait jusqu’au bout notre travail dans un contexte pas toujours facile, même dans les relations internes. Et le rôle du président du Mouvement doit être toujours de garantir la juste place à tout le monde. Je voudrais rappeler toute une série de personnes très généreuses en critiques, que la gestion du Mouvement qui vient de s’achever a quand même permis, avec toutes les difficultés que nous avons eues à cause d’une fracture forte, importante dans notre Mouvement, de gagner, même si de manière mesurée, tant les élections politiques que les élections régionales. Ce serait bien de le rappeler toujours.
Je crois alors que tout n’a pas été négatif comme quelqu’un, trop occupé à bavarder dans les bistrots pour avoir le temps de travailler dans les sections, s’est, dans ces années, souvent obstiné à dire. Certainement on peut toujours faire mieux, et plus. Des problèmes restent sans solution, des questions sont encore ouvertes.
Nous avons reçu souvent des critiques, la chose la plus facile à faire, mais rarement des propositions et des suggestions concrètes pour résoudre les problèmes. Je ne peux pas oublier les nombreuses réunions du Conseil Fédéral muettes, où régnait et règne le silence, quand personne ne parlait, ne disait un mot sauf – après – avoir retrouvé le courage et dire dehors les choses, pas toujours correctes, qu’on aurait dû dire dans les sièges compétents.
Très souvent à la fin de ces réunions je me suis interrogé s’il y avait quelque chose, dans la conduite du Mouvement, qui n’allait pas. Quand on est responsable d’une organisation, il est juste de s’interroger et de mettre aussi en discussion sa propre conduite. Sur le climat et l’approche du Conseil Fédéral, j’espère qu’un certain renouvellement apportera une nouvelle phase de discussion sereine et de riche contribution au débat.
De mon côté, j’ai essayé, avec le Comité Fédéral, de servir le Mouvement avec toutes mes énergies, avec mon dévouement et mon travail. J’ai essayé surtout d’écouter, d’écouter les unionistes qui venaient me parler, dans les réunions comme pendant toutes les occasions où l’on pouvait se parler, à comprendre leurs raisons, à les confronter avec les miennes et avec les nôtres.
J’ai essayé d’interpréter et de défendre toujours avec force et conviction la ligne que le Mouvement s’était donnée, même lors de passages difficiles, je pense aux accords avec le PDL plutôt qu’à l’occasion du référendum sur le pyrogazéificateur, où je n’ai pas trouvé beaucoup de personnes disponibles à soutenir publiquement, avec force, la position que le Mouvement avait prise, ou encore à l’occasion des primaires, suggestion facile à lancer pour être à la mode, mais que le Comité fédéral s’est trouvé à devoir organiser et gérer en très peu de temps.
Primaires sur lesquelles je pourrais ouvrir des parenthèses peu sympathiques, mais qui ont représenté un moment démocratique fort important dont le Mouvement devra faire trésor et garder l’esprit. Ma sensation a été souvent de vivre des moments partagés dans les victoires et de solitude dans les échecs. D’avoir été, en ces années, parfois, l’unique parafoudre, l’unique responsable de toutes les difficultés et des choses qui ne marchaient pas dans l’Union Valdôtaine. Une attitude que je n’ai pas beaucoup appréciée, mais qu’il faut savoir accepter quand on occupe des postes à responsabilité.
Plusieurs unionistes m’ont demandé de présenter à nouveau ma candidature à la Présidence. Je les remercie de leur confiance, mais pour des raisons politiques et personnelles je ne le crois plus opportun. Je crois au contraire qu’un changement, qu’un renouvellement si possible, également dans les personnes, dans les façons différentes d’opérer, dans l’application de méthodes nouvelles de travail, pourront faire du bien au Mouvement.
Je crois qu’il faut comprendre quand c’est le moment de passer la main et en ce qui me concerne dans la conduite du mouvement, ce moment est arrivé. Je veux remercier tous ceux qui ont travaillé avec moi durant ces années, tous les membres du Comité Fédéral, du Conseil Fédéral, les Présidents des sections, le groupe des élus au Conseil de la Vallée de la législature précédente comme de l’actuelle, la Jeunesse Valdôtaine qui est notre futur, les Femmes Valdôtaines, les Unionistes en général, même ceux qui n’ont pas partagé tous les choix qu’on a faits.
La confrontation et la discussion font toujours croître et font avancer dans les raisonnements. Un merci tout particulier à Lea et à Julienne pour ces années passées ensemble. Pour leur patience à mon égard, les conseils que j’ai reçus et surtout pour le grand travail fait. Toujours sous le signe d’un grand amour pour l’Union Valdôtaine.
Je laisse la conduite d’un Mouvement qui doit décider – et c’est le rôle de ce Congrès – où aller, où conduire politiquement la Vallée d’Aoste, comment la situer dans les grands processus de changement, qui sont inévitables, qu’on le veuille ou non. Conscient qu’on peut toujours faire mieux et plus, mais d’avoir, même quand j’entendais dire que je ne travaillais que pour être réélu au Conseil de la Vallée, toujours travaillé à plein temps pour l’Union Valdôtaine, pour faire progresser le Mouvement, pour le gérer au mieux, pour en faire une grande maison où chacun pouvait trouver une juste place.
J’adresse mes meilleurs vœux de bon travail à la nouvelle direction du Mouvement qui viendra car elle se situe dans un moment extrêmement difficile et particulier de notre histoire politique. Même si dans un contexte de difficulté nous ne devrons jamais abandonner ce rôle d’aîné politique que beaucoup de Valdôtains reconnaissent encore à notre mouvement. Pour ma part je donne ma pleine disponibilité au prochain Président, s’il la voudra, pour une transition qui assure le renouvellement, mais aussi la continuité avec un travail, à mon sens positif, qu’on a fait pendant ces années.
Merci à vous toutes et vous tous et bon Congrès à tout le monde.
Vive l’Union Valdôtaine.
Vive la Vallée d’Aoste que nous aimons et que nous portons dans notre cœur.
Ennio Pastoret
Mesdames, Messieurs, chers amis et délégués, bonjour. Merci de votre participation à la vie de l’Union Valdôtaine et de votre présence à ce Congrès National.
Après avoir déposé, dans les délais prévus par nos Statuts, ma candidature, je suis finalement ici, devant vous, pour présenter ce rapport. J’ai présenté ma candidature après avoir longuement réfléchi sur son opportunité.
Je me suis confronté avec beaucoup de personnes, mais comme cela arrive toujours, c’est à moi seul qu’est revenue finalement la responsabilité de cette décision. Beaucoup d’amis m’ont demandé la raison d’un tel choix. Ce n’est pas par ambition, puisque mon cursus honorum a déjà été plus brillant de ce que j’aurais pu imaginer.
Ce qui m’a poussé à prendre cette décision a plutôt été l’envie d’essayer de donner quelque chose à ce Mouvement auquel je suis reconnaissant de m’avoir offert d’importantes opportunités et dans lequel j’ai décidé de continuer à militer. Je suis conscient qu’il s’agit d’un défi très difficile. J’en suis presque d’une certaine manière terrorisé.
Cependant, j’espère, avec votre aide et avec celle de nos militants et de tout le monde unioniste, pouvoir obtenir des résultats optimaux pour l’Union Valdôtaine et pour notre Pays d’Aoste.
Au-delà de tout ce que j’imagine devoir faire, j’essayerai avant tout d’être présent sur le territoire pour rencontrer la population, les Sections, les Présidents, les inscrits, les sympathisants à chaque fois que ma présence sera souhaitée et la bienvenue. Et ce avec un esprit d’écoute et de connaissance des différentes réalités et de leurs exigences.
Merci encore donc, pour le soutien que vous me réserverez dans cette aventure et pour les suggestions qui ont été présentées par ceux qui sont intervenus. Aujourd’hui, il nous est indispensable de bâtir des projets solides pour notre futur.
Le monde, tel que nous le connaissions, a changé nos styles de vie, nos certitudes, nos espoirs et nos besoins. La crise qui s’est emparée des économies occidentales a été un accélérateur des bouleversements politiques et des changements continuels qui se sont vérifiés dans ces dernières années. Et aux grandes crises économiques suivent des crises politiques.
C’est dans ces moments-là que les partis changent de nom, les scissions se produisent, les déclarations d’intention sont à l’ordre du jour et que les tentatives de remplacer ce qui existe en proposant des hypothétiques nouveautés sont à la une. Nous aussi, nous sommes obligés d’imaginer nos lendemains avec un regard différent. En montrant notre sérieux, sans être charmés par les slogans et les utopies sans issue.
Notre communauté attend des signes d’espoir. Elle veut que l’on agisse pour elle. Les électrices et les électeurs nous ont confié la responsabilité de gouverner ce Pays d’Aoste au cours des dernières élections régionales.
C’est ce qu’à travers nos élus nous sommes en train de faire en assumant les responsabilités qui découlent de la confiance des Valdôtains en étant conscients que notre Communauté a besoin d’un signal d’espoir.
Durant ces dernières décennies, nous avons été confrontés à de nombreux exégètes qui prophétisaient une Vallée d’Aoste à la fois, vivante, différente et nouvelle. Mais, lorsque les autres théorisaient, c’est toujours à l’Union Valdôtaine qu’est revenue la tâche d’assurer la stabilité et la gouvernabilité de notre Pays d’Aoste. Et nous sommes tous conscients que la Vallée d’Aoste n’aurait jamais été telle qu’elle est sans l’Union Valdôtaine.
L’histoire nous dit que quand l’Union Valdôtaine a été forte, solide et unie la Vallée d’Aoste a progressé. Quand l’Union Valdôtaine a été affaiblie, notre Pays d’Aoste s’est affaibli. Voilà pourquoi, dans les lignes programmatiques que j’ai présentées, j’ai fixé comme thèmes fondamentaux ceux de l’Unité du Mouvement et de la collaboration et de la participation à la vie de l’Union Valdôtaine.
Pour nous, il est donc indispensable de nous renforcer avec une participation toujours plus accrue vis-à-vis de la vie du Mouvement à travers une action continue de rencontre et de travail sur le territoire, avec les Sections, les militants et les sympathisants. Et ce dans une maison commune dans laquelle toutes les opinions et les orientations constituent une véritable richesse en contribuant à rendre pluriel, uni, fier notre Mouvement.
Cependant, nous ne pouvons nous renforcer dans l’isolement. Il nous appartient de nous ouvrir davantage aux autres en regardant davantage aux couches sociales les plus défavorisées et aux personnes démunies, ainsi qu’aux jeunes d’une part et aux femmes de l’autre.
Il n’y a pas de possibilité de bâtir un futur pour les jeunes s’ils ne sont pas pris en cause. Si leurs désirs, leurs espoirs et leurs attentes ne nous sont pas connus. Nous ne pouvons pas les décliner à leur place. Il faut leur donner la possibilité d’exprimer leurs besoins en les accueillant chez nous et en les écoutant, plutôt que de nous adresser à eux de la tribune. Dans les périodes de crise, les femmes sont les sujets les plus agressés par les difficultés financières, par le chômage et par l’affaiblissement des conditions économiques des foyers.
Cela entraine un manque de temps pour leur vie, pour leurs aspirations et pour leur engagement. Il nous appartient, aussi de par notre organisation collatérale de l’Entraide, de marquer notre proximité au monde féminin, dans lequel des ressources précieuses pour notre Communauté existent.
Il ne faudra pas oublier qu’il y a aussi un monde productif qui nous regarde de l’extérieur, qui attend du concret de notre part et avec qui nous voulons nous confronter, parler et réfléchir. Il sera indispensable de nouer et de privilégier des rapports avec les organisations qui représentent les travailleurs, les entreprises artisanales, commerciales et touristiques, ainsi qu’avec la société civile.
Notre présence sur le territoire, notre proximité vis-à-vis des gens sont des atouts qui pourront nous permettre de contribuer à rendre plus vivante notre Communauté et à gagner du consensus pour mieux défendre nos prérogatives et notre Autonomie.
Une Autonomie à propos de laquelle tout le monde parle mais dont la défense, comme toujours, revient à l’Union Valdôtaine qui, a toujours été vigilante, sur les droits d’autogouvernement de notre Pays d’Aoste. Mais pour que cette défense soit cohérente et fructueuse, il faut être conscient que cette Autonomie existe parce que nous avons une identité spécifique et non le contraire.
Et voilà alors qu’il est indispensable que nous nous dressions autour de nos symboles et de nos drapeaux en nous montrant fiers de notre identité francoprovençale et francophone et de notre particularité de Pays de montagne. Conscients de ne pas vouloir se faire homologuer. De ne pas devenir une Communauté qui dérape dans le folklore et qui renonce à ses caractéristiques qui sont à la base de notre particularisme et du sens de notre Autonomie.
Si cette Région, telle qu’elle est, existe encore, avec ses idéaux autonomistes et fédéralistes, avec la survie de ses valeurs identitaires, avec ses langues, avec ses spécificités, c’est grâce à l’Union Valdôtaine qui a vu le jour pour défendre ces valeurs et qui l’a fait pendant presque 70 ans avec le soutien des femmes et des hommes de notre Pays d’Aoste.
Et les gens savent très bien, s’agissant de nos militants ou de nos adversaires, que sans l’Union Valdôtaine, la Vallée d’Aoste telle que nous la connaissons n’existerait pas. Et c’est aussi l’existence de l’Union Valdôtaine qui a permis la survie de beaucoup de forces politiques en Vallée d’Aoste. Souvent, elles ont pu baser leurs sorts et leurs fortunes en se déclarant comme adversaires.
Ainsi, les plus récentes formations politiques paraissent ne pas trouver leur raison de vie sans parler de nous, de se rapporter à nous et de vouloir de substituer à nous. Elles devraient nous remercier et nous souhaiter une longue vie puisque c’est en quelque sorte notre existence qui justifie la leur.
Cinq ans se sont écoulés depuis notre dernier Congrès national. Entre-temps, les relations avec l’Etat italien se sont compliquées. A la Vallée d’Aoste ont été imposées, par les différents Gouvernements, des restrictions et des réductions budgétaires énormes avec une contraction des ressources sans précédents.
En Italie, quand les choses se font graves et compliquées, la vielle tendance centralisatrice d’une classe politique que n’a rien appris du passé resurgit. Il suffit de relire les pages plus obscurantistes des travaux de l’Assemblée Constituante et entendre, aujourd’hui, les discours de nombres d’hommes politiques italiens pour bien comprendre comme leurs idées voyagent à rebours.
D’ailleurs, peut-on s’attendre mieux dans un Pays, comme l’Italie, qui défend une loi électorale tribale, par effet de laquelle les élus au Parlement sont pratiquement nommés par une poignée de notables, de tous partis confondus, qui désignent les candidats dans les listes. Au Gouvernement Valdôtain et aux élus de l’Union Valdôtaine est revenue la lourde responsabilité de négocier avec l’Etat pour amoindrir ces mesures draconiennes qui minent fortement notre système social et économique. Ils l’ont fait dans un climat politique difficile.
D’une part, l’intransigeance de l’Etat, et, de l’autre, en Vallée d’Aoste, une aptitude obstructionniste de la part des oppositions. Nous regrettons vivement que tout le monde n’ait saisi la gravité de ce moment. Malheureusement, face à la nécessité d’assumer des décisions rapides et partagées a été lancée la politique de l’agression, du report, de la paralysie.
Quand les moments se font difficiles, il y a ceux qui ont le courage de se mesurer avec les difficultés et ceux qui préfèrent se désengager en évitant de partager les difficultés de notre Communauté. Cependant, notre Mouvement grâce à la confiance des électrices et des électeurs a eu la force de réagir.
Les élections politiques ont été gagnées, ainsi que les élections régionales. Même l’image qu’on a donnée à l’extérieur de notre Région, par ces divisions, a été celle d’une Vallée d’Aoste partagée et querelleuse, ce qui nous affaibli davantage dans tout rapport avec l’Etat. Après ce Congrès nous attendent, dans l’immédiat, des rendez-vous importants: les élections européennes et les municipales en 2015, tôt ou tard les élections politiques et sur le long terme, les régionales.
Les européennes peuvent représenter un moment important pour essayer d’avoir un élu dans ce Parlement Européen qui décide de notre avenir sans que nous puissions intervenir sur ses choix. Mais pour avoir un élu, selon les règles actuelles, des alliances seront nécessaires.
La recherche de ces alliances se fera avec un parcours clair et partagé par nos organes et notre base. Il est presque inutile de rappeler ce que signifient pour nous les élections municipales, surtout à l’heure où les Collectivités locales ont été les premières victimes des réformes annoncées par l’Etat, à savoir le fédéralisme fiscal avant, et les lois de réduction de la dépense publique ensuite.
Ces mesures ont été aussi la conséquence de la vigilance et des décisions de l’Europe, qui visaient à empêcher la faillite d’un Etat italien noyé sous la dette. Cela a eu des répercussions énormes sur les régions et les Collectivités locales qui sont progressivement étranglées par l’Etat qui doit, lui, récupérer des ressources pour faire face aux contraintes de l’UE. Nous voyons là une attitude hostile et blâmable de la part de l’Etat, qui parle de sacrifice, sans en assumer aucun et en déchargeant sur les Collectivités locales, à savoir les Communes et les Régions le poids de toutes les restrictions.
Les choses sont nettes: l’Etat a mis dans son collimateur les Collectivités Locales et il fait payer à celles-ci et à leurs citoyens, les coûts de sa politique des privilèges, l’action de sa classe dirigeante irresponsable, le maintien de bénéfices immotivés, la soumission au pouvoir des banques qui étranglent l’économie des entreprises pour marchander avec les Gouvernements le sauvetage de la dette publique. Nous aurons le devoir de mettre en évidence ces responsabilités en vue des élections de 2015.
Il faudra le dire haut et fort sans oublier le comportement de ceux qui, chez nous, contribuent à donner à l’extérieur l’image d’une Région litigieuse et partagée en affaiblissant nos chances de négociation. Mais les Valdôtaines et les Valdôtains se tournent vers l’Union Valdôtaine et s’attendent d’elle une prise en charge des responsabilités que d’autres refusent.
Et la Vallée d’Aoste a besoin que l’Union Valdôtaine se dresse encore pour être le point de repère des besoins de notre Communauté. Et ce dans un moment où l’ensemble des restrictions communautaires et étatiques se répercutent lourdement sur notre Région et sur son Autonomie en arrivant, dans les faits à mettre en discussion notre capacité d’autogouvernement et à stopper le développement et la modernisation de notre Région.
Nous pensons cependant que les difficultés que nous vivons nous appellent, tous, à nous mesurer pour rechercher des convergences favorables à notre Communauté. Sur ce point, notre parcours est clair.
Nous nous sommes récemment présentés aux élections politiques et aux élections régionales avec une alliance et des programmes partagés entre les forces Autonomistes. Cette alliance et ces programmes ne sont pas en discussion. Nous avons toujours privilégié l’alliance avec les forces autonomistes et avec les sujets politiques qui, à un moment donné, pouvaient garantir le bien fondé des intérêts de la Vallée d’Aoste.
Mais sans renier ces principes, nous restons disponibles à nous confronter et à instaurer des collaborations, si elles peuvent assurer l’essor de notre Communauté, puisque pour nous les intérêts de la Vallée d’Aoste et de son Peuple se placent devant tout. Nous ne pensons pas en termes de droite ou de gauche ou de centre.
Nous ne cherchons pas des appuis ou des collaborations sur la base des géographies politiques. Pour nous, ce sont les conditions de notre Pays d’Aoste qui comptent. Sur les thèmes sociaux, économiques, éthiques, culturels nous avons nos propres pensées et nos opinions bien fondées, sans besoin de nous adapter aux suggestions des uns ou des autres.
De même, nous n’avons pas de préjugés à priori, mais qu’il soit clair que nous n’acceptons pas que l’on nous demande de nous éloigner de nos principes, de nos règles, de nos Statuts et ni de nous soumettre à des chantages ou d’accepter des préjugés qui investissent nos militants et nos élus.
Les cinq ans qui viendront seront compliqués du point de vue politique. Nous en percevons les difficultés dans le fonctionnement de notre Conseil de la Vallée. Une grande partie de cette Assemblée est en train de se consacrer plutôt aux disputes formelles qu’au véritable travail administratif que l’on s’attendrait d’elle. Il nous reste, à nous, les Unionistes et à nos alliés d’être sérieux, d’être unis et constants dans notre activité, forts dans nos convictions. Les Valdôtaines et les Valdôtains regardent et écoutent.
Dans leur esprit se renforce la conviction que le rôle d’une Assemblée serait de travailler sérieusement pour le Peuple qu’elle prétend représenter. A nous tous reste le regret de voir comme le Conseil de la Vallée est souvent un lieu de disputes plutôt que de l’exercice de la démocratie de notre Communauté.
En conclusion de cette intervention, chers amis unionistes, je tiens à fournir encore quelques précisions. A cet instant, je n’ai ni choisi, ni contacté personne pour lui demander de remplir les fonctions de trésorier et de Vice-président conformément à nos Statuts.
En ce qui concerne mon engagement comme Président, si cette Assemblée m’en chargera, je me dédierai à plein temps à cette activité pour l’Union Valdôtaine.
Je ne respecterai pas les Statuts qui prévoient que le Président touche des indemnités importantes. Le Mouvement décidera une forme de remboursement selon ses possibilités. En ce qui concerne ma candidature, comme je l’ai dit au commencement, j’y ai bien réfléchi sans contacter personne pour lui demander le soutien en cas de concurrence interne.
J’ai dit à ceux qui me suggéraient de solliciter les faveurs des uns ou des autres que je ne l’aurais pas fait. En aucun cas. Et j’ai également demandé à ceux qui m’étaient proches de s’en abstenir.
Pour ces raisons, j’ai essayé de ne remettre aucune interview sur ma candidature et sur le document que j’ai déposé au siège pour accompagner cette candidature puisque je pensais qu’il était juste de respecter le droit de chaque délégué de pouvoir connaître au préalable ce document sans d’autres interférences.
Chers amis unionistes, merci de votre patience et de votre attention. Merci de m’accepter comme Président de l’Union Valdôtaine tout en voulant rester encore et toujours un militant de notre Mouvement.
J’espère pouvoir nourrir vos espoirs sans vous décevoir. J’espère surtout, pour nous et pour la Vallée d’Aoste que l’Union Valdôtaine puisse encore tenir haut le flambeau de nos idéaux et qu’il puisse éclairer encore notre futur.
Que Dieu bénisse la Vallée d’Aoste !
Vive la Vallée d’Aoste !
Vive l’Union Valdôtaine !
Guido Yeuillaz
Mesdames et Messieurs, Chers amis Unionistes,
au nom de l’Administration communale que j’ai le plaisir de représenter, je vous souhaite la bienvenue. C’est un honneur, pour nous, administrateurs unionistes de la Basse Vallée, de recevoir le Congrès National de l’Union Valdôtaine et je remercie les dirigeants du Mouvement pour ce choix et tous les délégués, surtout ceux qui proviennent de toutes les Communes, y compris les plus éloignées.
Après 5 ans, on est ici réunis pour renouveler les Organes au sommet du Mouvement et pour accorder notre confiance à un nouveau Président. Tout cela dans un moment difficile pour la vie politique et administrative de notre Région.
En effet, les 5 années passées ont été dures, la crise économique, les conditions politiques nationales toujours en évolution et surtout un cadre politique régional modifié, associé à un mécontentement généralisé de la population adressé à ceux qui ont la responsabilité de représenter les institutions, sont tous des éléments qui affaiblissent l’Union Valdôtaine et qui minent les électeurs.
Recouvrir le rôle de Président de l’Union Valdôtaine, durant ces dernières années, évidemment, n’a pas été facile. Je remercie donc, avec toute ma reconnaissance, les membres du Conseil et du Comité Fédéral, les vice-présidents, mais surtout le Président Ego Perron pour son travail, son sens des responsabilités, sa capacité d’écoute et l’engagement dédié au Mouvement et à la Vallée d’Aoste.
Je parle de Vallée d’Aoste parce que ceux qui ont la volonté d’affaiblir l’Union Valdôtaine nuisent surtout à notre Vallée – la Vallée qu’ils affirment aimer – mais, en ce moment, l’amour pour notre pays d’Aoste on peut l’exprimer avec l’unité, en défendant notre futur. Il ne s’agit pas d’être des prophètes, ni de fins intellectuels, il serait suffisant de parcourir l’histoire de la Vallée d’Aoste de l’après-guerre jusqu’à aujourd’hui pour comprendre que chaque fois que l’Union Valdôtaine a été affaiblie ou en situation de minorité, c’est la Vallée d’Aoste qui en a payé les conséquences.
Aujourd’hui, on n’est pas fragile, notre Mouvement est bien enraciné dans le cœur de la société valdôtaine, mais les difficultés sont nombreuses pour maintenir et augmenter la confiance de l’électorat.
Ce sera donc la tâche du nouveau Président d’identifier et de mettre en place les actions nécessaires au développement de l’Union Valdôtaine, pour affirmer encore une fois son caractère unique et la prise de conscience que les temps changent et qu’il est nécessaire de donner des réponses aux nouveaux défis qui nous attendront au fil des années prochaines. Les rendez-vous politiques, qui nous toucheront de près, seront les élections européennes et celles communales de 2015.
Je connais l’importance des élections européennes mais en ma qualité de syndic j’aimerais souligner l’importance des élections communales pour notre Mouvement. Les communes sont les premières victimes des réformes annoncées par l’Etat, des réformes pour la plupart, imposées par l’Union Européenne à une Italie qui croule sous les dettes, qui a chargé les Communes d’un rôle de percepteur et qui progressivement, a diminué les ressources des Régions, en particulier de celles à Statut Spécial.
Les syndics, les administrateurs locaux, dans l’actuelle situation financière, sont souvent l’objet du mécontentement des citoyens en qualité de représentants des institutions les plus proches. A cette situation, déjà difficile, contribuent les forces d’opposition, différentes entre elles en tant qu’idéaux, mais unies pour détruire.
A mon avis, la réponse la plus efficace est de continuer à travailler sérieusement et avec humilité en partageant le choix administratif avec nos collaborateurs. Pour réaliser cela, il est indispensable de maintenir une unité des buts et un fort esprit de sacrifice. Mettons de côté notre individualisme et travaillons tous ensemble avec un enthousiasme retrouvé. Les résultats arriveront bientôt, car les Valdôtains seront à même de distinguer qui travaille pour le bien de notre collectivité.
Chers délégués, merci.
Vive la Vallée d’Aoste !
Vive l’Union Valdôtaine !
Dario Fabiole
Autorités, chers amis unionistes C’est au nom de la section de Pont-Saint-Martin que j’adresse les salutations et la bienvenue à ce Congrès National. Je suis très ému d’être ici pour parler devant un public si nombreux et qualifié, dans mon nouveau rôle de président de la section. C’est un moment très difficile pour notre Pays, la crise est très forte, les gens sont sans travail et l’économie est presque arrêtée.
La crisi è altresì politica, a livello nazionale non si sa più dov’è la destra e la sinistra. Governo di larghe intese per andare a tamponare una situazione che era quasi paradossale dovuta alla nascita nuovi gruppi, nuovi partiti che avrebbe portato il paese alla totale ingovernabilità. In tono minore, la nostra “petite patrie” risente di questi smottamenti ed assiste, quasi incredula, alla nascita di nuovi gruppi sul territorio che vogliono emergere nel panorama politico regionale.
Costole della colonna portante o semplicemente gruppi nati per “inventare”, modificare il sistema ed apportare migliorie ? Ma con quali risultati ? A mio modo di vedere, è quello di aver creato disorientamento tra gli elettori in un momento dove forse l’unità era la parola d’ordine al fine di difendere e mantenere la nostra autonomia ormai già da tempo vittima di attacchi da Roma, e di aver, di conseguenza, limitato le azioni forti da mettere in campo. Sono, però, fiducioso nel futuro, dove gli eletti, uomini e donne del nostro movimento stanno mettendo a disposizione della collettività tutto il loro impegno e le loro competenze.
Alors chers amis, je pense que le Mouvement, qui peut et veut faire des efforts pour maintenir et améliorer le bien-être de tous les Valdôtains, est seulement un : l’Union Valdôtaine… deux mots, sans ajouter d’autres adjectifs qui suivent. Je laisse maintenant la parole à des personnes plus compétentes. Bon travail à toutes et à tous.
Vive l’Union Valdôtaine, vive la Vallée d’Aoste !
Augusto Rollandin
Chers Congressistes bonjour,
Merci d’être ici à Pont-Saint- Martin, ringrazio le forze che hanno voluto essere presenti oggi qui per questo Congresso con il loro messaggio e ringrazio tutte le forze per il contributo che hanno voluto portare, ringrazio la tavola di Presidenza e, in particolare, permettermi in questo momento di ringraziare per il lavoro svolto il presidente dell’Union Valdôtaine Ego Perron che ha saputo in questi anni lavorare sicuramente con grande capacità di mediazione e con spirito di sacrificio, cosa che credo sia particolarmente importante.
Permettez-moi de vous adresser quelques mots, en vous remerciant encore pour la confiance que le Mouvement a voulu m’accorder encore une fois en étant à la tête du Gouvernement régional, qui fait suite au Gouvernement précédent, avec les mêmes forces, avec lesquelles on a fait des campagnes électorales importantes.
Je veux justement rappeler ces moments-là, car c’est le premier Congrès qu’on fait après des campagnes électorales très dures. Lors de la campagne électorale pour les politiques, on avait misé sur un point : l’exigence et l’importance d’avoir des personnes en qui avoir confiance sur les rapports avec ce qui se passe au niveau romain. Je crois que c’est vraiment dans ce sens qu’on a pu obtenir encore une fois la confiance des Valdôtains.
Après il y a eu le renouveau du Conseil régional, qui avait travaillé pendant cinq années dans une période de crise : je veux le rappeler, car il y a cinq années, dès le mois d’octobre de 2008, a débuté la crise la plus forte et la plus dure qu’on ait connu après celle de 1929.
Je veux le rappeler car gérer le Gouvernement pendant ces cinq années a été difficile, car dès la première année on a dû en quelque sorte soutenir les entreprises et les familles avec des investissements importants qu’on a maintenus pendant toute cette période de crise et s’élevant chaque année à plus de cent millions d’euros. Je veux le rappeler car les dernières élections régionales ont été influencées par la crise : les difficultés liées à celle-ci ont amené toute une série de considérations sur les difficultés à donner des réponses, comme on le faisait autrefois, dans tous les secteurs, avec le même système.
On a dû et on doit changer et modifier les habitudes et pendant cette campagne électorale il fallait démontrer ce qu’on avait fait et il était difficile de faire passer les messages concernant les résultats remportés pendant ces cinq années.
En particulier, je voudrais parler de la nouvelle répartition financière avec l’Etat : si on avait pu maintenir la ligne budgétaire liée à cette répartition, aujourd’hui on ne serait pas là à vous dire que malheureusement il y a des contraintes et qu’il faut réduire les engagements de dépense dans les différents secteurs.
S’il y avait la possibilité d’utiliser tout ce que la répartition financière donne à la Vallée d’Aoste des dix dixièmes de la répartition financière, on aurait les recettes nécessaires pour gérer la Vallée d’Aoste en donnant une réponse pour tous les secteurs.
Au contraire, et on le comprend, l’Etat a décidé que même les Régions à Statut spécial devaient faire une série de sacrifices pour soutenir une politique européenne et nationale. Nous, on a dit qu’on était d’accord à condition que cette répartition soit équitable : mais n’a jamais été le cas pendant ces années.
Et c’est là l’une des faiblesses des Régions à Statut spécial : aujourd’hui, nous avons entendu le discours du collègue Panizza, que je connais depuis plusieurs années, toujours engagé dans la bataille pour les Régions à Statut spécial.
Malheureusement, il y a des différences énormes parmi les Régions à Statut spécial, entre les Régions et les Provinces du Nord et la Sicile et la Sardaigne. Cette différence empêche qu’il y ait une bataille commune : il n’y a pas une bataille des Régions à Statut spécial pour défendre la spécificité, mais il y a une bataille des Régions et des Provinces du Nord contre les autres, qui, même si elles sont spéciales, sont spéciales dans le sens où elles ont toujours des financements, même en cette période de crise.
On enlève aux Régions du Nord et on donne aux Régions du Sud. C’est la réalité qui empêche à notre Région d’avoir ce qui serait dû : nous ne demandons pas d’obtenir davantage ou des privilèges, nous demandons ce qui est nécessaire pour maintenir une région de montagne avec les problèmes que nous connaissons.
Voilà la raison pour laquelle on a eu une campagne électorale difficile, mais qui a donné des résultats : et nous avons remporté un succès grâce à l’engagement de vous toutes et de vous tous. Pendant cette campagne électorale, on avait rappelé l’importance des rapports avec Rome comme avec l’Europe, et je crois qu’avec Rome il y a deux engagements : avec le Parlement et avec le Gouvernement, car il y a d’un côté des réformes qui sont en train de passer, qui pourraient avoir un impact important sur la modification de la Constitution.
Ces modifications sont certainement très délicates, car pour les Régions à Statut spécial il n’ y a pas tellement de référence, il y a seulement un petit chapitre pour dire qu’elles existent, mais dans le sens que le cadre des Régions à Statut spécial pourrait être même modifié.
Et nous en avons la crainte. Il est donc important d’être particulièrement attentifs afin que les modifications de la Constitution n’aillent pas dans le sens de réduire encore les pouvoirs des Régions à Statut spécial, car les pouvoirs sont la condition pour donner des réponses à nos populations. Si les compétences des Régions à Statut spécial seront enlevées, ce sera comme amoindrir le Statut lui-même.
Je crois que là, c’est un enjeu très très délicat. De l’autre côté, il y a le rapport avec le Gouvernement dont les sénateurs Lanièce et Panizza ont déjà parlé. Je crois que là le problème est évident : nous sommes dans un Pays qui n’a pas été capable de nommer un président de la République. Il a fallu supplier Napolitano de rester là où il était puisqu’on n’était pas capable de nommer son successeur.
C’est la réalité de l’Italie : on est restés, en tant que responsables des Régions, pendant quatre jours à Rome à faire des votations inutiles, pour arriver à la fin à demander au président sortant Napolitano d’accepter de rester là : autrement, peut-être, il y aurait eu des surprises.
Alors, vous pouvez imaginer quel est le sens du rapport avec un Gouvernement sur lequel je ne porte pas de jugements, sauf un fait : pendant cette période, on n’a pas eu la possibilité d’avoir des réponses puisque chaque jour, ils disaient qu’ils ne savaient pas si le Gouvernement allait durer, s’il aurait gardé la confiance, la même équipe de gouvernement, ou s’il y aurait eu des changements.
Voilà la situation actuelle. Il est donc évident qu’il est important qu’il n’y ait pas d’autres attitudes négatives vis-à-vis des Régions à Statut spécial, car j’ai sans doute apprécié la déclaration du président Letta sur l’attention envers les Régions à Statut spécial, mais aujourd’hui les actes vont dans une direction différente.
Alors, je crois qu’il faudra tout le travail et l’attention nécessaires pour aller dans la bonne direction. Je reprends le discours lié à notre Région avec l’acte le plus important, qui sera soumis à l’attention du Conseil régional : le budget.
Le budget pour 2014/2016 est le point de repère pour la politique régionale, pour les fonctions que la majorité portera de l’avant. A ce sujet, je voudrais signaler un aspect : une fois la campagne électorale terminée, on a présenté un programme, qu’on a nommé “programme de législature”.
Le programme de la législature n’est ni le programme de l’Union Valdôtaine ni celui de Stella Alpina ; le programme de législature reprend les thèmes principaux de la campagne électorale et les traduit dans les engagements du gouvernement et dans ce qu’il veut faire. Je le souligne car c’est le point de repère qui a eu la confiance et que le Gouvernement veut porter de l’avant.
Dans ce programme, on a mis ce qu’on avait déjà dit pendant les années précédentes. Étant donné que la crise continue et que 2014 sera encore malheureusement une année de crise, on a présenté un budget à l’attention des forces politiques. Un document qui se fait charge de toutes les difficultés en sachant que d’un côté il y a des recettes amoindries, et de l’autre il y a le pacte de stabilité qui est un problème très délicat et qui représente un message difficile à faire passer et à faire comprendre, vue qu’il empêche, même en les ayant, d’utiliser les ressources.
Pendant 2013, nous avons eu des difficultés et des contraintes pour payer les engagements, parce que au niveau romain nous avons été empêchés de dépasser un certain niveau. C’est là un aspect très délicat et très difficile à soutenir et qui sera également présent pour 2014, compte tenu que nous n’avons pas encore eu la possibilité d’arrêter le contrat avec le Gouvernement pour ce qui est du pacte de stabilité de 2013, et nous sommes le 9 du mois de novembre.
Alors vous comprenez les difficultés du budget. Mais je crois que pour le budget, nous avons essayé de respecter les concepts sur lesquels nous avions pris des engagements, c’est-à-dire de maintenir l’attention vis-à-vis des problèmes socio- sanitaires, du soutien pour les entreprises et pour les familles.
En même temps, nous avons dû faire des choix pour le futur pour des lois qui vont soutenir les différents secteurs. Et de cela ont profité les forces de la minorité, car dans les difficultés il est facile de critiquer, en disant qu’on n’est pas sensibles à tel ou tel secteur, aux problèmes de l’agriculture et des entreprises.
C’est tout le contraire : on a essayé de faire attention, justement, pour le budget 2014/2016, en prenant des fonds de la société C.V.A. en les mettant à la disposition du budget pour soutenir, dans ces difficultés, les investissements dans les différents secteurs. Je veux le dire afin qu’il n’y ait pas de difficultés de langage, qu’il y ait la possibilité de comprendre que la majorité veut maintenir les engagements pris dans tous les secteurs, tout en sachant qu’il faudra réduire certaines interventions et les modifier sur la base des contraintes existantes.
La même chose est valable pour les rapports avec les Communes, avec lesquelles il y a deux défis importants : le premier est de voir comment essayer de trouver une façon de collaborer entre Communes, ou de réaliser l’union entre Communes ou encore des conventions et des systèmes qui puissent en quelque sorte soutenir les Communes.
Pour le financement des Communes, on a essayé de les responsabiliser et de donner une possibilité d’intervenir d’une façon concrète à travers les rapports avec celles-ci. Je crois que les rapports avec les Communes sont très importants, également pour le double défi qu’il y aura : pas seulement pour le budget de l’année 2014, mais surtout parce qu’en 2015 il y aura les élections communales.
Je crois que sur ce défi, le Mouvement aura de bons arguments sur lesquels se pencher. Je dirais encore deux mots en ce qui concerne le rapport avec les autres forces politiques de la coalition. Avec Stella Alpina – je regrette que la Fédération n’a pas d’élus au sein du Conseil de la Vallée – on a de bons rapports de collaboration, il y a des personnes très engagées dans le Gouvernement et donc je n’ai pas à me plaindre.
De temps à autre, on imagine encore qu’on administre seulement pour porter de l’avant les intérêts des uns et des autres, mais le programme de gouvernement est différent des programmes des uns et des autres. Je veux le souligner encore une fois : il n’est pas possible de porter de l’avant tout ce qu’on imaginait pendant la campagne électorale. Les rapports sont très bons, la collaboration est très positive et j’estime qu’elle pourra donner des résultats.
Avec les autres forces politiques : je dois avouer qu’en ayant écouté les interventions d’aujourd’hui, je dirais que si c’était la même chose au Conseil, je serais très très ému ! Moi au Conseil, je rappellerai les interventions de Pont-Saint-Martin pour dire qu’il n’est pas nécessaire d’offenser et de manquer de respect, on peut également illustrer de façon intéressante les idées comme vous l’avez fait aujourd’hui, tout en étant également apprécié.
Je crois que cela a été une bonne ligne de conduite et je vous en remercie. Le Gouvernement a toujours été très attentif et a toujours apprécié les interventions des forces de l’opposition qui sont de soutien et qui vont stimuler le travail.
Je crois que, dans ce sens, si le message que pour certains thèmes, dans des moments de difficulté, il y a encore et davantage une attitude de collaboration, on est sur le bon chemin. Mais ce sera le travail du Président de l’Union Valdôtaine.
De ma part, je donne suite au mandant que j’ai reçu et je fais ce que le Mouvement voudra et je suis à la disposition des programmes qui arriveront. Pour ce qui est des défis du Gouvernement, mais également de l’Union Valdôtaine, je veux dire en conclusion que s’il y a un manque de la part de l’Union Valdôtaine comme de la part du Gouvernement, c’est dans la communication.
Et je m’explique : très souvent, on nous reproche qu’au niveau des vallées de la Région, on ne connaît pas les raisons pour lesquelles on fait certains choix. Et cela est sans doute vrai. On a le “Peuple” qui fait ce qu’il peut pour donner des indications, mais qui n’est certainement pas dans la position d’expliquer à fond les raisons des choix qu’on va faire au niveau politique.
Je crois qu’il faudra avoir une attention très particulière pour utiliser les nouveaux moyens de communication, comme on est déjà en train de le faire, mais il faudra davantage faire des rencontres avec la population, car je crois que faire des rencontres entre administrateurs, conseillers et la population est une méthode à suivre et à utiliser au mieux afin de pouvoir expliquer la raison de certains choix.
Autrement, on a très souvent des réponses des gens qui ne connaissent pas ce qui se passe au niveau du Gouvernement, qui n’ont pas la possibilité de comprendre les raisons pour lesquelles on fait certains choix. Et cela est très grave, car le fait de ne pas se comprendre entraîne des réactions négatives très souvent injustifiées.
Et s’il y a des critiques, il est juste qu’elles soient directes, afin de pouvoir comprendre s’il y a des modifications à faire : et de les faire en sachant que certaines choses ne marchent pas. Dans ce sens, j’invite le nouveau président à insister sur ces thèmes. Les réunions des sections servent, mais il est mieux de faire des rencontres avec les administrateurs du Mouvement afin de faire passer les messages vrais et de compréhension avec les forces qui gouvernent.
Un dernier mot. L’année prochaine il y aura un défi important : les élections européennes. L’Europe, je n’en ai pas parlé auparavant, est le vrai défi et quelqu’un des autres forces politiques l’a déjà dit. Pour les prochaines élections européennes il y aura deux attitudes : qui est contre l’Europe pour des raisons populistes, car le populisme fera des dégâts en France comme chez nous, comme en Allemagne et au Nord.
Il y a des partis qui sont contre l’Europe. Au contraire, nous avons toujours prétendu avoir la possibilité de faire une critique vis-à-vis de l’Europe, qui n’accorde pas assez d’importance à la montagne. Jusqu’à présent, le mot montagne en Europe n’existait pas. Finalement, avec l’accord des Régions alpines pour créer la Macro-Région Alpine, on a une attention spécifique à ce sujet.
L’Europe doit être attentive aux petites réalités de montagne, à l’environnement des montagnes, aux transports dans les montagnes, autrement on risque d’être sans fonds, car les recettes et les fonds que l’Italie transmettra et donnera aux Régions seront toujours amoindris. S’il y aura encore la possibilité d’avoir de l’argent, ce sera à travers les fonds européens.
Et je crois qu’il faudra que, dans cette campagne électorale, il n’y ait pas de difficultés à se mettre à l’aise pour travailler, pour qu’il y ait une campagne pour l’Europe et pour défendre les petites réalités. Je crois que ce sera un défi très important. Je crois que la gestion des changements et de ces modifications importantes qui sont en train de se produire doivent nous donner la force, comme Mouvement, d’être présent dans les différents contextes, pour donner davantage des arguments et des raisons pour lesquelles la montagne doit être à la une dans la campagne des prochaines élections européennes. Car si on ne soutient pas la montagne, on fait du mal à la plaine aussi.
On l’a dit à maintes reprises et maintenant tout le monde est conscient de cet aspect. Voilà la raison pour laquelle nous, qui avons toujours soutenu cette politique, finalement nous avons une raison supplémentaire pour nous rassembler et j’espère qu’il y aura la possibilité d’avoir une grande coalition, ce qui ne signifie pas être là pour discuter sur les petites choses, mais pour s’accorder sur les thèmes importants qui peuvent donner à la Vallée d’Aoste le développement qui s’est produit jusqu’à présent, mais qui doit se poursuivre.
Je veux terminer sur ce point : je crois qu’il y a des engagements importants, n’oublions pas que le fait d’avoir une force structurée comme l’Union Valdôtaine, qui peut travailler avec toutes les autres forces, signifie avoir une capacité vraie de faire des projets importants, pour être à même de ne pas rester là renfermé sur soi-même, de ne pas imaginer être une île heureuse – le discours de l’île n’a jamais marché.
Nous ne sommes pas une île, nous sommes une Région parmi les autres, qui a la caractéristique de vouloir être protagoniste avec les autres également en Europe. Voilà le sens de ce que pourra être la nouvelle bataille importante, pour faire passer le message d’une Région consciente, qui sait qu’il y a des difficultés et qui veut les dépasser avec les autres.
Emily Rini
Chères et chers Unionistes, Mesdames et Messieurs les représentants des forces politiques invitées, C’est un congrès très important qui nous réunit aujourd’hui, ici, à Pont-Saint-Martin.
C’est le premier congrès de notre Mouvement après les élections politiques et régionales et c’est justement une réflexion politique qui s’impose dans nos interventions et dans nos débats.
Avant tout, je voudrais remercier le Président sortant, Ego Perron, les Vice-Présidents ainsi que tout le Comité fédéral, pour le travail remarquable qu’ils ont accompli pendant une période où – on l’a déjà souligné – nous avons vécu de grandes difficultés. Mais je veux aussi remercier Ennio Pastoret, qui s’est mis à la disposition de notre Mouvement.
Les élections de cette année ont confirmé, encore une fois, l’enracinement de l’Union Valdôtaine. Un enracinement qui nous vient du parcours que nos ancêtres ont amorcé et dont nous avons suivi le sillon, sans jamais perdre de vue les principes qui sont à la base de l’existence même de notre Mouvement et tout en sachant interpréter et maîtriser les changements que toute évolution rend nécessaires.
Tout cela, malgré les difficultés que nous avons vécues ces derniers temps. Des difficultés internes à notre Mouvement, qui ont créé une fracture entre les Unionistes et qui ont exposé l’Union Valdôtaine à un retour de divisions. Mais aussi des difficultés externes, dues à une crise persistante qui a mis à l’épreuve les sociétés contemporaines et dont la Vallée d’Aoste n’a pas été épargnée.
En dépit de ces difficultés, notre Mouvement a fait preuve de résistance et a réaffirmé sa volonté d’être le pilier des aspirations de la communauté valdôtaine, dans le bien comme dans le mal, dans les périodes heureuses comme dans celles mauvaises. Parce que l’Union Valdôtaine a fait de la responsabilité son principe fondamental.
En ces temps-ci, où la crise économique et financière bat son plein, où les ressources à notre disposition se réduisent à chaque loi des finances, où nous devons repenser un système, nous avons assumé la responsabilité de gouverner. Certes, il aurait été plus facile de perdre les élections, parce que, aujourd’hui, être à l’opposition, il n’y a rien de plus facile ! C’est facile aujourd’hui de faire de la simple démagogie dans tous les domaines.
Mais il faut du courage pour gouverner. Et l’Union Valdôtaine a eu et continue d’avoir ce courage ! Parce que l’Union Valdôtaine est faite de femmes et d’hommes qui ont l’audace et gardent l’optimisme. C’est dans les moments de difficultés qu’il faut s’efforcer d’instaurer la confiance et de redonner l’espoir.
L’effort est un espoir et notre effort est d’être attentifs aux besoins et aux attentes de la communauté valdôtaine. Pour ma part, permettez-moi, en cette occasion, de remercier l’Union Valdôtaine et donc, vous toutes et tous, pour avoir cru en moi en me désignant à remplir les fonctions de Président du Conseil de la Vallée.
Par mon engagement et un travail sérieux, j’essaierai d’être digne de votre confiance. Comme vous le savez très bien, le démarrage de la Législature n’a pas été facile et mon élection ne s’est pas placée sous le signe de la facilité, mais comme j’ai eu l’occasion de le dire, je suis optimiste par nature et j’estime que dans chaque difficulté il y a une opportunité.
Sachez que dans mes fonctions de Président de l’Assemblée législative, j’ai toujours essayé d’être le garant des droits de toutes les Conseillères et de tous les Conseillers, en distinguant nettement mon rôle de Président de mon rôle politique d’élue au sein de l’Union Valdôtaine. Lorsqu’on a des responsabilités, que ce soit au niveau gouvernemental ou au sein du Bureau de la Présidence de l’Assemblée, il faut faire des choix.
Et les choix ne font presque jamais l’unanimité. Mais notre détermination gêne nos adversaires. Certes notre détermination fait peu de bruit. Car nous avons choisi de nous engager en suivant le chemin de la politique responsable.
De la politique de l’écoute, de la politique de proximité, de la politique qui prend en charge les besoins de la communauté et qui renie la politique braillée et autoréférentielle.
Sur le sillon des réformes amorcées vers la fi n de la treizième Législature, à savoir la compression des coûts de la politique par la réduction des indemnités des Conseillers et des subventions aux groupes politiques, nous avons repris la question de la sobriété et de la rigueur, sans compter qu’il y a déjà une proposition de loi constitutionnelle déposée par l’Union Valdôtaine et Stella Alpina concernant la réduction du nombre des Conseillers.
Nous avons proposé et approuvé des lois qui ont déjà fait sentir leurs premiers effets sur nous, les élus au Conseil de la Vallée. Il est trop facile de proposer des mesures qui concernent les autres ou, pis encore, lancer des proclamations qui tombent régulièrement à l’eau. Je cite un seul exemple, dont la portée est majeure : le budget de prévision du Conseil régional.
Pour 2014, nous avons mis en œuvre d’importantes coupures budgétaires, surtout en ce qui concerne les dépenses fixes qui représentent 85 pour cent du budget (moins 3 millions d’euros) et les dépenses variables (moins 1 million d’euros). Mais celles-ci, ce sont des nouvelles qui intéressent peu ou très peu. Dans l’imaginaire collectif, on a plutôt la tendance à rechercher la mauvaise plutôt que la bonne nouvelle. Car les bonnes actions sont moins attrayantes du point de vue médiatique.
Voilà pourquoi il est nécessaire de dialoguer constamment avec la communauté, d’expliquer les raisons de nos choix, en ne cachant pas les difficultés. Il faut que la communauté sache que nous ne voulons pas écrire de livres des rêves, avec de fausses promesses.
Nous devons tracer un nouveau cap. Et nous voulons le tracer avec vous. Voilà pourquoi il est nécessaire que nous, les élus, nous les adhérents, nous les militants de l’Union Valdôtaine soyons préparés à renforcer et communiquer au jour le jour ce projet politique dans lequel nous croyons profondément et qui a été à la base de notre enracinement dans le territoire. Et c’est pourquoi je fais appel aux jeunes, aux jeunes de ma génération.
Vous qui payez le plus les conséquences de ce moment difficile, soit en terme de travail soit en terme d’affirmation sociale. Nous avons besoin de jeunes préparés et engagés, passionnés de Vallée d’Aoste et tournés vers la globalité. Fiers de leurs traditions avec un regard posé vers l’avenir.
Le rôle de l’Union Valdôtaine est d’être non seulement responsable et rassemblé, mais aussi inventif et ambitieux pour proposer et innover. Aujourd’hui, chères et chers unionistes, je peux vous dire que le cœur de l’Union Valdôtaine bat et il bat très fort, alimenté par l’amour que ses femmes et ses hommes portent pour notre chère Vallée.
Vive la Vallée d’Aoste !
Vive l’Union Valdôtaine !
Albert Lanièce
Chers Valdôtains, chers Unionistes, le Congrès national représente indubitablement le rendez-vous le plus important dans la vie de notre mouvement.
C’est l’occasion pour démontrer que l’activité politique, la bonne politique, doit être au service et aux côtés des citoyens, plus que jamais, pour s’efforcer de surmonter cette crise historique qui met en difficulté non seulement le système de notre Vallée, mais aussi l’ensemble du système socio-économique et politique du monde occidental.
En cherchant à faire une synthèse, en ce qui concerne la situation politique nationale, en particulier des dispositions du Parlement et du Gouvernement envers les autonomies spéciales, force est de constater que nous traversons une période extrêmement difficile. Nous assistons à une profonde crise des partis qui, depuis trois ans maintenant, nous entraîne vers une profonde instabilité et vers un taux d’ingouvernabilité préoccupants pour la survie même de notre système démocratique.
La naissance du gouvernement Letta trouve son origine dans la difficulté de notre système politique à faire preuve de crédibilité. Cela s’est traduit par un résultat électoral anormal, certainement inattendu, presque impossible à convertir en un cadre de gouvernance hypothétique, doté d’une majorité claire et d’une opposition.
Voici donc un gouvernement de grande coalition, assurément le fruit du sens des responsabilités et de la volonté de donner un gouvernement au pays dans une période si difficile.
C’est dans cet esprit que nous y avons apporté notre soutien sans faille, dont le maintien à l’avenir sera toutefois soumis à la concrétisation des bonnes intentions exprimées lors de la séance constitutive, en faveur des Autonomies spéciales. Cependant, ce gouvernement est l’otage des équilibres entre les grands partis nationaux et en leur sein même.
Au cours de ces six mois d’existence, l’exécutif s’est fixé fondamentalement deux objectifs majeurs. Le premier réside dans la volonté d’agir au niveau des urgences sociales (l’urgence de l’emploi, le chômage des jeunes, la pression fiscale qui atteint des niveaux insoutenables, le fardeau administratif excessif, le pacte de stabilité qui met à genoux les organismes locaux).
À vrai dire, les réponses apportées concernant cet objectif demeurent encore très faibles malgré les lois et les décrets de loi votés et approuvés au parlement (décret “del fare”, décret « Travail », IMU, etc.), car à défaut de ressources économiques appropriées on ne peut intervenir efficacement.
Le gouvernement devra donc passer à la vitesse supérieure s’il entend donner des réponses aux familles, aux plus faibles et au système de production. À cet égard, il convient de saluer les efforts déployés par le président Letta pour restaurer l’autorité sur la scène européenne, où se décident désormais presque toutes les mesures qui régissent la vie des États membres.
Quant à la situation spécifique de la Vallée d’Aoste, et en particulier se référant à la loi de stabilité, il apparaît malheureusement que dans l’ensemble, l’attitude du gouvernement n’a pas beaucoup changé par rapport à la législature précédente. Certaines mesures financières nous pénalisent en effet fortement, mettant en grande difficulté notre gouvernement régional concernant la gestion des ressources disponibles.
Espérons que le cheminement parlementaire qui mènera à l’approbation de la loi puisse tendre vers l’amélioration : pour cela, avec le député Rudy Marguerettaz, nous avons présenté toute une série d’amendements pour chercher à modifier la partie qui nous pénalise. Bref : si la loi sera approuvée telle qu’elle nous vient d’être présentée, il n’y aura pas, de notre part, la possibilité d’un avis favorable.
Un autre point négatif réside indubitablement dans l’immobilisme concernant toutes les normes d’application, dont la conclusion a été sollicitée à plusieurs reprises par nos soins dans les instances appropriées.
Le deuxième objectif a trait à la réforme constitutionnelle, qui représente sans nul doute une tâche audacieuse, exigeante et impérative de cette majorité : il importe de procéder à la révision du bicaméralisme parfait, de la loi électorale et de la réduction du nombre des parlementaires.
En ce qui nous concerne, cet aspect des réformes institutionnelles doit nous inciter à faire preuve d’une vigilance extrême à l’égard de la confirmation de notre autonomie et de notre statut spécial et, compte tenu de la modification éventuelle du titre V de la charte constitutionnelle, à veiller pour éviter toute altération des rapports entre les régions à statut spécial et le gouvernement central.
Dans ce sens, nous soulignerons énergiquement la nécessité de l’introduction du principe de l’accord préalable entre la Région et l’État en présence du besoin de modification de notre statut. Cette partie capitale que nous devrons jouer est également une source de préoccupations, vu les propositions issues du « comité des sages » telles que, par exemple, la clause de « salvaguardia statale » à l’égard de toutes les compétences des Régions, y compris les compétences fondamentales.
Nous avons certes pris acte de l’attitude bienveillante des plus hauts responsables de l’État envers les autonomies spéciales, mais cela devra se traduire par des actes concrets, surtout dans le domaine des normes financières, pour ne pas risquer de transformer notre spécificité en une institution folklorique dépourvue du potentiel requis pour perpétuer la prospérité de notre civilisation alpine.
Dans une telle situation, si exigeante et si complexe soit-elle, quel rôle l’Union Valdôtaine doit-elle endosser ? Si nous aspirons tous à une Vallée d’Aoste caractérisée par la stabilité politique en vue d’une reprise générale, notre mouvement est indiscutablement la seule force en mesure de garantir un cadre politique et institutionnel fort, doté de racines profondes mais aussi de capacités et d’expertises tournées vers l’avenir, et ce grâce à la riche expérience accumulée pendant presque quarante années de bonne gouvernance unioniste, avec des résultats indéniables dans tous les secteurs de notre société.
En outre, je tiens particulièrement à rappeler que notre Union est un mouvement et non un parti politique, Mouvement qui a été bâti sur les principes de la Déclaration des Peuples des Vallées alpines de Chivasso, il y a exactement 70 ans.
L’adhésion à l’Union Valdôtaine repose sur le partage de valeurs telles que la défense de notre culture alpine, de nos langues (français et patois), de nos traditions et de nos institutions, qui représentent le prolongement idéal des institutions qui, au fil des siècles, ont conféré à cette terre son caractère merveilleux forgé dans sa singularité et ses traditions.
Mais si nous commençons à nous diviser pour des positions politiques plus axées vers la gauche, la droite ou le centre, nous nous exposons au danger de la division, des scissions qui fragiliseront immanquablement tout notre système socio-économique déjà sensible et tellement vulnérable à l’heure actuelle.
Ce congrès donnera aussi lieu à l’élection du nouveau Président de l’Union Valdôtaine : c’est un moment solennel qui se perpétue depuis presque soixante-dix ans sous le signe de la démocratie et de la confrontation interne la plus franche qui soit.
Je remercie de tout cœur Ego Perron, le président sortant, qui a su conduire notre mouvement dans une période historiquement très difficile jalonnée d’événements pénibles voire dramatiques, mais aussi de moments de bonheur et de belles victoires. Je souhaite à son successeur Ennio Pastoret, candidat unique, qui j’en suis sûr sera approuvé avec enthousiasme, un mandat fructueux et enrichissant, dans la certitude qu’il est une personne digne, compétente et expérimentée, mais surtout un Valdôtain convaincu et un fidèle unioniste.
Permettemi un saluto particolare ai rappresentanti delle forze che compongono con me il Gruppo delle Autonomie, in particolare il senatore Franco Panizza del Paritito Autonomista Trentino Tirolese, il presidente dell’Union per il Trentino, la Südtiroler Volskpartei che non è presente oggi, ma che ha inviato i suoi saluti.
Con loro portiamo avanti un’azione difficile, ma credo sia importante sottolineare che il nostro Gruppo per le Autonomie conta sei senatori autenticamente autonomisti. Solamente uniti possiamo portare avanti la nostra azione : come l’ha ricordato anche il senatore Panizza, fino ad ora abbiamo dimostrato di contrastare le attitudini di un Governo che è ancora troppo distante dalle nostre istanze.
Voglio ancora salutare con estremo piacere la grande vittoria autonomista alle ultime elezioni provinciali sia a Bolzano, con il presidente Arno Kompatscher, sia a Trento, con il presidente Ugo Rossi : una grande vittoria autonomista. Questo vento autonomista deve continuare a soffiare forte sulle nostre montagne.
Pour conclure, je tiens à adresser mes salutations et mes remerciements tout particuliers à tous les congressistes présents, en particulier aux jeunes, et ils sont nombreux, qui ont apporté un vent de fraîcheur et de dynamisme dans nos sections, en acceptant également des rôles dans les organes de direction.
Merci de tout cœur, surtout en ce moment où dans notre Vallée, il y a quelqu’un qui jette le discrédit sur notre Mouvement en insinuant qu’être unionistes cela veut dire ne pas être du bon côté, dans un climat presque de guerre civile.
Mes chers amis, quand on fait preuve de cohérence, de loyauté, quand on ne craint pas d’affronter les difficultés et d’appartenir à un mouvement qui a gouverné quand c’était facile et qu’il y avait de l’argent et a aujourd’hui la responsabilité de gouverner dans un moment de profonde difficulté, avec des ressources qui se raréfient, et qu’on continue à travailler pour le bien commun, alors chers amis, vous êtes, nous sommes du bon côté.
Merci !
Vive l’Union Valdôtaine !
Franco Panizza, sénateur du Patt
L’Autonomie est une grande opportunité, mais elle comporte de grandes responsabilités
Le Huitième Congrès National a représenté également l’occasion pour resserrer les liens avec les peuples frères, ainsi que pour vivre un important moment de confrontation et une occasion précieuse de collaboration : en effet, les délégations du Partito Autonomista Trentino Tirolese (P.a.t.t.), de l’Unione per il Trentino et du Mouvement autonomiste jurassien sont arrivées, à Pont-Saint-Martin, pour porter leurs salutations et célébrer avec notre Mouvement cet important rendez-vous.
« Lors des récentes élections provinciales à Trente, les forces autonomistes ont presque doublé les voix en parvenant à élire un président autonomiste, à savoir Ugo Rossi », a expliqué le sénateur du P.a.t.t. Franco Panizza, portant également les salutations de Graziano Lozzer, néo conseiller provincial, de Lorenzo Paoli, représentant du mouvement juvénile, et de la Südtiroler Volskpartei.
« La bataille que nous portons de l’avant à Rome avec nos collègues du Groupe pour les Autonomies est de grande importance pour la valorisation et la sauvegarde de nos Statuts spéciaux. La période que nous vivons n’est pas facile : nous sommes indiqués comme les Régions qui gaspillent les ressources et non pas comme des territoires qui arrivent à optimiser leurs ressources grâce à notre culture de l’autogouvernement et de la responsabilité. L’Autonomie est une grande opportunité, mais elle comporte la grande responsabilité de décider et d’impliquer les personnes dans les choix ».
Ne pouvant pas être présent, le sénateur Vittorio Fravezzi, vice-président de l’Unione per il Trentino (Upt) du Groupe pour les Autonomies a envoyé un message de salutation : « Avec l’Union Valdôtaine nous partageons des valeurs telles que la promotion de l’Autonomie, la valorisation des spécificités des territoires de montagne qui parlent d’une identité commune qui nous lie. Nous devons nous tourner ensemble vers les défis de demain, en parcourant un cheminement et en partageant des propositions et des idées pour donner des perspectives d’avenir à notre Pays, en exportant notre culture du bien commun et de la bonne administration ».
Toujours pour l’U.p.t., le président Corrado Buratti est monté à la tribune : « Nos mouvements vivent la même situation : les personnes s’éloignent de la politique à cause de l’image négative qui est véhiculée par la crise des partis nationaux. Mais les personnes doivent s’apercevoir que pour nous les choses sont différentes : nos mouvements proviennent d’une longue histoire et ont toujours voulu garantir le bien-être de nos populations et donner des services de haut niveau. Etant enracinées sur le territoire, l’Union Valdôtaine et l’Unione per il Trentino sont à même d’écouter les besoin des personnes et d’essayer toujours de donner de bonnes réponses dans une société qui change très rapidement ».
La parole est ensuite passée au secrétaire général du Mouvement autonomiste jurassien Pierre-André Comte : « L’Union Valdôtaine a le devoir de placer toujours plus haut son dévouement à l’Autonomie régionale, qui résulte d’un fait historique et qui vient d’une identité culturelle dont les racines vont puiser jusqu’aux entrailles de votre terre. Nous avons ensemble, par la pensée et par l’action dans chacune de nos Régions, à restaurer l’unité et la cohésion, à nous impliquer avec le cœur, l’esprit et la raison pour la sauvegarde et le rayonnement de notre Autonomie. Notre histoire commune est petite à l’échelle de la planète, mais les pages que nous lui devons sont grandes, en vertu de l’exemple qu’elles contiennent ».
Cesarino Collé, motion de la section de Quart
Election du Président de l’Union Valdôtaine
Projet d’amendement des articles 15 et 29 des Statuts du Mouvement
Exposé des motifs
Afin de donner concrètement à tous les Unionistes la possibilité de participer activement à la vie du Mouvement, nous proposons que le Président de l’Union Valdôtaine soit élu directement par les Unionistes.
Cela est la logique évolution du système en vigueur depuis toujours au sein du Mouvement qui, avec des mises au point successives, a porté au choix des candidats aux élections régionales. Cette démarche s’impose aujourd’hui pour contrecarrer le sentiment diffus de lassitude et de désengagement vis-à-vis de la politique, perçue comme inapte non seulement à résoudre mais même à comprendre les exigences de la population.
Un sentiment accentué aujourd’hui par la crise économique qui sévit depuis cinq ans et dont on ne voit pas encore la fin. Ce processus permettra de renouveler la relation de confiance entre électeurs et élus sur laquelle repose notre système démocratique. Pour rendre efficace cette proposition, nous demandons que le Congrès engage le Comité fédéral à étudier les modifications statutaires proposées et à les soumettre à l’approbation d’un prochain Congrès convoqué à cet effet.
Projet d’amendement
A l’article 15 des Statuts la phrase « Il nomme le Président de l’Union Valdôtaine » est supprimée. L’article 29 est ainsi modifié : « Le Président du Mouvement est élu par les inscrits de l’Union Valdôtaine et représente officiellement l’Union Valdôtaine.
Les candidatures à la Présidence du Mouvement doivent être adressées au siège central de l’Union Valdôtaine du soixantième au quarante-cinquième jour avant la date prévue pour l’élection du Président. Chaque candidature est accompagnée d’un programme qui illustre les intentions du candidat.
Les sections de l’Union Valdôtaine reçoivent, trente jours avant la date des élections, la liste des candidatures à la Présidence ainsi que les programmes de chaque candidat. Le Conseil fédéral, sur proposition du Comité fédéral, approuve le règlement électoral avant le soixantième jour prévu pour l’élection du Président ».
Pont-Saint-Martin, le 9 novembre 2013
La motion des Collectivités locales
La force et la vitalité de nos Communes et de notre Vallée d’Aoste sont d’abord inspirées par l’attachement des populations à leur territoire ; un territoire de montagne, petit, dont la géographie et le climat ont toujours posé des défis quant à la façon de l’occuper et de l’habiter. Cet attachement s’inscrit dans un contexte historique marqué par notre culture, nos langues et notre fédéralisme.
La politique financière menée par le Gouvernement italien s’inscrit dans le cadre des grandes réformes de l’organisation économique et sociale de l’Etat qui, de ce fait, remet en cause notre compétence primaire dans le domaine de l’organisation des collectivités locales de notre Région.
Le réseau de gouvernance qui s’est progressivement tissé dans notre Région autour de l’échelle communale et régionale constitue, pour les Valdôtains, une référence. Ce maillage territorial a permis d’être au plus près des citoyens pour répondre au mieux à leurs exigences, même dans un territoire difficile comme le milieu rural et montagnard.
Aujourd’hui, il est impératif de maintenir, à travers nos Communes, le fédéralisme et la démocratie valdôtaine et la participation des citoyens que nous avons acquis au fil des ans. La crise financière et les coupes conséquentes dans les transferts de l’Etat ont mis à rude épreuve la volonté de maintenir le niveau excellent des services rendus aux usagers.
Un engagement de la part de nous tous – Conseil régional, Gouvernement valdôtain, parlementaires, élus locaux – se révèle donc nécessaire pour défendre notre Vallée contre une telle politique centralisatrice et hostile aux autonomies. Les élus doivent s’engager prioritairement pour envisager une réforme des collectivités locales.
Compte tenu de la situation actuelle, il nous revient donc de nous engager pour maintenir le bien-être acquis jusqu’à aujourd’hui. Les solutions doivent être le fruit d’une concertation entre tous les acteurs de la vie politique pour arriver à donner les mêmes services avec le moindre coût pour la collectivité.
Pour cela, il est capital pour les Communes de rationaliser les efforts. On doit commencer par vérifier les besoins et les intérêts communs pour entreprendre un parcours qui porte nos Communes à associer leurs forces pour collaborer, planifier et agir d’une façon complémentaire et profitable à nos citoyens.
Des solutions complémentaires permettent d’éviter qu’un développement territorial ne se fasse au détriment d’un autre territoire ou que des investissements publics ne soient dédoublés inutilement.
Le tout doit toutefois être coordonné et harmonisé afin de viser une cohérence et une efficience d’ensemble.
L’action gouvernementale peut être modulée pour rechercher l’équité entre les territoires différents et les collectivités, dans le but de maximiser l’efficience des décisions et des interventions. La coopération peut se faire par le recours aux accords entre Communes pour parvenir à des formules d’association à même de répondre à des différents objectifs comme la gestion commune de certains services publics locaux ou la conduite collective de projets de développement local.
L’action du législateur doit viser à mettre en valeur les particularités, les capacités et les besoins des collectivités de la plus petite à la plus grande, en tenant compte également du document approuvé par l’Assemblée des syndics. Une réforme où les collectivités locales doivent jouer un rôle prioritaire et actif.
Pont-Saint-Martin, le 9 novembre 2013
Pierre-André Comte
Monsieur le Président, chers amis,
Je vous remercie de votre accueil, comme toujours amical et chaleureux. Je vous apporte le salut fraternel du Mouvement autonomiste jurassien et de la Conférence des peuples de langue française et de son président Olivier Maingain, Député fédéral de Bruxelles.
Le 8ème Congrès national de l’Union Valdôtaine a lieu dans un contexte politique difficile pour la Région. Nous avons suivi de près l’évolution des rapports politiques en Italie, et des conséquences qu’elles ont pour la Vallée.
Nous avons aussi vu les problèmes d’une gouvernance régionale confrontée à la division des forces autonomistes. La Vallée traverse une zone de fortes turbulences, et il faudra tout l’esprit de cohésion qui fonde l’action publique de l’Union Valdôtaine pour vaincre les obstacles placés devant elle. Les pressions de l’Etat central, en tous domaines, sonnent comme une alerte.
Que devient le statut particulier de la Région ? Quelle réalité conserve l’autonomie de sa gouvernance ? Quel sort est réservé à ses intérêts fondamentaux ? A quelle destinée est promise la distinction de son peuple ? Voilà bien les questions d’une gravité inégalable auxquelles la Vallée d’Aoste est confrontée.
Je ne doute pas que l’Union Valdôtaine saura y répondre, et ainsi saura faire parler toute sa force et sa volonté de rassemblement face à la crise. L’identité valdôtaine est le pilier central de l’action politique. Sa sauvegarde, son illustration et son rayonnement demeurent les tâches fondamentales à accomplir.
La cohabitation des langues italienne et française, compagnes du parler franco-provençal, la culture montagnarde, l’attachement patrimonial, tout cela forme un tout qu’il faut mettre en valeur, défendre avec détermination et enthousiasme. Il n’est aucun avenir pour un pays qui laisse la volonté des hommes et le hasard des faits compromettre la légitimité de son idéal démocratique.
Nous connaissons bien, nous Jurassiens, comme nos amis wallons, bruxellois francophones ou québécois, l’importance capitale de cette équation politique, culturelle et sociale. Nous avons sans cesse à remettre l’ouvrage sur le métier, à nous battre pour rester au devant de la scène et progresser vers l’accomplissement de notre autonomie.
Quelques nouvelles donc de ma petite patrie du Nord-Ouest de la Suisse, le Jura, qui depuis si longtemps marche à vos côtés. Dans deux semaines, un vote aura lieu dans les deux parties du Jura aujourd’hui séparées. Elles auront à dire si elles souhaitent la réunification du territoire ancestral, l’une formant aujourd’hui la République et Canton du Jura, l’autre appartenant toujours au canton germanophone de Berne.
Vote crucial pour notre avenir donc, qui nous engage depuis des mois dans une campagne acharnée. Campagne que j’ai quittée pour quelques heures, pour respirer un peu, pour reprendre ici un peu de cet air vivifiant de la Vallée d’Aoste, de ce souffle fraternel que l’amitié entretient malgré l’éloignement. Soyez attentifs le 24 novembre prochain, chers amis, il se passera quelque chose de fort dans le Jura, dont les conséquences marqueront pour longtemps la mémoire collective.
Chers amis, nous sommes tous à bord d’une embarcation face à la tempête, de laquelle émergeront des temps nouveaux. Notre identité, nos droits fondamentaux sont en jeu, veillons à les défendre efficacement, de manière cohérente et déterminée.
Je suis aujourd’hui parmi vous sur l’invitation de votre président Ego Perron, avec lequel j’entretiens depuis longtemps des relations d’amitié très proches. Je le remercie sincèrement de sa fidélité à la cause et aux espoirs qui nous réunissent. Ego Perron a été le premier président du Conseil de la Vallée à s’exprimer à la tribune du Parlement jurassien, dont j’avais l’honneur d’être le président. Je conserve de son passage chez nous et des propos qu’il y a prononcés le plus lumineux des souvenirs.
Votre président, chers amis, entre à présent dans une nouvelle phase de sa carrière politique, et je me réjouis de le voir redoubler de talent au service de l’action militante en faveur de l’illustration de la personnalité valdôtaine.
Quand je viens dans la Vallée d’Aoste, j’y viens d’abord pour y rencontrer des frères. Moi-même et très officiellement détenteur de la dignité d’ « Ami de la Vallée d’Aoste », je me laisse aller avec le plus grand plaisir aux retrouvailles humaines, où la pensée vagabonde vers d’autres serments d’amitié.
Hier soir, j’ai eu l’honneur d’une visite de la ville en compagnie de son ancien Syndic, mon très cher Albert Crétaz, qui m’a fait découvrir les impressionnantes infrastructures qui accueilles le 8ème Congrès national de l’Union Valdôtaine, et qui m’a offert le privilège d’assister à une répétition la célèbre Harmonie de Pont-Saint-Martin, à côté de ce magnifique auditorium.
Vous voyez que je me sens ici chez moi. Mesdames et Messieurs, je vous salue toutes et tous et vous assure de l’affection du peuple jurassien. Je salue M. le Président de la Région, Auguste Rollandin, les assesseurs et les conseillers, vous toutes et tous en vos titres et qualités qui êtes en charge de l’avenir de la Vallée d’Aoste. Soyez sûrs de notre pleine solidarité dans votre engagement pour l’autonomie régionale.
Quand je suis ici, je ressens ce que je goûte dans mon Jura natal. Ce sentiment profond qu’une dignité toujours en éveil met dans les cœurs de ceux qui se battent pour leurs valeurs fondamentales et légitimes. Je ressens l’appel de la fraternité, qui ne s’arrête à aucune divergence. Je pense à l’Union Valdôtaine, à son histoire, à sa mission. Je pense à ce pays dont on dit chez moi que j’en suis le porte-parole officiel et tonitruant.
Comme le Mouvement autonomiste jurassien, l’Union Valdôtaine a vocation à rassembler. Rassemblement, le maître-mot, le ressort d’une œuvre indispensable. L’Union Valdôtaine a le devoir de placer toujours plus haut son dévouement à l’autonomie régionale, qui résulte d’un fait historique et qui vient d’une identité culturelle dont les racines vont puiser jusqu’aux entrailles de votre terre.
Nous avons ensemble, par la pensée et par l’action dans chacune de nos régions, à restaurer l’unité et la cohésion, à nous impliquer avec le cœur, l’esprit et la raison pour la sauvegarde et le rayonnement de notre autonomie.
Dans cette perspective, je souhaite d’ores et déjà plein succès au futur président de l’Union Valdôtaine et lui souhaite de connaître avec vous tous les brillantes victoires de demain. Chers amis, notre histoire commune est petite à l’échelle de la planète, mais les pages que nous lui devons sont grandes, en vertu de l’exemple qu’elles contiennent. C’est pour apporter mon concours, si modeste, mais si sincère à cette écriture de l’histoire à laquelle nous sommes conviés que je suis ici. A
lors, du fond du cœur, je vous dis : vive la grande communauté humaine attachée à la langue française, vive l’Union Valdôtaine et vive la Vallée d’Aoste, dans la dignité et la liberté !
Laura Ottolenghi
La section de Nus : il faut être présents sur le territoire
Cher Mouvement,
la section de Nus est là aujourd’hui et, pas seulement aujourd’hui, mais aussi demain et après-demain, pour construire ensemble les stratégies d’un programme que nous considérons tous nous appartenir, c’est-à-dire : être présent sur le territoire.
Entendre est important, mais aujourd’hui il est nécessaire d’écouter : les acclamations d’un côté, les silences de l’autre vont caractériser le quotidien. Il faut être présent dans tous les secteurs, à savoir dans l’agriculture et les ressources naturelles ; dans les activités productives, l’énergie et les politiques de l’emploi ; dans le budget, les finances et le patrimoine ; dans l’éducation et la culture, dans les ouvrages publics, la protection des sols et le logement public ; dans la santé, le bien-être et les politiques sociales ; dans le territoire et l’environnement ; dans le tourisme, les sports, le commerce et les transports et dans tous les autres.
En deuxième lieu, il faut demander le soutien des jeunes pour l’organisation des manifestations, pour la gestion de la communication réelle et virtuelle, face-à-face ou à travers le réseau. A ce propos, il est nécessaire de souligner qu’un moyen n’exclut pas l’autre, mais plutôt le complète. Il ne faut pas oublier que les jeunes sont là : ils nous regardent et ils ont besoin d’attention.
En troisième lieu, nous devons nous faire entendre en organisant des initiatives pour les sections d’un côté et pour la population tout entière de l’autre, en utilisant des formes d’agrégation réelle et virtuelle.
Dans une période de crise dans tous les secteurs, on doit transmettre le sens de la famille, d’une grande famille. Le Mouvement ne doit pas laisser seules les sections et il doit être présent. Les sections doivent avoir la possibilité de participer activement aux choix importants. Le Mouvement est un puzzle : s’il manque une seule pièce à la mosaïque, elle perd tout son sens et chaque pièce a un sens si elle est placée au bon endroit.
Pour nous tous, la politique est synonyme de vie, un pas après l’autre, avec effort, en souriant ensemble !
Poudzo !
Bruno Giordano
Réorganiser le système des autonomies locales pour générer d’importantes économies d’échelle
Monsieur le Président de la Région, Madame la Présidente du Conseil régional, Monsieur le Sénateur, Monsieur le Président de l’Union Valdôtaine, Mesdames et messieurs du bureau de la Présidence, Présidents et Représentants des sections, Collègues Syndics, Administrateurs, Chers amis
C’est la première fois, en tant que membre du Mouvement de la section du Pont de Pierre, ainsi qu’en qualité de Syndic de la ville d’Aoste et Président du Celva, que je prends la parole au sein du Congrès.
Je tiens particulièrement à le faire, cette fois, parce que je pense qu’il est important, même dans les travaux et le débat qui vont nous occuper pendant cette journée, de témoigner du contexte dans lequel se déroule actuellement l’activité des gouvernements locaux.
Je le fais parce qu’il est important de souligner une fois de plus, et avec force, les véritables causes qui ont conduit à la réduction des ressources financières pour les Autonomies locales et qui nous engagent, dans un parcours très détaillé et complexe, à dessiner de nouveaux modèles institutionnels dans une logique d’exercice associé des fonctions et des services.
A ceux qui n’ont pas envie d’approfondir les règles ou qui préfèrent tout simplement, avoir une vision de toute commodité des scénarios juridiques et des responsabilités qui nous ont conduits jusqu’à la situation actuelle, nous devons répondre avec détermination que pour faire face aux difficultés avec une attitude suffisamment sérieuse, il faut tout d’abord avoir la capacité d’analyser avec objectivité, sans prétendre forcer la réalité pour trouver à tout prix un responsable ou, si vous préférez un bouc émissaire, la source de tous nos maux. Nous ne pouvons pas partager une vision quelque peu strabique.
Nous ne pouvons pas nier les responsabilités objectives de l’Etat, qui ont fortement réduit les ressources financières régionales et, par conséquent, celles des autorités locales. La Vallée d’Aoste a été trahie par le gouvernement central qui n’a pas donné application au fédéralisme fiscal.
Ce refus ne nous permet pas de passer d’une attribution de neuf dixièmes du produit des impôts perçus en Vallée d’Aoste à un régime qui conduit à une cession totale. Cette situation est aggravée par la réduction progressive et très significative des transferts de l’Etat qui a montré, au cours des cinq dernières années, une diminution globale des revenus dans les budgets régionaux, qui dépasse 500 millions d’euros.
Ce n’est pas menue monnaie. C’est vraiment beaucoup d’argent qui pèse nécessairement sur la gestion financière de la Région avant, et des municipalités après, comme une conséquence directe.
Si nos adversaires sont encore à discuter et attribuer la responsabilité de nos maux à une gestion irresponsable des fonds publics par l’Administration régionale, peut-être qu’ils ne réalisent pas la gravité réelle de la situation de notre région, une situation qui est, au contraire, le résultat de la politique néo-centraliste du Gouvernement central, qui, après avoir gagné – grâce au travail de quelqu’un, que nous connaissons très bien, chers amis – la croyance que la nôtre était une terre de privilèges qui ne pouvaient plus être accordés, a décidé de réduire drastiquement nos propres transferts.
Si, encore, nous ajoutons les règles du Pacte de stabilité, auxquelles les autorités régionales et locales doivent se plier et qui nous empêchent, tout compte fait, même de dépenser notre argent pour concourir – modèle tirelire – au rééquilibrage des finances publiques, à savoir permettre à l’Etat de respecter les 3% de différentiel entre déficit et PIL, je dirais que nous avons une vue d’ensemble des causes réelles qui ont progressivement diminué les finances régionales. Nous assistons à une réduction constante et croissante des ressources à disposition des Collectivités locales.
Une dynamique qui est devenue de plus en plus oppressante, et qui a chargé les épaules des Communes d’un énorme fardeau financier. Je suis retourné, il y a quelques jours de Florence, où j’ai assisté à la 30e Assemblée ANCI.
Eh bien, le chœur unanime de toutes les municipalités italiennes s’est levé pour signaler que la taille du pourcentage des compressions imposées aux municipalités est nettement plus élevée que celle subie par d’autres administrations publiques.
De 2007 à 2013, les Communes italiennes ont contribué à la consolidation des finances publiques pour 16 milliards d’euros : 8 milliards de contributions à la voix Pacte de stabilité et 8 milliards de transferts inférieurs de la part de l’Etat. Un effort qui a fait des Communes un « contributeur actif », puisque ce que nos gouvernements ont donné à l’Etat est régulièrement plus élevé du pourcentage d’incidence de nos dettes sur le totale du déficit public.
Aujourd’hui – pour le dire avec des termes élégants – il faut être chromosomiquement bien équipé pour administrer et gouverner. Il serait beaucoup plus facile d’aboyer à la Lune. Je parle pour moi, et pour tous les administrateurs et les collègues Syndics, beaucoup desquels je retrouve avec plaisir aujourd’hui ici.
Les Syndics sont les destinataires et les interlocuteurs naturels de leurs concitoyens, qui s’adressent vers eux pour leurs besoins, leurs attentes, ou leurs espoirs. Au Syndic se tourne celui qui est à la recherche d’un emploi ou celui qui a peur de le perdre ; les entrepreneurs pour ne pas se sentir seuls face à la crise économique ; les familles pour l’affectation de services destinés aux enfants, au malaise, aux personnes âgées et, plus généralement, à la socialité ; les citoyens pour demander la protection de la légalité et de la sûreté et c’est toujours de la part des Syndics que les nombreux « nouveaux citoyens » de notre pays s’attendent des politiques d’intégration et d’égalité des droits.
En bref, il n’y a aucun aspect de la vie d’une communauté qui ne voit pas le Syndic comme une référence naturelle pour les individus, les familles et les entreprises. Nous avons, par conséquent, la fierté d’être une ressource pour notre région. Je le dis avec force parce que je constate – avec amertume – que cette prise de conscience est souvent absente et que, au contraire, le Gouvernement national a des attitudes de préjugés à l’égard des municipalités, c’est-à-dire qu’il nous voit comme des centres de « dépenses parasitaires ».
Lorsque nous dépensons, nous le faisons pour assurer à nos citoyens jardins d’enfants et écoles maternelles, les soins à domicile et le soutien aux personnes qui vivent les difficultés d’une dépendance ou d’un handicap, l’inclusion sociale, les transports publics, la protection de l’environnement, la promotion culturelle.
Et lorsque nous investissons, nos investissements sont destinés à produire des œuvres qui touchent le bien-être de nos communautés, consacrées à la protection et à la modernisation de notre patrimoine. L’autonomie des collectivités locales n’est pas l’expression d’une fragmentation corporative, mais elle représente la condition nécessaire pour assurer aux citoyens une réponse plus efficace et dans les délais qu’ils souhaitent.
Nous devons rétablir un modèle d’organisation dans notre région, qui soit à même de concilier les valeurs d’autonomie et de responsabilité avec le principe de subsidiarité comme règle pour l’attribution des fonctions. Le principe de « subsidiarité » – qui repose sur l’attribution de responsabilité à l’institution qui est plus en mesure de l’honorer – c’est d’autre part le principe qui sous-tend toute architecture institutionnelle moderne.
Mais il n’y a pas de subsidiarité, si on ne reconnaît pas la valeur de l’autonomie, en lui donnant la primauté des compétences et des ressources. Malheureusement, la nécessité – juste et inévitable, et pour laquelle nous nous sommes engagés avec des sacrifices considérables – de remédier à la dette publique a amené les Gouvernements, le Parlement et les administrations de l’Etat à croire que la stratégie la plus efficace est la recentralisation des pouvoirs et des ressources à l’Etat même.
Nous avons donc vécu sur notre peau une séquence de mesures législatives et réglementaires qui non seulement ont progressivement réduit les ressources disponibles pour les municipalités, mais qui ont aussi prétendu empiéter sur le système et sur l’organisation des autonomies locales, avec des dispositions souvent inutiles quand elles ne sont pas une source de coûts supplémentaires.
La spending review est ainsi devenue un moyen conçu et pratiqué par le gouvernement central de l’Etat afin de punir et parfois même de persécuter les administrations locales. Sans parler des pouvoirs exorbitants de la Cour des Comptes et des organismes de contrôle, auxquels a été accordée une capacité d’intrusion inacceptable. Pourtant les Syndics sont des personnes responsables, animées par une culture de gouvernement, conscients de la nécessité de prendre en charge les objectifs de redressement économique et financier du pays et, par conséquent, de prendre en charge la réduction de la dette de leurs administrations, comme condition pour libérer des ressources pour les investissements.
Chacun de nous fait tous les jours la spending review. Face à une réduction constante des ressources nous ne sommes pas restés les mains croisées. Pour faire en sorte de ne pas réduire les services dont nos citoyens bénéficient, nous avons mis en place toutes les mesures nécessaires et pour chacun de ces choix nous n’avions pas eu peur de supporter les malentendus et l’impopularité.
Mais couper encore les ressources aux municipalités compromettrait la capacité de continuer à fournir des services essentiels pour les citoyens : il n’y a maintenant plus de place pour la rationalisation des dépenses.
L’étape suivante, face à de nouvelles contractions de ressources, ne peut qu’être de réduire les services et/ou leurs niveaux de qualité. Tout de même, ne pas changer les règles du pacte de stabilité – instrument de convergence qui est devenu de plus en plus une contrainte oppressive – signifie empêcher définitivement les municipalités de donner effet aux politiques d’investissement.
Notre autonomie n’est jamais séparée de la responsabilité, nous sommes les premiers à vouloir une politique financière basée sur la transparence, la vérifiabilité et la rigueur. Nous n’avons pas peur bien sûr de la spending review. Au contraire, nous pensons qu’il est temps de l’appliquer aussi aux administrations de l’Etat, qui dans ces dernières années se sont souvent soustraites à une réforme sérieuse de leurs dépenses. Nous avons déjà donné. Et – si je peux me permettre – en abondance.
Même le Président de l’ANCI, au cours de son discours à l’Assemblée de Florence, a eu l’occasion de souligner que, bien que l’assouplissement du Pacte de stabilité pour 1 milliard prévu dans le projet de loi de stabilité 2014 est une bonne première mesure qui rétablit des espaces aux municipalités pour financer les investissements, les moyens mis en place sont encore inférieurs à ceux qui seraient souhaitables.
Dans le même sens, il a exhorté le Gouvernement – et le Parlement qui va convertir la loi – pour surmonter la mise en œuvre du pacte pour les municipalités ayant une population inférieure à 5.000 habitants, et pour exclure du Pacte le cofinancement national et local des fonds communautaires, une mesure qui contribuerait de manière significative à augmenter la capacité de leur utilisation. Il a également souligné qu’il serait raisonnable et opportun de prolonger l’échéance fixée actuellement au 31 décembre 2013 pour l’exercice associé des fonctions.
Et enfin, il a exhorté les administrations de l’Etat à verser rapidement les sommes accumulées par les municipalités pour les dépenses relevant de la compétence de l’Etat, comme dans le cas de l’entretien des bureaux judiciaires. Aujourd’hui, non seulement il n’y a pas de retour, mais même ces dépenses – dont les municipalités prennent en charge la responsabilité à la place de l’Etat – sont incluses dans le calcul du Pacte de stabilité.
Autonomie signifie aussi autonomie fiscale. Les Syndics apprécient le fait que l’introduction du service tax a récupéré un chemin du fédéralisme fiscal, tout en reconnaissant aux municipalités la primauté exclusive de la nouvelle taxe, surpassant même la concurrence dans ce domaine qui a caractérisé de nombreux impôts, comme l’IMU.
Mais même la fiscalité locale doit être équitable et durable. Equitable, même pour la Vallée d’Aoste, qui reste la seule région de l’Italie, avec le Friuli Venezia Giulia, pour laquelle semble continuer à rester en vigueur, l’obligation de mettre de côté un montant égal à l’augmentation des revenus tirés de l’IMU (à partir de 2014 TRISE) dans le but d’assurer la récupération au budget de l’Etat de ce revenu supplémentaire.
Quant au service tax, il doit être configuré avec des taux et des procédures fiscales qui permettent à la fois aux municipalités de ne pas voir réduites les ressources qui auraient encaissé avec l’IMU et au contribuable – que ce soit une famille ou une entreprise – d’avoir une charge fiscale inférieure à la somme de l’IMU et de la TARES. Pour que ce soit comme ça, une contribution compensatoire de l’Etat est nécessaire.
La prévision de la loi de stabilité, de 1 milliard, ne semble pas suffisante, et en plus il n’est même pas clair si et par quels mécanismes elle couvrira également la Vallée d’Aoste, désormais régulièrement pénalisée. Nous ne craignons pas, toutefois, un contrôle sérieux sur le coût de chaque service et performance, mais il est bon, cependant, d’éviter toute confusion lexicale : parler de besoins standard n’a aucun sens, parce que l’offre et la demande diffèrent d’une réalité à l’autre, ce qui pénalise surtout les territoires caractérisés par de petits numéros et les zones inaccessibles de montagnes comme les nôtres ; il est plutôt logique de parler des coûts standard dont l’identification est certainement une référence utile pour rationaliser les dépenses dans chaque municipalité. Nous sentons la responsabilité d’encourager les municipalités valdôtaines à embrasser des modèles d’exercice associé des fonctions et des services, mais nous demandons au Gouvernement régional de renforcer les mécanismes d’encouragement et de simplification des règles nécessaires.
Tout comme nous demandons de garder l’instrument des conventions pour la gestion associée des services. Par ailleurs, la réorganisation du système des autonomies locales autour des Unités des Communes, nous permettra de générer, avec la création des CUC et du MEVA, d’importantes économies d’échelle sans pénaliser les entreprises locales.
Il est nécessaire, cependant, une dé-bureaucratisation et une simplification radicale des règles de la jungle à laquelle s’accroche immédiatement toute possibilité de modernisation et de réforme. Un des maux aigus et structuraux du système Italie est l’hyper-formalisme juridique qui prétend tout traduire dans des règles et des lois et qui génère une contradiction quotidienne entre les exigences de la société – qui demande rapidité, simplicité, et accessibilité – et un gouvernement perçu et vécu comme sourd, fermé, sinon arrogant et présomptueux.
Les véritables contraintes écrasantes pour les municipalités proviennent principalement d’une administration de l’Etat invasive et omniprésente, qui impose sans cesse des contraintes et des règles qui représentent une mortification de notre autonomie et de notre responsabilité.
Significative à cet égard est la dernière – mais seulement dans l’ordre chronologique – décision de la Cour constitutionnelle qui a déclaré l’illégalité de la disposition régionale qui excluait la Vallée d’Aoste du système de trésorerie unique et qui apportera – juste pour donner un exemple – à la Commune d’Aoste une perte d’environ 200.000 euros, découlant de l’intérêt gagné sur l’argent déposé auprès de l’Institut bancaire qui gère le service de trésorerie pour la municipalité.
D’autre part, ce n’est pas pour rien que toute mesure de ce qu’on appelle la « simplification » va en réalité se transformer chaque fois dans une accumulation des règles supplémentaires à respecter. Prescriptions qui contredisent souvent – sans les supprimer – les règles existantes avec l’effet d’augmenter les contraintes, les coûts et les inefficacités.
Bref, il est temps de réduire considérablement trop d’obligations qui représentent la mort civile de chaque chemin réformateur et qui détiennent la vie des citoyens et des gouvernements locaux.
Eh bien, de tous ces arguments – qui sont aussi évidents, étayés par des données objectives et juridiquement fondés – je ne trouve pas trace dans l’argumentation ennuyeuse des nouveaux Savonarola valdôtains qui ont tout à coup découvert que, comme disait Gino Bartali : « l’è tutto sbagliato, l’è tutto da rifare ».
Un sens des responsabilités, non influencé par des préjugés et des idées préconçues, devrait nous orienter tous à unir nos forces pour gouverner au mieux de nos possibilités une période particulièrement difficile pour notre communauté, tandis que – non sans amertume – je dois prendre note qu’il y a encore ceux qui préfèrent pratiquer le dogme « critiques nombreuses, propositions zéro».
Et ça – finalement – m’amène à dire que s’ils sont convaincus que tout le mal est d’un coté, cela signifie qu’ils sont également convaincus que tout le bien est du côté de l’Etat, qui fait bien de continuer à réduire les transferts vers la Vallée d’Aoste. Pour nous, cependant, cette interprétation est inacceptable, je-m’en-fichisme et spécieuse et, par conséquent, nous la rejetons fermement à l’expéditeur.
Chers amis, « … Il y a des peuples qui sont comme des flambeaux… » disait Emile Chanoux… eh bien je crois tout simplement que les Unionistes représentent encore la meilleure et la plus grande partie de ce flambeau.
Vive l’Union Valdôtaine, Vive la Vallée d’Aoste!
Merci de m’avoir écouté.
Robert Camos
Jeunesse Valdôtaine : notre lion est toujours prêt à se battre
Bonsoir de la part de la Jeunesse Valdôtaine à toutes et à tous les unionistes.
Après des discours si bien écrits et si pertinents, je vais être bref. Quelqu’un pensera : « éa i predzon le botchia ». O jeunes valdôtains, – disait Chanoux – vous qui êtes à l’âge des espérances et des idéaux, qui sentez dans votre poitrine un cœur qui voudrait… que tout fût juste, que tout fût noble… écoutez ce cri d’un jeune comme vous… qui cherche de tout côté la vérité et la justice… ne dites pas “tu es un enfant” ; mais dites plutôt : “tu es jeune et tu vois clair parce que tes yeux n’ont pas encore été obscurcis par les préjugés et les haines ”.
Ce sont ces jeunes unionistes qui se sont réunis pour échanger leurs idées et qui vous parlent aujourd’hui pour donner leur contribution à la création de l’Union Valdôtaine du futur ! Nous ne pouvons pas nous rapporter au passé ne l’ayant pas vécu. Nous pouvons, au contraire, regarder le présent et imaginer le futur.
La présence sur tout le territoire est sûrement la première chose. Nous sommes assez bien répandus comme jeunes et l’Union Valdôtaine a ses sections dans presque toutes les Communes. C’est surtout aux réalités locales d’organiser des activités pour faire connaître le mouvement.
Le rôle des organes centraux est directif et de coordination ; on peut difficilement prétendre que tout soit organisé à Aoste. Il faudra prévoir des fonds car on ne peut pas charger les personnes singulièrement des dépenses pour une action qui est volontaire. Tous les inscrits ont le devoir moral de participer aux activités chacun selon ses possibilités. C’est là un des sens de l’engagement qui pousse les gens à se cotiser.
Il y a des cotisés de souche, qui doivent être davantage concernés ayant la qualité fondamentale de l’expérience et qu’on risque trop souvent de mettre de côté. Il y a des cotisés d’adoption qui ont fait le choix de se rapprocher du mouvement et qui pour cela sont les bienvenus.
Dans les deux cas, le souhait est que l’adhésion soit toujours convaincue, réfléchie et guidée par des idéaux, jamais par intérêt personnel. L’engagement comporte aussi une action, qui de nos jours ne peut pas manquer d’utiliser les réseaux modernes de communication tels que Facebook, twitter et autres. Cela aide mais ne remplace pas le dialogue, point fort dans la politique des petites réalités.
Il faut parler avec les gens et avec les autres adhérents, se promener dans nos villages, cueillir les différentes sensibilités et écouter tous les problèmes, les malaises de la population. Cela sert pour créer des sujets de discussion.
Celle-ci est fondamentale et inspirée au principe de la liberté d’expression. Sans discuter d’un malaise, celui-ci peut s’accroître et conduire à la démotivation des gens et à l’abandon du mouvement.
Dans les bonnes familles d’autrefois, on résolvait les problèmes chez soi et ainsi la famille en sortait plus unie qu’avant. S’obstiner à répéter : « tout va très bien madame la marquise » ne conduit à rien. Une discussion constructive permet au contraire, à travers la confrontation des opinions différentes, de ressortir avec une ligne encore plus forte et unie. C’est ce dont beaucoup de jeunes ou de moins jeunes ont besoin pour se convaincre de se rapprocher de l’Union Valdôtaine ou de la Jeunesse.
L’attitude de l’Etat italien qui est en train de transformer notre statut « octroyé » dans un statut « épuisé » ou « vidé » touche beaucoup les jeunes au quotidien. Ils s’aperçoivent de vivre dans l’incertitude quant à leur avenir.
Un Mouvement fort pourrait être vu comme leur guide pour une réponse commune à la crise guidée par la politique. Ces jeunes ainsi approchés pourront être formés par les cotisés plus âgés pour constituer la force de demain. « No-s-aprenèn pó tot solèt, i fó co icouté cìse qu’i an vivèt l’Union devan que no ».
Ce seront des inscrits conscients et animés par un fort esprit, qui est la caractéristique fondamentale pour qu’ils puissent transmettre la passion pour la politique à ceux qui les entourent. La formation leur permettra de comprendre l’application des idées aussi au sein de l’administration et de défendre de façon valable certains choix qui pourraient être attaqués.
Cela ne fera qu’augmenter la force de ce parti qui, ne l’oublions pas, a quand même gagné les deux dernières compétitions électorales ! Et pour ce qui est des jeunes, nous avons été la seule force politique qui a conduit son candidat du Mouvement Juvénile à s’asseoir dans notre Conseil de la Vallée, et même à gérer l’Assessorat qui encore plus a le devoir de s’occuper des jeunes.
Cela a été la démonstration que les jeunes ne sont pas seulement utilisés comme des spots électoraux, mais qu’on leur a laissé de l’espace et des responsabilités. Tout cela, ensemble, nous aide et nous aidera à être encore plus forts pour affronter les prochains rendez-vous électoraux programmés.
L’Union Valdôtaine fut fondée par ceux qui avaient combattu contre les haches des « fasci littori », puis elle s’est confrontée avec des écus, des faucilles et des marteaux. Elle a gagné sur toutes ces armes. Le scénario d’aujourd’hui est différent : il y a des étoiles qui ne durent que pendant la nuit car l’aube les efface.
Dans nos campagnes, toujours à l’aube, le coq chante, mais le soleil levé il arrête… On dit que nous sommes la Région des lions : le soleil brûlant peut rendre un lion doré ; mais en novembre, le soleil se cache toujours plus tôt et si on habite à l’envers, il disparaît… il y a par contre un lion qui n’a pas besoin de soleil pour avoir sa force et qui est toujours prêt à se battre… il est ici, c’est notre lion, c’est le lion rampant !
W la jeunesse valdôtaine, W l’Union Valdôtaine!
Jean Barocco
Motion sur la langue française Notre identité : le français et les Valdôtains
L’existence et l’épanouissement de notre identité demeurent les fondements du projet autonomiste valdôtain. Une Vallée d’Aoste autonome est un pays francophone, réellement bilingue et libre d’appliquer une politique conforme à ses traditions et dotée de tous les instruments aptes à assurer la vitalité et le rayonnement de sa culture et de son histoire.
La Vallée d’Aoste aura la responsabilité d’élaborer des partenariats féconds avec les peuples francophones et les instances internationales de la francophonie. La Vallée d’Aoste doit chercher à viser une politique d’accueil responsable où les compétences et les différentes cultures des migrants contribuent à l’épanouissement d’une Vallée d’Aoste pluraliste et ouverte sur le monde.
Le français
On constate depuis quelques années une régression importante du français sur le territoire valdôtain. Or, la Vallée d’Aoste doit veiller à ce que sa langue naturelle soit respectée malgré une situation actuelle défavorable.
Pour maintenir au français non seulement son statut de langue officielle de la Vallée d’Aoste, mais aussi un rôle social actif, un gouvernement autonomiste doit arriver à la définition d’un Manifeste pouvant constituer la base pour le développement de son usage, garantie de notre identité culturelle et de notre Autonomie.
Dans l’espace public
• Défendre et augmenter les compétences de la Vallée d’Aoste en matière linguistique.
• Adopter un Manifeste de la langue française pour revitaliser et lui donner un rôle capital au sein de la société valdôtaine.
• S’assurer que le français soit une langue réellement utilisée dans le secteur public et ajuster la prime de bilinguisme sur l’usage effectif du français
• Offrir une gamme élargie de cours de formation à la population, et favoriser les cours aux immigrants n’ayant pas une connaissance fonctionnelle de la langue française.
• Moderniser le fonctionnement de l’Office de la langue française afin de lui donner des plus grands moyens pour être vraiment au service de l’épanouissement de la langue.
Dans tous les commerces et les milieux de travail
• Envisager un accord avec les instances patronales et syndicales dans le secteur privé afin que le français ait une place importante aussi dans le monde du travail.
Dans toutes les institutions d’enseignement
• S’assurer de la qualité et de la quantité de l’enseignement du français à tous les niveaux scolaires.
Dans les services de garde éducatifs
• S’assurer que les services de garde éducatifs accueillent et interagissent en français avec les enfants.
Le rayonnement de la culture valdôtaine
La culture constitue le véhicule identitaire privilégié de la Vallée d’Aoste qui permet aux Valdôtains de s’affirmer et de s’épanouir et de se faire connaître dans le monde entier. Plus que jamais, la Vallée d’Aoste doit faire du développement culturel, sur l’ensemble de son territoire, un objectif primaire. Pour atteindre cet objectif, la Vallée d’Aoste a besoin de réaffirmer ses prérogatives et ses pouvoirs vis-à-vis de l’Etat italien, parce qu’un peuple ne peut pas confier à l’Etat ses propres expressions culturelles, dans lesquelles s’exprime pleinement son identité.
Doter la Vallée d’Aoste d’une véritable politique de développement culturel
• Reconnaître le rôle de l’école et du monde de l’éducation pour la vulgarisation de la culture valdôtaine.
• Favoriser la vitalité des arts et de la culture – de la création à la diffusion – dans toute la région.
• Rationaliser le réseau des bibliothèques publiques. Stimuler la plus large participation des Valdôtains aux activités artistiques et culturelles.
• Appuyer les organismes et entreprises impliqués dans le développement de la culture numérique.
• Faire des arts et de la culture un vecteur majeur du rayonnement de la Vallée d’Aoste dans le monde.
• Mettre à jour l’accord entre l’Etat et la RAI pour une politique de la radiodiffusion et des télécommunications assurant davantage un contenu valdôtain et francophone significatif dans les médias traditionnels et numériques.
• Favoriser une présence régionale des médias électroniques (radio et télévision).
• Continuer à développer l’accès à la téléphonie sans fil et à Internet haute vitesse sur l’ensemble du territoire.
• Créer, dans Internet, un nom de domaine valdôtain.
Le patrimoine culturel valdôtain
Le patrimoine culturel de la Vallée d’Aoste a une valeur inestimable dont il faut préserver tous les éléments. Pour ce faire, l’Union Valdôtaine doit :
• Assurer la protection et la mise en valeur du patrimoine matériel et immatériel (culture orale et paysage) valdôtain.
• Favoriser la requalification du patrimoine culturel bâti, notamment l’architecture religieuse, par des projets à caractère culturel et social.
• Améliorer le programme d’enseignement de l’histoire et civilisation valdôtaines dès le primaire permettant de comprendre l’évolution de la société.
• Organiser une formation en histoire et civilisation valdôtaines des futurs enseignants au primaire et au secondaire.
• Axer l’éducation à la citoyenneté sur la connaissance des institutions et la préparation à l’exercice des droits et devoirs du citoyen, en particulier sur l’importance de la participation à la vie publique.
Relations avec les peuples frères
Depuis toujours les Valdôtains ont eu des rapports d’amitié et d’entente avec les peuples frères, expression d’autres minorités ethniques et linguistiques. Il est de notre devoir de poursuivre un dialogue fécond avec ces peuples et forger des partenariats mutuellement avantageux.
Dans le contexte européen sont à privilégier les contacts avec les peuples et les minorités linguistiques alpines. Tout cela afin de créer un véritable sujet politique capable de défendre nos droits historiques dans une future Europe des Peuples. Il est donc envisageable de :
• Mettre sur pied un forum composé de représentants des peuples des Alpes qui aura pour mandat d’examiner les implications découlant de la constitution d’une macro région alpine.
Relations avec les instances francophones
La Vallée d’Aoste a une responsabilité particulière envers la Francophonie. L’autonomie lui offre des moyens importants pour garder des rapports étroits et fructueux avec le monde francophone. Il s’agit maintenant de :
• Mettre à jour la politique de la Vallée d’Aoste en matière de francophonie, en vue de renforcer les liens unissant la Vallée d’Aoste et les communautés francophones du monde entier.
• Offrir aux étudiants valdôtains de bénéficier d’un programme spécifique de prêts et bourses d’études.
Osvaldo Chabod
« Est-ce que la croissance de notre Mouvement respecte les idéaux qui l’ont inspiré ? »
Chers amis congressistes, chers amis de l’Union Valdôtaine,
permettez-moi, tout d’abord, un remerciement au Président sortant, Ego Perron : en me choisissant, il y a cinq ans, pour remplir les fonctions de secrétaire administratif et trésorier de l’Union Valdôtaine, il m’a donné la possibilité de mûrir une extraordinaire expérience, politique bien sûr, mais enrichissante surtout d’un point de vue humain ; et merci, à lui et aux autres membres du comité fédéral, pour avoir souvent été patients à l’égard de mon exubérance juvénile.
Au cours de ces dernières années, j’ai entendu plusieurs fois à l’intérieur de notre Mouvement prononcer les mots « sensibilités différentes » et je vous avoue que j’ai toujours eu des difficultés à comprendre le sens de ces mots, parfois même un certain refus envers eux. J’estime qu’adhérer à l’Union Valdôtaine, par conviction et non pas par intérêt personnel, cela ne peut qu’entraîner une seule sensibilité : de vouloir défendre toujours et avec fermeté les principes et les idéaux qui sont à la base de notre Mouvement, qui sont à la base de la naissance, de la croissance et, aujourd’hui, de l’existence même de l’Union Valdôtaine.
Une seule sensibilité ; après on peut avoir, bien sûr, des visions différentes en ce qui concerne l’organisation du mouvement et les rapports internes ; des visions différentes au sein d’une sensibilité commune.
Voilà, donc, que pendant de ces dernières semaines, en imaginant un instant de proposer ma candidature à la présidence du Mouvement, j’ai mis sur papier une ébauche de motion programmatique : et dans cette ébauche, il y avait ma vision face à ces aspects d’organisation et de rapports.
Quand on parle d’organisation, on ne peut que jeter un œil, tout d’abord, au sommet du Mouvement, là où il y a la figure du Président ; et quelle est la figure que j’aurais voulu vous proposer ?
Un Président libre dans son action à la tête du mouvement ; une liberté qui ne concerne pas ses rapports personnels mais sa position ; un Président donc qui, à l’occasion du rendez-vous électoral le plus important pour notre Mouvement depuis toujours, c’est-à-dire les élections régionales, s’engage à ne pas se porter candidat, pour ne pas avoir d’autres intérêts de caractère politique ou administratif qui puissent limiter son action.
Et ensuite, un Président ayant la volonté de donner un signal positif vers l’extérieur, dans un moment où de forts sentiments antipolitiques nous arrivent des gens, un Président donc qui est là pour remplir un mandat et non pas une profession, qui est là sans rétribution sauf pour un modeste remboursement des frais soutenus.
Enfin un Président élu, pour le futur, suite à des primaires, avec un processus déjà employé à l’occasion des dernières élections régionales, dans le but d’impliquer la totalité des unionistes dans un conteste de transparence maximale. Je me rends compte qu’il s’agit de visions anachroniques par rapport au passé ; et, en effet, les anciens dignitaires du Mouvement ont pourvu à me remettre un message clair et précis. “Osvaldo, tu ne comprends rien, car la politique est le plus noble des arts et on ne peut pas la délégitimer au rang de bénévolat ; pour garder toute sa noblesse, elle doit être rentable telle que toute autre profession”.
Je ne partage pas cette idée mais j’en prends acte. Et pour compléter le cadre de mes visions, il y avait dans cette ébauche de motion programmatique une réflexion à l’égard des rapports entre le Mouvement et les élus.
Presque tous les candidats qui se sont proposés dans le passé pour remplir les fonctions de Président, ont sollicité, à tour de rôle, la nécessité de réaffirmer la primauté de la politique sur l’administration. A mon avis un faux problème. Il ne s’agit pas d’affirmer, ou de réaffirmer, la primauté de quelqu’un ; ce Congrès devrait avoir la volonté, le courage et la clairvoyance d’affirmer l’indépendance des deux niveaux : les élus et le mouvement.
Là où le mouvement est appelé à soutenir, à chaque occasion, l’action des élus aux différents niveaux de l’administration publique et pour ce faire, il est indispensable qu’il y ait, entre les élus et le mouvement, un dialogue constant, dans le respect des fonctions et des rôles ; c’est pour cela que les élus doivent retrouver le mouvement, parce que c’est là que le centre et le moteur de la politique unioniste se situent.
Et pour que ce dialogue puisse s’accomplir de la manière la plus profitable, j’estime nécessaire une plus forte participation des élus du Conseil de la Vallée aux réunions du Comité fédéral, cela étant même prévu par nos statuts. Je m’arrête ici avec mes visions, sûr que quelqu’un parmi vous, à cet instant, voudrait bien me poser une question : mais si tu as imaginé un instant proposer ta candidature à la Présidence et si pour cela tu as même perdu du temps à écrire une motion programmatique, pourquoi ne l’as-tu pas fait ?
La réponse est assez simple : il n’y avait pas les conditions pour le faire. Ce n’est pas une question de résultat final : quand on participe à une compétition, surtout si au cours de toute une vie on a fait du sport, on sait très bien que le résultat final n’est jamais escompté. Il n’y avait pas les conditions de sérénité pour le faire.
J’aurais voulu, en effet, présenter une candidature alternative à celle d’Ennio Pastoret, en espérant voir aussi d’autres candidatures alternatives, comme cela semblait même possible. Mais quelqu’un, on est à nouveau là avec les anciens dignitaires, à voulu interpréter ma candidature comme une candidature contre l’unité du Mouvement et contre Ennio Pastoret.
Et le fait que nos adversaires politiques plutôt que la presse puissent soutenir que s’il y a une seule candidature nous sommes des Bulgares, s’il y en a deux, nous sommes les uns contre les autres, c’est un refrain qui me dérange un petit peu ; dans le sens que si cela vient de nos adversaires, je le comprends.
On est encore le premier mouvement politique dans notre Région, c’est tout à fait normal que nos adversaires puissent juger d’une façon instrumentale certains passages : mais si ce message est véhiculé vers l’extérieur de la part de quelqu’un parmi nous, alors c’est un peu moins normal ! Croyez-moi, je n’étais contre personne ! J’aime ce Mouvement ; l’Union Valdôtaine est et restera ma maison ! Je n’aurais donc jamais agi contre l’unité du Mouvement surtout en ce moment. Et je n’aurais jamais agi contre Ennio Pastoret !
Un ami avec qui j’ai partagé des passages significatifs de ma vie politique. J’étais un jeune plein d’espérances et d’illusions quand, avec d’autres amis, on a fondé la section de l’Union Valdôtaine de Valsavarenche : et Ennio, qui fréquentait la Valsavarenche pour différentes raisons, était là pour nous soutenir. Une section qui, en quelques années, a progressé jusqu’à compter une quarantaine d’inscrits, une section qui à présent n’existe plus !
Et avec Ennio, on était côte à côte à l’un des moments les plus difficiles pour notre Mouvement, au lendemain du « Ribaltone », au début des années quatre-vingt-dix. Côte à côte au sein des « truppe cammellate », en marche aux quatre coins de la région pour recueillir des signatures visant à promouvoir un référendum, des signatures qui avaient un sens et une valeur bien au-delà du référendum en lui-même.
Des signatures contre quelqu’un avec qui aujourd’hui nous dormons paisiblement dans le même lit ! Et on s’est retrouvés, Ennio et moi, quand il débutait syndic dans sa commune, moi son secrétaire pour une période, là ensemble face à des problèmes administratifs pas simples à résoudre. Pour tout cela, je ne pourrais jamais être contre Ennio Pastoret ; mais je ne peut pas partager ce qu’il représente : la reproduction perpétuelle de la casta !
Et alors, quel est le message transmis aux jeunes à travers cette candidature. Ils vont croire que ce sont toujours les mêmes qui tiennent les rênes du jeu, ou encore que ce sont toujours eux qui vont suggérer aux jeunes quoi et qui il vaut mieux voter au nom de la sagesse et de l’expérience qu’ils représentent.
Cela dit, j’adresse à Ennio mes meilleurs vœux pour son mandat à la tête du Mouvement : il en aura besoin ! Et pour conclure, je voudrais reprendre une question posée, il y a dix ans, par l’une des autorités intervenues, lors du 6ème Congrès national. Notre Mouvement au cours du temps s’est transformé : il est devenu un grand mouvement populaire, interprète des différentes instances dont la communauté valdôtaine est porteuse ; est-ce que cette croissance respecte les idéaux qui l’ont inspiré, est-ce que l’action politique menée par les élus aux différents échelons est cohérente avec les principes de l’Union Valdôtaine ? Je ne prétends pas recevoir une réponse, il me suffirait juste de stimuler une réflexion.
Vive notre petite grande Région.
Vive l’Union Valdôtaine.
Domenico Chatillard
L’Union est de tout le monde, nous devons être fiers d’être Unionistes
Peuple unioniste, chères et chers congressistes, Monsieur le Président de la Région, Madame la Présidente du Conseil régional, monsieur le Sénateur, chers syndics, élus des Conseils communaux et du Conseil régional,
C’est à vous que j’adresse ces mots qui sont le discours d’un pauvre administrateur, ayant des problèmes de santé et qui porte l’Union dans son cœur. On a perdu trop de sentiments vis-à-vis l’Union : l’Union, il faut l’avoir dans le cœur et non pas dans le porte-monnaie. Si on n’a pas l’Union dans le cœur, on n’est pas des Unionistes : le porte-monnaie sert, mais il faut croire d’être unionistes.
Moi, je demande un plus fort attachement à l’Union Valdôtaine : nous sommes issus de l’Union et nous devons être fiers d’être Unionistes ! On peut faire des batailles à l’intérieur du Mouvement, il faut se dire les choses, mais il ne faut pas s’enfuir, car ceux qui s’enfuient ont peur de leur ombre. Il est facile d’accuser toujours les autres : celui qui se trompe est toujours le Président de la Région.
Le Président de la Région a ses systèmes, mais nous nous sommes aperçus, pendant toutes ces années, que c’est une personne qui travaille bien. Le matin, il reçoit les syndics à six heures du matin et également à minuit : nous devons apprendre de lui à travailler !
Moi, je demande aux élus au Conseil de la Vallée d’être plus raisonnables et plus dévoués à la cause unioniste : cette année, à la fête des Guides à Valtournenche, il n’y avait aucun représentant de l’Administration régionale. J’avais téléphoné au Président de la Région, mais il était engagé.
Le seul qui s’est présenté a été le sénateur Lanièce, que je remercie. C’est incroyable qu’à la fête des Guides à Valtournenche, un pays de tourisme très connu, l’Union Valdôtaine n’était pas représentée, alors que l’opposition était présente avec trois ou quatre élus. Nous sommes Valdôtains, nous devons être présents et être à nouveau parmi les gens et sur le territoire. Si nous perdons cette habitude nous sommes perdus !
C’est toujours la faute du président Rollandin. Quand on se trompe, il y a peu de personnes qui ont le courage d’assumer leurs responsabilités et de se dévoiler. Je ne suis pas là pour défendre Rollandin, mais je discute souvent avec lui et je lui dis ce que je pense. Je voulais encore tirer les oreilles au président du Mouvement qui n’a pas remercié les syndics : les syndics sont les remparts du territoire, ce sont eux qui rencontrent les personnes et qui discutent.
Aujourd’hui, faire le syndic n’est pas une profession, mais une mission que nous avons choisie et que nous portons de l’avant grâce à la confiance que les personnes nous ont attribuée. Ce sont les syndics qui défendent l’Union et ils essayent de la défendre auprès des gens.
Moi, je veux défendre le Celva et je veux remercier le président Giordano : même en ayant comme nom Giordano, c’est un véritable Valdôtain. Il possède la culture des valdôtains et il défend les Collectivités locales. Il est le syndic de la ville d’Aoste, mais il défend également les petites Communes.
Maintenant, nous devons travailler sur la réforme des Collectivités locales : est-ce que nous serons capables de nous asseoir autour d’une table pour faire des propositions ? C’est à nous de les faire et ce n’est pas vrai que le Président de la Région nous a imposé des choses.
Nous devons être unis : c’est uniquement de cette façon que les Collectivités locales auront la force d’être considérées. Valdôtains, Unionistes, croyons à l’Union Valdôtaine, au cœur et non pas au porte-monnaie de l’Union Valdôtaine.
On peut bien sûr demander de l’aide pour trouver un emploi, puisque travailler est un droit et je remercie ceux qui ont aidé nos citoyens, mais n’utilisons pas l’Union Valdôtaine pour les affaires personnelles, comme nous l’entendons trop souvent. Il y a trop de personnes qui utilisent le Mouvement pour des affaires personnelles.
L’Union Valdôtaine est un bien de tout le monde, nous devons être fiers d’être unionistes, de pouvoir dire les choses, de nous confronter et de nous respecter. Et tout le monde doit avoir le droit de parler ! Nous sommes tous Valdôtains ! Nous sommes des campagnards, qui souvent sont maltraités, nous entretenons le territoire et la société : notre Pays manque de modestie, il faut retrouver cette simplicité que nous possédions autrefois.
Redevenons unis et fiers d’être Valdôtains. Vive l’Union Valdôtaine, vive la Vallée d’Aoste !
Leonardo La Torre
« L’Autonomie de notre Région doit augmenter les opportunités des Valdôtains »
Mesdames et messieurs les délégués,
Ce n’est pas du rituel des congrès que s’inspirent ces quelques mots que je vais prononcer, c’est plutôt à une profonde, voire à une intime conviction que j’obéis en m’adressant à vous. Presque soixante-dix ans se sont écoulés depuis la conquête de notre Statut. Et aujourd’hui, des considérations qui veulent dépasser la médiocrité de la politique politicienne s’imposent.
Il est avant tout nécessaire de constater que dans ce laps de temps, relativement court pour l’histoire d’un peuple, notre Autonomie s’est affirmée chaque jour davantage par l’action de notre Conseil et de notre Gouvernement jusqu’à puiser des racines puissantes dans l’inconscient collectif des citoyens valdôtains.
Il y a là, parfois, un malentendu. On ressent souvent l’impression que l’idée courante de l’Autonomie tiendrait de la quantité plutôt que de la qualité : « avoir » plutôt que « être », dirait Erich Fromm.
Perciò dobbiamo convenire che il concetto di Autonomia è in primo luogo una categoria dello spirito e che il suo fine ultimo è quello di aumentare le opportunità e gli spazi di libertà per i valdostani che vivono all’insegna delle sue leggi, non possiamo tuttavia prescindere dalla disponibilità delle risorse economiche e finanziarie necessarie per perseguire tal fine. E qui arriviamo al tempo presente, all’attuale momento storico, a questo « oggi » così carico di incertezze e di angosce.
A seguito della crisi economico-finanziaria che ha colpito i paesi dell’Occidente più evoluto e segnatamente della vecchia Europa, il nostro Paese, già fortemente penalizzato da un elevatissimo debito sovrano e da una perdita ultradecennale di competitività, ingabbiato come si ritrova dalle politiche comunitarie a guida tedesca che privilegiano astratti parametri finanziari e monetari incapaci di suscitare la ripresa della nostra economia e del suo settore manifatturiero, annaspa, complice la crisi politica ed istituzionale che ha portato alla ricerca di stabilità – pur necessaria – nel « governo delle larghe intese ».
L’attuale Governo, pur essendo di estrazione politica, similmente al governo Monti, si caratterizza per un atteggiamento aggressivo, alimentato da un discredito generalizzato che la « buona ed autorevole informazione nazionale », stanno montando contro l’ordinamento regionale nel suo complesso e segnatamente contro le Autonomie Speciali.
Credo sia giunto il momento di lanciare una controffensiva forte, dignitosa ed autorevole contro questo andazzo. E chi, se non una assise prestigiosa quale quella del congresso dell’Union Valdôtaine potrebbe farsene carico ?
Molto sinteticamente cercherò di esporre motivazioni, obiettivi cui tendere e modalità operative di una mia proposta che affido alla vostra sovrana valutazione. A mio modesto avviso, accanto alle necessarie iniziative già intraprese o da intraprendere con le altre realtà a Statuto Speciale occorrerebbe :
1. Assimilare – per quanto possibile e lecito – la questione valdostana a quella dell’Alto Adige (etnia, bilinguismo montagne, regione di confine, ecc.) ;
2. Definire la portata dell’autoriforma degli organi elettivi di Regione e Comuni, individuando un « minimo comun denominatore » con il maggior numero delle forze politiche attualmente presenti in Consiglio Regionale ;
3. Intraprendere una mobilitazione inaudita e clamorosa della nostra comunità che, per forza, estensione, parole d’ordine e dignitosa compostezza possa – finalmente – « bucare » l’informazione nazionale ed internazionale.
Le gravi circostanze ci impongono una drammatizzazione, non sguaiata ma controllata, del percorso. Per tendere ad alcuni precisi obiettivi :
– Contrastare efficacemente l’immagine negativa sulla nostra Autonomia accreditata da « autorevoli media » nazionali ;
– Costruire un « idem sentire » della nostra comunità sui rischi che corriamo e suscitare la partecipazione popolare perché questa volta, Annibale è davvero alle porte ! ;
– Contribuire a creare una corrente di simpatia nazionale, ma soprattutto internazionale, nei confronti di una piccola regione che si vede schiacciata e violentata nella sua identità dal ritorno di fiamma di un cieco e burocratico centralismo con il pretesto di tenere sotto controllo i centri di spesa.
Conseguita la disponibilità – la più estesa possibile – delle forze politiche regionali su di un « minimo comun denominatore » (chi si sottrarrà a questo confronto dovrà spiegarne motivatamente le ragioni) occorre procedere con le seguenti modalità operative :
1. Stilare un breve manifesto comune di intenti ;
2. Convocare l’Assemblea Generale del popolo valdostano ;
3. Approvare per acclamazione il manifesto di intenti. La convocazione potrebbe avvenire a cura di un comitato paritario e rappresentativo delle forze politiche, culturali e sindacali che hanno sottoscritto il manifesto ;
L’Assemblea generale del Popolo Valdostano potrebbe tenersi in Piazza Chanoux ed estendersi a tutto il centro storico di Aosta ;
L’intera valle d’Aosta sarebbe invitata a partecipare con i suoi sindaci, gonfaloni, gruppi folkloristici, guide alpine, maestri di sci, associazioni di categoria, volontariato, associazioni d’arma, rappresentanza del clergé valdôtain (Collegiata di S. Orso e Capitolo della Cattedrale), ecc., ecc.
Per estensione, partecipazione, compostezza e parole d’ordine mirate e controllate, una tale manifestazione potrebbe passare alla storia di questa regione, dopo quella del « Régiment des Socques », e sicuramente catturerebbe l’attenzione dell’opinione pubblica internazionale.
Quale altra regione italiana può organizzare qualcosa di così clamoroso e fortemente rappresentativo ? Ci hanno detto che siamo quattro gatti e che possiamo stare tutti in San Siro. Rispondiamo portando i valdostani con le loro insegne e la loro dignità nel centro di Aosta, capitale della sua Autonomia, ed in quella piazza a noi così cara e fatale.
Quale plebiscito migliore ed ineludibile ? Chi potrà ignorare una simile manifestazione improntata alla dignità ed alla forza tranquilla ? La partecipazione personale e diretta dei nostri valligiani e cittadini darà loro forza e consapevolezza e svilupperà il senso di appartenenza alla nostra comunità rendendoli – finalmente – protagonisti e potrà contribuire a colmare quella disaffezione che oggi si avverte nei confronti della sua classe politica.
Il manifesto di intenti verrebbe illustrato da pochi oratori designati dal comitato promotore. Tre bandiere dovrebbero essere presenti : quella dell’Europa, dell’Italia e, per ultima, ma più alta verrebbe issata quella della Valle d’Aosta intonando coralmente Montagnes Valdôtaines.
Il messaggio chiaro e forte da veicolare deve essere : « I Valdostani non intendono sottrarsi ai sacrifici che il Paese loro richiede, l’importante è che ciò avvenga nel rispetto del suo Statuto, cauzione e baluardo della nostra identità di popolo bilingue ». Voi, cari delegati, mi direte : tutto ciò è molto bello ma assomiglia tanto ad un sogno. Sì, forse ho fatto un sogno. Ma se lo stesso sogno lo faranno migliaia di persone, quel sogno potrebbe diventare realtà !
Vive l’Union Valdôtaine, Vive la Vallée d’Aoste !
Laurette Proment
Travailler pour l’unité du Mouvement, en passant par la pluralité des idées et le partage
Madame et Messieurs de la table de la Présidence, Mesdames et Messieurs les congressistes, chers Unionistes,
L’intervention que je vous propose est le fruit d’un partage et d’une réflexion faits par les Présidents des sections de la Communauté de Montagne du Grand-Combin qui, après avoir réuni leurs sections, ont décidé de se retrouver pour se confronter sur les sentiments qui animent la base des unionistes de notre communauté.
Cette méthode de travail existe dans notre communauté depuis 7 ans et a servi non seulement à organiser des moments de détente et de socialisation, mais aussi à se confronter à l’occasion de conférences et débats organisés sur le territoire. Le rendez-vous important que nous vivons aujourd’hui nous a encouragés à nous interroger encore une fois ; aussi nous nous sommes penchés sur les thèmes de l’organisation du mouvement et de l’élection de notre Président.
Les moments difficiles que nous avons vécus récemment avec la déchirure de notre mouvement, le manque de participation et d’adhésion diffuses dans les sections où il semble qu’il vaut mieux être observateur qu’acteur, de s’approcher au bon moment et si cela peut nous rapporter quelque chose, la réticence ressentie envers le monde de la politique nous impose une réflexion sur notre organisation.
Nous ressentons la nécessité de travailler pour l’unité du Mouvement, mais pour nous l’unité signifie aussi pluralité d’idées et partage. Aussi les moments d’échange d’opinions doivent être accrus, l’écoute doit être améliorée afin de permettre à chaque adhérent de s’exprimer et de se sentir acteur des choix qui sont pris à l’intérieur du Mouvement et pour le bien de la Vallée d’Aoste.
Mais nous sommes aussi convaincus que lorsque la synthèse a été rejointe les Unionistes doivent se ranger sous la décision prise et ensemble travailler pour la diffuser et l’expliquer si nécessaire. Pour ce faire, outre à encourager le travail des sections sur le territoire, par moment aussi sous forme plus large en se regroupant par communauté afin d’enrichir le débat et d’augmenter la confrontation, nous sommes convaincus que nous devons absolument veiller à séparer la vie du Mouvement, le travail de ses organes, de l’Administration régionale.
Les décisions prises par notre mouvement doivent être le fruit de l’écoute de la base, des besoins des Valdôtains ; ses organes doivent travailler sérieusement pour susciter le dialogue et la diffusion d’idées sur tous les thèmes qui imposent des choix et qui déterminent le futur de notre région ; nos élus, eux, doivent se mettre à l’écoute du mouvement, solliciter le débat afin d’obtenir des réponses, des suggestions pour concrétiser les décisions qu’ils sont appelés à prendre de par leur fonction.
Aussi une participation plus active des élus au Conseil Régional dans les différents organes du Mouvement, même si sans droit de vote, est indispensable et souhaitable afin de créer un vrai dialogue et une confrontation constructive qui, tout en sauvegardant la séparation des pouvoirs et des responsabilités, permettent l’échange de points de vue et déterminent des choix partagés ou du moins soutenus et compris.
Deux autres arguments ont retenu notre attention à savoir la communication et la formation. La communication est un argument délicat qui nécessite des réflexions attentives, car elle pourrait aussi entraîner des choix importants et un peu révolutionnaires. Nous pensons évidemment à la langue à utiliser quand nous nous adressons au monde unioniste et pas seulement.
La composition de notre mouvement a beaucoup changé dernièrement et nombreux sont les Valdôtains d’adoption qui nous ont rejoint dans la famille unioniste. Ces derniers ne connaissent pas toujours nos langues, français et patois, et ils se sentent donc parfois en marge de nos discussions dans nos assemblées.
Mais est-il donc juste de renoncer à nos langues maternelles et de s’exprimer tout simplement en italien, toujours et partout ? Nous n’avons pas de vraies réponses, mais nous sommes convaincus qu’il faut s’interroger à ce sujet, car le problème se pose aussi pour la presse unioniste.
Un autre aspect de la communication que nous aimerions soulever est l’évolution et la modernisation de cette dernière. Nous soutenons que nous devons enrichir nos modalités de diffusion des messages, nous ne pouvons plus nous contenter du journal « Le Peuple » et de notre site internet, même s’il a été revu et mis à jour.
Nous avons besoin d’une communication plus rapide et plus moderne, nous devons entrer dans le monde des « social network ». Nous sommes obligés de nous organiser afin que notre communication institutionnelle soit aussi diffusée par un simple « click », car nos adhérents ne peuvent pas toujours subir l’humiliation d’être mis au courant des nouvelles une fois par semaine alors qu’ils sont bombardés d’informations qui arrivent de nos adversaires.
Cette ouverture nous permettrait aussi d’être plus proche du monde juvénile qui, nous le savons bien, utilise cette modalité d’échange principalement. Sur le versant « formation », et toujours en pensant aux jeunes générations et à tous ceux qui désirent s’approcher de notre monde unioniste, nous sentons la nécessité de poursuivre le travail ébauché avec l’organisation des rencontres de formation.
La formule peut être revue et améliorée mais le succès obtenu, surtout face à des arguments très ponctuels, nous sollicitent à poursuivre dans ce sillon. Nous devons multiplier les occasions qui nous permettent de diffuser l’histoire, la culture, les fondements du Peuple valdôtain.
C’est le devoir de notre mouvement face aux nouvelles générations. Dans ce sens s’insère aussi l’institution des commissions de travail prévue par notre statut. Elles peuvent être un moment de formation, de partage d’idées, mais elles permettent surtout à tous les unionistes qui le désirent de participer aux choix et d’apporter leur contribution.
Elles peuvent devenir une vraie richesse pour nos administrateurs qui sont appelés à faire des choix et peuvent représenter le lieu où s’expriment les nécessités, où se débattent les arguments importants et où se transmettent les savoirs.
Nous proposons donc qu’elles deviennent le vrai moteur de notre mouvement et qu’elles soient présidées par nos Conseillers régionaux qui, selon leur compétence, pourront être d’excellents coordinateurs.
Toutes ces réflexions sont évidemment adressées à vous tous, Mesdames et Messieurs les congressistes, mais de façon toute particulière à notre futur Président. Nous sommes fiers qu’il s’agisse d’un ressortissant de notre communauté, d’un ancien assesseur régional que nous avons fortement voulu et soutenu au moment de son élection et durant son activité, mais nous ne pouvons tout de même pas taire notre déception face à une candidature unique.
Le monde unioniste aurait eu besoin de pouvoir choisir. Un choix engage de façon déterminante, impose du courage et ne permet aucune défaillance dans les moments de difficultés. Cela n’a pas été possible… nous demandons donc à notre futur Président d’être le président de tous les Unionistes, d’être à l’écoute de toutes les sensibilités, même de celles qui parfois dérangent, afin d’être à même de faire grandir l’Unité de notre Mouvement.
Nous serons là pour le soutenir et pour l’aider dans sa tâche difficile, en espérant qu’il puisse l’exercer dans le vrai sens du service ; nous lui avons déjà donné pas mal de suggestions au cours de cette intervention, nous espérons qu’elles puissent l’aider dans sa réflexion. Nous lui souhaitons un très bon travail ainsi qu’à tous ses nouveaux collaborateurs pour le bien de la Vallée d’Aoste et de tous les Valdôtains.
Vive la Vallée d’Aoste ! Que l’Union Valdôtaine vive !
Nadia Rolland
L’action de l’Union Valdôtaine doit être soutenue et encouragée par toutes nos énergies
Les sections de l’Union Valdôtaine d’Ayas, Brusson, Challand-Saint-Anselme et Challand-Saint-Victor à l’occasion du 8ème Congrès National ont envie de partager avec vous tous et surtout avec les nouveaux cadres du mouvement les thèmes suivants :
LES JEUNES ET LA POLITIQUE
Dans un moment si particulier, la politique a un énorme besoin de l’élan et de la motivation des jeunes qui peuvent avec leurs idées et leurs propositions donner un coup de renouveau à notre société. Nous avons dans nos communautés beaucoup de jeunes qui, même s’ils ne sont pas directement engagés en politique, sont animés par un fort esprit d’appartenance dont nous devons nous réjouir et dont le Mouvement doit tenir compte pour essayer de les initier à la politique et à l’administration de nos Communes, en essayant de comprendre et de partager leurs exigences et leurs rêves et en les aidant à prendre place dans le monde du travail et à coopérer.
Aujourd’hui, au sein de notre classe politique, la moyenne d’âge est plutôt élevée : il faut d’abord que le Congrès ait la volonté de rajeunir la future classe dirigeante en aidant la Jeunesse Valdôtaine dans une action diffuse dans nos communes afin d’impliquer les jeunes dans les activités politiques, culturelles et sportives proposées par le Mouvement. L’organisation d’un tel programme, dans lequel nos élus au sein du CPEL devront dépenser toute leur force, devra avoir comme but principal le rapprochement des jeunes à la politique envers laquelle ils ont peu d’intérêt et qu’ils perçoivent comme un tableau complexe et sans valeur et qui les cherche et les valorise seulement à l’occasion des élections.
Les jeunes constituent le futur de la Vallée d’Aoste et notre Mouvement qui s’est proposé pour le gouvernement régional doit avoir d’abord comme priorité l’identification de la classe dirigeante de demain à partir déjà des prochaines élections communales de 2015.
POLITIQUE POUR LE TERRITOIRE
Il est indispensable, même dans la période difficile que nous traversons, de garantir tous les services aux citoyens qui ont choisi, avec grande peine, d’habiter nos montagnes en sauvegardant ainsi les traditions et la culture qui autrement disparaîtraient.
Dans les vallées latérales, comme la nôtre, assez éloignées d’Aoste et de tout service, on ne peut pas perdre de vue l’importance pour les résidents de la présence de structures fondamentales (écoles, garderies, bureaux de poste,..) qui puissent permettre aux jeunes de former une famille sans renoncer à des chances de travail et aux personnes âgées de jouir de leur retraite en famille ou dans les structures d’assistance qui ont été bâties sur le territoire et qui doivent être maintenues.
Nous voulons conseiller aux nouveaux organes de direction du Mouvement la formation de commissions thématiques permanentes constituées par des Conseillers régionaux, des administrateurs et des représentants de la société pour l’analyse de différentes situations du territoire de la Vallée d’Aoste afin de pouvoir proposer au Gouvernement régional des solutions ciblées par rapport aux exigences et aux nécessités de chaque zone pour ne pas disperser inutilement les ressources et pour concentrer les énergies financières sur des choix bien adaptées à la demande de la population.
L’action du Mouvement, de laquelle doivent s’inspirer les administrateurs de l’Union Valdôtaine à tous les niveaux, doit être fondée sur l’élaboration de politiques familiales qui tiennent compte de toute la population avec des actions visant à s’occuper de toutes les catégories sociales et des leurs problématiques, en reconnaissant la juste valeur à chaque Association bénévole qui, dans nos villages très souvent éloignés de tout service, a une importance fondamentale grâce aux services que celle-ci propose à nos communautés et en particulier aux plus faibles.
Le territoire valdôtain en général doit être dans les conditions de permettre aux familles de réaliser leur propre projet de vie où elles ont décidé de s’installer et tout cela serait possible si une grande complicité entre le privé et le secteur public naissait, qui dans notre région est constituée par l’Administration régionale guidée par l’Union Valdôtaine.
En ce qui concerne l’économie de nos vallées latérales, il est nécessaire que le Mouvement puisse œuvrer afin de trouver des propositions visant au soutien des activités touristiques, artisanales et commerciales mineures même par des projets liés à la formation des jeunes, ciblés sur l’apprentissage d’arts et métiers qui, bien qu’ils soient indispensables, vont lentement perdre leur importance à cause du manque de capacité de travail : tous ces projets, bien sûr élaborés avec les administrations et les associations professionnelles, doivent être d’un côté dégagés d’un subside économique et de l’autre bâtis à partir d’une organisation et d’une programmation des activités du territoire, se basant sur le capital humain, qui dans notre Mouvement est fort présent et enraciné.
Il faut à tout prix sortir de la logique de l’assistance économique toujours garantie, en aidant les entrepreneurs dans leurs activités avec un fort soutien fondé sur la formation, la promotion et la qualité de l’offre productive avec une démarche au niveau régional capable d’un transfert dans les Collectivités locales, pour créer ainsi un relais entre les différentes activités afin de pouvoir proposer à la fois une opportunité touristique, et surtout pour nos jeunes, des occasions professionnelles pour former de nouvelles familles dans nos vallées latérales, en luttant ainsi contre le dépeuplement de la montagne.
LE MOUVEMENT ET LES ADMINISTRATEURS LOCAUX
Dans un moment de grande et continue difficulté, à la fois économique et politique, pour les élus de l’Union Valdôtaine à tous les niveaux mais surtout pour les administrateurs des Collectivités locales pliés sous le poids de continuelles réductions des ressources de la part de l’Etat vers les Régions surtout celles à Statut spécial du Nord, une démarche commune entre Mouvement et Communes, afin de soutenir syndics, assesseurs, conseillers dans les choix administratifs en raison de la réduction des budgets, devient absolument indispensable.
Il est d’abord souhaitable que les sections de l’Union Valdôtaine soient toujours plus impliquées dans le partage des décisions que nos élus seront appelés à faire dans le domaine administratif, pour pouvoir ensemble en défendre la validité surtout en cas de choix impopulaires mais indispensables pour une correcte et honnête administration.
Dans un contexte de gestion de la « res publica » bien partagée et soutenue par les organes du Mouvement, la conférence des administrateurs devrait avoir un rôle fondamental et devenir ainsi un vrai point de repère pour les élus unionistes afin de promouvoir des propositions de loi, des actes administratifs et d’autres activités concernant strictement leur mandat, sans d’ailleurs se substituer au Celva qui représente toutes les Collectivités locales : la conférence devrait ainsi avoir sa propre autonomie de décision avec des organes dirigeants, sous le contrôle du Comité Fédéral, et en contact direct avec le groupe de l’Union Valdôtaine au sein du Conseil Régional.
On assiste à présent, malheureusement, à un exode des élus unionistes des conseils communaux, attirés par la naissance de nouveaux groupes politiques soi-disant autonomistes formés par des personnages politiques qui, jusqu’à aujourd’hui, ont partagé avec nous différents choix politiques : les sections de l’Union Valdôtaine de la Vallée d’Ayas demandent un engagement politique courageux et immédiat aux nouveaux organes dirigeants, qui seront élus lors du 8ème Congrès National, pour soutenir les sections communales de notre Mouvement dans un travail de collaboration avec les élus et de relations avec les sympathisants de l’Union Valdôtaine qui trop souvent n’ont pas reçu la juste considération, mais qui œuvrent quand même et toujours avec leur soutien électoral qui a permis à l’Union Valdôtaine de gouverner notre Vallée presque sans interruption de l’après-guerre à aujourd’hui.
Une administration de l’Union Valdôtaine qui a su garantir un bien-être véritable et diffus sur tout le territoire régional et qui doit être soutenue et encouragée par toutes nos énergies, mais qui ne peut pas se défaire de l’engagement, dans chaque commune ou hameau, de tous les Valdôtains d’origine ou d’adoption qui ont fort à cœur l’avenir de notre petite patrie, que nos ancêtres ont construit avec leur travail et que nous ne pouvons pas nous permettre de laisser à des partis ou à des mouvements politiques qui n’ont rien à voir avec les idéaux qui depuis toujours sont les fondements de l’Union Valdôtaine, pour lesquels de nombreux Valdôtains ont sacrifié leur vie !
Vive l’Union Valdôtaine !
Vive la Vallée d’Aoste !
Pierluigi Pucci
Il est nécessaire de restaurer ces valeurs qui semblent avoir disparu
Mesdames et Messieurs les délégués, membres du Conseil,
je vous remercie de l’occasion que vous me donnez pour exprimer quelques considérations au nom de la section de Roisan. Quale, se non questa, è la sede più idonea dove rappresentare gli argomenti che sono oramai il perno, il fulcro dei continui confronti tra gli appartenenti alle sezioni del nostro movimento ?
Argomenti che noi crediamo siano ampiamente condivisi e condivisibili da tutte le persone che stanno vivendo un momento particolare della nostra vita socio-economica. Perchè particolare ? Perchè mai come in questi momenti viene messo in discussione tutto il sistema politico, economico e sociale della nostra nazione… e che si riflette, ovviamente, anche nella nostra entità regionale.
Quello che noi percepiamo e che ci preoccupa maggiormente è il senso di sfiducia nei confronti delle istituzioni politiche e che ormai traspare dai discorsi della gente. Tutte le istituzioni sembrano travolte da una sorta di zunami che mette a nudo aspetti a dir poco raccapriccianti riferiti o riferibili a persone incaricate indirettamente da noi con il voto elettorale ad espletare incarichi, la cui finalità era il benessere della collettività.
Benessere che, a quel che sembra e secondo quello che ci riportano i mass media, non solo oggi ma anche nel passato, è rivolto ad interessi personali sia di natura economica, sia di fede politica o ideologica, sia per mantenere uno status quo di potere vuoi che sia legislativo, giudiziario o esecutivo.
In una sorta di atmosfera che richiama l’homo homini lupus del commediografo latino Plauto, emerge la sensazione che siamo in uno stato in cui non esista alcuna legge in cui ciascun individuo, mosso dal suo più intimo istinto, cerca di danneggiare gli altri e/o eliminare chiunque sia di ostacolo al soddisfacimento dei suoi desideri di qualunque natura essi siano.
Tutto ciò deve essere fermato. È necessario porre in essere ogni utile iniziativa affinché i nostri concittadini percepiscano che un esame di coscienza è stato fatto e che si sente l’inderogabile necessità di ripristinare valori che a tutt’oggi sembrano perduti. L’autocritica se è necessario farla, va fatta.
Ma in particolar modo, quello in cui ci si deve impegnare è la forza, l’impulso a ritrovare il corretto dialogo tra il cittadino e le istituzioni al fine di riappropriarsi di quella fiducia che deve esistere tra l’elettorato e l’eletto.
Noi della sezione di Roisan crediamo che questo sia il compito più importante ed impellente e che dovrà essere una sorta il faro guida del nostro partito e sarà l’unico modo per consolidare quella fiducia, necessaria, a ritrovare quel collante d’intenti e fare nuovamente grande l’Union e con essa la Valle d’Aosta.
Tutto questo può sembrare solo retorica e forse è vero ma solo nella misura in cui non si trovino criteri oggettivi su cui lavorare. Ma questi non sono difficili da trovare perché basti pensare di porre in essere una programmazione costruttiva, consona e attenta alle necessità della popolazione valdostana ma alla questa si dovrà affiancare un controllo di gestione rigoroso in grado di mantenere gli impegni di spesa nei limiti e nelle possibilità di bilancio.
A queste due semplici parole, programmazione e controllo di gestione, ne deve essere aggiunta un’altra fondamentale : analisi costi-benefici. Solo nella misura in cui si riuscirà a rispettare questi semplici principi di macroeconomia pubblica nella trasparenza e con la professionalità che l’impegno richiede potremo riappropriarci del rispetto e del consenso dei nostri concittadini.
L’impegno è arduo e vorrei chiudere con una citazione di Winston Churchill : “Molte persone credono che la politica sia una belva sanguinaria che tutto distrugge per propri interessi. In realtà se fatta e perseguita con coscienza, trattasi di un pesante carro trainato da generosi buoi”. Questo è il nostro saluto ed il nostro augurio da parte della sezione di Roisan.
Vive l’Union Valdôtaine, vive le peuple valdôtain !
Fabio Grange
Il faut continuer à parler aussi le français chez nous
Membres du bureau de Présidence, chers amis congressistes, bon après-midi.
J’ai pensé à mon intervention, à ce congrès, après avoir lu l’article de Joseph Rivolin, sur l’avant-dernier numéro du Peuple Valdôtain, à propos de quelques réflexions sur l’emploi du français en Vallée d’Aoste.
Bien sûr, je partage ce qu’il a écrit : de nos jours, le français est encore un atout nécessaire pour le commerce, le tourisme et pour la culture en général, en considérant que nous sommes limitrophes à certaines régions où l’on parle le français, et environ 700 millions de personnes le parlent dans le monde : ensuite M. Rivolin a parlé aussi de l’école. Sans me pencher sur l’histoire du français en Vallée d’Aoste, sur le fascisme et sur l’immigration, je voudrais faire quelques considérations sur la réalité de l’usage des langues en Vallée d’Aoste.
Le français est employé dans les manifestations publiques, ici aujourd’hui presque tout le monde a parlé en français, certains en italien ou en patois ; moi, ayant mon épouse française, je le parle aussi avec mes beaux-frères et belles-soeurs, et, comme administrateur, quand nous rencontrons les représentants de la ville de Marignier (Savoie) avec qui la commune de Nus est jumelée. D’autres occasions de parler français sont très rares.
Le patois, au contraire, on l’emploie dans tous les domaines ; même pendant les réunions en Communauté de Montagne Mont-Emilius, on parle en patois.
Le français a toujours été la langue de grande communication en Vallée d’Aoste ; personnellement, je possède un document historique : mon grand-père, prisonnier pendant la première guerre mondiale, écrivait à sa famille en français, avec des fautes, des erreurs, mais en français.
Contrairement à ce qu’écrit Borluzzi dans les journaux – lettres souvent délirantes – la deuxième langue parlée en Vallée d’Aoste après l’italien ce n’est pas l’arabe mais c’est le patois. Je n’arrive pas à comprendre le fait que beaucoup de Valdôtains, même inscrits à l’Union Valdôtaine, parlent en italien à leurs enfants et petits-enfants.
Quelle est la situation à l’école, là où on devrait apprendre le français ? Les articles 39 et 40 du Statut Spécial prévoient que le même nombre d’heures doivent être consacrées à l’enseignement de la langue française et de la langue italienne : et c’est ainsi que l’on fait ; 6 heures en italien et 6 heures en français, et toutes les autres matières ?
Les instituteurs et les professeurs touchent une prime d’indemnité de bilinguisme, qui à l’école primaire est, en début de carrière, de 400 euros brut pour arriver à 800 euros ; selon le Statut et l’accord avec les Syndicats pour l’adaptation des programmes nationaux à la réalité locale, on devrait enseigner 50% du total en langue française : monsieur Pastoret – ancien instituteur – connaît bien la situation ; on peut dire qu’on arrive en moyenne à 10% ?
Au Collège – l’école moyenne – l’adaptation, suite à la loi régionale 53/94, prévoit 20% de profs en plus pour réaliser des projets d’enseignements bilingues, qui malheureusement le sont souvent seulement sur le papier. Selon le système d’évaluation scolaire national – INVALSI – et International – OCSE PISA – la Vallée d’Aoste obtient de bons résultats, mais en raison des ressources dont elle dispose, elle pourrait faire mieux.
On aurait pu, peut-être, améliorer la situation avec la régionalisation des enseignants – voir les programmes électoraux de l’Union Valdôtaine en 2008 et 2013 – mais maintenant, il manque les ressources financières : quand on négocie avec les syndicats, il faut toujours ajouter un peu d’argent. Je ne sais même pas s’il sera encore durable pour le futur, pour l’Administration régionale, de garder cette prime d’indemnité de bilinguisme (étant donné surtout que celle-ci augmente avec les années de carrière, voir ce que je disais sur l’école primaire).
Le Val d’Aoste a ses traditions, son autonomie, sa culture, ses manifestations, mais c’est surtout la langue française qui fait de nous un peuple particulier à l’intérieur de l’Etat italien. Certaines personnes, surtout de gauche ou d’extrême droite, pour combattre l’Union Valdôtaine, est contraire à la politique du français. Personne pourtant n’a renoncé à l’indemnité de bilinguisme.
Après les élections de mai dernier, à l’Assemblée Régionale, il y a 13 élus UV, 7 UVP et 5 ALPE (les 12 derniers provenant de l’UV), et 5 Stella Alpina : au moins 30 élus sur 35 devraient donc avoir à coeur la langue française. Maintenant, l’enseignement du français à l’école est laissé à la liberté des instituteurs et des professeurs : je crois que l’Administration régionale – je m’adresse à l’assesseur Farcoz – doit faire quelque chose. Je propose :
– d’augmenter les contrôles, plus d’inspecteurs à l’école pour vérifier que les “adaptations” soient appliquées ?
– la concrétisation d’un système d’évaluation scolaire valdôtain, enseignement du français inclus ?
De nos jours, avec la mondialisation, la langue internationale est devenue, cela va sans dire, l’anglais, et cette langue, on l’enseigne plutôt bien déjà à partir de l’école primaire. En revenant au français, c’est une belle langue – la langue de l’amour comme on dit – mais quelqu’un affirme qu’elle “est difficile” : mais cependant, aussi bon nombre d’Italiens et de Valdôtains ne parlent pas trop bien en italien, (à l’exception des présents dans la salle), et en regardant la télévision, on s’aperçoit aussi que des parlementaires font des fautes, (sauf la personne ici présente).
Qu’est-ce que nous pouvons faire, en rappelant qu’elle est la langue de nos aïeux et de nos ancêtres ? J’invite tous les présents, quelquefois, pour un instant, quand on est en famille, avec les amis, dans les bureaux de l’administration, à essayer de parler en français, sans avoir peur de se tromper, parce que, nous aussi qui venons de parler, et moi en premier, nous pouvons faire des erreurs, mais il faut continuer à parler aussi le français chez nous en Vallée d’Aoste.
Bonne continuation d’après-midi.
Ennio Pastoret, nouveau Président du Mouvement
Il faut bâtir des projets solides pour l’avenir de la Vallée d’Aoste
Un “standing ovation” a salué le nouveau président du Mouvement : le samedi 9 novembre dernier, le Congrès National de l’Union Valdôtaine a élu Ennio Pastoret, le seul ayant présenté sa candidature dans les délais envisagés par les Statuts, à la charge de président.
La matinée a été ouverte par les salutations du syndic de Pont- Saint-Martin Guido Yeuillaz et du président de la section de la Commune qui a accueilli le Congrès, Dario Fabiole, qui ont posé l’accent sur l’importance du Congrès National dans un moment difficile du point de vue économique et politique.
La parole est ensuite passée au président sortant Ego Perron pour la présentation de son rapport (que nous publions intégralement dans les pages suivantes) : Perron, sans cacher un peu d’émotion, a touché plusieurs aspects et a parcouru les étapes marquantes qui ont caractérisé ces cinq dernières années.
« Je crois avoir géré le Mouvement dans des années difficiles, avec une société valdôtaine en rapide changement – a continué Perron – ma sensation a été souvent de vivre des moments partagés dans les victoires et de solitude dans les échecs. D’avoir été, en ces années, parfois, l’unique parafoudre, l’unique responsable de toutes les difficultés et des choses qui ne marchaient pas dans l’Union Valdôtaine. Une attitude que je n’ai pas beaucoup appréciée, mais qu’il faut savoir accepter quand on occupe des postes à responsabilité ».
Perron a lancé également une invitation à l’aire autonomiste de vérifier s’il y a les conditions pour un raisonnement commun en faveur de la Vallée d’Aoste au-delà des divergences : « Je pense simplement que la prochaine direction du Mouvement sur les perspectives politiques, même en termes d’alliances de l’Union Valdôtaine, devra s’interroger et réfléchir à fond ».
Les salutations des forces politiques ont suivi le rapport du président sortant : avant tout, les représentants des peuples frères, le sénateur Franco Panizza pour le Partito Autonomista Trentino Tirolese et pour la Südtiroler Volkpartei, Corrado Buratti pour l’Unione per il Trentino, Pierre André Comte, secrétaire du Mouvement Autonomiste Jurassien. Ensuite, sur l’estrade sont montés les représentants des forces politiques présentes au sein du Conseil régional : Stefano Ferrero pour le Movimento 5 Stelle, Raimondo Donzel secrétaire du Parti Démocratique, Piero Floris président de l’Alpe, Alessia Favre présidente de l’Uvp, Ettore Viérin porte-parole du PdL, Sergio Ferrero de la Lega Nord, Michela Terzo porte-parole de la Fédération Autonomiste, et le président de Stella Alpina Maurizio Martin.
Dans sont intervention, le sénateur de la République Albert Lanièce a posé l’accent sur la situation politique nationale, sans oublier la situation de la Vallée d’Aoste et la réforme constitutionnelle, qui représente sans nul doute une tâche audacieuse, exigeante et impérative de cette majorité.
De son côté, le président du Conseil de la Vallée Emily Rini a rappelé les récents succès du Mouvement aux élections politiques et régionales malgré les difficultés vécues dans la dernière période.
La clôture des travaux du matin a été confiée au président de la Région Augusto Rollandin, qui a illustré les efforts que l’Administration régionale est en train de faire pour l’élaboration du budget et qui a jeté un coup d’œil sur les prochaines élections européennes.
Pendant l’après-midi, ont pris la parole l’animateur de la Jeunesse Valdôtaine Robert Camos, le syndic de Valtournenche Domenico Chatillard, le président de la section de Nus Laura Ottolenghi, Laurette Proment membre du Comité Fédéral et représentant des section de la Communauté de Montagne du Grand- Combin, Pierluigi Pucci de la section de Roisan, Fabio Grange de la section de Nus, le président de la section de Quart Cesarino Collé, le trésorier du Mouvement Osvaldo Chabod, Nadia Rolland représentant des sections de la Val d’Ayas, le conseiller régional Leonardo La Torre, le président du Celva et syndic d’Aoste Bruno Giordano, le syndic de Quart Jean Barocco. En outre, une motion à la table de la Présidence a été également présentée par les représentants des Collectivités locales.
Après l’approbation du document final, le candidat à la Présidence Ennio Pastoret est monté à la tribune pour son discours. Pastoret a recueilli plusieurs fois des applaudissements convaincus de la part des congressistes qui ont apprécié les passages liés à ses propositions pour la gestion future du Mouvement : « J’ai posé ma candidature pour être avec l’Union Valdôtaine et pour l’Union Valdôtaine et pas contre quelqu’un ou quelque chose. Je suis conscient qu’il s’agit d’un défi très difficile, mais je le prends avec esprit de service et je travaillerai sous le signe de la continuité en posant une attention toute particulière au territoire et à l’organisation des sections ».