2014
70ansdunion – Congrès thématique

La motion finale
Le Congrès de l’Union Valdôtaine,
Réuni à Pont-Saint-Martin, le 29 novembre 2014 ayant comme devise : « 70 ans d’Union Valdôtaine entre l’histoire et l’avenir » en vue de la préparation de la célébration de son 70ème anniversaire le 13 septembre 2015 :
RAPPELLE que l’Union Valdôtaine, Mouvement se rattachant aux principes fédéralistes d’Emile Chanoux, a toujours travaillé pour assurer, de par l’engagement de ses femmes et des ses hommes, la défense et la promotion de l’identité du Peuple valdôtain.
REAFFIRME sa volonté d’œuvrer pour continuer à soutenir les valeurs qui ont toujours été à la base de son action politique en défense des langues, de la culture, de l’organisation sociale et du développement du Pays d’Aoste.
CONSIDERE nécessaire donner un nouvel essor à l’activité du Mouvement et de partager davantage son action politique avec la Communauté valdôtaine suite aux grands changements socio-économiques qui sont en train de se produire et aux nouveaux défis, auxquels le Val d’Aoste est appelé à se confronter.
AFFIRME que cela est autant plus important au moment où un grand nombre des partis italiens affirment vouloir supprimer les Régions autonomes.
MET EN EVIDENCE qu’au cours des dernières années, malgré les accords intervenus, entre l’Etat et la Région, il y a eu une énorme réduction des ressources qui mettent en danger les équilibres budgétaires de la Vallée d’Aoste.
ESTIME prioritaires, dans ce moment de difficulté, toutes les actions et les initiatives au soutien de l’emploi et de la défense du travail et de l’occupation.
SOUHAITE une confrontation continue et efficace avec les forces sociales et les catégories économiques et productives.
CONSIDERE nécessaire une collaboration avec les autres forces politiques pour une révision du fonctionnement du système de la représentativité politique et des couts y afférents.
EXPRIME toutes ses préoccupations pour les nombreuses difficultés auxquelles la Communauté valdôtaine est actuellement confrontée sur le plan politique, social, culturel et économique, surtout en conséquence de l’agression continuelle et progressive de l’Etat envers les Autonomies et tout spécialement contre le Val d’Aoste.
ASSURE son soutien aux élus, à tout niveau, dans la difficile gestion des rapports avec l’Etat.
DEMANDE ENTRE TEMPS aux élus, aux militants, aux adhérents, aux sympathisants, aux Citoyennes et aux Citoyens valdôtains, ainsi qu’aux jeunes, de s’engager, avec tous les moyens au soutien de la cause valdôtaine.
RAPPELLE que les raisons de base de notre Autonomie et de notre particularisme résident encore et toujours dans nos langues et dans la spécificité historique de notre Communauté.
INVITE à ne pas se faire piéger par ceux qui, en minimisant ces aspects, contribuent à affaiblir nos compétences et nos légitimes revendications envers un Etat qui néglige davantage les Autonomies.
RAPPELLE ENCORE que d’être autonome ne signifie pas de jouir de privilèges, mais de pouvoir être responsables d’exercer librement ses propres fonctions.
CONSIDERANT nécessaire essayer de dépasser l’actuelle fragmentation politique pour assurer un soutien plus ample à la défense de l’Autonomie du Val d’Aoste.
REAFFIRME la validité du mandat déjà confié par le Conseil Fédéral, au Mouvement et à son Président de maintenir la disponibilité à analyser et à partager, avec les différentes forces politiques, des parcours programmatiques pouvant assurer une stabilité plus ample et efficace dans ce moment de grande difficulté.
Le Congrès de l’Union Valdôtaine, conscient que les rapides et nombreux changements, qui se sont récemment produits, demandent une nouvel approche de la politique à la vie publique et sociale, en modernisant l’organisation du Mouvement et en rendant plus performantes et adéquates ses actions :
ENGAGE le Président du Mouvement et le Comité Fédéral à entamer un travail approfondi d’analyse des contenus et des programmes et des Statuts de l’Union Valdôtaine sur la base des actuelles exigences d’une société en rapide évolution et de lancer une profonde et ample confrontation avec la base unioniste, avec les Sections et la Communauté valdôtaine.
INVITE les organes du Mouvement à relancer et à favoriser la coopération entre les différentes communautés et les Peuples qui partagent avec l’Union Valdôtaine les principes du Fédéralisme, de la Subsidiarité et de l’Autogouvernement.
DEMANDE au Président de l’Union Valdôtaine, au Comité et au Conseil Fédéral, aux Sections, à leurs Présidents et aux organisations collatérales du Mouvement de prévoir l’organisation d’activités, de rencontres, de manifestations, de cours de formations ayant trait à l’histoire, à la culture, à la défense des langues et des principes de l’Union Valdôtaine.
Dario Fabiole – Président de la Section de Pont-Saint-Martin
Autorités, mesdames e messieurs les Congressistes,
c’est au nom de la section de Pont-Saint-Martin que j’ai le plaisir de représenter, que je vous adresse mes salutations et la bienvenue à ce Congrès thématique de l’Union Valdôtaine.
Ce Congrès devrait avoir des jours de temps pour s’occuper de tous les thèmes d’actualité allant de la politique italienne à celle européenne qui nous touchent, ainsi qu’à celle de notre Région.Le devise de ce Congrès « 70 ans d’Union Valdôtaine entre l’histoire et l’avenir » nous renvoie à la pensée de Emile Chanoux qui disait : “sans l’histoire il n’y a pas d’avenir” et nous porte a avoir une longue séries de suggestions.
Moi, comme d’autres je représente une Section, la base de notre Mouvement.
Nous vivons sur le territoire et nous constatons, tous le jours, la difficulté de faire de l’activité politique.
C’est toujours plus compliqué. Les gens sont confus. Ils s’éloignent de la politique.
Et alors l’Union Valdôtaine, comme chaque année, réuni son Congrès. Elle essaie de parler des gens, de la Vallée d’Aoste, de sa vie, de ses besoins. Nous devons être fiers et orgueilleux de ça.
Aucune autre force politique, ni ici, ni ailleurs fait ça.Pour nous, pour vous, Mesdames et Messieurs les Délégué c’est le moment de nous sentir partie vivante de notre Mouvement.Nous espérons que d’ici sortent des idées et des volontés de travailler ensemble pour nous, pour notre Vallée et pour son Peuple.
Nous nous approchons aux soixante dix ans de l’Union Valdôtaine et les élections municipales sont assez proches.
Ce sera encore un défi pour nous. Alors, chers amis nous devons démontrer tous l’engagement possible pour hisser nos drapeaux sur la plusieurs part des mairies valdotaines. Je termine en rappelant le rendez-vous que nous avons, tous ensemble, organisé à Verres.
Ca a été un moment de fête et d’agrégation ou nous avons démontré que l’Union Valdôtaine est vivante et sur les bases du passé elle sait encore organiser des moments de convivialité et d’unité a tous niveaux. Je profite de cette occasion officielle pour remercier tous les Présidents des sections de la basse Vallée et tout spécialement les Présidents des sections de Gaby, Issogne, Verrès et Montjovet de l’engagement “full time” pour l’organisation de la fête.
Merci a vous toutes et a vous touVive la Vallée d’Aoste, vive l’Union Valdôtaine.
Guido Yeuillaz – Syndic de Pont-Saint-Martin
C’est un honneur, jour nous, administrateurs unionistes de la basse Vallée de recevoir le Congrès de l’Union Valdôtaine et je remercie les dirigeants du Mouvement pour ce choix et tous les délégué, surtout ceux qui proviennent des Communes les plus éloignées.
Soixante- dix ans d’histoire pour l’Union Valdôtaine, soixante-dix ans au service de la Vallée d’Aoste et du peuple valdôtain.
En suivant la pensée d’Emile Chanoux, en tenant compte des dispositions de la Déclaration de Chivasse, en 1945 l’Union Valdôtaine commençait son parcours. Les principes inspirateurs sont simples et très clairs : « Etre valdôtain ce n’est pas une question de race; la Vallée d’Aoste, carrefour de l’Europe, depuis toujours est un lieu de transit, un lieu de rencontres, un lieu d’échanges. Le peuple valdôtain est le résultat d’unbrassage de populations diverses.
Etre valdôtain ce n’est pas une question d’appartenance à une classe sociale.
Etre valdôtain ce n’est pas une question de profession ou de métier.
Etre valdôtain veut dire :
a)avoir conscience d’appartenir à un groupe donné, par opposition à un autre groupe ;
b)vivre la culture élaborée à travers les siècles et en être les continuateurs;
c) être penchés sur l’avenir et non retranchés sur le passé.
Etre donc prêts à saisir les ferments nouveaux qui animent la société actuelle et les greffer sur le tronc solide de la culture traditionnelle sans toutefois passer, comme les filles volages, d’une mode nouvelle à l’autre : c’est ça qui nous fait valdôtains ».
Les hommes et les femmes de l’Union Valdôtaine qui pendant ces soixante-dix ans ont recouvert des rôles de responsabilité administratives ont agit en respectant ces principes.Aujourd’hui nous sommes ici pour le confirmer.
Pendant des moments très difficiles nous ne pouvons pas oublier qui nous sommes et d’où nous provenons.
Forts de notre histoire et des nos idéaux, nous continuerons à travailler avec honnêteté et dévouement pour le bienêtre du peuple valdôtain et du Val d’Aoste.
Ennio Pastoret – Président de l’Union Valdôtaine
UN AN D’ACTIVITE’.
Vous me permettrez de partir d’un compte rendu de cette première année de Présidence.
Le Comité Fédéral, que je tiens à remercier pour son engagement volontaire et passionné, s’est réunis 45 fois.
Avec la participation des élus au Conseil de la Vallée ont été organisées 12 rencontres sur le territoire entre le 2 le 28 février 2014. Plus de 1500 personnes y ont participé. Merci aux Sections pour avoir soutenu ces initiatives.
Le Conseil Fédéral s’est réuni 7 fois. Plus de 100 personnes à la fois l’ont honoré. A elles aussi vont mes remerciements.La Conférence des Présidents des Sections a été convoquée 5 fois.
La Conférence des Administrateurs à été réunie 3 fois. Et une fois on a rencontré les Syndics de l’UV.
Nous avons aussi rencontré les protagonistes de la vie sociale et économique de notre Région :
– les OO.SS. et leurs représentants aux plus hauts niveaux.
-les responsables des catégories productives allant de l’industrie, à l’agriculture, au commerce, au tourisme, au tertiaire et au services.
Nos Statuts prévoient que des Commissions de travail permanentes soient nommées.
Elles se sont constituées formellement avec une première réunion sous la Présidence d’un élu au Conseil de la Vallée.
La Commission santé et social et présidée par Claudio Restano, la Commission culture et éducation par Joël Farcoz, la Commission tourisme et économie par Marilena Péaquin Bertolin et la Commission agriculture et environnement par David Follien.Les Sections de la Basse Vallée ont organisé les 20 et 21 septembre, à Verrès « un rendez – vous » qui a eu un succès encourageant et a contribué à rendre un peu d’enthousiasme et de plaisir de partager des moments en commun.
Les Femmes de l’UV viennent d’organiser une journée importante et intéressante sur le fonctionnement de la Commune. Elles ont annoncé d’autres initiatives et je les félicite pour leur activisme.
La Jeunesse Valdôtaine a su s’organiser et a su mettre ensemble un nombre important d’adhérents présents sur le territoire.
LES CHANGEMENTS
Entre temps l’UV a du faire de grands changements.« Le Peuple Valdôtain », organe de presse historique de l’Union Valdôtaine depuis 60 ans, n’existe plus dans sa forme d’hebdomadaire. Une nouvelle version paraissant chaque deux mois l’a remplacé.
Nous ne pouvions plus tenir ses coûts.Nos sources principales de financement sont les sommes que les élus versent régulièrement chaque mois et les quotas des adhésions.Nous devons vivre de ça. Voilà pourquoi adhérer à l’UV est la manière de soutenir un projet et un espoir pour notre Pays d’Aoste.Nous avons modernisé notre site informatique pour permettre de suivre davantage la vie du Mouvement.
Aujourd’hui nous avons un instrument puissant pour faire e circuler nos informations. Le site est ouvert surtout aux contributions d’articles et des nouvelles des Sections et des élus à tout niveau.J’ai essayé de tenir une correspondance continuelle les Présidents des Sections qui disposent d’un courriel électronique (mail). Merci de me lire.
Et en conclusion de ce compte rendu, je veux remercier tous ceux qui ont collaboré à l’organisation de ce Congrès : Lea et Julienne, Giulio, Denis, les Sections, leurs Présidents, les groupes de la Jeunesse et des Femmes et en particulier Thomas Linty, qui à titre bénévole s’est occupé de la partie graphique et technique et au montage des supports audio – visuels que vous ne manquerez pas d’apprécier, et bien sur Cristina Deffeyes notre présentatrice.
LE CONGRES
Le Congrès a été voulu dans cette forme pour nous inviter à réfléchir sur l’actualité et pour tracer un parcours pour notre futur. Et ce, en partant de notre histoire qui porte en elle le sens de notre vie et de notre appartenance à ce Mouvement qui vit le jour le 13 septembre 1945 dans une Vallée d’Aoste détruite par la guerre et l’oppression d’une dictature qui voulait faire disparaître nos langues.
Ce qui faisait dire Emile Chanoux : « notre peuple n’existe plus, il n’a plus son langage, il doit renier ses ancêtres et son histoire, jusque dans ses noms, qui sont, dit-on, l’image de la personnalité humaine, il n’est plus ».
L’Union Valdôtaine a vécu des phases alternes entre les succès et les désarrois, les scissions et les partages. Mais le Val d’Aoste doit se savoir grée au travail et à l’engagement des Unionistes, merci surtout aux quels, le 26 février 1948, fut promulgué le Statut Spécial pour notre Pays. Dans le parcours parlementaire, furent fortes les pressions et les résistances des nationalistes qui n’avaient pas disparu avec la fin du fascisme.
Le Comité Central de l’UV exprimait, à l’époque, son extrême regret pour « les profondes mutilation apportées au Statut que le Conseil de la Vallée avait élaboré et approuvé à l’unanimité ». Commença ainsi une lutte sans cesse avec l’Etat pour avoir la reconnaissance des droits nous revenant du Statut que l’Etat italien même avait souscrit. La zone franche, prévue, ne verra pas le jour, ni elle sera remplacée par aucune répartition financière.
L’Union Valdôtaine, malgré elle, dut s’allier avec les forces qui gouvernaient l’Italie, pour essayer de faire avancer l’Autonomie, pour moderniser un territoire sans ressources et pour créer une école au service des besoins d’une spécificité culturelle piétinée et blessée.
Mais les diktats romains visaient à ne pas laisser affirmer une politique régionaliste. Aux régionales de 1954 l’Union Valdôtaine fut à l’opposition avec 1 seul élu (Marie Céleste Perruchon Chanoux) malgré les 15.000 suffrages obtenus, à cause d’un système électoral majoritaire, fixé par l’Etat. En 1959 l’Union fut alors obligée de s’allier avec les gauches. Les régionales furent gagnées. Mais arriva ainsi le temps des scissions. A partir de 1968 par les conservateurs du RV contraires à une alliance avec le PCI. En 1972 par les unionistes contraires à une alliance avec les centristes. Ce fut l’UVP. Trois mouvements autonomiste de souche unioniste et un autre parti (les DP venant d’une scission avec la DC) caractérisent la vie politique valdôtaine. Un « déjà vu » actuel.
A partir de 1974 Mario Andrione, Président de l’UV, arrive à créer une coalition, comprenant les trois mouvements autonomistes, et un Gouvernement régional conduit par l’UV. C’est la renaissance Unioniste sous l’impulsion de son Secrétaire J.C. Perrin qui portera à la réunification des trois Mouvements en 1976.
Le temps de la croissance.
Commence une croissance progressive. La nouvelle répartition financière assigne à la Vallée d’Aoste les 9/10 des impôts perçues dans la Région.
C’est ainsi que l’on assurera, dans les décennies successives, l’amélioration de la voirie, que l’on modernisera l’organisation de la santé créant une gamme de services sans précédents et sans comparaison. Les lieux d’accueil pour les personnes âgées sont un fruit de cette politique voulue par l’UV. L’assistance aux personnes dépourvues et aux foyers faibles est encore assurée de nos jours, malgré les difficultés financières que nous connaissons.
A l’éducation et à la culture sont attribuées des ressources financières et humaines inconnues ailleurs et des efforts considérables sont mis en place pour soutenir notre culture et nos langues.
Dans notre Pays d’Aoste le français et notre franco – provençal ont résisté et n’ont pas totalement disparu merci aux actions et aux soutiens venant d’une sensibilité à notre culture qui appartient à l’UV.
Dans une région si petite que la notre existent un Conservatoire musical et une Université qui ont été le fruit de la politique de l’UV.
L’Administration régionale, régie et gérée par l’Union Valdôtaine, a soutenu l’économie, le commerce, l’agriculture et l’élevage.
Un réseau de voirie pour l’exploitation des alpages a été mis sur place. Des aides importantes ont été allouées pour réaliser des arrosages automatisés.
Les bâtiments agricoles de plaine et de montagne ont été financés.
Dans le domaine du tourisme, l’hôtellerie est davantage développée. Les remontées mécaniques, à l’heure actuelle, avec un effort considérable, n’appartiennent plus à des sociétés extérieures comme on le plaignait dans le temps.
Les polémiques d’aujourd’hui concernant les grandes œuvres ignorent que c’est par celles-ci que nous avons une autoroute qui nous relie au tunnel du Mont Blanc et qui a rendu la vie normale aux communes allant d’Aoste à Courmayeur.
Elle a été longuement combattue par les mêmes qui se battent contre la modernisation de l’hôpital et la réalisation du siège universitaire.
Deux œuvres indispensables pour assurer une santé de qualité et pour offrir un siège convenable et de propriété, évitant d’investir de l’argent dans les loyers.Ces mêmes polémiques existaient lorsqu’on réalisait la bibliothèque régionale d’Aoste qui est actuellement un patrimoine de notre Communauté.
Mais sa réalisation fut énormément et longuement contestée par le parti du NON.
Sur les transports les critiques sont à la une et que le réseau des liaisons par cars touche toutes les Communes, ainsi que des services supplémentaires, tels que allô-bus et allô-nuit.
Sur le chemin de fer et sur l’aéroport les polémiques n’arrêtent pas. Seulement ceux qui sont en mauvaise foi ignorent combien d’argent, que nous ne possédons pas, il faudrait pour moderniser le chemin et que de la part de l’Etat aucune volonté a été démontrée dans ce sens.
Pour l’aéroport, on est dans une impasse puisque la société de l’AVDA n’appartient pas à la Région laquelle a un quota minoritaire qui ne lui permet pas d’agir et la met dans l’obligation d’attendre le résultat des contentieux en cours.
Le travail et l’emploi aussi ont eu l’attention vive de l’UV et de ses élus. Les parcours de formation et des politiques actives ont été nombreux. Les soutiens fournis aux entreprises, ont été importants. Y comprise la mise à disposition des entreprises d’un patrimoine immobilier modernisé et entretenu.
Et c’est bien l’Union Valdôtaine qui a soutenu des choix qu’à l’époque étaient peut être contestés et qu’aujourd’hui sont sous nos yeux tels que notre propriété de l’hydroélectrique et sa gestion directe.
Les collectivités locales du Val d’Aoste jouissent d’une répartition financière inconnue ailleurs qui leur a permis de les rendre plus efficientes et performantes. Mais ce temps là relèvent actuellement du passé.
Aujourd’hui, nos budgets se sont progressivement réduits allant des 1.638 mln € de 2010 aux 970 mln € de prévision 2015.
Où est allé l’argent qui manque ?A l’Etat avec qui les rapports sont difficiles.
LES RAPPORTS AVEC L’ETAT
Les gouvernements Monti de Letta pour arriver enfin à celui actuel ont mené à une lutte sans précédents contre les Autonomies. Les Régions représentent désormais le tire-lire de l’Etat qui y prélève l’argent lorsqu’il en a besoin.
Et l’Etat, qui fait la morale aux Régions et aux Autonomies, continue augmenter la dette publique. Dernièrement on nous a annoncé les rabais des impôts.Mais les réalités ont prélevé l’argent des Régions et des Municipalités en réduisant leurs ressources, ont obligé les collectivités locales à réduire les financements pour les services et les citoyens à payer davantage pour les maintenir.
Face à ces aptitudes il nous parait fondamental de chercher de faire un effort commun pour résister à des requêtes insoutenables et injustes.
Voilà pourquoi nous avons annoncé notre disponibilité au dialogue avec les autres forces politiques, puisque seulement avec une base politique plus large serait possible de muscler davantage nos rapports avec Rome.
Certes, il faudra avoir un sens de responsabilité majeur par rapport à ce qui c’est passé pour les élections européennes quand nous avons perdu l’occasion historique d’élire un représentant de la Vallée au Parlement européen, lorsque 28.000 préférences seulement nous auraient permis d’avoir un élu en Europe, désormais indispensable pour la Vallée d’Aoste.Cela n’a pas été possible pour les vétos qui voulaient isoler l’UV.
PRINTEMPS CRISE POLITIQUE
Dès le commencement de cette législature il y a eu la tentative de nous isoler.Les résultats électoraux de 2013 nous ont rendu un Conseil régional assez fragmenté, avec une majorité à 18 et une opposition à 17. Ce faible écart nous a crée des difficultés en mettant en crise celui qui a toujours été notre point de force : la capacité d’assurer la gouvernabilité. Nous avons vécu dans une instabilité qui s’est entièrement manifestée le 26 mars 2014, lorsque s’est ouverte une crise politique suite à l’approbation, à bulletin secret, d’une motion de censure contre le Gouvernement Valdôtain.
La crise s’est échelonnée jusqu’à la moitié du mois de juin.Pendant toute cette période avec nos alliés de SA nous avons essayé de conduire des négociations. Mais on n’a abouti à rien.
Cependant le fait de parler avec nos adversaires a contribué à amoindrir les tensions et à compacter la majorité qui a pu repartir à 18, tandis que, entre temps, les oppositions, qui ont vu naufrager leur projet de devenir majorité, ont monté la faiblesse de leur prétendue unité.
Des changements ont été introduits au sein de la majorité et quelqu’un a été sacrifié dans ces passages !
Mais c’est quelqu’un qui nous a appris quelque chose, puisque, il n’est pas parti, en claquant la porte sur la figure de l’UV, en faisant de son cas une question personnelle.
Les sacrifices sont toujours douloureux, pourvu qu’ils servent à quelque chose. Malheureusement il n’en a pas été ainsi. La majorité a été mise en crise par un vote de censure au Président du Conseil qu’on venait d’élire quelques jours avant.
Une aptitude stupide, qui nous a obligé à prendre acte que notre majorité est variable. Tantôt à 18, tantôt à 16 ou à 17.
L’ACTUALITE POLITIQUE
Et ça avec une aptitude censurable lorsque la crise nous a touchés davantage. L’appauvrissement, les difficultés de tous genres, le chômage sont devant nos yeux. Les exigences des citoyennes et des citoyens, les espoirs des jeunes, des travailleurs et des entreprises ont radicalement changé au cours de ces dernières années.Notre Peuple souffre. Il le fait en silence.
Avec une grande dignité. Mais nous ne pouvons pas l’ignorer.
D’ailleurs, une imposante réduction de nos ressources vient de nous plonger dans des difficultés sans précédents et il y a la nécessité de rationaliser notre modèle de développement recherchant un nouvel essor à notre Pays d’Aoste.
L’actuelle situation demande de passer des critiques aux propositions pour revoir la tenue de notre système. Mais, s’il faut demander aux gens de prendre acte de ce nouvel état de choses, il est aussi indispensable de participer davantage à leur vie et à leurs problèmes pour dépasser l’actuelle perte de crédibilité de la politique.
De nombreux exemples qui nous sont venus d’ailleurs nous ont fait état de la déception des gens envers la politique et ses représentants.Le faible taux de participation aux récentes élections régionales en Italie a porté à l’élection de coalitions qui sont légitimées par une minorité de la population.
C’est un signal que nous ne pouvons pas ignorer.
Il nous revient de nous conduire de façon que nous et nos représentants, à tout niveau, nous sachions témoigner, par nos exemples et nos conduites notre rôle et nos fonctions au service de la collectivité.
Nous sommes tous appelés à faire face à cette nouvelle et incontournable situation.Dans ce sens on ne peut pas se soustraire aussi à la rationalisation des coûts du fonctionnement du système.
En sachant qu’en tous cas son exercice a des coûts et qu’il s’agit de les rendre compatibles comme cela ce fait partout, dans tout les Pays évolués, où existe la représentativité démocratique.Une action responsable de révision de l’ensemble est nécessaire, mais il faudra cependant aller au de là des slogans actuels par des actions concrètes.
La Majorité régionale, comme l’avait annoncé dans son programme, a déjà présenté le 13 octobre 2013 un projet de loi de réduction des Conseillers Régionaux. Mais personne ne s’en souvient et personne, parmi ceux qui crient aux ainsi dit couts de la politique, n’a encore demandé de commencer à le partager.
L’Union Valdôtaine ne se soustrait pas à cette discussion si elle est faite pour atteindre des résultats et non pas pour faire du simple battage.
Mais au de là de ça, il y a encore autre chose qu’il faut faire pour avoir la confiance des gens. Il ne faut pas avoir crainte de démontrer que nous sommes différents. Que nous n’avons pas des aptitudes négatives, que notre style de vie est approprié et que les comportements nuisibles ne nous appartiennent pas.
Ce sont ceux-ci les facteurs avec lesquels nous pouvons nous tenir en dehors de l’actuelle dérive négative qui éloigne les gens.Il faut imprimer un nouvel élan à l’action politique !!!Nous ne prétendons pas le faire tous seuls.
C’est pourquoi nous avons annoncé une volonté de dialogue envers les autres forces politiques.
C’est à partir de ce constat que nous avons affirmé, sous mandat de nos organes politiques, notre disponibilité à trouver des ententes pour essayer de renforcer le cadre politique et assurer une gouvernabilité plus stable et aborder des reformes structurelles désormais irrenonçables.
Nous, avec SA nous sommes la majorité ressortie légitimement des urnes. Cependant nous souhaitons que l’on puisse partager un parcours aussi avec d’autres puisque nous entendons bien que notre Communauté nous demande, à pleine voix, de laisser de côté les querelles et d’agir dans le concret. Nous avons donc annoncé notre disponibilité à nous mesurer et à nous confronter avec tous et sur tout. Sur mandat du Conseil Fédéral nous avons rencontré les autres forces politiques avec pleine disponibilité.
Nous avons aussi dit que pour nous les contenus étaient importants et qu’ils avaient le dessus sur les préjudicielles. Nous n’avons pas l’intention de faire des procès aux autres. Mais nous ne voulons pas que l’on confonde notre disponibilité avec la résignation et la faiblesse.Nous n’acceptons pas que des possibles accords soient conditionnés à la célébration de procès sommaires envers l’UV et à nos représentants.
Nous estimons nécessaire de pouvoir nous confronter sur les thèmes urgents, sur des programmes à partager, sur les choses à faire.
A partir de ça nous sommes disponibles à travailler pour essayer de définir un parcours commun sans vouloir des primogénitures.
Le 10 mai prochain sera le moment des élections municipales.
Nous nous y approchons avec le sentiment de pouvoir, aussi dans cette occasion, partager des ententes et des collaborations.Nous pensons que là aussi il faudrait essayer d’éviter les fractures, les querelles nuisibles, les préjudicielles ou les chantages hors lieu.Les gens regardent, comprennent et jugent.
Notre devoir est d’être sérieux et d’approcher les citoyens et non pas de les éloigner.
Et enfin, puisqu’ils font davantage l’objet de nos discours, essayons de faire ainsi que dans la composition des futures listes les femmes et les jeunes soient davantage pris en compte.
Entre temps nous souhaitons qu’à l’intérieur du Conseil de la Vallée on trouve une convergence commune sur la loi électorale des Communes. Sur ce thème nous nous sommes préalablement confrontés avec nos administrateurs et le Conseil Fédéral devra y être impliqué également.
En restant encore sur l’actualité je veux rappeler deux faits qui ont caractérisé ces derniers jours.
D’un côté il y eu la requête de renvoi en jugement, avancée par le tribunal d’Aoste, vendredi 21 qui nous a fort touché. En effet si d’une part la requête de non admissions au jugement pour Julienne nous a soulagé, notre regret est grand pour Osvaldo, Ego, Guy et Diego.Nous avons la conviction qu’ils ont agi dans totale honnêteté et qu’il leur sera possible de démontrer leur innocence.
Et nous attendons confiants les résultats de la fin de cette procédure.
Entre temps, lundi 24, le tribunal d’Aoste a émis une sentence d’acquittement pour le Président de la Région.Nous sommes contents de ça, avant tout pour la personne du Président, puis pour l’image concernant son rôle.
Reste le regret du fait que pendant des mois il y eu a qui, dans l’opinion publique, s’est exercé à laisser entendre et imaginer qu’il y aurait été du pourri derrière tout cela.Lundi 24 le tribunal d’Aoste a donné la meilleure réponse aux vautours qui souhaitaient une solution différente de la chose (il fatto non sussiste).
Le silence effrayant qui a fait suite à la sentence nous a fait état de la déception de beaucoup de monde…
L’AVENIR
La devise de notre Congrès « 70 d’UV entre l’histoire et l’avenir » veut nous approcher à notre 70ème anniversaire par un travail de révision de nos thèse et de nos propositions.
Un groupe de travail composé par J.C. Perrin, J. Rivolin, Ch. Ferina, J. Farcoz, S. Crétier a été chargé d’un travail préparatoire qui procédera par une confrontation avec les Sections et tous les organes du Mouvement dans l’esprit et avec la volonté d’être davantage à l’écoute des gens.
Cela nous demandera un engagement de temps et d’énergies, il devra redonner de l’élan à notre Mouvement et fixer des perspectives actualisées aux besoins de notre Peuple.
Malgré l’éloignement progressif des gens de la politique l’UV est encore un exemple étonnant de partage et de participation.
Mais jusqu’à quand ?Aujourd’hui les partis ne remplissent plus les fonctions primaires qui étaient à la base de leur existence, à savoir : les principes des quels découlait de leur action et leurs activités d’aide et de proximité aux gens.
Pour ce qui est de la politique de proximité j’en ai parlé dans mon programme de candidature à la Présidence.
Nous avons, pour le moment fait assez peu dans ce sens à l’exception des rencontres sur le territoire. Mais ça ne suffit pas. Ce sont l’aide, l’assistance et le bénévolat envers nos gens les éléments concrets que nous devons essayer de mettre en piste et qui n’osent pas le dire !
C’est ce que je souhaite. C’est ce qu’il nous faut.
Pour ce qui est des principes nous devons nous demander si les nôtres sont encore connus par nos concitoyens, si les Unionistes mêmes les connaissent, si pour eux ils demeurent encore valides et comment les décliner dans le futur.
Le processus d’intégration européenne a augmenté davantage le poids de lois et de règles qui se sont superposées à celles de l’Etat.L’Europe des peuples que l’on préconisait est devenue davantage l’Europe des marchés, de la finance et des banques. C’est l’UE elle même qui a menacé plus lourdement l’Ecosse et la Catalogne à l’occasion de leur référendum pour l’indépendance.
Et pour cause puisque dans les années à venir se manifesteront davantage les besoins d’autonomie de plusieurs réalités que le parcours d’intégration à caché et minimisé jusqu’à présent.
L’Europe le sait et elle essayera encore de lancer des menaces et cherchera de faire passer sous silence tout cela.Est-ce-que nous serons résignés à ça ou nous aurons encore un brin d’élan pour ne pas oublier nos principes et les déclarer haut et fort ?
Est-ce que nous nous battrons encore pour conserver nos langues ?Certe quelqu’un nous dit : “il francese lo parla solo più una minimissima parte dei valdostani”. Très mal! Cela veut dire que le Statut d’Autonomie qui devait défendre nos cultures et nos langues a failli et il était une duperie, « una truffa ».
Mais ce ran ran, nous le savons, vient de ceux qui sont contre nous, contre le Val d’Aoste, contre notre culture. Ils se réjouissent de ça au lieu d’en être déçus Ne serait elle pas encore et toujours actuelle la pensée de E. Chanoux : « Au milieu de nous un autre peuple s’est campé et agit en maitre, un autre peuple qui n’a pas notre visage et dont les plus faibles parmi nous ont accepté le langage et quelque fois l’esprit, un autre peuple qui nous n’aime pas, qui nous hait même » ?
Nous avons aujourd’hui, plus que hier, le devoir de nous battre et de défendre notre culture, sans quoi notre Pays d’Aoste ne serait plus, ainsi que les espoirs de notre Peuple.Il nous faudra le faire tous seuls !
Nous. Les Valdôtains. Personne ne nous aidera.
Mais l’UV a toujours été seule a défendre le Pays d’Aoste, qui sans nous n’existerai plus.
Nous ne renoncerons pas à nous battre voulant avant tout conserver et améliorer ce que nous avons : notre Autonomie.
Il faudra la défendre face à ceux qui la considèrent compromise ; à ceux qui la jugent révolue ; à ceux qui continuent à l’associer au bons d’essence et à ceux qui estiment encore qu’elle n’ait plus de sens si elle ne peut plus nous assurer des avantages économiques.
Toutes ces gens là oublient que l’Autonomie n’est pas un ensemble de privilèges, mais le droit d’avoir des responsabilités par soi-même.
Autonomie signifie avoir la possibilité d’exercer, par ses responsabilités, des fonctions utiles et nécessaires à la Communauté.
C’est la conscience de cette différence qui doit être à la base de nos actions. On entend seulement dire que les Régions à Statut spécial sont privilégiées.
Même ici, chez nous, il y en a qui essayent de nous remplir la tête de ces bêtises.
Nous les avons entendus pendant des années lorsqu’ils disaient que nous étions des privilégiés.Ils souhaitaient que ces privilèges cessent. Parce que nous ne les méritions pas : nous les avons laissé dire en nous laissant même tromper par ces discours.
Mais rien n’est figé à tout jamais : ni dans la vie, ni en politique et maintenant, pour nous c’est le moment ou de nous réveiller ou de disparaitre.
Le choix ne revient qu’à nous !Uniquement à nous !C’est à nous de démontrer que nous nous n’attendons pas des privilèges mais le respect de nos prérogatives.
A l’Etat italien et à l’Europe nous devons opposer la force d’une volonté et d’une conscience autonomiste, d’un désir vif de conserver notre droit à l’auto-gouvernement et au respect des principes de subsidiarité découlant du fédéralisme intégral auquel nous croyons. Mais ces affirmations ne valent à rien si elles restent telles.
Elles doivent se décliner dans notre action politique.
Pour nous l’indépendance et l’autodétermination des peuples ne sont pas des mots tabou ou blasphèmes Ils demeurent des principes incontournables que nous nous ne pouvons laisser sous silence.Pour nous les désirs d’indépendance de l’Ecosse, de la Catalogne, du Jura Suisse sont légitimes.
Et seront également légitimes les mêmes désirs de liberté d’indépendance lorsqu’ils seront exprimé par d’autres peuples sur la base des principes que nous partageons.
Les états existent sur la base d’une inclusion partagée et non pas par des contraintes et des obligations arrogantes.
L’Angleterre à permis à l’Ecosse de tenir un référendum indépendantiste, et elle a accepté, à la suite, de négocier des nouvelles formes d’autonomie.Ca s’appelle DEMOCRATIE. C’est le respect du rapport entre Etat et Autonomie.En Italie, en Espagne et ailleurs encore ce n’est pas ainsi.
Nous ne mettons pas en cause notre appartenance à l’Etat italien. Mais c’est l’Etat lui-même qui met en cause notre inclusion et notre existence. Il met en cause les Régions en les étranglant financièrement et il a mis particulièrement dans le collimateur les Autonomies. Jusqu’à quand les Valdôtains baisseront la tête et accepterons cela ?Nous ne pouvons qu’être forts de par nos idées et ce ne sera qu’en renforçant nos principes identitaires et en les partageants avec les autres Peuples et les autres communautés que nous pourrons encore assurer notre futur.
Assez de vivre de nos querelles sans regarder avant. Assez de se faire duper par les bavardages et les théories du suspect. Assez de se taire au lieu de s’exprimer et de se douter de tout et de tous.
Pendant ces mois, dans les nombreuses rencontres que j’ai eu dans les Sections il y avait, parfois, à la fin, quelque chose d’indéfini. Une sorte d’insatisfaction latente.
C’était bien ça ! Le manque d’un message partagé, d’une identité à réaffirmer, d’un esprit commun pouvant nous rendre et assurer encore et toujours Valdôtains.
Essayons donc de nous relever.Assez de présenter nos drapeaux en berne, assez de laisser que d’autres s’emparent de nos devises, assez de laisser croire que nous avons confié à d’autres notre rôle de Mouvement autonomiste, assez de subir et de nous taire, assez d’avoir peur de dire et de manifester notre pensée.
Revenons à nos origines, jetons les bases pour un Mouvement toujours plus fier et unis, mais surtout plus ouvert et actuel aux changement et aux besoins des Valdôtaines et des Valdôtains.
Nous avons une année devant nous. Profitons-en et affirmons notre volonté de vivre et de progresser.
Maria Barbero – Représentante des Femmes Valdôtaines
Bonjour Monsieur le Président, bonjour mesdames et messieurs les congressistes.
Depuis 1946, les femmes ont le droit de voter; quant à exercer le droit d’être élues, cela a été beaucoup moins automatique, même si de nos jours nous considérons comme acquis certains droits pour lesquels nos mères se sont battues âprement.
C’est pourquoi, nous estimons utile de commencer par un survol, très bref, de l’engagement politique et social des femmes valdôtaines.
Nous voulons ici rappeler les femmes qui ont œuvré contre le Fascisme pour la défense du particularisme valdôtain dans le cadre de la Jeune Vallée d’Aoste, et surtout celles qui ont participé activement à la Résistance, telles que Maria Ida Viglino et Marie Nouchy.
Après la deuxième guerre mondiale, et plus précisément en 1946, avec l’obtention du droit de vote, la présence des femmes dans les rangs politiques se fait plus concrète: dans la droite ligne des idéaux de la Résistance, les femmes participent aux manifestations pour la reconnaissance du droit de souveraineté du Peuple valdôtain.
Dès la constitution du premier Conseil régional, certaines d’entre elles sont là: Maria Ida Viglino, Céleste Perruchon et Anaïs Ronc Désaymonet.
Au fil des années, la participation féminine à la vie politique active augmente.Vers la fin des années 70, influencées par les ébranlements survenus un peu partout en Occident, les femmes valdôtaines ont ressenti aussi la nécessité de se réunir, afin de se reconnaître et de se situer dans le foisonnement des groupes féminins ; tout en affrontant les problèmes de l’émancipation féminine et des relations de la femme dans la société sous un angle valdôtain, c’est-à-dire sans oublier nos valeurs traditionnelles, et plus en général notre culture.
En 1978 C’est la naissance de l’Entraide des Femmes Valdôtaines. L’Entraide a joué un rôle important: cette association a retenu l’attention de l’opinion publique par de nombreux articles et communiqués de presse, elle a organisé des débats et des fêtes, gardant toujours une présence active dans la Conférence pour l’égalité des Chances.
De plus, en tant qu’association collatérale de l’Union Valdôtaine, elle a contribué à diffuser nos idéaux dans la société. Les associations féminines des années 4/20 étaient encore marquées par un enthousiasme soixante-huitard, ce qui a permis aux jeunes femmes de se frayer un chemin dans le panorama politique actuel. Dès l’année 2012, ce groupe est nommé tout simplement Femmes Valdôtaines.
A présent, les femmes semblent chercher d’autres formes d’engagement, mais on compte pouvoir regrouper un grand nombre de femmes ayant envie de s’engager dans la vie politique.Le but de ce groupe est aussi de solliciter le Mouvement à se pencher davantage sur la nécessité de sauvegarder la culture valdôtaine, sans laquelle notre Peuple cesserait tout simplement d’exister.
Et à inviter les hommes et les femmes qui représentent le Mouvement de ne pas rester enfermés dans les Palais, mais d’essayer à nouveau de parler avec les gens : les contacts humains sont très importants surtout dans les moments difficiles.
Nous invitons aussi les Unionistes qui représentent les sections à rapporter les idées et les craintes des inscrits lors des réunions officielles pour que celles-ci ne restent pas seulement des discours de bistrots parce que l’Union Valdôtaine défend non seulement l’autonomie de la Vallée d’Aoste, mais aussi l’autonomie des personnes.
L’esprit de solidarité, ce sentiment qui autrefois permettait aux gens de chez-nous de bien se comprendre, de s’aider les uns les autres, de se reconnaître membre d’une communauté, de travailler coude à coude pour l’intérêt commun, cet esprit donc indigène et enraciné qu’il était, faut-il constater qu’il ne l’est plus aujourd’hui ?
A en juger par certains comportements, on serait bien tentés de le croire, mais il ne faut pas se décourager : la modernité d’importation et la loi du propre profit, bien qu’ils soient délétères, tant sur le plan social qu’au point de vue le plus strictement individuel et humain, ne peuvent pas, nous en sommes convaincues, étouffer nos indéniables particularismes.
La condition essentielle pour que nous puissions retrouver, aujourd’hui, une certaine sérénité et un peu de l’ancienne joie de vivre, réside dans les capacités de chacun d’entre nous de rééquilibrer notre tissu social et culturel à la mesure des valdôtains : redécouvrons donc nos sources, nos racines; renforçons notre sentiment régionaliste et renouons des liens d’amitié, d’entente et de compréhension qui soient vraiment authentiques.
L’Union Valdôtaine, première force politique en Vallée d’Aoste, doit utiliser davantage son pouvoir pour défendre le patrimoine historique et culturel de la Vallée d’Aoste.
L’Union Valdôtaine est censée représenter quelque chose de plus qu’un simple parti politiqueEt pour terminer nous demandons d’envisager des actions finalisées à la sauvegarde de la conscience ethnique valdôtaine.
Nous voulons que les jeunes générations aient la conscience de leur identité valdôtaine, à savoir la fierté d’appartenir à un peuple et à un Mouvement qui ont su se défendre. Nous exigeons que dans l’Europe la Vallée d’Aoste ait une identité bien précise : notre Pays est pour nous le plus beau pays du monde et nous sommes les seuls au monde à en parler et, donc, à pouvoir défendre notre patois, notre langue maternelle qui est le chant du terroir.
C’est pour cette raison que nous sommes ici aujourd’hui, pour vous dire que: «en dépit de toute difficulté, de tout problème, allons de l’avant ». Tant que nous serons unis, nous serons forts: Union est synonyme de force.
Alors, resserrons nos rangs!
Je vous remercie de votre attention et aussi de votre patience
Michel Savin – Animateur principal de la Jeunesse Valdôtaine
Mesdames, Messieurs, chers unionistes et jeunes unionistes, bonjour !
C’est au nom de la Jeunesse Valdôtaine que j’interviens à notre Congrès. Représenter le mouvement juvénile de l’Union Valdôtaine est pour moi un honneur, mais en même temps un engagement envers la Vallée d’Aoste.
Être l’Animateur Principal signifie être le porte-voix des jeunes valdôtains qu’ont décidé de participer activement à la politique et, à travers elle, d’être les promoteurs de la spécificité territoriale, culturelle et linguistique de notre Vallée.
Sans doute, aujourd’hui plus que jamais, le rôle de porte-voix des idéaux valdôtains est d’une importance fondamentale pour garder vivant le sentiment d’Autonomie.Autonomie : une expression qui est de plus en plus associée au terme «privilège»; une expression qui est de plus en plus dénuée de sens par l’action du gouvernement romain.
L’impression qu’on a, en écoutant les politiciens italiens, c’est que chaque gaspillage d’argent public peut se résoudre en supprimant les régions à statut spécial.
À ceux qui font ces énoncés il faut donc rappeler l’histoire. Une histoire basée non pas sur la nécessité d’assurer aux valdôtains un privilège économique, mais fondée sur des décisions qui visaient à créer une République italienne unie, se fondant sur le principe fondamental de la reconnaissance des spécificités des peuples qui en font partie.
La reconnaissance et la sauvegarde de l’identité culturelle, territoriale et linguistique de notre terre étaient en effet les aspects que les membres de l’Assemblée Constituante avaient considéré pour la déclaration d’une Vallée d’Aoste Autonome.
Il ne faut pas s’oublier que l’Assemblée Constituante était allée au-delà du simple concept d’autonomie et elle avait reconnu à notre région la zone franche, qui aurait dû être mise en œuvre par le biais d’une loi nationale, qui n’a été jamais promulguée.
Notre Vallée est une terre de frontière, une terre de montagnes, de traditions et de langue française et franco-provençal. Un pays que, à certains égards, ne peut pas être défini, d’une façon réductrice, « Italie ».
Tout d’abord nous nous sentons Valdôtains, et donc, face aux attaques constants qui nous sont faites, nous croyons qu’il est temps de réagir !
Le thème de ce Congrès porte inévitablement la Jeunesse à réfléchir sur l’avenir de notre mouvement et de la Vallée d’Aoste.
Beaucoup de choses ont changé depuis 1945. Nous sommes passés d’un système où le fédéralisme et l’autodétermination des peuples étaient les thèmes principaux de l’action politique, à un système où la mondialisation tend à annuler chaque particularité territoriale et culturelle.
Aussi la naissance de l’Union Européenne a entraîné un lent changement du concept d’État et de Région.
Il s’agit d’un changement qu’il a transformé le rôle de cet organisme international, en le faisant devenir aujourd’hui le centre de décision pour tous les États membres.La crise économique que nous vivons a, ensuite, mené le gouvernement central à demander aux régions sacrifices financières constants pour répondre à la nécessité de régler les comptes de l’État.
Inévitablement le doigt a été pointé vers les régions à statut spécial, cataloguées comme l’une de majeures sources de gaspillage du système. Par conséquent, nos petites réalités communales ont dû assister jour après jour à une réduction substantielle de leurs ressources et, aujourd’hui, ce qui avait été considéré jusqu’à récemment un modèle vertueux de gestion publique a commencé à vaciller.
Face à ces changements, quel sera l’avenir politique de notre Région ?
Quels pourront- ils être les points sur lesquels fonder l’action politique dans les années à venir ?Sûrement nous sommes face à un changement radical de la façon de penser la politique. Le progrès et la fortification des organisations supranationales, tels que l’Europe, et la centralisation croissante des États, ont déjà entamé des « feux rebelles des peuples », qui ont essayé, et essaient, de faire reconnaître leur indépendance.
Un exemple est donné par le mouvement d’’indépendance écossais qui, même si n’a pas atteint son objectif avec le référendum qui a eu lieu le Septembre dernier, a démontré la volonté de nombreux écossais de contraster ce centralisme extrême.
Et surtout, a soulevé de nombreuses questions sur la fonctionnalité d’un système qui tend à une non- reconnaissance des différentes identités culturelles des peuples.Il en va de même pour la Catalogne.
Là-bas la Cour Constitutionnelle a déclaré illégale le référendum sur l’indépendance de la région espagnole. Cependant, le neuf Novembre dernier, les Catalans ont décidé d’organiser le référendum.
Au-delà des résultats de cette consultation, qui d’ailleurs a confirmé le grand désir d’indépendance, et au-delà de l’invalidité juridique d’un tel référendum, ce qui devrait attirer notre attention est le signal que les Catalans ont voulu donner à Madrid: une déclaration formelle de la volonté d’autodétermination !Et dans tout cela, les réalités autonomistes italiennes telles que la Vallée d’Aoste, quoi pensent-elles faire pour sauvegarder leur spécificité ?Ce qui est arrivé en Écosse et en Catalogne devrait nous faire réfléchir.
Ne serait pas approprié de prendre exemple sur eux afin de faire respecter nos droits? Rappelons-nous, et faisons nôtre, la pensée d’Émile Chanoux, qui écrivait : « l’État n’est pas l’unique organisme social où réside le droit, mais seulement un des organismes sociaux qui exercent leurs fonctions particulières pour le bien de l’individu. L’État n’est pas un ensemble d’individus, de citoyens, mais un ensemble d’organismes sociaux mineurs, qui à leur tour groupent des individus ; et chaque organisme social mineur n’est pas un organisme de l’État, mais un organisme à part, qui a sa vie propre, qui exprime son droit propre, qui a droit au respect pour sa propre personnalité, comme y a droit l’individu, l’homme, le citoyen ».
Par rapport au contenu de notre contestation, j’estime qu’il serait important pour nous d’obtenir la reconnaissance par l’État de toute une série de compétences qui permettront à notre Région un auto-gouvernement majeur.
Il est, en effet, important de souligner que souvent, quand ils sont faits des études de secteur, par exemple sur la qualité de vie, ou même sur le rigueur économique des régions, ce sont les réalités comme la Vallée d’Aoste ou le Trentin à obtenir la primauté.
Or, au lieu de voir ces réalités régionales comme des privilèges, pourquoi ne sont-elles pas prises en considération comme modèles de virtuosité à appliquer aux autres Régions aussi?
Le fédéralisme conçu non seulement sur le plan économique, mais comme autodétermination Régionale aussi, pourrait être l’une des meilleures solutions pour faire face à la réalité actuelle.
Du point de vue économique mènerait à une plus grande virtuosité des Régions et permettrait également une conservation/valorisation de l’identité des peuples.Quant à l’Europe, il est nécessaire de travailler afin que les Régions puissent avoir un rôle plus marqué à l’intérieur des institutions européennes.
Bien sȗr, cela aurait été plus simple pour nous si seulement la Vallée d’Aoste avait pu avoir un député européen !
En conclusion, nous devons certainement reconnaître que le système de gouvernement a changé par rapport à quand l’Union Valdôtaine a été fondée.Pour l’avenir, les jeunes en premier lieu, mais avec eux tous les Valdôtains, devront se concentrer principalement sur la défense de leur identité, en reprenant d’abord largement l’utilisation de la langue française.
Ensuite, il est nécessaire d’exiger des réformes structurelles visant à donner plus de pouvoir aux Régions et moins pouvoir discrétionnaire à l’État de mettre en place mesures de la dernière heure visant à trouver de l’argent pour couvrir les mauvais choix du centre, détruisant ainsi les petites réalités communales. Il ne faut pas négliger , entre autres, la revendication d’une reconnaissance en Europe des minorités tels que la nôtre.
Nous devons tout faire pour le bien de la Vallée d’Aoste, et tout cela sera possible tant qu’ils existent l’Union Valdôtaine et la Jeunesse Valdôtaine, les seuls mouvements qui ont fait l’histoire de la Vallée d’Aoste et qui ont toujours regardé vers l’avenir avec un souci pour la sauvegarde des droits de tous les Valdôtains.
Allez les jeunes !
Travaillons-nous pour la défense et la reconnaissance des droits du Pays d’Aoste !
Vive notre mouvement et notre Petite Patrie ; Vive les jeunes, les femmes et les hommes Valdôtains !
Jean Barocco – Représentant des Collectivités locales
Cohésion autonomiste
Chers Valdôtains, chers Unionistes, autorités, mesdames et messieurs bonsoir et bienvenus ici à Pont-Saint-Martin.
Parler au Congrès de l’Union Valdôtaine au commencement de cette longue année qui nous amènera au 70ème anniversaire est un honneur pour un syndic élu par le peuple, par les valdôtains et surtout par les unionistes.
Avant de faire quelques considérations avec vous, je souhaite remercier tous les administrateurs de nos Collectivités locales qui, au cours de ces décennies, avec passion et non sans quelques difficultés, mais dans le but précis de respecter le mandat reçu par leurs concitoyens, ont cherché de gouverner au mieux notre Région.
Je crois que les résultats sont là : on les voit en traversant notre Région, on peut les percevoir. Je crois que dans ces années nous avons atteint ce bien-être grâce à tous ces administrateurs, ces syndics, ces assesseurs et ces conseillers qui, en accord avec les administrateurs de notre Région, dans le silence du travail quotidien ont oeuvré pour notre Vallée.
Le sentiment de l’autonomie demeure dans tous les Valdôtains et ce n’est pas seulement un parcours de soixante-dix ans qui a porté à l’autonomie : je crois que l’autonomie est dans l’ADN des Valdôtains. Dans les mille années d’histoire qui ont vu ce peuple des Alpes défendre ses droits, sa culture, sa langue, son territoire, son mode de vie : un jour contre quelqu’un, un autre jour contre quelqu’un d’autre, parfois contre des ennemis que l’on perçoit physiquement, d’autres fois contre des ennemis que l’on ne perçoit pas, mais qui sont là et je crois que dans cette période difficile ne seront ni l’Etat, ni l’Europe ni la crise à mettre en difficulté l’autonomie de la Vallée d’Aoste.
Nous avons des milliers d’ans d’histoire, je crois que les Valdôtains doivent reprendre le goût pour leur autonomie, pour le courage de se battre dans nos vallées et dans nos domaines, dans l’agriculture, dans les champs, dans les alpages.
Nous devons retrouver un peu de cohésion et l’orgueil d’être Valdôtains. Des moments difficiles nous attendent, mais comme toujours, nous de l’Union Valdôtaine nous serons là avec nos concitoyens pour défendre l’autonomie, pour défendre un projet de société, pour chercher de donner surtout de l’espoir à nos jeunes.
Je crois que quand-même, grâce à l’action concertée entre les Communes, la Région, le Celva, et ici je veux remercier le président Bruno Giordano et tout le comité de direction pour le travail qu’ils ont fait pendant toutes ces années pour nous assurer du soutien, et aussi grâce aux ressources que nous avons en vertu de notre autonomie, nous sommes arrivés à produire des résultats importants.
Maintenant les professionnels du “tout va mal” sont là, mais je crois que l’Union Valdôtaine, ses administrateurs et les Unionistes doivent revendiquer et défendre les résultats obtenus. Et si on peut se réjouir de notre autonomie, c’est grâce à l’action de nos administrateurs et surtout de tous les Unionistes.
Le futur est devant nous : on commence une année pour fêter les 70 ans de l’Union Valdôtaine, mais nous devons regarder vers l’avenir. Les rapports avec l’Etat, la mise en danger par l’Etat de la disponibilité des ressources financières, les rapports entre Régions et Communes, la sauvegarde du territoire, le travail, l’immigration, les coûts de la démocratie sont sans doute des défis lourds, mais je crois que le défi le plus grand, le plus difficile de ces années pour les administrateurs et pour les Unionistes sera de donner de l’espoir aux nouvelles générations.
Les nouvelles générations sont ici, elles sont avec l’Union Valdôtaine : on ne peut pas et on ne doit pas leur ôter l’espoir. Je crois qu’il faut travailler et il faut encadrer les défis les plus grands dans la nouvelle organisation de nos Communes.
Et c’est bien là que nous devons nous confronter, être davantage proches de nos concitoyens dans les faits.
Bref, nous devons agir pour atteindre cette grande réforme, mais je crois que les grandes réformes seront réalisées seulement avec des petits pas, des discussions, des confrontations pour arriver à mettre en place une nouvelle organisation du système, pour donner des réponses également avec peut-être des ressources limitées, mais avec l’envie et l’engagement de les donner.
Je crois qu’au printemps, lors des élections municipales – permettez-moi de dire que nous attendons avec impatience la nouvelle loi électorale parce qu’on a besoin d’un instrument pour travailler – l’Union Valdôtaine aura le devoir et la responsabilité de regrouper dans nos Communes les énergies et les ressources meilleures autour d’un projet réellement autonomiste qui puisse arriver à donner de l’essor à la société valdôtaine.
Il faut peut-être dépasser les querelles, aujourd’hui on l’a déjà évoqué, parce que les Valdôtains nous le demandent : je sais qu’il est plus facile de le dire que de le faire, mais je pense que l’Union Valdôtaine a ce devoir, elle a le devoir de donner des réponses, de regrouper. Il faut arriver à un futur de cohésion autonomiste parce que l’Union Valdôtaine doit être plus autonome, plus solidaire, attentive à son terroir, vivace et vive, également dans le cas où il nous faudra nous confronter avec un nouveau cadre institutionnel. Regardons à l’intérieur des Alpes : nous avons des peuples, des peuples autonomes. Regroupons ces peuples, parlons avec nos peuples frères et je crois qu’on arrivera sans doute à trouver des solutions.
Les Valdôtains veulent de l’espoir, ils veulent que les Valdôtains se parlent et qu’ils agissent. Utilisons cette année qui nous sépare du 70ème anniversaire pour nous confronter, pour discuter avec tout le monde, ouvrons nos portes : les Valdôtains sont là, ils sont prêts à écouter des messages positifs et des solutions !
Elaborons un projet politique de cohésion autonomiste pour le futur de notre Région !
L’histoire a démontré qu’il a été nécessaire de se parler et se confronter avec les Valdôtains pour arriver à la Vallée d’Aoste d’aujourd’hui.
Nous avons la responsabilité de ne pas gaspiller ces résultats !
Continuons, donc, chers Unionistes et chers Valdôtains, le combat autonomiste et nous arriverons sans doute à bâtir un futur meilleur !
Vive les Valdôtains, vive l’Union Valdôtaine !
Albert Lanièce – Sénateur de la Vallée d’Aoste
Notre Congrès annuel a toujours représenté une occasion importante pour débattre de questions concrètes qui concernent notre société : le travail, le chômage des jeunes, la bureaucratie excessive dans l’Administration.
Cette fois-ci, il faut dire que le thème est particulier : il s’agit de notre Mouvement. Et très bien a fait le président Pastoret à nous soumettre cet argument : célébrer et réfléchir sur le rôle de l’Union Valdôtaine soixante-dix ans après sa fondation.
Je crois qu’il soit nécessaire, sans tomber dans une faible rhétorique, de temps en temps de retourner à nos racines, redécouvrir les idéaux qui nous ont poussé à adhérer à un Mouvement politique qui, dès la naissance de notre Autonomie spéciale, a représenté un véhicule idéal pour la propagation et l’épanouissement des idées autonomistes et fédéralistes et pour les actions administratives qui ont fait développer dans les années notre modèle tant particulier de civilisation alpine.
A partir du 13 septembre 1945, l’Union Valdôtaine, se référant à la pensée autonomiste de la “Jeune Vallée d’Aoste”, a toujours été le point de repère idéal pour tous les Valdôtains qui ont voulu soutenir efficacement le bien de notre Vallée d’Aoste.
Et grâce à des politiques concrètes, détachées des logiques des partis nationaux italiens caractérisées par une excellente connaissance du territoire, les unionistes, nous les unionistes, nous avons été déterminants pour bâtir un modèle, un “Système Vallée d’Aoste”, qui s’est révélé un moyen excellent pour réussir à maintenir vivante la montagne : aujourd’hui, en 2014, les Communes de nos Vallées sont toutes habitées par des familles qui vivent avec dignité dans les maisons de leurs ancêtres, avec tous les services nécessaires, à savoir les écoles, les transports publics, les micro-communautés, les services socio-sanitaires, un réseau routier complètement rénové.
Il y a encore, évidemment, des aspects critiques, mais en général, il fait bon, très bon, vivre chez nous.
Mais j’imagine ce que maintenant sont en train de penser tous les administrateurs présents : aux difficultés de maintenir ce modèle, dans certains cas d’excellence, en raison de la réduction des ressources financières.
Il s’agit d’un moment difficile qui nous oblige à une révision et à une nouvelle définition des standards de haute qualité que nous avons rejoint. Et, comme vous le savez très bien, ce processus est déjà en cours.
Pour ce qui concerne les rapports avec l’Etat italien, il y a pas mal de difficultés dans le domaine des finances : les “leggi di stabilità”, lois des finances des dernières années, à partir du Gouvernement technique de Mario Monti (et en souhaitant un changement dans cette législature : on nous a annoncé des bonnes volontés politiques que nous somme encore en train de voir qu’elles soient concrétisées) ont pénalisé d’une manière excessive notre Région qui s’est trouvée à soutenir un fardeau financier bien au-dessus de notre réalité économique et démographique.
On nous a fait payer comme une réalité de presque un million d’habitants. Face à cette attitude négative, en tenant compte des décisions à nous favorables de la Court Constitutionnelle (par rapport aux oppositions de notre Région contre les manœuvres financières), maintes fois nous avons demandé au Gouvernement de définir finalement à nouveau les points d’un accord financier (du pacte de stabilité) : pour l’instant, les Ministères compétents nous n’ont pas encore donné des réponses précises.
Oui, nous avons aperçu des ouvertures politiques, mais comme je le disais avant, aucune proposition partageable. Il s’agit d’une situation embarrassante qui, nous le souhaitons tous, ira se débloquer le plus vite possible.
Une attitude donc du Gouvernement qui s’explique d’un côté avec les évidentes difficultés financières de l’Etat, mais de l’autre, avec une nouvelle attitude néo-centraliste et, donc, une politique anti-régionaliste qui caractérise toujours plus clairement cette Administration nationale. Nous l’avons bien mis en évidence pendant le premier passage au Sénat de la loi sur les réformes constitutionnelles : une contre-réforme par rapport au fédéralisme qui était le modèle à suivre il y a quelques années) et à a modification du Titre V de 2001.
Heureusement nous avons réussi à faire approuver une norme de sauvegarde qui, pour l’instant, nous exclu de l’application de cette modification de la Constitution introduisant la nécessité d’une entente entre l’Etat et la Région.
En tout cas, une réforme qui suit une philosophie centraliste qui nous tracasse beaucoup. Une attitude qui a également caractérisé la loi des finances (legge di stabilità) que nous sommes en train de discuter au Parlement : pour réduire les impôts pour les entreprises et pour financier à nouveau les célèbres 80 euros on coupe plus de 6 milliards d’euros aux Régions et aux Communes qui sont obligés d’augmenter les impôts aux familles pour sauvegarder les services essentiels.
Nous sommes conscients de la difficulté de gérer l’économie dans une période si dure, mais, à notre avis, centraliser n’est pas la solution. Nous sommes toujours plus convaincus que le fédéralisme, une sérieuse politique de dévolution des pouvoirs législatifs et administratifs, soit la manière la plus correcte de gérer un territoire si articulé et difficile comme l’Etat italien, nous en sommes les témoins.
Nous devons donc réaffirmer avec force le modèle d’un Etat Fédéraliste : nous étions fédéralistes lorsque la pauvreté caractérisait notre Région, lorsque nous avons obtenu le bien-être et aussi maintenant qu’il y a des difficultés.
Par contre, j’ai quelques doutes sur les mouvements qui naissent maintenant en Italie, en particulier séparatistes, qui ont uniquement des motivations économiques.
Un autre argument qui nous engagera au Sénat, dans les prochaines semaines, sera la loi électorale : si pour nous, pour la Vallée d’Aoste rien ne changera, car notre circonscription uninominale est reconfirmée, la loi électorale est l’engagement principal qui est en train de régler les rapports entre les partis nationaux par la menace des élections : on a annoncé la fin naturelle de la législature en 2018… peut-être, alors, c’est le contraire !
Et notre attitude vis-à-vis de l’Europe ? L’Europe des Peuples a toujours été notre modèle idéal : une maison commune de toutes les populations qui composent notre vieux continent : nous avons toujours cru nécessaire de renforcer l’Union européenne par rapport aux Etats nationaux.
Une grande partie de la législation nationale est réglé par celle européenne, mais dans ce moment historique où le débat au niveau européen est fait que par les économistes et les banquiers, où dans presque tous les Etats monte une critique sévère contre Bruxelles, est-ce que nous sommes encore européistes convaincus ? Nous soutenons encore la monnaie unique ?
Pour ce qui nous concerne, oui, mais il faut, également en Europe, un changement général d’attitude.
Et l’Union Valdôtaine pourrait réfléchir sur ce thème comme sur tant d’autres arguments, dans ce chemin qui amène à célébrer ses premiers 70 ans, pour définir à nouveau et réaffirmer les grandes directrices qui sont les piliers de notre action politique. Une Union Valdôtaine qui doit, pour l’avenir, continuer à rester la protagoniste de la vie politique de notre Vallée, comme la seule garantie de stabilité et réelle défense de notre Autonomie.
Pour terminer, je veux à mon tour, remercier sincèrement tous les Unionistes actifs, à partir des Présidents de Section qui, dans cette dernière période de difficulté, d’attaques lâches et gratuits, à notre Mouvement ont continué à travailler avec constance, sérieusement, sans peur, avec loyauté, avec confiance, sans hésitation et sans basculer !
Merci Unionistes !
Joël Farcoz – Chef de Groupe au Conseil de la Vallée
Chères et chers Unionistes, chères et chers Valdôtains,
permettez-moi avant tout de vous remercier pour être ici aujourd’hui si nombreux, en démontrant que les projets idéologiques de long terme sont plus forts que les sentiments concrets de la quotidienneté. Mon intervention ne se situe pas dans le sillon des interventions classiques des chefs de groupe. Plutôt elle veut être une contribution au thème du Congrès avec les yeux d’un jeune qui est né politiquement dans la Jeunesse.
Je crois que le thème choisi pour le Congrès déclenche toute une série de réflexions qui surement ne se termineront pas avec cette journée. Toutefois sur certaines questions nous ne pouvons pas nous taire, aussi parce que les accusations envers notre Mouvement, surtout dans ces derniers temps, ont acquis un niveau insoutenable.
Parmi toutes les questions que nous nous pourrions poser, sûrement, un thème s’avère capital et je cherche à le synthétiser, sans vouloir réduire cet argument à un simple slogan : est-ce que l’ histoire de la Vallée d’Aoste à partir de l’après-guerre peut être assimilée sous certains points de vue à l’ histoire de l’Union Valdôtaine ?
C’est-à-dire, le Mouvement de l’Union Valdôtaine, a-t-il été culturellement, idéologiquement assez influent pour tracer une route bien définie à la Vallée d’ Aoste ? Ou la Vallée d’Aoste, en tant Communauté Valdôtaine a senti le besoin si fort de se synthétiser dans un Mouvement idéologique, puis devenu politique ?
Sûrement, ce n’est pas simple de tracer une analyse de ce genre, pas simple de donner une réponse à ces questions.
Toutefois, je veux trouver la meilleure synthèse possible : je crois que l’ Union Valdôtaine, dans toute ces années, à partir de sa naissance, a été le Mouvement qui le plus s’est rapproché du concept, tant abstrait que concret de la Cause Valdôtaine.
Peut-être même que sa création a été le fruit direct de cette pensée qui a dans les siècles a animé les Valdôtains. Il est évident, donc, que pour créer les prémisses grâce auxquelles nous entrons dans le soixante-dixième anniversaire de l’ Union Valdôtaine, la base identitaire-idéologique-culturelle a été le noyau sur lequel tout a été bâti.
Et cette pensée était si proche de l’individu valdôtain, si pénétrante dans sa Société, qu’il ne pouvait, dans un système démocratique, que progresser davantage dans la représentativité politique et par conséquent, dans l’ Administration.
Donc, à ce sujet, quand on parle de la récente histoire valdôtaine, il est difficile de ne pas la conjuguer à l’histoire Unioniste, et quand on parle du progrès social et intellectuel de la Vallée d’Aoste, il est difficile de ne pas, en bonne partie, le lier à la pensée d’un Mouvement régionaliste comme celui de l’Union Valdôtaine.
Et avec cela je ne veux pas affirmer que tout a été fait grâce à l’Union Valdôtaine, mais les gens intellectuellement honnêtes ne peuvent que reconnaître au Mouvement son rôle, autrement je crains que nous ne serons pas ici à célébrer son 70ème anniversaire.
Et je ne veux même pas dire que l’Union Valdôtaine a été toujours l’optimale interprète de la Cause Valdôtaine, mais en même temps je peux affirmer que tous les partis et mouvements qui ont voulu se substituer à elle pour différentes raisons, ont dû prendre acte de leur faillite en faisant exactement le contraire des principes de la Cause Valdôtaine : partager la Vallée d’Aoste plutôt que la tenir unie dans un seul but, contre ceux qui voudraient annuler notre Pays d’Aoste. Et tout cela pour une simple motivation : parce que l’Union Valdôtaine n’est pas un Mouvement lié aux gens, mais ce sont les gens qui sont liés à elle.
Au soutien de cela nous devons aussi analyser trois concepts fondamentaux sur lesquels l’ Union Valdôtaine s’est toujours basée : la crédibilité, la confiance et enfin la responsabilité. Aspects non secondaires, surtout pour les Valdôtains qui délèguent à une classe politique les décisions avec leur vote et qui parfois, hélas, sont trahis.
Ne l’oublions pas : si l’Union Valdôtaine a eu la possibilité de gouverner le Pays d’Aoste dans toute ces années c’est parce que elle a été le Mouvement du Peuple et un Mouvement de la responsabilité. Responsabilité de prendre des décisions, tout au long des décennies, décisions correctes et parfois non. Ne nous le cachons pas.
Donc gouverner signifie prendre ses responsabilité, gouverner signifie prendre des décisions, dans les temps de croissance économique comme dans les temps de récession. Et gouverner signifie aussi savoir transmettre aux gens l’importance et la nécessité des décisions prises, autrement on gouverne administrativement, mais pas politiquement. C’est exactement sur cela que nous avons besoin d’une aide de la part de vous tous, pour deux aspects.
Le premier est une évidente difficulté, de la part des gens qui ne travaillent pas dans ces secteurs, à comprendre les méandres de l’ administration, toujours plus compliqués.
Et si on ajoute le fait que désormais le monde de la communication s’exerce en bonne partie avec les nouveaux médias où la synthèse du message, le slogan, résulte être la forme plus efficace, le bon message n’est pas si simple à véhiculer (aussi parce que parfois l’analyse dans le mérite des aspects résulte fondamentale). De l’autre côté, jouent un rôle fondamental les lunettes avec lesquelles on regarde le système.
Il est évident que si nous ne sommes pas capable à transmettre le message que le monde de croissance économique que nous avons connu jusqu’à hier n’existera plus, gouverner deviendra plutôt difficile.
C’est-à-dire que si on pense d’ interpréter le système Vallée d’Aoste avec le paradigme que la Région intervient partout, eh bien, en tant qu’Unionistes, nous ne serons plus capables de lire la réalité et par conséquent d’interpréter les temps et prendre conséquemment des décisions correctes.
Je ne veux pas analyser dans le détail ce que vous avez déjà entendu plusieurs fois par rapport au budget régional, mais je cherche à synthétiser quelques aspects: bilan régional réduit de 50% par rapport à 2010, possibilités d’investissement de la part de la Région réduites, interventions du Public tant dans le domaine de l’occupation, surtout celle juvénile, que dans les interventions de l’économie locale, très réduites.
Ce qui nous permet à nouveau de faire d’autres réflexions à propos de l’avenir du Mouvement. Premièrement l’attitude de l’État : jusqu’à quand ?
Et je me réfère aux centaines de millions que chaque année nous devons donner à l’État (Régions et Communes, la fameuse “sensibilité du Syndic”), aux décisions unilatérales, au pacte de stabilité qui ne nous laisse pas dépenser notre argent, aux réformes structurelles qui vont dans une direction de centraliser toutes les compétences.. etc etc.. jusqu’à quand ?
Quand les territoires seront vidés de toutes leurs compétences, seront vidés de toutes les ressources, quand les territoires seront gérés par des exécuteurs matériels du pouvoir central, alors quelqu’un pourra dire d’avoir sauvé l’Italie ?
Quelqu’un disait que pour avoir le pouvoir en Italie, il suffit d’occuper 4 ministères à Rome pour devenir le maître de 40 million d’individus. Secondairement : notre welfare. Notre welfare, vous le savez, a été toujours bien généreux avec tout le monde.
Mais dans cette période, est-ce-que nous sommes encore à même de distribuer tout à tous ? C’est un argument fort délicat, puisque d’un côté notre attention envers les plus pauvres à toujours caractérisé les Valdôtains.
Un argument sur lequel, faire du slogan et du populisme s’avère parfois trop simple et banal, surtout parce que nous devons répondre pour la plupart des fois à des règles nationales et européennes.
Mais pouvons-nous, et je veux le dire avec tout le respect possible, nous permettre d’aider les professionnels du welfare ?
Je tiens à préciser que personne n’a envie de créer des tensions, mais le temps est arrivé d’imposer de priorités claires.
En général, même si celui-ci est seulement un exemple, je crois que le moment pour imaginer un nouveau modèle économique, politique et social du Val d’Aoste est arrivé, et cette année, avec toutes les difficultés que vous connaissez, on a cherché à le modifier.
L’Union Valdôtaine a toujours su comprendre quels sont les besoins des Valdôtains et adopter une politique conséquente. Voilà notre nouveau défi : comprendre quels sont les besoins des Valdôtains d’aujourd’hui ! Nous devons imaginer un nouveau modèle de développement du Pays d’Aoste, en mettant de l’avant nos idées, les idées du Peuple Valdôtain. Et pourquoi pas, même les idées d’une Europe caractérisé par de forts changements.
Une Europe que nous voulons des territoires, une Europe de coopération, une Europe de nécessités communes, mais de cultures différentes, une Europe de souverainetés locales, mais d’ententes communes. Enfin chers Unionistes, à vous, à nous de tracer, encore une fois les lignes pour que le Peuple Valdôtain et notre chère Vallée puissent se développer, en donnant surtout des réponses aux jeunes qui croient dans cette Terre, à notre Mouvement et à la Vallée d’Aoste tout entière.
Augusto Rollandin – Président de la Région
Bonsoir à tous, merci pour votre présence, merci pour être ici cet après-midi, même si je comprends que c’est un congrès un peu atypique par rapport aux autres congrès, étant donné qu’il n’y pas de votations “sur l’un contre l’autre” ; et alors, cela a un peu gêné les gens : certains m’ont demandé ce qui serait arrivé au congrès d’aujourd’hui, si ce congrès était une espèce de fête, me disant qu’ils auraient préféré un peu de bagarre.
Quand même, je pense qu’on a très bien fait de porter à l’attention de l’assemblée ces deux thèmes : notre passé et notre avenir.
J’ai écouté les interventions de ceux qui ont fait l’histoire de notre Union et l’avis des jeunes qui s’insèrent dans la vie du Mouvement : je dois avouer qu’on ne peut qu’avoir un bon espoir pour la vie de l’Union Valdôtaine et pour la possibilité de représenter encore, comme nous le souhaitons, le point de repère pour une activité qui aille dans la direction dans laquelle des personnes extraordinaires ont travaillé, des personnes qui ont vécu vraiment pour un idéal.
Ce n’est plus ainsi ou, mieux, ce n’est plus comme autrefois : pour l’idéal, les personnes étaient disposées à renoncer à tout, tandis que maintenant on renonce parfois à quelques choses. C’est différent.
Et alors, imaginer le futur est la partie la plus prenante, car s’il est correct d’organiser un compte rendu d’une vie intense, importante et qui a marqué l’histoire de notre Région – et donc, c’est bien de préparer pour l’année prochaine cette fête –, il faut avant tout faire également un compte rendu ponctuel et critique pour faire passer le message de ce qu’il faudra faire pour notre futur.
Et c’est là, je crois, la partie difficile. Il est difficile d’imaginer le futur et les projets pour le futur, à cause d’une série de faiblesses : la première est représentée par ce que plusieurs d’entre nous ont vécu il y a trente ans, quand les gens étaient moins instruits, même s’il y avait des personnes très attentives, intelligentes et avec une volonté extraordinaire.
Elles acceptaient tous les défis de la nature et elles étaient à même de les résoudre, avec un bon accord entre elles : il y avait les corvées, les consortiums qui fonctionnaient, la possibilité de travailler ensemble d’une façon correcte.
Maintenant, la vie a changé, tout a été modifié, nous avons des milliers de laureati qui ne s’adaptent pas tellement, dès le début, à ne faire pas exactement le travail pour lequel ils ont étudié.
Et c’est un problème pour notre avenir, car nous avons heureusement des personnes préparées, mais il ne leur est pas possible tout de suite d’entrer dans le secteur pour lequel elles ont étudié. Il faudrait s’adapter, être à même d’accepter de faire, au début, des expériences différentes.
Je pars de ce thème car, il y a douze ans, on n’avait pas d’université en Vallée d’Aoste et par conséquent, il y a avait moins de personnes qui fréquentaient l’université. Il y avait des personnes qui avaient un diplôme, qui fréquentaient les instituts professionnels ou les cours de la Cogne, qui se sont insérées dans les différents secteurs et qui, pour leurs familles, ont réussi : il y avait, donc, une attitude très active et très sérieuse, pour essayer dès le début de s’insérer dans le monde du travail, en s’adaptant à ce monde.
Maintenant, c’est le contraire qui arrive : on ne s’adapte plus et parfois même les entreprises qui viennent en Vallée d’Aoste ont des difficultés pour trouver les personnes qui puissent être à même de faire ce type de travail et, alors, le problème se pose. Prenons l’université : nous avons dû arrêter les cours de psychologie, parce que tout le monde s’inscrivait à cette faculté et vous comprenez qu’il n’est pas possible d’avoir une université avec un double cours de psychologie.
On respecte cette matière, mais on ne peut pas avoir des gens qui disent : io sono laureato, dove vado a lavorare ?
Il n’est pas toujours possible de trouver un travail selon ce que l’on aime faire ou uniquement du fait que l’on a fréquenté l’université ici, à Aoste. L’université est importante pour l’essor personnel, mais il faut s’adapter à faire d’autres travaux.
Je pars de cette question, car la question capitale pour notre futur est le travail. Le travail et non le poste de travail : certains postes de travail sont difficiles à trouver, alors que le travail existe. Alors il faudrait dire clairement qu’on doit conjuguer le fait d’essayer de trouver un poste de travail avec l’envie de travailler.
Je le dis parce que certains nous disent que l’Administration ne marche pas, qu’il n’y pas de stratégie, ni de programmes. Je veux leur répondre que, chaque année, les critères d’attribution des fonds à la Région et aux Communes changent.
De quelle façon peut-on faire un programme qui aille au-delà d’une année ?
Si l’on fait un programme sur trois ans, et on doit le faire, il n’est pas réaliste car, chaque année, les recettes, les pourcentages des recettes et les différentes taxations changent. En 2010, nous avions fait un accord avec l’État, un accord selon lequel la Région aurait du verser à ce dernier un certain montant et aucun changement ne pouvait être introduit dans le budget régional par la suite, sauf qu’il faisait l’objet un accord.
Et bien, il y a eu une réduction de 600 millions d’euros sans aucun accord. On a évidemment introduit des recours devant la Cour constitutionnelle mais, quatre ans après, nous sommes encore en train d’attendre qu’elle soit convoquée pour décider.
Alors je pose cette question qui est capitale pour le futur : si maintenant des accords écrits avec l’appui de tous les avocats et juristes ne valent rien, car deux jours après, le cadre de référence change, comment peut-on faire des programmes sans avoir la certitude des recettes dont pourront disposer l’Administration régionale et les Communes ? De quelle façon puis-je faire un programme de travail si je n’ai pas la certitude de pouvoir payer ce que j’ai prévu ?
En outre, il y a eu le pacte de stabilité, qui nous empêche de payer quoi que ce soit même si nous disposons de l’argent nécessaire car, sinon, il y a le risque d’avoir des difficultés avec les Ministères compétents, qui vont nous prélever un pourcentage correspondant aux dépenses supplémentaires. Pourquoi ai-je voulu parler du futur de notre jeunesse et de ce pilier qu’est le développement autonome ?
Pour être autonome et pour savoir de quelle façon mener de l’avant le développement, il nous faut avoir des certitudes sur notre. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Alors malgré ça, dès le début de la crise, il y a six ans, on a dû aller chaque année discuter avec l’État sur la possibilité de trouver des accords. Mais vous comprenez bien que c’est exactement le contraire du fédéralisme, qui était un pacte entre l’État et la Région et qui soulignait les droits de la Région.
Et l’État n’a pas respecté les accords. Et personne ne parle plus de fédéralisme. Nous faisons le possible pour arracher les fonds que l’État donne pour les petites Communes, mais est-il normal que l’État central puisse intervenir dans ce domaine ?
A propos des 80 euros débloqués par l’État pour chaque citoyen : il existe ici un « bon de chauffage » et un « bon énergie », mais personne n’en parle jamais. Et avec ces 80 euros, ils ont gagné les élections européennes ! Évidemment, on n’est pas à même de se gérer ici en Vallée d’Aoste.
On n’est pas à même de communiquer, de faire savoir quelle est la différence entre ce qui se passe ici et ce qui se passe ailleurs. On n’est pas à même de faire comprendre quelle est l’attitude qu’on a gardé jusqu’à présent et que nous continuons à garantir !
Ce que nous sommes en train de faire pour la santé, pour l’assistance aux personnes âgées est encore mieux de ce qui se passe dans le reste de l’Italie. Les services que les Communes donnent, ce qu’elles font, c’est le mieux qui existe dans toute l’Italie, mais personne ne le dit.
De temps à autre, on va consulter le “Sole 24 Ore” : on est en troisième position ou en première, tandis que les critiques arrivent tous les jours !
Comment peut-on faire un programme pour l’avenir de notre Région si on n’a pas la possibilité d’avoir des garanties qui nous permettent de faire des choix sur la base de données sures.
Nous avons fait des choix : nous nous sommes présentés aux élections régionales et nous les avons gagnées, surtout parce que nous avions les Sections et les Communes qui ont travaillé pour nous.
L’année prochaine, le 10 mai, se dérouleront les élections municipales : un rendez-vous capital pour la vie de notre Région. Si on travaille dès aujourd’hui pour mettre en évidence ce que les Communes ont fait dans cette période, on aura peut-être la possibilité de maintenir notre présence et de démontrer qu’il y a encore un avenir pour notre Région, malgré toutes les difficultés.
J’en suis sûr, mais il faut changer d’attitude et il faut travailler davantage et d’une façon différente. Il faut faire le possible pour avoir avec l’État une attitude différente, un rapport qui ne peut plus être un chantage, qui ne peut plus être incertain à cause des règles, des pourcentages et des impôts qui changent toujours.
Comment l’Administration régionale peut-elle gérer les différentes questions tout en sachant qu’il faut réduire la partie administrative, la bureaucratie ?
Je ne veux pas entrer dans le mérite du budget : le budget, en principe, répond correctement à toute une série de questions. C’est un budget qui a voulu faire des changements courageux dans le système de gestion des fonds pour les différents secteurs. Nous devrons bien expliquer ce qui se passe et quelles seront les nouvelles règles pour les hôteliers, comme pour les entreprises, pour les agriculteurs et pour les artisans.
Lorsqu’on nous dit qu’au niveau national, l’IRAP sera réduit, rappelez-vous que nous l’avons déjà réduit dès le commencement de cette crise.
Toute une série de mesures qui, autre part, sont présentées comme des nouveautés, existent déjà ici en Vallée d’Aoste : les plans pour les jeunes, pour le travail, pour les personnes âgées de plus de 50 ans sont toutes des mesures en faveur de l’emploi que nous avons activées.
Je reviens au thème principal : je crois que le problème pour le futur est de comprendre jusqu’à quel point nous pouvons encore envisager de faire travailler notre population. Il est toujours plus difficile de faire des règles destinées aux Valdôtains : de plus en plus, nous avons du mal à créer des choses qui ne sont pas gérées surtout par ceux qui ne sont pas Valdôtains et qui arrivent en Vallée d’Aoste en connaissant les règles mieux que les Valdôtains ; et ils s’en occupent mieux que les Valdôtains.
Là, il y a des règles européennes qui nous obligent à affecter des services qui sont surtout faits pour d’autres personnes. On doit prendre acte de ce fait, qui change également notre possibilité d’intervenir.
Je crois qu’on ne peut qu’être conscient des difficultés, mais on ne doit pas être pessimistes. Je crois que nous avons la possibilité de renforcer un système qui doit être changé et révisé, mais qui peut encore tenir, qui peut donner la possibilité d’encourager la plupart des personnes qui ont envie de travailler et d’être dans le système.
Moi j’y crois, je crois que le fait d’avoir voulu sauvegarder nos Communes est un autre aspect qui nous autorise à dire qu’on peut être optimiste, car la Commune est la sensibilité la plus proche du territoire.
On l’a voulu pour les vallées latérales, qui ont une importance extraordinaire. Quelqu’un souhaitait anéantir les petites Communes : au contraire, nous avons voulu que les Communes puissent avoir ce rôle important de faire réseau sur le territoire.
Pour nous, la gestion du territoire est importante, tout comme sa sécurité de celui-ci et le fait d’avoir encore des personnes qui puissent vivre dans les petites Communes, en disposant des mêmes services. Et c’est un défi que nous avons gagné jusqu’à présent.
Je suis certain qu’avec un minimum d’efforts et en trouvant un accord avec les forces qui sont disponibles à travailler pour le futur d’une façon honnête et loyale – en oubliant certains passages, car autrement on arrive nulle-part – nous pouvons aboutir à des résultats et, surtout, résoudre les problèmes dans des délais plus cohérents avec les exigences.
Nous lisons tous les jours dans les journaux qu’il y a des problèmes dans les différents secteurs : nous le savons, mais il faudrait aussi que lorsqu’on évoque des problèmes, on puisse faire l’histoire des problèmes, de l’aéroport à d’autres dossiers. Il faudrait comprendre d’où arrivent ces problèmes, autrement on risque de ne pas comprendre ce qui se passe.
Lorsqu’on parle aujourd’hui de l’hôpital, on parle de l’hôpital car on a gaspillé 5 années pour un référendum. Et maintenant, on est en retard, bien sur. Mais je crois que faire l’hôpital est indispensable : les gens nous demandent depuis toujours qu’il y ait une place unique pour l’hôpital ; tout comme les travaux pour l’université sont une exigence depuis le jour où l’on a décidé d’avoir une université.
Je crois donc qu’on a essayé de développer la recherche, les travaux afin que les petites entreprises puissent travailler davantage et avoir des résultats concrets, pour embaucher des personnes. Nous avons travaillé pour que pour les entreprises aient des bénéfices et payent moins cher l’énergie.
Et alors, si nous allons voir tout ce qui se passe – ce que peut-être beaucoup de personnes ne connaissent pas – on peut comprendre que nous sommes encore dans une région qui est à même de suivre les différents dossiers et de donner des réponses. Et c’est là le sens de notre présence.
Autrement, c’est inutile de gouverner : pour nous, gouverner signifie nous engager pour donner des réponses sérieuses dans le plus bref délai à tous les Valdôtains.
Merci.