Union Valdôtaine

Le mouvement en ligne

2015

RESOLUTION FINALE

Le Congrès de l’Union Valdôtaine, réuni le 4 octobre 2015 à Saint-Vincent, à l’occasion de son 70ème anniversaire, rappelant les Pères fondateurs du Mouvement et leurs désirs de liberté, d’autonomie, de souveraineté politique dans une société libre, juste bâtie selon les principes du fédéralisme global :

rappelle qu’au cours des dernières années l’Union Européenne a introduit de graves impositions en matière de finance, tels que le pacte de stabilité, qui ont provoqué une réduction progressive et insoutenable de ressources, affaiblissant énormément les finances des collectivités locales et des régions,

souligne que ces violations ont déterminé l’introduction de graves limitations des répartitions financières de la part de l’Etat, dont les effets endommagent le tissu économique et social de la Vallée d’Aoste, qui, entre autre, finance directement avec ses ressources les domaines de la santé et de l’école, qui ailleurs sont à la charge de l’Etat,

met en évidence qu’au cours des dernières années il y a eu un affaiblissement progressif de l’autonomie financière et administrative de la Région, avec des réductions budgétaires disproportionnées,

considère que cette façon d’agir mine le respect des différentes identités et des communautés fixé par la Constitution italienne,

rappelle que l’état d’incertitude des ressources disponibles, suite aux violations continuelles des accords préexistants, rend impossible une correcte programmation administrative,

affirme qu’une telle manière de procéder a comme résultat l’étranglement progressif de toute forme d’autonomie et d’autogouvernement,

estime prioritaire que la Vallée d’Aoste puisse continuer à exercer ses fonctions sur la base de ressources certaines, la seule manière d’assurer l’exercice réel de l’Autonomie,

souhaite que dans le futur les rapports avec l’Etat et le Gouvernement italien puissent assurer davantage le respect des compétences fixées par le Statut et de ses dispositions d’application,

souhaite aussi que l’Europe devienne une réalité largement fédéraliste, à l’intérieur de laquelle puisse se développer une vision politique permettant au différentes Communautés de conquérir des formes d’autonomie toujours plus amples.

Considère que le modèle le plus proche aux exigences d’une Communauté qui se veut autonome est celui du Fédéralisme global auquel l’Union Valdôtaine s’inspire,

réaffirme
 la volonté de renforcer et de respecter les principes de subsidiarité pour les collectivités locales auxquelles vient de s’appliquer la nouvelle reforme soutenue par l’Union Valdôtaine selon les principes fédéralistes,

exprime satisfaction pour l’élargissement de la majorité régionale au PD dans la perspective d’assurer davantage de gouvernabilité et de bâtir un projet politique partagé pour les années à venir,

souhaite que malgré les actuelles difficultés la majorité régionale UV, SA et PD puisse donner des réponses ponctuelles à la Communauté Valdôtaine et que leur projet politique soit partagé aussi par d’autres forces politiques,

rappelle qu’à la base de notre Autonomie il y nos langues, notre culture et le sens d’appartenance à notre territoire,

considère fondamental de relancer l’activité des Sections sur le territoire pour dépasser les actuels moments de difficulté, réaffirmant les idéaux autonomistes et fédéralistes du Peuple Valdôtain,

donne mandat, sur ces bases, au Mouvement, à ses organes, au Conseil Fédéral, au Comité Fédéral et au Président de l’UV, en s’appuyant sur les Sections et sur les Unionistes, de rechercher, en Vallée d’Aoste, en Italie et en Europe, toutes les collaborations et les ententes pour la défense de notre Autonomie,

regarde et soutient les parcours des Peuples minoritaires qui cherchent leur chemin d’autonomie, d’autogouvernement et de souveraineté dans le monde et tout en particulier en Europe,

félicite le Peuple catalan pour le grand succès électoral aux récentes élections et souhaite qu’il puisse atteindre la pleine autonomie qu’il demande.

Saint-Vincent le 4 octobre 2015

Alexandre Bertolin, Jeunesse Valdôtaine

Bonjour à vous toutes et à vous tous.
C’est un grand honneur pour moi, mais aussi une grande responsabilité, pouvoir vous parler aujourd’hui ici, dans cette salle, pour fêter ensemble le 70ème anniversaire de la Naissance de l’Union Valdôtaine.
En tant que jeune valdôtain, mais surtout jeune Unioniste, j’aurai le plaisir de partager avec vous quelques réflexions qui ont animées les discours des Jeunes Valdôtains, mis aussi des moins jeunes, dans cette période.
Une période difficile et engageante pour notre Région et notre Mouvement ; mais, au même temps, une période où le rôle de l ‘UV et des ses inscrits sera fondamental pour bâtir l’avenir de la Vallée d’Aoste. « L’AVENIR », voilà le thème qu’on cherchera d’analyser dans cette journée de Congrès.
Mais pour analyser l’avenir ont doit obligatoirement regarder au passé, un passé qui a démontré la force et l’esprit du Peuple Valdôtain, la force de ces montagnards qui aimaient leur Patrie jusqu’au point de sacrifier leur vie pour la défendre.
Ces montagnards qui, comme Emile Chanoux, ont été torturé et puis tué par les nazi-fascistes, qui ont quitté leurs familles pour défendre la cause Valdôtaine, qui ont lutté pout la liberté et pour l’autogouvernement de notre région. À ces montagnards on doit dire MERCI et aujourd’hui nous sommes ici pour rappeler leurs gestes, leur courage, leur force de ne pas se soumettre à l’envahisseur, de continuer à lutter pour le Pays qui aimaient!
Mais je crois que nous sommes ici même pour apprendre quelques choses de ces personnes, chercher à incorporer même une partie minimale de leur courage pour faire face à un futur qui voit la Vallée d’Aoste toujours plus faible.
Rappelons nous que ces personnes ont fondé l’UV il y a 70 ans, c’est un devoir de tous les Unionistes respecter le mouvement pour respecter leur sacrifice!
Dès sa naissance l’UV a toujours su parler directement au cœur des Valdôtains, elle est toujours arrivée à regrouper beaucoup de sensibilités politiques différentes car les points communs étaient toujours les intérêts et le bien du Pays d’Aoste.
Voilà la force de l’UV, qui dans les différentes années a eu l’occasion de parler de thèmes patrimoine de la collectivité entière, a savoir la zone franche, l’autodétermination des peuples, l’importance et la sauvegarde du Français et de notre particularisme culturel, l’histoire de notre Pays.
On doit admettre tout-à-fait, que les dernières années ont vu une UV plus attentive à la part administrative de notre région au détriment des idéaux politiques ; cela n’est pas une critique mais un point de départ pour reconstruire ensemble le futur de notre Mouvement que, dès sa naissance, a toujours considéré les idéaux autonomistes et les intérêts du Peuple Valdôtain les points les plus importants de son action politique.
Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser de coté ces thèmes, surtout dans la situation actuelle où on doit avoir le courage de réagir a un ennemi qui est en train de nous tuer très lentement, jour après jour, un ennemi qui devrait sauvegarder les minorités linguistiques et culturelles et, au contraire, continue a nous enlever les ressources économiques nécessaires pour administrer notre région. A vous de trouver le coupable, je pense que vous n’aurez pas de difficulté à résoudre cet énigme.
Maintenant je voudrais faire une considération de caractère moral. Mon père m’a toujours dit que la moralité est l’élément le plus important pour un Valdôtain ; en effet il disait que le vrai Valdôtain doit être toujours honnête, que une poignée de main est beaucoup plus importante d’une feuille de carte, que la parole d’un Valdôtain est une parole qui doit toujours être respectée. Il disait que le vrai Valdôtain aime sa Vallée, et il doit la respecter, respecter ses montagnes, ses traditions, son peuple et surtout son Autonomie.
Dès sa disparition, il y a environ 10 ans je me suis aperçu qu’il m’avait donné une leçon de vie très importante
Quand on nait dans cette Vallée nous faisons un pacte avec cette terre, un pacte qui n’a pas besoin d’un contrat pour être respecté, un pacte qui nous oblige moralement à aimer, mais surtout défendre cette petite Patrie.
A mon avis, être Unioniste c’est un petit peu comme être Valdôtains, nous avons le devoir de respecter toujours ce Mouvement, dans les victoires et dans les défaites, un Mouvement qui a fait l’histoire et le bien pour la Vallée d’Aoste.
Être Unionistes veut dire aussi se «sacrifier» pour le bien du Mouvement, sacrifier notre temps, notre argent, même enlever du temps à nos familles, à nos copines, à nos amis. Mais nous, la base, nous sommes heureux de le faire car nous respectons des engagements qui nous avons pris avec le Mouvement le jour où on a signée cette carte d’adhésion.
C’est pour cela que je crois que TOUS nous devons faire notre partie, surtout les élus qui représentent l’UV dans la vie publique de notre région.
Soyez fiers d’être Unionistes, participez aux activités des sections, de la JV, du Mouvement entier, utilisez votre charisme pour nous donner un élan encore plus fort et continuer a travailler pour la cause Valdôtaine, du point de vue économique participez à la vie de l ‘UV avec votre contribution mensuelle, fondamentale pour la vie du mouvement.
l’UV et les Unionistes ont dépensé beaucoup de ressource pour vous dans le moment où vous avez choisi de vous mettre en jeu, du point de vu économique et physique, et en tant que Valdôtains c’est juste, j’oserai dire C’EST UN DEVOIR, participer à la vie du Mouvement, car cela signifie être reconnaissants aux Unionistes qui ont permis votre élection.
Vouz le savez, nous nous trouvons dans une période où est très complexe faire de la politique, surtout entre le jeunes qui sont inondés par le fort vent de antipolitique qui est en train de souffler dans notre région et dans l’Italie entière ; mais je suis sur que ensemble nous pourrions porter l’UV sur la bonne direction pour l’avenir.
Nous devons être fiers d’être Valdôtains et fiers d’être Unioniste. Pendant l’histoire on a eu des périodes où être Unioniste signifiait aller contre courent, où être Unioniste voulait dire ne pas pouvoir entrer dans l’église du Village, où être Unioniste voulait dire être mis de coté par les amis, les professeurs. Mais ces personnes, ces Unionistes, n’ont jamais cessé de lutter, d’exposer leur pensée, de défendre leurs idéaux ; ils n’ont jamais perdu leur fierté d’appartenir à l’UV.
« C’est en édifiant sur le passée que l’on peut progresser, c’est en défendant nos droits et notre vie que nous pourrions vivre toujours plus intensément » Emile Chanoux
C’est impossible de construire le toit d’une maison si nous n’avons pas avant bâti les fondations.Chanoux nous rappelle l’importance de notre passé, un passée riche d’histoire, un passé qui en 70 ans n’a jamais vu changer le symbole de l’UV, seulement les amis de l’SVP partagent cet honneur avec nous.
Le symbole de l’UV qui est aussi le symbole de la Vallée d’Aoste, un lion rampant, fier avec les couleurs de notre terre le rouge et le noir.
Les gens passe et le temps s’écoule mais l’Union reste, et pour moi jeune de 21 ans, c’est difficile d’imaginer une Vallée d’Aoste sans Union Valdôtaine et je crois que sans notre travail notre Petite Patrie sera destinée a disparaître ! L’Europe qui devait être l’Europe des peuples, l’Europe des minorités linguistiques et culturelles, a perdu totalement le chemin sur lequel on avait bâti une idée fédéraliste.
Il y a quelques jours on a assisté aux élections en Catalunya qui ont démontré l’envie des minorités Européennes de pouvoir choisir leur futur en pleine Autonomie et on a vu la forte opposition du gouvernement central Espagnol, de ses banques, de ses journaux, aussi de la présidence de la Ligue de Foot (une claire provocation pour le peuple Catalan). Arthur Mas, président du Mouvement indépendantiste « Juntos por el Si », qui a remporté la victoire, a été denoncé pour « Disobbedienza » de la part de l’état Espagnol!
Mais surtout, et à mon avis la chose la plus grave, on a vu l’immobilité de l’Europe face a ça !
Cela nous démontre que nous serons seuls dans les batailles qui viendront, et avec les amis autonomistes du PATT et SVP on aura un rôle pas indifférent dans les prochaines années !
Nous tous, hommes, femmes, jeunes, administrateur, sympathisants nous devrons travailler beaucoup pour ne pas décevoir ceux qui, le 13 Septembre 1945, ont fondé notre Mouvement.
J’aime rappeler une phrase de Kennedy après l’élection à président des États Unis, et puis je termine :
« Ne Vous demandez pas ce que votre Pays peut faire pour vous, demandez ce que vous pouvez faire pour votre Pays»
La Vallée d’Aoste a déjà fait beaucoup pour tous les Valdôtains, merci surtout à un bon gouvernement, celui de l’Union Valdôtaine.
Maintenant c’est à nous rendre le plaisir et travailler unis pour l’avenir de notre terre.
N’avons nous pas le même sang qui coulait dans les veines de nos ancêtres ? Sommes nous pas, pour notre petite partie, les continuateurs, dans le temps, de ce qu’ils ont été ?
Pris individuellement tous céderaient. Pris collectivement PERSONNE ne pourra nous abattre.
Vive la Vallée d’Aoste
Vive l’Union Valdôtaine

M. Joël Farcoz, Conseiller régional, Chef de groupe

Mesdames et Messieurs les congressistes, bonjour à vous tous.
Aujourd’hui nous sommes appelés, après avoir célébré hier un des Mouvements politiques les plus ancien d’Europe, à analyser notre avenir.
Un avenir qui devra nécessairement être vu avec des yeux différents, avec d’autres paradigmes, avec de nouvelles façons d’imaginer le développement socio-économique et culturel de notre Région. Trop d’éléments nouveaux sont intervenus dans notre vie quotidienne, trop de facteurs extérieurs ont influencé notre société dans un temps si bref.
Surtout c’est aux nouvelles générations et aux jeunes la capacité de s’interroger et d’interpréter ces changements.
De la crise idéologique des grandes pensées du 20ème siècle aux multiples façons de communiquer, de la façon à se déplacer constamment à une nouvelle vision du travail, de la façon d’étudier à la façon de résoudre les problèmes, du geste symbolique de se donner la main aux rapports interpersonnels.
Dans ces dernières années, l’évolution de la société occidentale a été totale et pour certains sens révolutionnaire, une tempête qui vise à homologuer n’importe quoi, n’importe qui.
Et nous, en tant que Valdôtains, nous avons le devoir de contraster fortement cette tendance, mais, en même temps, nous avons le grand défi de réussir à actualiser d’une façon intelligente nos cultures, nos coutumes et nos caractéristiques, sans toucher le noyau de notre identité.
Et alors, sans vouloir être ici exhaustif, nous devrons être capables de privilégier la qualité à la quantité, de comprendre que désormais le travail lié exclusivement à la production n’est plus soutenable sans que nombreuses énergies soient tournées au marketing, que le monde est plein d’opportunités à saisir pour notre Vallée et que les langues sont désormais la compétence basilaire pour que ces interactions se construisent.
Je suis un jeune et je tiens particulièrement au fait que cette terre puisse être encore le lieu de vie de ma génération et de celles des plus jeunes.
Il est évident que la volonté à voyager pour s’informer, pour développer certaines connaissances et expériences est toujours plus à la une et il s’avère une tendance correcte. Mais j’espère aussi que ces jeunes après leurs aventures puissent retourner à contribuer au développement économique et socio-culturel de notre Vallée, pour bâtir un futur solide dans notre région. Voilà notre défi le plus grand : donner des réponses aux nouvelles générations, faire conjuguer leur intérêts avec les opportunités valdôtaines !
Mais pour donner des réponses concrètes aux Valdôtains nous avons besoin d’un côté de gérer les compétences, de l’autre d’ avoir une sureté de ressources qui nous puissent aussi permettre une programmation. Ce qui évidemment a été fortement mis en discussion par l’état, si nous pensons que dans les dernières six années le bilan régional a été réduit presque de 50% par les manœuvres financières de l’état et par les différentes sentences de la Cour constitutionnelle et que nous sommes en train de lutter depuis longtemps pour que ces compétences restent à la Région, même après la modification de la réforme de la Constitution.
La seule façon de s’en sortir évidemment est qu’à partir d’aujourd’hui, forts aussi d’une volonté politique partagée, nous ouvrirons un nouveau débat qui devra nécessairement renouveler et enflammer les esprits des Valdôtains : le droit à l’autogouvernement, notre volonté de défendre à tout prix notre démocratie sans que cette démocratie puisse subir des limites.
Nouveau je disais, oui : nouveau.
Parce que nous devons comprendre que dans le match s’est insérée, finalement aussi dans ces débats et d’une façon importante l’Europe, avec tout son poids et toutes les conséquences qui en découlent.
En sachant déjà que nos détracteurs, les savants de notre terre dans laquelle ils ont tout pris, mais à qui rien ils n’ont su donner, ces personnes qui sont les interprètes d’une pseudo-pensée cartésienne modifiée au “je parle, donc je suis”, ces personnes, je disais, nous accuseront, sous le prétexte de n’importe quoi, d’être ancrés au passé, être des anachroniques.
Mais nous, les Valdôtains, si nous croyons vraiment en cette terre, dans son identité et dans le bien-être moral et économique de sa population, nous ne pouvons pas tomber dans ce piège.
Donc c’est aux forces politiques d’être capables de trouver une entente pour défendre à tout prix nos prérogatives, nos droits, notre Peuple.
Les forces politiques donc qui se soustrairont, surtout en ce moment, à ce nouveau et absolument nécessaire éclat d’orgueil du Peuple valdôtain, peut-être qui dans les brefs délais auront des avantages, mais dans le long terme les Valdôtains sauront qui remercier pour avoir choisi de conduire la guerre des pauvres plutôt que défendre et relancer la Vallée d’Aoste toute entière dans l’avenir.
Dans l’immédiat donc la situation ne sera surement pas simple. Certains états, étant en forte difficulté, et pour justifier leur existence au sein du développement européen, route tracée dans laquelle ce serait fou de se soustraire, sont en train de détruire les tissus socio-économiques des lieux et des territoires pour sauvegarder leur existence.
C’est pour cela que les territoires et le peuples qui composent l’Europe se trouvent face à une bifurcation cruciale. Ou ils choisissent de se lier à l’avenir, à la tête du train à tracer la route, donc ils cherchent des formes de collaboration et de coopération entre territoires qui partagent les mêmes adresses (développement, culture, stratégies commerciales) soit ils décident d’être tirés comme des simples wagons à la fin du train, en subissant les décisions, obligés à collaborer avec des territoires qui ne partagent aucune stratégie, mais, tout simplement, pour le désormais fameux concept de “l’unité financière et juridique”, doivent presque obligatoirement collaborer sous le prétexte des épargnes économiques.
Et je veux souligner l’expression presque “obligatoirement collaborer”, parce que quand le marionnettiste s’apercevra que les jeux sont presque faits, il les obligera, bien sûr, non plus de collaborer, mais toujours en vertu des contraintes économiques, il donnera des claires priorités en déléguant au plus gros les pouvoirs, au plus petits la seule possibilité d’obéir.
Il est fondamental donc de prendre conscience que les choix de collaboration et coopération sur les macros-stratégies, auxquelles nous nous tous y croyons fortement et avec lesquelles le Gouvernement régional travaille depuis longtemps, devront être faits sur la bases d’une similarité de territoires, de culture et de développements socio-économiques.
Et en particulier sur notre territoire, si difficile à infrastructurer, nous devons tourner toute notre attention et comprendre jusqu’au but la valeur de la montagne.
La montagne, donc, comme culture, comme façon de vivre, comme façon de travailler et surtout, comme moment de rencontre et de capacité de développer, autour d’elle, d’un côté comme de l’autre, des collaborations pour valoriser la montagne toute entière, en cherchant à éviter les polémiques stériles sur les appartenences, qui vont exclusivement dans la direction de renforcer ceux qui habitent à des milliers de km, dans la plaine, et de s’opposer à ce que l’Europe devrait prêter constamment une attention particulière: le développement des populations alpines. Toutes.
Heureusement, dans cette direction, l’Europe des Peuples, tant proclamée, est en train de se tisser jour après jour, sacrifice après sacrifice, bataille après bataille.
Le climat que nous sommes en train de voir ces jours en Catalogne est la plus claire démonstration que les Peuples, les sociétés organisées atteignent leurs buts et qu’il n’existe pas la crise de la politique si elle a la capacité de lancer les messages corrects, même dans des périodes de difficulté économique.
Mais surtout, comme citait le communiqué de presse de la Jeunesse à ce propos: “l’Europe a le devoir de défendre ce choix”, afin que ce continent démontre au monde entier qu’elle est à même de garantir la démocratie à son intérieur.
Et à propos de cela, toute notre solidarité devrait être adressé à un homme de nom Arthur Mas, qui, pour avoir proclamé un referendum populaire pour faire exprimer sa Région, ses concitoyens sur un referendum, est maintenant mis sous enquête par l’état espagnol !
Une honte. Absurde que ça puisse se vérifier en 2015, en Europe !
Nier à un représentant élu du Peuple la possibilité de proclamer une consultation où chaque citoyen puisse exprimer son idée n’est pas un fait qui touche exclusivement l’Espagne, mais touche nous tous, l’Europe entière.
Pour conclure, sûrement nous sommes en train de vivre une période historique fortement bouleversée, mais en meme temps pleine d’opportunités que nous ne pouvons pas rater.
Avec l’etat nous avons un double défi: défendre à tout prix dans la réforme constitutionnelle les prérogatives statutaires du Val d’Aoste, régler avec l’etat la question financière afin que les ressources valdôtaines restent en Vallée d’Aoste pour les utiliser, toutes, en Vallée d’Aoste.
En plus continuer à travailler au sein de l’Europe à la recherche d’espaces de coopération entre territoires de montagne, et lancer le débat en Europe des autonomies et de leur reconnaissance au sein des institutions européennes.
Seulement l’Union Valdôtaine a la force de lancer certains thèmes.
A nous donc de les lancer,
Aux Valdotains de les discuter !
Bon Congrès à vous tous!

Ennio Pastoret – Président de l’Union Valdôtaine

Merci d’être présent à ce Congrès convoqué sur deux jours en l’occasion du 70ème de l’UV. Hier nous avons tenu la partie célébrative, aujourd’hui nous sommes invités à une partie plus politique.
L’année passée nous avions terminé notre Congrès, à Pont-Saint-Martin en approuvant un document final qui nous engageait sur différents volets dont : .
• relancer et favoriser la coopération avec les différentes communautés et les Peuples qui partagent avec nous les principes du fédéralisme, de la subsidiarité et de l’autogouvernement.
• entamer un travail approfondi d’analyse des contenus, des programmes de l’UV et lancer une confrontation avec la base unioniste et les Sections. .
• Prévoir l’organisation d’activité de manifestation et de cours de formation .
• celui de la recherche d’ententes avec les autres forces politiques pour dépasser la fragmentation politique issue des régionales 2013
Il est partant sage de faire un compte rendu à cette Assemblée du travail fait.

Celle des rapports avec les autres peuples est une exigence réelle et profonde pour deux raisons fondamentales. La première concerne l’exigence d’avoir des alliés pouvant soutenir nos instances dans nos rapports avec l’Etat et à l’intérieur du Parlement où nous pouvons compter uniquement sur 1 représentant.
La deuxième a trait à nos idéaux et à nos perspectives futures. Puisque nous ne pouvons pas imaginer d’affirmer nos idées fédéralistes sans les partager avec ceux qui, comme nous, prônent le fédéralisme et la souveraineté politique de leurs peuples.
C’est dans ce sens que le 16 février 2015 nous avons signé le document de Trento duquel on a parlé hier.
Entre temps nous avons tissu des rapports avec d’autres réalités et d’autres sont en train de naître.

Sur ce créneau on a conduit un cycle intense de rencontres dans toute la Vallée avec les Sections au mois de janvier sur le thème des reformes institutionnelles et de la situation politique. Celles-ci ont été résumées par la grande rencontre de Donnas du 26 janvier. Par la suite les mois de mars, avril et mai ont été pris par les élections.
Au mois de mars a aussi commencé à se réunir le groupe pour le 70ème qui a produit le document qui a été remis aux sections. Le groupe s’est réuni plusieurs fois jusqu’à mi-août.
Le mois de septembre, vous le savez, a été consacré presque tous les jours aux rencontres avec les Sections en préparation de ce Congrès.

Comme vous le savez un groupe d’Unionistes s’est retrouvé pendant 5 mois pour conduire un travail d’analyse et de propositions pour tracer le chemin de l’Union Valdôtaine dans les années à venir.
Ce travail a été résumé dans le document que vous avez reçu.
On n’a pas réalisé un document historique vaste, avec des propositions ponctuelles. On a choisi de faire une synthèse entre le passé et les thèmes plus évidents et urgents avec un document ouvert qui demande à être analysé, discuté, élargi et modifié par les Sections, puisque les réflexions et les considérations qui devront conduire notre action future devront ressortir de là.

Celui-ci est le point qui a retenu davantage notre attention et nos énergies, aussi en vue des imminentes élections municipales.
La Commission politique du Mouvement a conduit de nombreuses rencontres et négociations. La plupart sans aucun résultat, face à des préjudicielles inacceptables qui nous imposaient, au préalable, les démissions du Président du Gouvernement et le changement presque total du Gouvernement et ainsi de suite.
Souvent il y a eu la tentative de nous faire des procès et de nous imposer des actes de contrition.
Cela s’est souvent appuyé sur d’arguments prétextueux et souvent personnalisés qui d’ailleurs venaient de la part de ceux qui nous font la morale sur le respect des rôles et des personnes.
Enfin tous les protagonistes des nos rencontres se sont progressivement éloignés des tables de négociation.
Le seul PD a assumé la responsabilité d’aller jusqu’au fond signant enfin une alliance pour les municipales à la Commune d’Aoste et décidant son rapprochement à la majorité autonomiste UV, SA à la Région.
La Commission Politique, le Comité Fédéral, Le Conseil Fédéral ont assumé la responsabilité de partager ce parcours et cette alliance pour permettre à la majorité, ressortie des urnes en 2013, de se renforcer et d’éviter davantage le risque d’être otage de quelque vote des dissidents à géométrie plus ou moins variable.
Bâtir cette alliance nous a aussi demandé des sacrifices. A savoir celui de renoncer au Syndic à la Ville d’Aoste. Ce que nous avons fait contre cœur, mai obligatoirement si nous voulions arriver à clore un accord soit à la Ville d’Aoste, soit à la Région.
Un accord qui pour nous n’a pas été un pacte transitoire, mais qui se veut comme un projet politique de plus longue haleine.

L’année 2015 a été marquée par les élections municipales qui se sont tenues le 10 mai avec une modification législative pour les communes en dessous des 1000 habitants où n’était plus prévue l’élection directe du Syndic et de l’adjoint.
Ces élections ont été caractérisées par le camouflage. Dans presque toutes les communes on a vu la présence des listes ainsi dites « civiques ». Ca a été la tentative de chevaucher l’actuelle anti – politique. Mais les électeurs ont bien compris, dans la plupart de cas, qu’il s’agissait de duperies sournoises. La première assemblée du CELVA nous a bien montré de quel côté se plaçaient certain chef de listes civiques.
Comme pour les politiques et les régionales de 2013, ces élections avaient été annoncées comme un défi décisif contre l’UV. Cela n’a pas été ainsi, malgré nos fautes, malgré nos partages dans certaines Sections, malgré l’abandon de quelqu’un de nos alliés dans des communes importantes. En effet nous sommes présents, à la majorité en plus de 45 communes.
Et nous avons été réconfortés par le résultat d’Aoste. La une grosse coalition qui avait déjà été imaginé contre nous n’a pas réussi. L’accord avec le PD a soustrait de l’élan à cette initiative et par la suite les disputes internes ont fait éclater l’alliance qui se voulait alternative à la notre.
Cependant n’a pas été facile de s’imposer à Aoste, puisque sans le grand résultat de l’UV on aurait risqué davantage.
Mais l’UV est sortie renforcée de ces élections. Elle à démontré, à Aoste et dans les communes où elle ne s’est pas partagée, d’être encore au centre de la politique valdôtaine.

Cela fait depuis 2013 que l’on cherche à nous isoler, à conquérir et à recruter nos femmes et nos hommes sur le territoire. Depuis tout ce temps on nous agresse avec force et véhémence. Tout cela avec l’intention déclarée de créer une majorité nouvelle pour nous mettre à la porte. Ils n’y sont pas parvenus.
Après les élections il y a eu l’élargissement de la majorité à la Région avec l’entrée au Gouvernement de M. Donzel.
Au de la du renforcement numérique de la majorité cela a un important poids politique de perspective pour le futur et en ce qui nous concerne ce passage a contribué à nous sortir de l’isolement politique dans lequel les oppositions voulaient nous coincer.

Il y aurait encore pas mal de choses à rappeler et des considérations à faire sur ce qui s’est passé au cours de cette année.
Mais ce qui doit être porté à notre attention c’est le futur de notre Mouvement, de notre Pays d’Aoste et de ce que nous pouvons et devons faire.
Les thèmes qui concernent notre Autonomie et les sorts de notre Peuple Valdôtain doivent être au centre de notre action étant conscient qu’aujourd’hui nous sommes confrontés à de multiples facteurs qui affaiblissent notre Vallée.
D’une part l’émanation progressive de dispositions de la parte de l’UE, qui ont introduit des impositions financières aux Etats, à savoir surtout le pacte de stabilité, a des répercussions terribles sur les Régions.
De grandes ressources inutilisables paralysent les activités, les investissements et les actions positives des collectivités locales (Région et Communes).
Cela a déterminé et détermine des politiques étatiques de rigueurs financier qui s’appliquent aux Régions et qui on déclenché des conflits économiques par rapport auxquels ressort un attaque concentrique et parfois coordonnée, contre les Autonomies et notamment celles du nord de l’Italie.
Le résultat qui en découle est celui d’une réduction progressive et létale de ressources. Comme dans le passé on va vers un étranglement financier qui détermine un affaiblissement terminal de nos compétences.
Cela, bien avant d’être injuste, est inacceptable.
Les compétences Statutaires, les répartitions financières qui sont les fruits d’accords avec l’Etat et les successives dispositions d’applications sont régulièrement ignorées et violées.
Le pacte entre l’Etat et la Vallée d’Aoste est désormais davantage mis en discussion et souvent violé.
Nous avons toujours dit qu’à l’Autonomie politique et administrative doit correspondre une autonomie financière. Et là on est en train d’en enlever une pour vider l’autre.
Aujourd’hui, en Italie l’Autonomie est considérée une sorte de caprice. On entend seulement dire que les Régions à Statut spécial sont privilégiées.
C’est un message qui est passé souvent ici aussi. Même chez nous il y a eu ceux qui ont été charmé par ces bêtises.
Ils y a ceux qui pendant des années ont affirmé que nous étions des privilégiés et que nous ne les méritions pas.
On les a écoutés. Ils les ont bien écoutés ailleurs, et ceux qui l’ont écouté, aujourd’hui, l’utilisent bien contre nous.
Sur le thème de l’Autonomie nous visons un paradoxe. En large mesure, chez-nous il y a une certaine indifférence à cet égard, par contre ailleurs, en Italie il y a une sorte de paroxysme qui porte à vouloir effacer cette Institution.
Il y aujourd’hui, chez nous, ceux qui considèrent l’Autonomie révolue, comme ceux qui estiment encore qu’elle n’ait plus de sens si elle ne peut plus nous assurer des avantages économiques ou ceux qui continuent à l’associer au bons d’essence (qui d’ailleurs avaient été une façon de taire les valdôtain en justifiant ainsi la négation de la zone franche).
C’est quelque chose de différent. De très diffèrent.
Nous avons toujours dit que l’Autonomie ce n’est pas un privilège, mais une responsabilité.
La responsabilité d’exercer les compétences et les fonctions qui devraient appartenir à chaque Communauté.
Le Premier Ministre Renzi s’est exprimé exactement dans ce sens dans son discours au Giacosa lors de la clôture de la campagne électorale pour les municipales d’Aoste.
Mais ces affirmations sont valables si les ressources nécessaires à exercer cette responsabilité sont assurées.
La grande partie de ceux qui viennent au Val d’Aoste, chez nous, et regardent notre Pays font les louanges à ce qu’ils voient, aux réalisations faites, au style de vie qu’ils apprécient. Très souvent ils nous disent que ça se voit que l’Autonomie est bien, que nous l’avons bien utilisée. Mais lorsqu’ils rentrent chez eux ils n’hésitent pas à nous peindre de façon négative et à crier haut et fort contre les Autonomies et leurs « privilèges ».
Certes, si la santé, l’école, les Municipalités, l’Université, les œuvres publiques ici marchent assez mieux qu’ailleurs c’est parce que nous, les Valdôtains, nous la Vallée d’Aoste, grâce à cette condition, nous les avons payé et nous les payons avec nos ressources.
Et l’argent que nous avons sorti est arrivé à destination sans pots de vins, sans détournements d’argent public, sans scandales et ni appropriations illicites.
Ca a été la gestion responsable de notre Autonomie.
Mais aujourd’hui on nous écrase. On nous étouffe en changeant les règles du jeu à chaque moment. En rendant vain aujourd’hui ce que nous avons programmé hier.
Et qu’est-ce-que nous opposons à tout cela ?
Aujourd’hui il y a une large indifférence sur ce thème. Une résignation répandue touche notre Peuple.
Ou en sommes-nous ?
Aujourd’hui, encore une fois reviendra à nous à l’UV d’essayer de nous battre pour sauver notre Pays d’Aoste.
Mais comment le faire ? Et avec qui ?
Certainement sans ceux qui cherchent des rentes de position et aboient contre tout et contre tous et font confiances aux slogans pour chercher des consensus faciles.
Sans ceux qui sont otages des lieux communs du « siamo stati troppo bene e non abbiamo curato la nostra crescita ».
Sans ceux qui à chaque moment sont prêts à amener des gens à manifester au Conseil de la Vallée, pour ensuite arrêter tout à ce stade-là, sans même pas faire un pas pour défendre nos principes identitaires et autonomistes.
Sans ceux qui cultivent leurs petits intérêts sans jamais imaginer que le Pays d’Aoste fait également partie de leurs intérêts.
Sans ceux qui regardent aux référendums Ecossais et Catalan, assis dans leurs fauteuils et rêvent que la même chose se passe chez nous. Mais sans que l’on dérange leur tranquilité.
Encore une fois le choix ne revient qu’à nous !
L’Union Valdôtaine est encore un point de repère pour les Valdôtaines et les Valdôtains, ainsi que pour la politique valdôtaine. Nos pères fondateurs ont défié l’histoire et le monde en 1945.
Renoncerions-nous à leur héritage ?
Je rencontre plein de personnes qui se plaignent en disant que nos valeurs, nos principes sont affaiblis. Je trouve ce comportement un peu hypocrite, du genre : « puisque les valeurs sont faibles je m’abstiens et je regarde ce que font les autres ».
Mais nos valeurs et nos principes sont sculptés dans nos Statuts. Les buts qu’ils évoquent sont clairs et annoncés : travailler pour rejoindre la souveraineté politique à travers la réalisation du Fédéralisme.

Ce mot a malheureusement trop été utilisé et banalisé comme slogan dans les années passées. Et pourtant ce n’est que par le fédéralisme que peuvent se recomposer des petites réalités qui veulent exercer leur souveraineté.
Même ceux qui poursuivent et prônent l’indépendance et l’autodétermination des peuples ne peuvent qu’aboutir au fédéralisme qui reste pour nous un principe incontournable.

Mais quoi faire et comment le faire pour relancer nos idées et nos perspectives ?
Il est indispensable de rechercher une stabilité politique qu’heureusement nous avons et que nous avons renforcée avec de grands efforts, notamment avec la récente alliance avec le PD. Cela permettra de conduire des rapports avec l’Etat moins solitaires et, entre temps de se dédier aussi à ces aspects. Nous espérons que cet exemple puisse convaincre d’autres sujets, se disant autonomistes, à considérer l’utilité d’une collaboration sur les thèmes institutionnels donnant à l’extérieur l’image d’une politique concorde et forte sur ces thèmes.
Mais pour nous, l’UV, ce qui est indispensable c’est surtout une ultérieure croissance et une remise à jour de nos stratégies. Nous devons prendre acte qu’en large partie, notre Peuple n’est plus lié à l’idée de la politique et aux valeurs qui appartenaient aux générations précédentes.
Les cellules qui sont à la base de la pensée fédéraliste, tels que l’individu, la famille, les villages, la commune, les communautés homogènes se sont progressivement modifiés et il faut trouver une nouvelle correspondance entre eux.
Par contre depuis quelques décennies, il y a eu une augmentation progressive de la population. Des nouveaux citoyens du Val d’Aoste travaillent désormais ici et leur présence contribue à introduire des cultures et de visions nouvelles dans notre société.
Voilà donc que nous avons la tâche d’essayer de chercher des synthèses, de nouveaux équilibres et des parcours qui puissent maintenir une conscience communautaire fondée sur un particularisme culturel et linguistique dont la reconnaissance est le fondement du régime politique et administratif garanti par le Statut spécial d’autonomie.
Trop souvent dans ce Pays d’Aoste on a oublié de soigner et de faire vivre ce particularisme.
Nous avons été fort intéressés aux deux révolutions indépendantistes de l’Ecosse et de la Catalogne. Nous vivons comme de bons supporters des autres plutôt que comme protagonistes de nous-mêmes.
Certes, on regarde avec intérêt et partage aux questions de ces Pays. Mais il ne faut pas oublier qu’il s’agit de Communautés qui ont gardé vivant leur esprit autonomiste surtout parce qu’elles ont gardé les bases de leur particularisme et de leur culture à partir de leurs langues.
Leurs revendications sont fortes parce que leur esprit identitaire est fort.
Est-ce-que nous pouvons dire de même pour nous ?
Chaque initiative, chaque pas, qui va dans la direction d’affirmer les compétences d’un Peuple et d’une Communauté est importants. Nous souhaitons que dans le futur l’Europe se transforme dans un ensemble de Communautés soudées par le fédéralisme.
Mais entre-temps si nous regardons à notre Pays d’Aoste nous devons commencer à penser qu’aujourd’hui pour nous il est surtout indispensable de garder nos prérogatives.
Mais cela est possible si nous sommes à même de renforcer et de ne pas faire reculer les facteurs qui nous caractérisent: nos langues et nos cultures et notre territoire et l’organisation sociale qui en découle.
Mais renforcer ces facteurs signifie y travailler.
Je me permets de dire, et cela vaut pour moi aussi, bien – entendu, que trop souvent nous sommes convaincus du bon devoir accompli. Nous participons aux réunions, nous discutons, nous approuvons des documents et notre engagement se termine là.
Les documents sont trop souvent le point d’arrivée et non pas l’essence pour commencer un travail. Certes, ainsi faisant lundi nous serons plus tranquilles et la vie s’écoulera paisiblement comme toujours.
Le Président de la Région devra s’occuper de ses problèmes, de nos problèmes avec les élus dans l’oubli et souvent dans la critique.
Souvent il y aura de grandes discussions et de grandes délusions non pas pour notre sort, mais parce que quelqu’un n’est pas nommé ou renouvelé dans un Conseil d’Administration d’une société. Certes, il s’agit de graves déceptions, au point que l’on décide de ne plus adhérer au Mouvement.
Souvent, pour beaucoup de monde tout ce qui existe, qui nous entoure est là comme par des hasards.
Tout comme si personne ne l’avait jamais imaginé, réalisé, entretenu. Et pourtant partout ou nous regardons il y des exemples qui nous rappellent que des choses, une énormité de choses ont été faites dans cette Région.
Et elles ont été faites par des administrations de l’UV, par des femmes et des hommes de l’UV.
Certes, ils ont reçu leurs mandats par les suffrages des Unionistes. Ces suffrages qu’en 2013, en partie ont émigré ailleurs. Avec quels résultats ? La presque paralysie de l’administration publique, l’affaiblissement politique de la VDA face à l’Etat et ce pour faire quoi ?
Pour essayer de renverser l’UV avec tous prétextes.
Pour ce faire, pour isoler l’UV on a produit l’un des dommages les plus graves à la VDA en refusant tout accord aux élections européennes.
Aujourd’hui nous sommes davantage dans le collimateur de l’Europe et nous n’avons personne pour nous soutenir.
Chers amis nous devons regarder bien loin de ces mauvais exemples et regarder a notre organisation, à notre travail et à notre capacité de nous renforcer.
La désaffection vers la politique est forte. Nous en payons tous les conséquences. Cependant nous avons le devoir de continuer à nous engager sans oublier qu’au moment où l’UV s’affaiblit c’est la VDA toute entière qui est faible.
Pour ce faire nous avons besoin avant tout d’un Mouvement fort. Malheureusement il y en a qui préfèrent se mettre de côté aujourd’hui que nous aurions davantage besoin d’eux. C’est bizarre que l’on ne rende pas conte que nous, l’UV et nos élus nous sommes encore les seuls qui se battent pour ce Pays d’Aoste et que, parfois, une aide majeure à la bonne cause porterait serait nécessaire.
A l’Etat et à l’Europe nous devons opposer la force de notre conscience autonomiste.
Tout au long de ces années nous n’avons pas mis en cause notre appartenance à l’Etat italien. C’est lui, par ses apparats, par ses contraintes, par ses choix, parfois unilatéraux, qui a mis en cause notre inclusion, les principes même de notre existence. Ils sont fixés par la Constitution mais ils ont été souvent offensés et violés.
Resterons-nous insensible à cela ou serons-nous à même de lever la tête et de nous y opposer?
Cela ne dépend pas du tel ou du tel autre. Ni de moi, ni du Président de la Région, ni d’un élu ou d’un Assesseur ou d’un Syndic.
Cela ne se délègue pas !
Cela dépend de nous, ça dépend de Vous, ça dépend des Valdôtains !

 Saint-Vincent, 4 octobre 2015

Joseph Rivolin – Membre du Comité fédéral

Chers amis unionistes,
Je veux vous soumettre deux considérations, l’une de caractère général, l’autre concernant plus particulièrement notre Mouvement.
Voici la première. Nous subissons aujourd’hui les conséquences de plusieurs phénomènes graves, qui ont des dimensions globales : entre autres les changements climatiques, la crise économique et financière, la migration des peuples.
Face à ces situations, les États-nations – une formule d’agrégation créée il y a désormais plusieurs siècles – démontrent toute leur inadéquation par rapport à des réalités qui les débordent et qu’ils n’ont visiblement pas la capacité de maîtriser. Si on prend en considération l’Union Européenne, dont les dimensions de puissance économique mondiale laisserait espérer une plus grande efficacité dans la résolution des problèmes globaux, on doit constater qu’elle n’a aucune politique étrangère, aucune stratégie militaire, aucun équilibre économique entre les États membres, aucune uniformité fiscale garantissant une compétitivité équitable. Elle n’existe, apparemment, que pour gérer d’importantes ressources financières avec une logique distributive discutable et pour entretenir des bureaucrates, dont le souci principal est d’établir des normes favorisant de puissantes lobbies financières, industrielles et agricoles : des normes (allant du contrôle de la longueur des bananes à la vérification des dimensions des crustacés) que les parlementaires européens votent sans trop se rendre compte de leurs conséquences. Ses leaders sont un banquier « chiacchierato » et une ménagère éduquée dans le cadre d’une dictature communiste, qui a aujourd’hui l’image (imméritée) d’une vendeuse de voitures truquées.
Dans ce cadre peu encourageant, les conséquences pratiques des situations critiques se déchargent sur les institutions régionales et locales : nous avons sous les yeux l’exemple de la migration qui déverse quotidiennement en Europe des milliers de clandestins provenant d’Asie et d’Afrique, pris en charge bon gré mal gré par les collectivités locales par disposition des gouvernements stato-nationaux ; mais on peut également évoquer les frais que les Régions et les Communes affrontent pour assurer les services sociaux en faveur des « nouveaux pauvres » ou pour remédier aux dégâts des catastrophes naturelles, par exemple. Dans ce cadre, une logique politique saine impliquerait un élargissement des autonomies locales et une plus grande décentralisation des ressources financières publiques.
Or, c’est précisément le contraire qui se passe. En Italie comme ailleurs, on assiste à une recrudescence du centralisme étatique. Par réaction, les identités locales émergent de manière plus accentuée et les mouvements séparatistes se renforcent : on l’a vu en Écosse et en Catalogne, où le peuple a eu la possibilité de s’exprimer librement (malgré les pressions menaçante des « pouvoirs forts »), on le verra probablement en Sardaigne, en Vénétie, en Bavière… le risque est évidemment qu’il y ait une régression vers un micro-nationalisme conflictuel, en l’absence d’une politique clairvoyante de la part des instances supranationales : et ce, dans un cadre mondial extrêmement sensible et dangereux, où une sorte de troisième guerre mondiale « à épisodes » est déjà en cours.
Je vous demande donc, chers amis unionistes, de réfléchir sur l’opportunité de relancer avec une vigueur renouvelée les principes du fédéralisme global et d’œuvrer pour leur affirmation : le fédéralisme, que quelqu’un continue à tort de considérer comme une utopie, étant la seule formule à même de dépasser les égoïsmes étatiques dans un cadre supranational, tout en respectant les identités des différents peuples.
Nous voici à la seconde considération.
Ce Congrès a pour thème le passé et l’avenir de l’Union Valdôtaine. L’avenir est le fils du mariage entre le passé et la situation actuelle. Le risque est d’engendrer un enfant handicapé.
Allons voir le « patrimoine génétique » de l’U.V. d’aujourd’hui. Par la réunification de 1976, nous avions choisi de définir la politique valdôtaine sur la base d’un bipolarisme propre à notre réalité : à savoir, d’un côté LE mouvement autonomiste (au singulier), de l’autre les partis stato-nationaux. La stratégie des alliances constamment pratiquée prévoyait la collaboration avec l’un de ces partis pour former les majorités politiques, de manière à permettre démocratiquement une représentation au niveau gouvernemental des électeurs qui ne se reconnaissent pas pleinement dans la priorité que l’U.V. donne à l’Autonomie, notre mouvement ne pouvant prétendre (avec ses 30 à 35% de votes au niveau régional) à la représentativité de la communauté valdôtaine tout entière.
La crise de la politique italienne, au début des années 1990, a bouleversé les équilibres existants, en faisant disparaître les partis stato-nationaux et en confondant les identités politiques. Dans ces contingentes, nous avons peut-être fait l’erreur d’accepter la logique bipolaire à l’italienne qui s’est exprimée à travers le fameux « porcellum », que nous avons imité dans notre législation régionale en matière électorale. Cela a créé une situation semblable à celle qui, dans les années 1960/70, avait engendré la division du Mouvement et la naissance du Rassemblement Valdôtain et de l’Union Valdôtaine Progressiste : situation qui a donné lieu aux mêmes conséquences, soit aux scissions de L’Alpe et de l’UVP « nouvelle vague ». De plus, nous avons imprudemment donné des patentes d’autonomisme à des formations politiques autres, en noyautant notre caractère identitaire distinctif et en donnant ainsi le signal de « libera tutti » : autrement dit, on a donné aux électeurs l’impression qu’un mouvement autonomiste ou soi-disant tel vaut l’autre. Encore : en Italie le « porcellum » a donné lieu à la transhumance de parlementaires, par dizaines, de la droite à la gauche ou vice-versa ; en Vallée d’Aoste, ses imitations ont favorisé le phénomène des francs-tireurs. Et cela, dans un moment très délicat pour notre Autonomie, alors qu’un lourd climat d’hostilité vis-à-vis des Régions à statut spécial se répand dans tous les milieux politiques de la Péninsule.
Pour éviter donc que notre avenir et celui de la Vallée d’Aoste soit, en quelque sorte, handicapé par une réduction ultérieure des espaces d’autonomie de la Région à cause de la faiblesse du front autonomiste, je vous demande, chers amis unionistes, si vous estimez qu’un retour à la logique DU mouvement autonomiste (au singulier) ne serait pas souhaitable.
Je n’ai pas de solution toute faite à vous proposer, mais pour conclure je vous invite à une réflexion sur ces deux points, qui me semblent essentiels pour que l’Union Valdôtaine vive, pour que vive la Vallée d’Aoste.
Joseph Rivolin

Michel Savin, Animateur Principal de la Jeunesse Valdôtaine

Mesdames, Messieurs, les Jeunes, bonjour !
2015, une année importante pour notre mouvement, une année importante pour la Vallée d’Aoste.
Soixante-dix ans d’histoire d’Union Valdôtaine qui ont caractérisée la vie de notre Région Autonome. En effet, on peut le dire, pas d’histoire de la Vallée d’Aoste sans considérer l’histoire de l’Union Valdôtaine.
Une histoire d’hommes, de femmes et de jeunes qui ont permis d’arriver jusqu’à aujourd’hui.
Il faut faire, donc, un bilan de tous ces années, et le bilan ne peut que être positif. On a vécu des pages très positives et d’autres moins, mais la Vallée d’Aoste, en tant que région autonome est encore là, et tout ça merci à ceux qu’ils se sont toujours engagés pour défendre nos prérogatives. Aujourd’hui c’est à nous de créer l’histoire et, donc, c’est à nous de tracer les lignes directrices du futur de notre mouvement. Dans tout ça, un rôle central doit être recouvert par les jeunes, les jeunes valdôtains qui doivent s’engager chacun en première personne pour garder vivant le sentiment d’autonomie et le sens d’appartenance à notre terre. D’ailleurs cette ci est l’une des prérogatives qui caractérisent la Jeunesse Valdôtaine, le seul mouvement juvénile vraiment existant dans notre Région, que, avec sa structure, essaye chaque jour de faire comprendre aux jeunes l’importance de s’engager pour la Cause Valdôtaine.
Cet année sera pour moi la dernière fois que j’interviendrai à notre congrès en qualité d’Animateur Principal de la Jeunesse, l’âge est vénus pour laisser la place à d’autres jeunes qui, j’en suis sûr, serons bien capable d’amener de l’avant l’importante rôle que la JV a dans le panorama politique Valdôtain. Je veux donc partager avec vous des réflexions sur mon expérience à la guide des jeunes unionistes afin de pouvoir faire comprendre à vous tous quelle est la vrai richesse d’avoir un groupe de jeunes si important dans notre mouvement.
J’ai eu la chance, dans ces années, de voir qu’il y encore beaucoup des jeunes valdôtains qui ont à cœur notre Petite Patrie, qui vont se rencontrer pour apprendre l’histoire et pour dessiner l’avenir de notre Région, toujours rêvant un futur encore plus autonome pour notre pays d’Aoste, encore plus indépendant. Nos jeunes d’aujourd’hui s’engagent jour après jour à transmettre les valeurs valdôtains ; s’engagent à étudier réalité similaires à la nôtre afin de pouvoir contacter les mouvements juvénile de ces réalité pour créer un front commun de défense de nos spécificités (et pour cela, je veux saluer les jeunes amis du Trenin-SudTirol qui sont présents aujourd’hui dans la salle, en représentence des Jeunes du PATT et des Jeunes de l’SVP, avec lesquelles la Jeunesse Valdotaine est entrain d’entamer toute une séries d’initiatives visant à valoriser nos autonomies des alpes). Nos jeunes, encore, vont se mettre à disposition du mouvement pour donner leurs appui et leur aide pour un avenir meilleur, vont s’engager en première personne pour les différentes rendez-vous électoraux qui caractérisent la vie politique de notre région. Tout ça car sont sérieusement conscients de l’importance d’un rôle actif de chacun de nous dans la vie de notre mouvement et, plus en général, de notre Petite Patrie.
Ce faire nous a engagé beaucoup, mais nous a même permis de garder vivant le feux autonomiste que nous appartient. Chacun de nous, les unionistes, et les jeunes unionistes, doit être partie active de notre mouvement ; doit se faire porte-parole dans les différents coins de la Vallée des idéaux et des valeur valdôtains. Ainsi faisant, ensemble, nous pouvons encore faire beaucoup pour notre territoire.
Comme je disais, 2015 a été une année politiquement important, signé par un nouveau équilibre politique régional, qui nous a permis de garantir une majorité élargi au Conseil de la Vallée, mais caractérisée aussi par une échéance électorale importante : les élections municipales. À ce dernier sujet je veux mettre bien en évidence comme le Valdôtains ont confirmé dans la grande partie des communes, leur fois unioniste. Certes, dans certaines situations les résultats n’ont pas affirmé notre but , et dans ce cas il faudra travailler dans la période à venir, mais dans tous les autres, encore une fois l’Union Valdôtaine a démontré sa force sur le territoire et, avec elle, la Jeunesse Valdôtaine. Beaucoup étaient en effet les jeunes qui ont décidé de se présenter en tant que candidat dans les différentes listes sponsorisés par l’Union, tous poussé par un très fort sentiment d’appartenance au propre pays et avec la volonté de dédier du propre temps à la communauté. Les résultats pour eux ont été très positif : les candidats de la Jeunesse ont eu le consensus des gens, et dans beaucoup des cas, ont obtenu des rôles importants dans l’apparat administratif. Moi en premier, merci au support de la Jeunesse et merci à la confiance de mes concitoyens, j’ai eu l’opportunité de participer activement à la vie administrative de ma commune entant que Maire.
Je veux souligner que, même dans les pays où, malheureusement, la liste soutenu par notre mouvement n’a pas eu le succès espéré, les jeunes ont quant même remporté un très bon résultat personnel, ce qui témoigne que les gens soutiennent le jeunes, et en particulier les jeunes unionistes. La Vallée d’Aoste est encore unioniste, les valdôtains ont encore confiance envers notre mouvement et envers nos jeunes.
Sûrement, chacun de nous a parfois pensé que des choses ne fonctionnaient pas à l’intérieur de notre mouvement, que parfois on pouvait faire de plus par rapport à ceux que on était en train de faire et, en particulier, ce qu’étaient en train de faire les organes du mouvement ; que parfois était mieux prendre une direction plutôt qu’une autre. Mais, au delà des choix, parfois discutables, nous représentons une grande famille qui, depuis soixante-dix ans est présente dans le panorama politique valdôtain, avec un rôle toujours central. Et donc, je crois que c’est à nous, a partit d’aujourd’hui, de tracer les lignes pour la construction de la Vallée d’Aoste du demain.
Pour commencer à faire ça, je crois que, dans le futur plus proche, il faudra se concentrer sur la nécessite de rendre à nouveau active la participation de tous les cotisés à la Vie du mouvement. Est extrêmement important recommencer à créer des moment de dialogue et de confrontation à l’intérieur des institutions de l’Union, ça représente le travail pour getter les bases pour les années à venir. Est fondamental que dans les maisons, dans les routes et les places de nos villages, les personnes commencent à nouveau à parler de politique, d’une politique autonomiste qui puisse réveiller énormément l’esprit valdôtain.
Est également nécessaire une plus stricte collaboration entre les organes du mouvement et les élus, sois à niveau régionale que à niveau communale. Les élus représentent tous les unionistes à l’intérieur des institutions, doivent donc être disponible à écouter les unionistes, à se confronter avec eux, à participer activement à la vie du mouvement et surtout aux moments important de nos rendez-vous, et surtout doivent toujours respecter le mandat électoral que les unionistes ont leur donné.
Dans une période si difficiles pour les mouvements politiques en général, soit à niveau économique que a niveau d’adhésion, il faut garantir un pleins soutient et un important apport d’idéaux afin de garantir, comme dans les grandes familles, une grande collaboration entre nous qui permettra de sortir gagnante des difficultés d’aujourd’hui.
Il faut démontrer que la famille Unioniste est toujours vivante, forte et déterminé à garantir un avenir à notre Vallée d’Aoste, un avenir dans lequel nous voulons encore nous affirmer comme ceux auxquels les valdotains attribueront encore le devoir, et l’honneur, de gouverner notre région Autonome.
Vivent l’Union Valdôtaine, Vivent la Jeunesse Valdôtaine, hier, aujourd’hui et demain !
Saint-Vincent, le 4 octobre 2015.

Cristina Vuillermin- Représentante des Femmes Valdôtaines

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Congressistes,
C’est avec beaucoup de plaisir qu’en tant que Femmes Valdôtaines, nous offrons notre contribution au débat d’aujourd’hui. Nous profiterons brièvement de votre patience, mais il nous semble cependant important de débuter par un aperçu historique concernant l’engagement des femmes valdôtaines dans les domaines politique et social.
Nous croyons qu’il est important – même si aujourd’hui nous avons tendance à l’oublier- que des droits nous paraissant désormais acquis, soient en réalité des conquêtes pour lesquelles des femmes ont lutté.
La lutte avait commencé lors du Fascisme afin de défendre le particularisme valdôtain que le Régime avait pour but d’anéantir. Une lutte qui à cette époque a été menée par les femmes adhérentes à la Jeune Vallée d’Aoste, ou ayant participé à la Résistance. Des femmes qui ont risqué leur vie et parfois l’ont sacrifiée pour un avenir meilleur. Nous ne les oublierons jamais.
La présence féminine a constamment caractérisé l’Assemblée Régionale dans le temps.
En 1978 naissait l’Entraide des Femmes Valdôtaines. Cette organisation collatérale au Mouvement, par son action de sensibilisation de l’opinion publique menée par différentes actions, a joué un rôle important dans la diffusion de nos idéaux.
Dans les années quatre-vingt, l’enthousiasme et l’attention des femmes par rapport à ces questions, ainsi qu’aux autres thèmes les concernant, sont restés soutenus et c’est surtout pour cela que leur voix n’a jamais manqué de s’élever et ce encore de nos jours.
Maintenant notre groupe s’appelle tout simplement “Femmes Valdôtaines” et nous poursuivons notre engagement féminin.
Ainsi nous arrivons au présent et regardant l’époque que nous sommes en train de vivre, une des premières données qu’il faut souligner, à notre avis, découle de la réforme qui a concerné les collectivités locales, avec introduction entre autres de la “préférence de genre” qui a accru la présence des femmes dans nos assemblées municipales.
Pour ce qui est de notre activité, nous croyons que la formation est un domaine dans lequel continuer à investir, c’est améliorer toujours plus la qualité et la disposition de nos ressources humaines par leur engagement, soit dans l’administration, soit dans le monde du travail quel qu’il puisse être. C’est pour cette raison que notre attention s’est concentrée sur ce sujet dans les dernières années.
En tous cas, croyez nous si l’on vous dit que de proposer des initiatives de caractère formatif est de plus-en-plus difficile. D’ un côté, la méfiance vis-à-vis de la politique frappe toujours plus de gens et en tant qu’organisation collatérale à un mouvement politique, nous ressentons également une baisse de motivation.
Par parenthèse, on sait que les évaluations politiques sur ce point ont été différentes mais le phénomène auquel nous avons toujours assisté était que les femmes non seulement étaient difficilement choisies par les électeurs hommes, mais aussi par d’autres femmes.

Cependant, en tant que femmes nous sommes persévérantes en continuant sur le droit chemin de ne jamais cesser d’apprendre.
A ce propos, nous vous informons que nous avons au programme, une journée de formation ouverte à tous, portant sur le thème « Comment communiquer en public » le 21 novembre prochain.

Après le passé puis le présent, nous terminerons notre intervention sur l’avenir qui est également le thème de ce Congrès. Les problèmes sur la table sont nombreux et les défis à relever pour les résoudre ne manquent pas. Nous n’avons pas une “recette magique” à suggérer, et nous croyons qu’en ce moment il est capital de redonner à tous nos citoyens, dignité avec conscience de leurs valeurs. Trop de monde en est dépourvu et cette absence pèse non seulement sur ceux qui la vivent quotidiennement, mais aussi sur ceux qui ont la responsabilité de gouverner notre communauté.
A tous ceux qui s’interrogeraient encore sur la meilleure façon pour obtenir ce résultat, nous répondrons que la dignité de toute personne passe par la possibilité d’avoir un travail, ce qui permet de s’affirmer dans la société, surtout aussi pour nos jeunes. Il est triste de penser que la vie pour bon nombre d’entre-eux, soit représentée dans un monde virtuel au travers des réseaux sociaux et par d’autres logiciels de ce type.
Il s’agit d’instruments dont nous ne pouvons (ni ne voulons) nier l’importance.La réalité de la vie est extraordinairement plus belle, alors notre devoir est d’aider ensemble tous nos jeunes à la redécouvrir et apprendre ainsi à l’apprécier.

L’avenir de l’Union Valdôtaine pour nous et sans être totalement des “visionnaires” – au sens littéraire du terme – c’est un groupe uni et solide avec une forte et concrète participation des femmes. Et le moment est venu de crier haut et fort que nous ne sommes plus disposées à imaginer les femmes être considérées comme des objets, mais comme elles le méritent avec leurs propres valeurs et leurs réelles compétences.

Je vous remercie de votre attention.

Saint-Vincent, le 4 octobre 2015