Union Valdôtaine

Le mouvement en ligne

Des années de crise

1966 > 1973

L’exclusion prolongée de la DC du pouvoir provoque une intervention musclée, dont la légalité demeure fort douteuse, du gouvernement italien : le PSI, nouvellement allié à la DC à Rome, renverse en 1966 l’exécutif régional ; le président du Conseil des Ministres nomme un commissaire qui procède à installer, le 31 mai, une coalition de centre-gauche guidée par le démochrétien César Bionaz. La Vallée d’Aoste a perdu entre temps son représentant à la Chambre des Députés, car Corrado Gex est mort tragiquement le 25 avril.

Le 18 et le 25 juin 1967 l’Union Valdôtaine renouvelle ses charges sociales : Séverin Caveri est confirmé à la charge de président.

Les élections régionales du 21 avril 1968 confirment la majorité de centre-gauche guidée par la Démocratie Chrétienne et la leadership de César Bionaz ; le « Rassemblement Valdôtain », groupant d’anciens unionistes qui contestent l’alliance avec les communistes, obtient un résultat assez significatif (2 sièges, contre les 6 de l’UV). Les élections politiques des 19 et 20 mai voient également le succès de la liste soutenue par la DC et l’élection de ses candidats Aimé Berthet au Sénat et Germain Ollietti à la Chambre des Députés ; elles marquent cependant un recul du centre-gauche et une progression de l’opposition unioniste et communiste.

Une maladie mortelle oblige César Bionaz à laisser la présidence du gouvernement à Mauro Bordon le 21 juin 1969. Il mourra le 3 septembre.

En 1970 des conflits internes à la DC amènent à une scission: un nouveau mouvement voit le jour, qui absorbe la gauche DC: celui des Démocrates Populaires. Avec les socialistes et le « Mouvement Autonomiste Valdôtain », issu d’une scission du « Rassemblement Valdôtain », les DP renversent le gouvernement Bordon le 23 mars et élisent leur leader César Dujany à la présidence de la Région : l’UV donne son appui extérieur et le PCI s’abstient. Les élections municipales aboutissent à l’affirmation de l’UV et de ses alliés locaux dans 34 Communes. Le syndic d’Aoste, pour la première fois, est un unioniste : Oreste Marcoz, soutenu par le PCI et le PSI.

En 1971 une entente entre DP et PCI rapproche la DC de l’UV, qui propose une nouvelle majorité UV-DP avec l’appui extérieur des démochrétiens. Devant le refus des DP l’UV retire son appui au gouvernement régional et Marcoz démissionne de sa charge de syndic d’Aoste.

L’année 1972 s’ouvre sur un accord DP-PCI-PSI à la Région et à la Commune d’Aoste. Une tragédie endeuille les élections politiques des 7 et 8 mai : les candidats de la coalition UV-RV-DC-PSDI, Oreste Marcoz (pour le Sénat) et Germain Ollietti (pour la Chambre des Députés) sont les victimes d’un accident de voiture au cours de la campagne électorale ; leurs noms seront néanmoins votés à majorité. Les tensions présentes à l’intérieur de l’UV éclatent pendant l’été et engendrent l’« Union Valdôtaine Progressiste », qui conteste le rapprochement UV-DC et forme une coalition avec les DP et les gauches. Les candidats exprimés par cette coalition, Joseph Filliétroz et Emile Chanoux, seront élus respectivement au Sénat et à la Chambre des Députés lors de la répétition des élections politiques, les 26 et 27 novembre.

L’Union Valdôtaine renouvelle ses organes dirigeants le 4 et le 25 mars 1973 : Mario Andrione est élu secrétaire général provisoire. Un second gouvernement Dujany se forme à la suite des élections régionales du 10 juin, qui marquent le succès des DP et le recul du front autonomiste, désormais divisé en trois tronçons: Union Valdôtaine (4 conseillers), Union Valdôtaine Progressiste (2), Rassemblement Valdôtain (1).