Le dépassement des difficultés
2006 > aujourd’hui

La crise née au sein du Conseil de la Vallée se répercute sur les élections politiques des 9 et 10 avril 2006. Les élus sont deux candidats qu’opposent à la coalition autonomiste guidée par l’Union Valdôtaine un regroupement composé par les partis de gauche et par les deux mouvements « Aosta Viva » (devenu entre temps « Vallée d’Aoste Vive ») et « Renouveau Valdôtain », formés d’anciens unionistes sortis du Mouvement. Suite aux résultats électoraux, un Congrès extraordinaire est convoqué à Saint-Vincent pour les 16, 17 et 18 juin, au cours duquel Guido Cesal est élu à la présidence.
Deux rendez-vous électoraux mineurs caractérisent l’année 2007 : le renouveau des municipalités d’Arnad, Issime et Valsavarenche, qui voit l’élection de trois syndics unionistes ; et le référendum promu par l’opposition contre les choix du gouvernement régional et du Conseil de la Vallée, qui échoue misérablement : un quart seulement des électeurs se rendent aux urnes.
Deux autres consultations électorales, beaucoup plus importantes, ont lieu en 2008. La crise du gouvernement italien de centre-gauche aboutit aux élections politiques des 13 et 14 avril, qui marquent une inversion de tendance, par rapport à celles de 2006 : la coalition autonomiste guidée par l’Union Valdôtaine obtient l’élection de l’un de ses deux candidats, le sénateur Antonio Fosson. Les élections régionales, le 25 mai, voient la confirmation de la confiance et du consensus populaire vis-à-vis de l’Union Valdôtaine, par l’élection de 17 conseillers (les sortants étaient au nombre de 16, à cause du passage de deux conseillers élus dans la liste de l’UV à d’autres groupes politiques). Suite à la démission du président Cesal au lendemain de la votation, le Mouvement est géré par les deux vice-présidents Hugues Voyat et Claudio Brédy. Le VIIe Congrès national, convoqué à Saint-Vincent les 22 et 23 novembre, se clôt sur l’élection d’Ego Perron à la charge de président.
Le débat politique, en Italie, se concentre sur les réformes institutionnelles et notamment sur les projets de révision de la Constitution, que le gouvernement de centre-droit déclare vouloir réaliser. Lors des élections européennes, les 6 et 7 juin 2009, la coalition autonomiste promue par l’Union Valdôtaine, apparentée au « Popolo delle Libertà », obtient, en Vallée d’Aoste, 37,1% des suffrages et se place en première position. Le 28 novembre se tient à Saint-Vincent le Congrès annuel prévu par les statuts du Mouvement, sur le thème : « Moins de bureaucratie, plus d’autonomie ».
Les élections municipales du 23 mai 2010 marquent la victoire des listes et des coalitions appuyées par l’UV dans 52 Communes sur 68, y compris Aoste, où le Mouvement est allié aux forces autonomistes de la majorité régionale et au centre-droit. Le Congrès annuel, qui se déroule à Saint-Vincent le 11 décembre, est axé sur un sujet de grande actualité : « La crise du travail : un défi pour l’avenir du peuple valdôtain ».
Le 14 mars 2011, suite à une série de rencontres des comités de direction de toutes les sections avec le président du Gouvernement pour approfondir les problématiques politiques et administratives, le Conseil fédéral délibère d’accepter l’offre du Partito delle Libertà d’appuyer le Gouvernement régional. Lors des élections municipales d’Ayas, le 15 mai, la liste unioniste obtient 46,55% des voix contre celle du syndic sortant, qui est réélu. Le Conseil fédéral prend position sur trois des quatre référendums des 12 et 13 juin, en suggérant de voter « oui » au sujet des lois nationales sur le régime des eaux et sur le nucléaire : le succès des référendums, pour la première fois après 16 ans, est un symptôme de la crise de confiance qui est en train de se diffuser dans l’opinion publique italienne vis-à-vis de la politique. Les mesures financières que le Gouvernement italien prend pendant l’été et l’automne (la « loi de stabilité » notamment) pour pailler à la crise économique entament les ressources réservées aux régions autonomes, qui sont l’objet d’attaques médiatiques quant aux prétendus « privilèges » dont elles jouissent en vertu de leurs statuts : le Gouvernement valdôtain s’oppose à certaines des mesures adoptées, entachés d’illégalité constitutionnelle. Le Congrès annuel se déroule à Pont-Saint-Martin le 3 décembre sur le thème : « La Vallée d’Aoste face à la crise : le rôle de l’Union Valdôtaine ».
Le 14 avril 2012, à Trente, l’UV signe un accord politique avec Südtiroler Volkspartei, Slovenska Skupnost, Union Autonomista Ladina et Partito Autonomista Trentino Tirolese pour relacer la collaboration entre mouvements autonomistes contre le centralisme du Gouvernemet italien, de plus en plus manifeste, en matière financière notamment. Les élections municipales à Arnad, Issime et Valsavarenche portent à l’élection de syndics unionistes dans les deux premières Communes. Les poussées démagogiques de l’« anti-politique » se manifeste en Vallée d’Aoste aussi, où le projet de pyrogazéification des déchets porté de l’avant depuis 2005 par le Conseil et le Gouvernement régionaux est boulé lors d’un référendum régional le 18 novembre. Suite à ce résultat, les tensions présentes depuis longtemps au sein du groupe unioniste du Conseil de la Vallée éclatent et trois conseillers abandonnent le Mouvement au lendemain du Congrès annuel, qui se déroule le 15 décembre à Pont-Saint-Martin, sur le thème : « Quelles autonomies dans quel État ? ». L’année se clôt par l’annonce, de la part de trois élus au Conseil de la Vallée dans la liste de l’Union Valdôtaine, de la fondation d’un nouveau mouvement, dénommé « Union Valdôtaine Progressiste », dont le but est de provoquer une scission au sein de l’U.V.
Début 2013, la crise politique italienne débouche sur les élections parlementaires anticipées, fixées aux 24 et 25 février. L’alliance UV – Stella Alpina – Fédération Autonomiste gagne la confrontation électorale tous azimuts : Albert Lanièce (UV) est élu au Sénat et Rudi Marguerettaz (S A) à la Chambre des Députés. Au lendemain de la victoire, jour anniversaire de la promulgation du Statut d’autonomie, le Conseil fédéral décide d’introduire une nouvelle modalité de choix des candidats au Conseil de la Vallée, dont l’élection est fixée au 26 mai : tous les Unionistes sont appelés à participer à des « élections primaires ». La liste ainsi formée aboutit à l’élection de 13 conseillers régionaux, qui élisent, suite à la confirmation de la majorité sortante, le nouveau gouvernement présidé par Augusto Rollandin, appelé à gérer l’important dossier de la réforme des collectivités locales et à affronter les conséquences des coupes sombres dans le budget régional, imposées par le gouvernement « technique » italien. Le Congrès National, convoqué à Pont-Saint-Martin le 9 novembre en séance ordinaire, élit par acclamation Ennio Pastoret à la présidence de l’Union Valdôtaine.
Le 26 mars 2014, s’ouvre une crise politique suite à l’approbation, à bulletin secret, d’une motion de censure contre le Gouvernement régional, mais le 10 juin une autre majorité toujours composée par 18 conseillers de UV e Stella Alpina a su se recompacter et repartir avec un exécutif toujours dirigé par Augusto Rollandin (Emily Rini à l’Instruction et Culture, Ego Perron aux Finances, Mauro Baccega aux Travaux Publics, Aurelio Marguerettaz au Tourisme, Antonio Fosson à la Santé, Renzo Testolin à l’Agriculture, Luca Bianchi à l’Environnement et Pierluigi Marquis aux Activités Productives). Au cours de cette année les rapports avec l’État sont plutôt tendus à cause du «Pacte de Stabilité», des continuelles manœuvres financières qui touchent lourdement les budgets régionaux et communaux et d’une volonté toujours plus évidente de soustraire des compétences aux Régions.
La lutte du groupe de Conseil de l’UV pour la défense des prérogatives fiscales et statutaires de la Vallée d’Aoste se poursuit tout au long du 2015. D’une part la sauvergarde de l’autonomie fiscale régionale qui est toujours plus pénalisée malgré les accords avec l’État récemment signés. D’autre part, l’engagement du Sénateur (Albert Lanièce) et du Député (Rudi Marguerettaz) qui, en synergie avec le Conseil régional et ses Institutions, travaillent afin que les propositions pour la Réforme Constitutionnelle ne soient pas orientées vers une limitation des pouvoirs aux territoires.
Aux élections municipales à Aoste, l’Union Valdôtaine est le premier parti (24,19% des voix) de la coalition avec Stella Alpina et le Parti Démocrate qui, au total, obtiendra 54,19%. L’UV obtient le Vice-Syndic, Antonella Marcoz, et 8 Conseillers.
À l’occasion de son 70ème anniversaire l’Union Valdôtaine se réunit en Congrès le 4 octobre 2015 à Saint-Vincent, pour réfléchir sur l’ affaiblissement progressif de toute forme d’autonomie financière et administrative, principalement dû aux violations continuelles des accords préexistants avec le pouvoir central, et souhaite de trouver pour le futur des collaborations et des ententes pour arrêter ce processus, même à niveau européen.
Le 2016, d’une part, voit la soi-disant «Réunion», c’est-à-dire le retour en majorité de l’UVP, mais d’autre part on assiste à l’abandon du parti par deux élus (Antonio Fosson et Claudio Restano) qui fondent «Pour Notre Vallée» .
Au niveau européen, on assiste à une escalade des flux migratoires qui conduit à une résurgence de nationalismes exacerbés et à une incertitude institutionnelle.
Après un travail ponctuel avec le Gouvernement central, le 2016 est aussi l’année dans laquelle le budget de la Région est enfin caractérisé par une reconquête partielle des ressources qui avaient été réduites à la suite du fédéralisme fiscal et aux lourdes mesures du Gouvernement Monti. On arrive à obtenir la restitution des 550 millions d’euros que l’État devait rendre en termes de «accise» à notre Région. Deux importantes dispositions d’application, une sur le domaine hydrique – qui porte enfin la Vallée d’Aoste a être pleinement compétente sur ses eaux- et une sur le réorganisation du système scolaire, sont aussi appouvées.
Les divisions et les défections de la part d’élus, des dernières années, conduisent le Mouvement, lors de son Congrès de février 2017, à réfléchir sur la fiabilité de ses membres et sur la nécessité de mener une analyse plus approfondie du système de recrutement de sa future classe dirigeante, demandant qu’ils fassent tous preuve d’une réelle référence aux principes de l’Union Valdôtaine, inscrits dans ses Statuts.
En mars 2017 l’Uv est mise à l’opposition et une nouvelle Junte s’installe suite à une motion de censure constructive contre Rollandin, présentée par Pour Notre Vallée, Stella Alpina et Union Valdôtaine Progressiste, avec aussi ALPE, M5S et MOUV’. Mais le nouveau Président, Pierluigi Marquis, démissionera déjà en octobre 2017, le jour avant que le Conseil régional présente une autre motion de censure, à son encontre cette fois ci, à cause de l’avis de caution qu’il venait de recevoir dans le cadre d’une enquête sur la découverte qu’il avait fait de 25 mille euros caché dans son bureau, précedemment occupé par Rollandin.
Par conséquent, l’Union Valdôtaine est de retour dans la majorité (avec trois Assesseurs) aux côtés de l’Union Valdôtaine Progressiste (Laurent Viérin est le nouveau Président), de l’EPAV et du Parti Démocrate.
En même temps, au sein du Mouvement le débat sur la soi-disant «question morale» devient de plus en plus animé.
En mai 2018 se déroulent les élections régionales où l’Uv obtient le 19,25% des voix, suivie pour la première fois par la Lega Salvini Vallée d’Aoste avec 17,06%: tous deux reçoivent 7 sièges. En outre, aux élections politiques, notre Albert Lanièce est reconfirmé comme Sénateur, mais une vague de «vote de protestation» apporte la victoire à la Chambre et un bon résultat au Sénat aux deux candidats exprimés par le Movimento 5 Stelle. Ceci combiné à une forte baisse de la participation aux deux tours électoraux, représentent sans aucun doute des signes que le phénomène de désaffection à l’égard de la politique et la poussée nationaliste sont en train de se répandre ici aussi. Les nombreux et complexes problèmes qui tenaillent la nation ont porté plusieurs électeurs à vouloir confier leur avenir à des partis qui, avec des annonces moralisateurs grandiloquentes, proposent des solutions aussi simples qu’improbables.
En juin la nouvelle majorité, présidée par Nicoletta Spelgatti, est composée de Lega (7 sièges), Stella Alpina-Pour Notre Vallée (4 sièges), ALPE (3 sièges), Mouv’ (3 sièges) et Emily Rini qui, à peine réélue dans les rangs de l’UV, l’abandonne avant même que le Conseil ne se réunisse pour la première fois.
Lors du Congrès d’octobre 2018, Erik Lavevaz est élu nouveau Président et il souligne immédiatement l’importance de remédier à la perte progressive d’identité du Mouvement causée par les nombreuses divisions qui ont eu lieu ces dernières années.
La Gouvernement Spelgatti en fin d’année commence à s’écailler et en décembre 2018, une motion de censure contre elle (présentée par UV, UVP, ALPE, Stella Alpina et Groupe Mixte) est approuvée. Antonio Fosson est le nouveau Président dans une Junte dans laquelle l’UV a deux Assesseurs (aux Finances et à la Santé).
Le 2019 voit le début de «Geenna» et «Egomnia» deux enquêtes compliquées et douloureuses sur les infiltrations du crime organisé en politique. Quelques élus Unionistes -à la fois Conseillers régionaux et Administrateurs communaux- seront impliqués et accusés d’association de malfaiteurs de type mafieux et d’échange électoral politico-mafieux. En mars Augusto Rollandin, condamné en première instance à 4 ans et 6 mois pour corruption, en raison de la loi Severino doit être supendu de la fonction de Conseiller régional, il décide donc de s’auto-suspendre aussi de l’UV.
Entretemps, en Italie et en plusieurs États européens, le phénomène du «souverainisme» s’enracine dans certaines couches de la culture populaire.
Dans sa motion finale le Congrès de 2019 réitère la nécessité de reconquérir la confiance des membres, de travailler à la reconstruction de l’image de l’Union Valdôtaine par un renouvellement de son esprit identitaire et de veiller rigouresusement au choix des futurs candidats en préférant la cohérence de leur histoire politique plutôt que leur capacité présumée de «porter des voix».
En décembre 2019 Antonio Fosson démissionne de la Présidence du Gouvernement régional, après la nouvelle de l’avis de garantie reçu dans l’enquête «Egomnia» sur le conditionnement de la ‘Ndrangheta aux élections régionales 2008, qui le voit accusé de vote d’échange politique mafieux; ses fonctions sont assumées par le vice-président, l’Unioniste Renzo Testolin.
L’année 2020 s’ouvre sous le signe de l’instabilité au Conseil régional qui n’arrive pas à recomposer une nouvelle majorité et qui par conséquent décide de fixer des élections anticipées pour le mois d’avril, mais le déclenchement de l’épidémie de Covid-19 et le «lock-down» qui en découle bloquera une grande partie de l’activité politique et paralysera de nombreux aspects de la vie de tous.
La situation de crise qui se développe autour de l’urgence sanitaire est abordé par la Junte Testolin avec des mesures extraordinaires: d’abord en suspendant les paiements hypothécaires et fiscaux, puis en prévoyant la possibilité d’un financement et d’une indemnisation. Des ressources sont donc affectées au financement des Communes, à la relance du tissu économique régional, au soutien des services d’accompagnement des familles, etc. Les nombreux Syndics et Administrateurs municipales Unionistes seront en première ligne pour porter secours aux citoyens et faire face aux urgences quotidiennes.
Les élections régionales sont enfin fixées le 20 et 21 septembre. L’UV présente une liste de seuls 23 candidats, tous choisis sur la base de leur passé politique et personnel et à leur adhésion aux idéaux Unionistes, et aucun protagoniste de «cambi di casacca», car comme le stygmatise le Président Lavevaz à l’ouverture de la campagne «le temps de l’utilisation de l’Union Valdôtaine comme comité électoral personnel est fini!». La campagne électorale, très émotionnelle et encrée sur l’esprit identitaire Unioniste, s’avère être un succès auprès du public et malgré les sombres pronostics du début selon lesquels, pour beaucoup de monde, l’UV était désormais condamnée à la fin, le résultat obtenu -soit la confirmation de 7 Conseillers- est très respectable. La Lega Vallée d’Aoste est le parti le plus voté et elle obtiendra 11 Conseillers, ce qui ne lui sera pas suffisant pour aller au Gouvernement car la nouvelle majorité, présidée par Erik Lavevaz sera formé par UV, PCP, AV-SA-IV et Vallée d’Aoste Unie. Dans la minorité, avec la Lega il y aura aussi les 3 élus de Pour l’autonomie – Per l’autonomia, le nouveau parti fondé par Augusto Rollandin. À substituer Lavevaz à la Présidence du Mouvement va David Follien en tant que régent
Les 4 et 5 octobre, les habitants d’Aoste retournent aux urnes pour le ballottage des élections municipales : la liste formée par Union Valdôtaine, Alliance Valdôtaine, Progetto Civico Progressista (qui comprend Pd, Rete Civica, Europa Verde), gagne et Gianni Nuti devient le nouveau Syndic.
Les premiers mois de 2021 voient l’essentiel de l’activité politico-administrative toujours destinée à faire face à la crise pandémique: aménager des fonds et des structures pour soigner les malades, diriger la campagne de vaccination, protéger la vie des Valdôtains entre un passage et un autre de la «zone verte», à la «zone rouge», à l’ «orange», etc.
Au début de l’année, le régent à la présidence du Mouvement, David Follien, menace de démissionner car il se plaint que, après les élections régionales qui ont ramené l’Union dans un rôle dominant dans le panorama politique, on est à nouveau déséquilibrés sur les élus et on est en train de oublier la centralité du mouvement. Comme réponse, on décide immédiatement que le Comité fédéral sera intégré par le représentant des Autorités locales et un représentant de la Commune d’Aoste (pour remplacer la figure du Syndic prévue par le Statut) et les Conseillers régionaux s’engagent à assurer leur présence hebdomadaire dans les deux Sièges UV d’Aoste et de Pont-Saint-Martin, pour rencontrer les administrateurs, les adhérents et sympathisants.
En juin, à Pont-Saint-Martin, lors de la Conférence des Présidents des Sections du Mouvement, qui est appelée à exercer la fonction communément déléguée au Congrès, Cristina Machet est élue nouvelle présidente du Mouvement.